Chers amis,
Depuis 3 ou 4 mois, il y a un légume de saison dont je ne me lasse pas alors que je n’en mangeais pas les hivers précédents.
Il ressemble à un gros navet et porte un nom de sorcière : le rutabaga.
C’est un légume-racine très généreux, à la chair jaune clair, douce-amère.
Figurez-vous que ma fille d’un an adore ça !
Or, ce légume est quasiment absent des circuits de la grande distribution. Il est pourtant très populaire au sein de l’agriculture biologique. Je l’achète au petit maraîcher bio chez qui je me rends deux fois par semaine.
Le légume que les soldats allemands ne pouvaient plus voir en peinture
Le rutabaga a une histoire forte.
Originaire d’Europe du Nord (son nom vient du suédois rottabage, qui signifie : « boule-racine »), c’est un légume que les Français ont consommé dans des proportions inouïes au moment de la Seconde Guerre mondiale.
Pourquoi ? Parce que ce légume, auparavant adressé au bétail, n’était pas réquisitionné par l’occupant nazi !
Peut-être les soldats allemands prenaient-ils ainsi leur revanche, eux qui avaient eux-mêmes mangé des tonnes de rutabaga pendant le blocus de la Première Guerre mondiale[1]. Le rutabaga était même entré dans la composition du pain et du café !
Voici donc cette racine, à mon avis délicieuse, de retour sur les étals de nos marchés, et c’est une bonne nouvelle, car elle a plus d’une qualité, vous allez le voir.
Une des meilleures sources naturelles de vitamines C et E
Inutile de vous présenter la vitamine C, vous connaissez sa puissance comme antioxydant et son rôle dans notre santé immunitaire, l’absorption du fer et la synthèse du collagène notamment.
Eh bien, le rutabaga est l’un des légumes les plus riches en vitamine C avec 25 mg pour 100g, ce qui est considérable[2].
Le rutabaga est également riche en vitamine E, appréciable pour la préservation de nos cellules.
Riche en fibres et faible en calories
Le rutabaga est par ailleurs riche en fibres (un rutabaga de 386 g en contient 9 g[3]), et notamment en fibres insolubles, excellentes pour le transit intestinal.
Il est en revanche faiblement calorique (un rutabaga moyen « pèse » 143 calories[4]).
Cette richesse en fibres et cette pauvreté en calories en font donc un aliment formidable pour lutter contre le surpoids et le diabète de type 2[5].
Généreux en potassium
Un rutabaga moyen comprend par ailleurs 1,2 g de potassium, ce qui correspond à un tiers des apports journaliers recommandés de ce minéral.
Or le potassium est important pour la santé cardiaque : les personnes suivant un régime riche en potassium voient diminuer sensiblement leur risque cardiovasculaire[6].
Contre certains types de cancer ?
Le rutabaga aurait aussi la réputation d’être un bon aliment anti-cancer, notamment contre les cancers du côlon, de l’estomac, de l’œsophage, du pharynx et du larynx[7].
Cependant, je vous avoue que je n’ai pas trouvé d’études probantes à ce sujet.
Cette réputation lui vient sans doute de sa richesse en antioxydants et en fibres : on sait qu’un régime riche en fibres contribue à prévenir plusieurs de ces cancers[8].
La saison du rutabaga court jusqu’en mars, vous pouvez donc encore en profiter.
Le rutabaga est extrêmement facile à cuisiner, en soupe, en purée. Pour ma part, je les fais facilement à la vapeur et ils agrémentent mes plats au même titre que les carottes et les patates douces.
Certains les font même en frites.
Si vous êtes amateur de rutabaga, je vous propose de partager vos recettes en commentaires.
Pour les autres, n’hésitez pas à aller découvrir ce légume et envoyez-moi vos premières impressions !
