Chers amis, 

L’aluminium est partout.

Cela peut sembler normal : il constitue le métal le plus abondant de l’écorce terrestre, et c’est le troisième élément le plus répandu dans la nature, après l’oxygène et le silicone !

Mais, en réalité, l’aluminium est présent aussi :

  • dans des objets manufacturés que nous utilisons quotidiennement ;
  • dans de nombreuses boissons ;
  • dans notre alimentation ;
  • dans les cosmétiques ;
  • dans plusieurs médicaments.

Cet élément n’a rien à faire dans tous ces biens « consommables ». C’est l’homme qui l’y a mis, pour les raisons pratiques que l’on va voir.

Le problème est que l’aluminium ne joue aucun rôle essentiel chez aucun être vivant sur la planète. Pire encore : son accumulation est toxique, en particulier pour le cerveau.

Comment en est-on arrivé à ce tout-aluminium ?

2 tonnes d’aluminium par seconde !

L’aluminium est léger, malléable, résistant à la corrosion. Sa fabrication à partir de la bauxite est très récente dans l’histoire de l’humanité : elle date de la seconde moitié du XIXe siècle.

En 2018, la production d’aluminium s’est élevée à 64 millions de tonnes, soit 2 tonnes par seconde[1]. 

Et où va tout ce métal ? Dans la construction, l’industrie alimentaire (sous forme d’emballages principalement), les usines de cosmétiques et, évidemment, l’industrie pharmaceutique – l’aluminium est un adjuvant connu de nombreux vaccins.

En 2016, le Pr Romain Gherardi a dénoncé dans son ouvrage Toxic Story[2] le rôle des adjuvants aluminiques des vaccins dans l’explosion d’une maladie terrible : la myofasciite à macrophages.

L’aluminium des vaccins est un sujet à part entière, dont je vous parlerai dans une prochaine lettre.

Combien d’aluminium avez-vous mangé aujourd’hui ?

À votre domicile, l’aluminium se trouve dans les ustensiles de cuisine, comme les poêles et les casseroles en téflon ; les emballages de nourriture et de boissons comme les cannettes, mais aussi le carton et les bouteilles d’eau. Et bien sûr, dans les « rouleaux de papier alu ».

On trouve également de l’aluminium dans les anti-transpirants, les crèmes solaires et bien d’autres produits cosmétiques. Dans des médicaments de consommation courante, tels que l’aspirine, et dans les pansements gastriques.

Enfin, et c’est moins connu, l’aluminium se retrouve dans la nourriture. 95 % de l’aluminium que nous ingérons provient de notre nourriture[3] : produits transformés et/ou surgelés[4] comme le pain, les gâteaux, les pizzas préparées… C’est un additif très courant, dont la palme semble être remportée par certains sachets de thé et le chocolat.

Cette concentration importante tient à l’emploi de différentes formes d’aluminium comme additifs et colorants, qui ont besoin de l’aluminium pour « fixer » les autres molécules de ces produits.

À l’arrivée, nous consommons beaucoup trop d’aluminium. L’autorité européenne de sécurité alimentaire a fixé le seuil de non-toxicité à 1 mg d’aluminium par kg de poids corporel par semaine. Pour un adulte de 60 kg, cela représente 8,5 mg/jour…

Eh bien, figurez-vous que cette dose est dépassée chez la plupart des Européens : on tournerait autour de 13 mg/jour[5].

Quelles en sont les conséquences sur la santé ?

Les méfaits de l’aluminium sur la santé

Durant de nombreuses années, l’aluminium n’a pas été considéré comme une menace. 

Les choses ont commencé à changer au milieu des années 1960, quand une première étude a établi un lien probable entre l’aluminium et le développement de la maladie d’Alzheimer[6].

Ce lien a depuis été confirmé, puisque plusieurs chercheurs ont observé la présence de taux d’aluminium spectaculaires dans les tissus cérébraux de patients décédés d’Alzheimer[7], mais aussi de personnes autistes[8].

Depuis maintenant 2-3 ans, l’aluminium est reconnu comme un facteur probable favorisant d’autres maladies neurodégénératives telles que Parkinson[9] et la sclérose en plaques[10]. L’aluminium trouble plus de 200 réactions biologiques importantes, telles que l’expression des gènes, les réponses inflammatoires et le bon fonctionnement des neurotransmetteurs[11].

Enfin, la recherche a également établi un lien entre l’aluminium et le développement du cancer du sein : de l’aluminium a été trouvé dans les tissus mammaires de patientes ; au niveau des aisselles cette présence était encore plus importante, suggérant un lien direct avec l’emploi d’anti-transpirants à base d’aluminium[12].

Personnellement je trouve ahurissant que de tels produits soient encore autorisés à la vente.

Que faire ?

Concernant l’accumulation d’aluminium dans le cerveau, si le phénomène a été largement observé, on ne sait pas encore comment et pourquoi il se produit.

Aussi, la seule chose à faire consiste à éviter autant que possible l’exposition à l’aluminium.

La stratégie demande de la rigueur pour la mettre en œuvre. 

Proscrivez définitivement tout cosmétique susceptible de contenir de l’aluminium (et ils sont nombreux)

Il faut, pour cela, lire attentivement la composition de ces produits. Le piège, c’est que des produits étiquetés « naturels » peuvent aussi contenir de l’aluminium.

Il peut apparaître sous l’appellation « alum » ou « sulfate d’aluminium », ou encore « chlorohydrate d’aluminium » (que l’on retrouve dans beaucoup d’anti-transpirants).

