Chers amis,

Les témoignages que vous avez laissés en commentaire à mon message intitulé « Quel est votre but dans la vie ? » me prouvent que nous nous rejoignons sur plusieurs choses à mes yeux importantes.

Notamment sur le fait que le bon sens est une valeur fondamentale pour la santé et l’équilibre ; et même qu’il devrait être notre premier recours, avant tout médicament.

Je retranscris certains de vos commentaires ci-dessous, parce qu’ils me rappellent avec puissance l’état d’esprit de personnes que j’ai côtoyées il y a quelques mois, à plusieurs centaines de milliers de kilomètres d’ici. J’y reviens plus loin. 

Gratitude

Vous êtes nombreux à témoigner d’une reconnaissance envers la vie. Ses beautés permanentes ; ses beautés passagères ; son existence, tout simplement.

« Pour ma part, je me réjouis chaque matin à mon réveil, de ce que je me suis réveillé. Et je dis merci à la vie. puis je me frotte les mains « d’aise », comme on disait autrefois. Et je pense souvent à l’histoire de Fernand Raynaud: « heureux ».Ce brave Fernand n’avait pas fait d’étude comparative pour nous dire que le cantonnier pouvait être plus heureux que le financier (cf la fable de M. de La Fontaine)
Ah, ah ah, je ris!
 »

René

« merci à Rodolphe d’avoir lancé cette discussion essentielle et merci à vous tous pour vos réponses pleines de bon-sens et pertinentes. (…) Et comme vous tous je me dis que la vie est un précieux cadeau : gratitude d’être en bonne santé, d’admirer le soleil qui se lève ou se couche, un ciel étoilé, savourer un bon plat, respirer avec bonheur le parfum d’une rose… Vive la vie! »

Sylvie

« J’essaie de faire partager ma joie de vivre en étant aimable et souriante avec les gens que je rencontre et croyez moi, la bonne humeur est contagieuse. »

Carima

« Les 30 chevaux de mon petit centre équestre qui m’accueillent avec de joyeux hennissements , et bien sûr mes chiens , sont ma plus grande motivation ! Et puis là , la fraicheur du petit matin qui vous rafraichit ou vous saisit selon la saison , un beau lever de soleil ou une petite pluie incessante , enfin la vie quoi ! »

Bruce

Partage et curiosité

D’autres ont souligné leur soif de partages entre amis, mais aussi de curiosité :

« La force de ma vitalité est de savoir que je vais continuer à faire du bien autour de moi, et que toutes les secondes qui passent sont une projection vers l’avenir. Ma présence sur terre ne peut se concevoir que par le partage de la connaissance, de la gentillesse, la joie, le respect. »

Claude

« Chaque lundi soir, je retrouve des amis à l’escalade, le jeudi, je retrouve des amis à l’aquarelle, puis au groupe de peintres que j’ ai créé, le vendredi, j’ encadre des enfants à l’escalade…semaine assez remplie, pour le reste, je m’ occupe de mon mari! »

Christiane

« Ma seule quête chaque jour : Qu’est ce que je vais apprendre aujourd’hui avec joie ? »

Sylvie

« Réfléchir à cet adage chinois que je m’efforce de vérifier chaque soir  » la vieille ne voulait pas mourir car elle apprend chaque jour une chose »
Tant qu’on est curieux d’apprendre, de rencontrer…on est vivant
J’ai su que ma mère allait se laisser mourir quand elle m’a dit et répété  » qu’elle n’avait plus envie de rien ni de personne, qu’elle était inutile et encombrante…que vraiment plus rien ne l’intéressait
 »

Monique

« Même si la motivation n’est pas toujours au même niveau, moi ce qui me fait lever le matin c’est la curiosité, le besoin d’apprendre, sur moi, sur les autres, sur le monde…. Et aussi de vivre à fond mon expérience humaine.. Difficile à expliquer mais oui, je pourrais résumer tout cela à une immense curiosité qui ne se tarit pas. Dès lors, j’aime rencontrer les personnes, écouter beaucoup, observer beaucoup, et rire… beaucoup… »