Bon appétit et portez-vous bien,
Rodolphe
[1] E. GUILLEMIN D’ECHON, Rutabaga : du vilain navet au classique, publié le 14 août 2015 sur libération.fr, consulté le 27 février 2020 et disponible sur ce lien : https://www.liberation.fr/cahier-ete-2015/2015/08/14/rutabaga-du-vilain-navet-au-classique_1363534
[2] « Rutabaga, raw », le 4 janvier 2019 sur Agricultural Research Service, consulté le 27 janvier 2020 et disponible sur ce lien : https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html#/food-details/168454/nutrients
[3] Voir note précédente
[4] Idem
[5] WEICKERT, M. O., & Pfeiffer, A. F. (2018). Impact of Dietary Fiber Consumption on Insulin Resistance and the Prevention of Type 2 Diabetes. The Journal of Nutrition, 148(1), 7–12. (doi:10.1093/jn/nxx008), disponible sur ce lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29378044
[6] ABURTO, N. J., Hanson, S., Gutierrez, H., Hooper, L., Elliott, P., & Cappuccio, F. P. (2013). Effect of increased potassium intake on cardiovascular risk factors and disease: systematic review and meta-analyses. BMJ, 346(apr03 3), f1378–f1378. (doi:10.1136/bmj.f1378https:), disponible sur ce lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23558164
[7] Dr RODET J., « Les bienfaits de 20 légumes à inclure dans son alimentation», le 1er septembre 2013 sur mangersantebio,org, consulté le 27 février 2010 et disponible sur ce lien : http://www.mangersantebio.org/9220/les-bienfaits-de-20-legumes-a-inclure-dans-son-alimentation
[8] KUNZMANN, A. T., Coleman, H. G., Huang, W.-Y., Kitahara, C. M., Cantwell, M. M., & Berndt, S. I. (2015). Dietary fiber intake and risk of colorectal cancer and incident and recurrent adenoma in the Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian Cancer Screening Trial. The American Journal of Clinical Nutrition, 102(4), 881–890. (doi:10.3945/ajcn.115.113282), disponible sur ce lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26269366
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Le rutabaga, c’est du navet !
Article très intéressant, merci! Etes-vous certains que la photo est bien celle du rutabaga? En Suisse nous avons une autre sorte de racine nommée rutabaga, celle figurant dans votre article est appelée « rave ». C’est peut-être régional?
Personnellement je n’ai jamais eu aucun soucis pour en trouver dans la grande distribution comme mon super u par exemple et ce, depuis des années. Par contre je l’achète chez le maraîcher bio de ma commune, je le consomme plutôt cuit mais vu les commentaires je vais essayer cru :))
En soupe, avec navets, oignons et lait de coco, c’est vraiment sympa et ça change !
Nous consommons depuis des années le rutabaga cru , en fines rondelles ou bâtonnets , au même titre que les navets ; même pas besoin de les cuisiner !
Je le cuit 17 mn à la vapeur coupé en fines tranches. Je le verse dans un plat à gratin avec une fondue d’échalote et 300 gr de crème fraîche additionné de sel (modérément) de muscade et de poivre, je parsème de gruyère râpé et j’enfourne 15mn à four chauffé à 180o . C’est un régal dont j’ai fait bénéficier parents s et beaux-parents et qui les à réconcilié avec cette racine.
L’appauvrissement des sols, en nutriments et sels minéraux notamment, et la
pollution, ne nuisent-ils pas à la « qualité » voulue et décrite dans votre article ?
Ce constat des plus alarmants, est tout aussi valable pour la totalité des légumes/racines, malheureusement !
Merci pour cet article. J’ajouterais de ne pas hésiter à le consommer cru (râpé en rémoulade par exemple, ou dans les jus de légumes) afin de bénéficier de tous ses merveilleux nutriments.
mauvais souvenir de guerre diarhée continue mais c’était ça ou rien j’ai 83ans
On peut même se demander s’il en a déjà vu…
P
Pas mal à première vue… sauf que ce sont des navets qui ont été photographiés. Un peu dommage pour la crédibilité bicose le lecteur peut se demander si le rédacteur en a déjà mangé… Mais je suis un adepte du navet… P
Bonjour
J’espère que les personnes qui vont aller acheter le légume que vous montrez ne croiront pas manger du rutabaga .C’est un navet rose! Le rutabaga est un légume racine jaune et vert dehors et jaune orangé dedans . Attention à vos sources!!!
Belle journée
Désolée, ce sont des navets sur votre photo!
J’ignorais que ce légume s’appelait « rutabaga » Sur les conseils d’un marchand « bio » je les râpe et les mange en salade crue avec carottes idem.
C’est assez fort de goût, ça passe bien avec huile d’olive et je m’habitue.
En tout cas grippes et rhumes restent dehors. Merci pour les conseils. J. P.
Bonjour,
Le rutabaga, tout comme le navet d’ailleurs, est également très bon cru (le prendre plutôt « jeune », il est plus tendre) : en salade, râpé, ou à la croque-au-sel !!!
Bon « appétit-santé »