Chers amis,

Vous êtes-vous déjà demandés pourquoi la chair du saumon est rose ?

L’explication est l’astaxanthine qu’il contient.

Ce mot compliqué désigne une molécule aux bienfaits santé méconnus, mais puissants. 

Puissante ligne de défense

L’astaxanthine fait partie de la famille des pigments qui donnent leur couleur aux carottes – d’où ils tirent leur nom de caroténoïdes.

Ces caroténoïdes servent de moyens de défense aux végétaux. Ce sont des antioxydants qui permettent aux fruits et légumes de se protéger de l’oxydation du soleil.

Chez les carottes, les myrtilles ou les poivrons, la couleur des caroténoïdes est bien visible.

Chez d’autres végétaux, comme les épinards ou les brocolis, elle est masquée par la couleur verte de la chlorophylle.

En mangeant des fruits et légumes de toutes les couleurs, vous variez les sources de ces caroténoïdes aux puissantes vertus antioxydantes, précieuses pour lutter contre le stress oxydatif, et donc le vieillissement

Pourquoi le homard devient rouge à la cuisson

On trouve l’astaxanthine dans les algues et le phytoplancton.

C’est pourquoi certains animaux qui se nourrissent abondamment de ces algues et de ce plancton sont riches en astaxanthine, à commencer par les flamants roses : c’est chez eux que c’est le plus visible !

Mais aussi chez les crustacés : c’est l’astaxanthine qui donne sa couleur rose à la crevette.

Elle n’est pas immédiatement visible, car elle est entourée d’une protéine lui donnant une couleur noirâtre. Mais lorsque vous ébouillantez une crevette ou un homard, la chaîne de protéines se déroule… et l’astaxanthine apparaît, donnant aux crustacés leur magnifique couleur, allant du rose au rouge vif !

Fort comme un saumon qui remonte une rivière

L’astaxanthine joue un rôle très important chez les animaux. Elle leur confère une force et une résistance considérables.

Le saumon sauvage en a énormément, bien plus que le saumon d’élevage.

Les saumons vivent en eau douce puis, à l’âge adulte, migrent vers la mer ou l’océan… ce qui implique de remonter des rivières entières à contre-courant. C’est l’astaxanthine qui leur permettrait d’accomplir cet exploit : les saumons sauvages accumulent dans leurs muscles l’astaxanthine issue de l’alimentation, qui protège leurs graisses de l’eau froide des rivières !

Et c’est là que le profil de l’astaxanthine apparaît dans toute sa singularité, comparé aux autres caroténoïdes : elle est beaucoup plus stable (elle ne se dégrade pas comme les autres antioxydants) et peut combattre plusieurs radicaux libres à la fois[1].

Ses propriétés exceptionnelles pour notre santé font l’objet d’études de plus en plus nombreuses depuis une douzaine d’années environ :

  • Ce serait un anti-inflammatoire très puissant et sans effets secondaires, particulièrement indiqué dans les maladies inflammatoires chroniques[2];
  • Il réduirait les problèmes d’artériosclérose en limitant le dépôt des plaques d’athérome, et améliorerait le flux sanguin[3];
  • Il protégerait la rétine des lésions oxydatives causées par les rayons UV solaires, réduisant donc le risque de développer une DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge)[4];
  • Il protègerait également la peau de ces mêmes rayons UV et contribuerait ainsi à la garder plus jeune[5];
  • Il agirait également comme protecteur des neurones du cerveau, et pourrait jouer un rôle thérapeutique dans la prévention et le traitement de maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson.

Sources alimentaires d’astaxanthine

Les principales sources alimentaires d’astaxanthine sont les crustacés et le saumon – de préférence sauvage.

Le problème avec le homard, c’est que ça n’est pas donné !

Et avec le saumon… c’est que c’est désormais un poisson très pollué.

Des compléments alimentaires sont conçus à partir d’une micro-algue d’eau douce qui comprend des proportions considérables d’astaxanthine : il s’agit d’Haematococcus pluvialis.

Cette algue comprend, en outre, du bêtacarotène, de la canthaxantine et de la lutéine : c’est donc un complément intéressant, en particulier avec l’arrivée de l’été et si vous comptez passer beaucoup de temps au soleil !

Sachez également que l’huile de Krill, préparée à partir de ces microcrevettes de l’Antarctique dont se nourrissent les baleines, est très, très riche en astaxanthine (60 fois plus que le saumon sauvage). Comme l’huile de Krill est également riche en oméga-3, vous pouvez faire coup double en vous en procurant.

Portez-vous bien, 

Rodolphe


[1] SESSA THONY Aurore, L’Astaxanthine, un antioxidant hors norme, avril 2019, disponible sur : https://rcf.fr/sites/default/static.rcf.fr/rcf_avril_23_19_astaxanthine.pdf

[2] KAM Janice, Recent Studies Demonstrate Astaxanthin’s Potential as a Safe and Effective Anti-Inflammatory Astaxan, Business Wire, mai 2014, consulté en juin 2020, disponible sur : https://www.businesswire.com/news/home/20140519005370/en/Studies-Demonstrate-Astaxanthin%E2%80%99s-Potential-Safe-Effective-Anti-Inflammatory#.VYgE4_msV8E

[3] PASHKOW FJ. et al.Astaxanthin: a novel potential treatment for oxidative stress and inflammation in cardiovascular disease, Elsevier Inc., mai 2008, disponible sur : https://sci-hub.ren/10.1016/j.amjcard.2008.02.010

[4] NAKAJIMA Y. et al., Astaxanthin, a dietary carotenoid, protects retinal cells against oxidative stress in-vitro and in mice in-vivo, Journal of Pharmacy and Pharmacology, octobre 2008, disponible sur : https://sci-hub.ren/https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1211/jpp.60.10.0013

[5] TOMINAGA K., et al., Protective effects of astaxanthin on skin deterioration, Journal of Clinical Biochemistry and Nutrition, juin 2017, disponible sur : https://sci-hub.ren/10.3164/jcbn.17-35