Jacqueline

Un dévouement admirable

J’ai trouvé plusieurs de vos témoignages particulièrement poignants, pour ce que vous y racontez bien entendu… mais aussi pour ce qu’ils racontent de votre dévouement :

« J’ ai 73 ans et m’ occupe seul de ma fille handicapee depuis 37 ans. Je dois la laver l’habiller enfin je dois tout faire comme pour un bebe.
Le fait d’ avoir cette responsabilite, me pousse a etre physiquement et moralement en forme ,manger sainement et ne pas faire d’ exces.
A mon age, je joue toujours au football, j’ arbitre, je fais du jogging et des alteres, et j’espere etre encore dans le meme etat d’esprit et physique a 100 ans.
 »

Henri

« Ce qui fait sens à ma vie et ce qui est, dans cette incarnation, ma mission de vie est de m’occuper d’autrui ..
J’ai élevée seule mes trois filles qui sont grandes maintenant, et je prends soin de ma mère .
Je fais tout cela avec un grand bonheur et je sais que je l’ai choisi en pleine conscience
. »

Nadia

Vos commentaires sont lumineux, admirables, et me rappellent que le dévouement est d’abord un engagement, conscient.

Une sagesse universelle

Merci à vous d’avoir partagé cela sur ma page. Je n’ai pas tout retranscrit – la place ici me manque – mais j’ai tout lu.

Cela me touche beaucoup, et me conforte dans l’approche de la santé que je veux promouvoir à travers cette page et mes messages.

Vos propos, je vous le disais, m’ont rappelé un état d’esprit dans lequel j’ai baigné il y a environ un an et demi, au cours de deux voyages consécutifs à Okinawa, au Japon.

Okinawa, vous le savez sans doute déjà, est l’une des cinq « zones bleues » répertoriées actuellement, ces régions où l’on vit plus longtemps et en meilleure santé qu’ailleurs dans le monde. 

Et de fait, à Okinawa, j’ai rencontré beaucoup de personnes extrêmement âgées… mais aussi vives et vivantes que beaucoup de « nos » jeunes !

J’ai par exemple rencontré cette petite dame, là à droite :

Elle a 100 ans.

Elle s’appelle Sumi. Chaque matin, Sumi sait pourquoi elle se lève. Elle sait pourquoi elle vit.

Ce SAVOIR, c’est le secret de sa belle et (surtout) heureuse longévité.

Comme vous, elle est :

  • Pleine de gratitude envers la beauté et l’existence de la vie ;
  • Toujours curieuse ;
  • Pleine de joie, prête à rire, avec des amis, ou en famille ;
  • Pleine de dévouement aussi pour sa communauté, qui l’aident en retour.

Sumi vit à Ogimi, sur l’île principale de l’archipel d’Okinawa.

À l’entrée de ce village, on est accueilli par ces mots, gravés sur une stèle :

 « A 80 ans, tu n’es qu’un enfant. Si, à 90 ans, la mort vient te chercher, dis-lui d’attendre jusqu’à 100 ans. »

J’ai pris cette photo il y a un an et demi, lors de mon premier voyage à Okinawa, au Japon.

Ogimi est connu dans tout le Japon comme Le « village des centenaires ».

Mais… je voulais voir la réalité derrière la légende.

Et ce que j’ai compris, c’est qu’il faut prendre l’inscription sur la stèle à la lettre.

Un village de centenaires sans « vieux »

Ogimi n’est pas vraiment un village comme on l’entend chez nous.

C’est un immense territoire, essentiellement recouvert par la forêt où il n’y a pas vraiment de centre ou, de bourg, comme dans nos campagnes françaises.

Sur les 3500 habitants, un tiers a plus de 60 ans.

Actuellement, une centaine de ces « séniors » a plus de 90 ans…

Et il faut ajouter à cela quinze centenaires.

Cette concentration hallucinante de centenaires n’est pas nouvelle.

La salle des fêtes d’Ogimi est tapissée de photos comme celle-ci :

Des « Anciens » d’Ogimi, de l’ancien temps !

Pourtant, Ogimi n’est pas un « village de vieux ».