Vérifiez la notice de vos médicaments (si vous en prenez)

L’aluminium est employé dans un grand nombre de médicaments, je vous le disais, à commencer par l’aspirine, mais aussi :

  • les antiacides (IPP, antiulcéreux, etc.) ;
  • les médicaments anti-diarrhéiques ;
  • les pansements gastriques.

Si possible, essayez de trouver des alternatives naturelles à ces médicaments, en discutant avec votre médecin.  

Tous les autres conseils que j’ai à vous donner sont d’ordre alimentaire :

Ne cuisinez pas dans le papier alu !

Cuire des patates ou tout autre aliment dans du papier alu favorise la contamination de l’aliment. Une étude a montré que cuire de la viande rouge dans du papier alu augmente sa teneur en aluminium de 89 à 378[13] % !

Plus la cuisson est à haute température, plus le risque est élevé.

Vous pouvez utiliser, comme alternative, du papier sulfurisé.

Vérifiez la qualité de l’eau de votre robinet

La valeur recommandée par l’OMS de l’aluminium dans l’eau est de 0,2 mg d’aluminium par litre[14].

Vous pouvez consulter la qualité de votre eau sur le site du ministère de la santé : si ce seuil et dépassé, préférez l’eau en bouteille.

Matériel de cuisine

Les ustensiles de cuisine relarguent de l’aluminium : c’est le cas notamment des poêles et casseroles en inox ou en téflon dont le revêtement est rayé ou à nu. Préférez le matériel en cuivre ou en céramique.

En termes de contenant pour stocker vos aliments, préférez les bocaux en verre.

Évitez au maximum les produits transformés

Tous les produits transformés sont à éviter. Il faut être particulièrement vigilant avec beaucoup de pains et de gâteaux excessivement riches en aluminium car conçus à partir de levure chimique. Si vous achetez une telle levure séparément, assurez-vous qu’elle ne contient pas de sodium aluminium phosphate ou de sodium aluminium sulfate.

Portez-vous bien,

Rodolphe


[1] “Production mondiale d’aluminium”, sur planetoscope.com et disponible sur ce lien : https://www.planetoscope.com/matieres-premieres/174-production-mondiale-d-aluminium.html

[2] GHERARDI Romain, Toxic Story, octobre 2016, éditions Actes Sud

[3] “L’aluminium, ce metal qui nous empoisonne : la synthèse de l’ASEF”, publié le 27 avril 2017 sur asef-asso.fr, consulté le 4 mars 2020 et disponible sur ce lien : http://www.asef-asso.fr/production/laluminium-ce-metal-qui-nous-empoisonne-la-synthese-de-lasef/

[4] SAIYED, S. M., & Yokel, R. A. (2005). Aluminium content of some foods and food products in the USA, with aluminium food additives. Food Additives and Contaminants, 22(3), 234–244. doi:10.1080/02652030500073584, disponible sur ce lien :  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16019791

[5] AGUILAR F., AUTRUP H. et all, Safety of aluminium from dietary intake  Scientific Opinion of the Panel on Food Additives, Flavourings, Processing Aids and Food Contact Materials (AFC). 2007, EFSA Journal, 6(7). doi:10.2903/j.efsa.2008.754, disponible sur ce lien :  http://bibliomer.ifremer.fr/consult.php?ID=2008-4466

[6] STAHL T., TASCHAN H., BRUNN H., Aluminium content of selected foods and food products. 2011, Environmental Sciences Europe, 23(1), 37. doi:10.1186/2190-4715-23-37, disponible sur ce lien :  https://enveurope.springeropen.com/articles/10.1186/2190-4715-23-37

[7] MIRZA, A., KING, A., TROAKES, C., & EXLEY, C. Aluminium in brain tissue in familial Alzheimer’s disease, 2017, Journal of Trace Elements in Medicine and Biology, 40, 30–36. doi:10.1016/j.jtemb.2016.12.001, disponible sur ce lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28159219

[8] MOLD, M., UMAR, D., KING, A., & EEXLEY, C. Aluminium in brain tissue in autism, 2018, Journal of Trace Elements in Medicine and Biology, 46, 76–82. doi:10.1016/j.jtemb.2017.11.012, disponible sur ce lien :  https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0946672X17308763

[9] INAN-EROGLU E., AYAZ A. Is aluminium exposure a risk factor for neurological disorders ? 2018, Journal of Research in Medical Sciences, disponible sur ce lien :  

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6040147/

[10] MAYA, S., PRAKASH, T., MADHU, K. D., & GOLI, D., Multifaceted effects of aluminium in neurodegenerative diseases: A review.2016, Biomedicine & Pharmacotherapy, 83, 746–754. doi:10.1016/j.biopha.2016.07.035, disponible sur ce lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27479193

[11] Cf. n.9

[12] EXLEY, C., CHARLES, L. M., BARR, L., MARTIN, C., POLWART, A., & DARBRE, P. D., Aluminium in human breast tissue. 2007, Journal of Inorganic Biochemistry, 101(9), 1344–1346. doi:10.1016/j.jinorgbio.2007.06.005, disponible sur ce lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17629949

[13] TURHAN, S. Aluminium contents in baked meats wrapped in aluminium foil. 2006, Meat Science, 74(4), 644–647. doi:10.1016/j.meatsci.2006.03.031, disponible sur ce lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22063217

[14] Les composés de l’aluminium dans le traitement de l’eau, “L’aluminium et la santé”, janvier 2015, European Aluminium Association, consulté le 4 mars 2020 et disponible sur ce lien : https://www.european-aluminium.eu/media/1619/04_les-compos%C3%A9s-de-laluminium-dans-le-traitement-de-leau.pdf