Les deux fois où j’y ai séjourné, en 2017, je n’ai pas eu une seule seconde l’impression de me promener dans une maison de retraite à ciel ouvert.

Les séniors ne restent pas « entre eux ». Ils font partie intégrante de la vie (très) animée du village, aux côtés des moins jeunes… des plus jeunes… et des très-très jeunes !

En fait, on croise plus volontiers ces séniors avec de très jeunes gens que tout seuls. Ce n’est pas un hasard.

Ce mélange des âges est sans doute pour beaucoup dans la longévité des habitants d’Ogimi.

Mais il y a autre chose.

Il fabrique des jouets à 80 ans

Les mots gravés sur la stèle ne sont pas du bluff. A 80 ans, à Ogimi… on est vraiment encore un gamin.

Je l’ai compris en rencontrant Kensei, lors de mon second voyage.

Kensei a précisément 80 ans.

C’est un « jeune », qui passe une grande partie de son temps à fabriquer des jouets. Il nous a montré par exemple comment il réalise des moulins à vent pour les enfants avec des feuilles de bananiers :

Il n’y a pas d’âge pour bricoler, s’amuser et partager

Kensei nous a fait le plaisir de partager sa passion au cours d’une rencontre dont nous avons gardé une trace précieuse, sous forme de vidéo.

Il y raconte son quotidien de sénior en pleine forme, ses « petits secrets » à lui pour garder la santé et le moral.

Vous découvrirez peut-être cette rencontre plus en détail à une occasion dont je vous parlerai bientôt.

Ce que je peux vous dire de plus important pour le moment, c’est que Kensei pratique l’Ikigaï.

A Ogimi, à Okinawa, l’Ikigaï n’est pas un mot exotique et abstrait : c’est la façon de vivre de celles et ceux qui, comme Kensei, atteignent un âge avancé avec le sourire, et en toute conscience.

Une réponse à vivre, pas à lire

L’Ikigaï concentre toute la philosophie de vie des Okinawaïens – en somme, pourquoi tant d’entre eux vivent centenaires…

Comme on pouvait s’y attendre, des petits livres de développement personnel ont récemment été publiés sur le sujet. Des magazines y ont consacré des articles…

Mais l’Ikigaï des Okinawaïens marche depuis plus de 2000 ans. Il n’a donc rien d’une mode. Ce n’est pas une recette bien-être « tendance », comme on voudrait vous le faire croire…

Pour être tout à fait honnête… ce n’est pas quelque chose que l’on peut s’approprier uniquement par la lecture de livres, ou même de mails – et je vous confie cela alors même que je suis en train de vous écrire !

C’est quelque chose qui se vit, qui s’expérimente, qui progresse en nous.

 

Enquête auprès de gens de 102 ans

Le Japon a l’une des plus importantes populations de centenaires au monde, et a créé un Institut du vieillissement.

Cet institut a fait remplir un questionnaire à des centenaires d’Okinawa. Ils voulaient connaître leurs habitudes, leur alimentation, etc.

L’une des questions était : « quel est votre Ikigaï ? »

Pour ce pêcheur centenaire, c’était continuer à attraper du poisson trois fois par semaine pour sa famille.

Pour ce karatéka de 102 ans, cela consistait à progresser encore et toujours dans son art martial.

Pour cette dame de 102 ans, c’était tenir dans ses bras son arrière-arrière-arrière petite-fille, d’un siècle plus jeune qu’elle.

Quand on lui demande que cela lui fait, sa réponse est : « c’est comme bondir au paradis ».

L’Ikigaï se définit le mieux par l’effet qu’il procure.

Et l’un de ces effets, et non des moindres, c’est d’améliorer la santé, et de prolonger la vie.

A lire vos témoignages, vous êtes déjà nombreux à pratiquer l’Ikigaï, même si vous ne le nommez pas forcément ainsi. J’ai dans mon entourage de beaux exemples de ce qu’est l’Ikigaï ; je vous ferai découvrir l’une de ces personnes dans mon prochain mail.

A très bientôt,

Rodolphe