Chers amis,
Dans le cadre d’une enquête sur les migraines et maux de tête, mon équipe éditoriale a recueilli le témoignage de Marianne Froment, atteinte de migraines chroniques aiguës depuis l’enfance.
Marianne a réussi à résorber ses céphalées à plus de 50 % en éliminant le sucre et en recourant à la naturopathie.
Pour cette jeune étudiante de 22 ans, qui se destine au métier de naturopathe, la lumière se laisse enfin entrevoir après un chemin long et tortueux ! Administratrice du groupe Facebook Migraines chroniques, elle veut maintenant venir en aide aux autres qui souffrent de migraines récurrentes…
« Je ne peux pas dire que j’ai trouvé le remède miracle, car il suppose beaucoup d’efforts, mais ces efforts en valent la peine ! » D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Marianne a toujours eu des migraines. Au collège, les céphalées sont déjà là. Constamment présentes, elles opèrent alors à bas bruit, mais à son arrivée au lycée, « la catastrophe », comme elle l’appelle, démarre.
Après le calme, la tempête
À l’adolescence, ses crises apparaissent le soir et montent crescendo avant de marquer une longue pause pendant le sommeil. Un calme qui précède la tempête : au réveil, la migraine reprend de plus belle et Marianne est prise de terribles crises qui durent des heures. « C’était littéralement invivable ! » À cette époque, la jeune femme n’a pas encore consulté. À chaque nouvelle crise, imitant son père et ses frères, eux aussi migraineux, elle se bourre d’anti-inflammatoires. « J’en prenais trois à quatre fois par semaine à jeun, sans savoir que cela bousillait l’estomac ! »
Mais avec le temps, les anti-inflammatoires sont de moins en moins efficaces et lui provoquent de violentes nausées. Et aux migraines s’ajoute bientôt un terrible mal de dos : Marianne se voit prescrire par son généraliste du Tramadol, un opioïde à fort risque de dépendance, mais qui, associé au paracétamol, la laisse tranquille pendant un an.
Une année de délivrance, bientôt interrompue à l’arrêt de l’antalgique qu’elle prenait jusqu’alors pour soigner sa lombalgie. « Les migraines sont revenues de plus belle et je suis allée consulter à nouveau. » Le médecin lui prescrit des triptans, des molécules généralement très efficaces agissant sur le système cardio-vasculaire et sur la douleur : chaque matin, elle prend un comprimé de Zomig, un vasoconstricteur puissant agissant essentiellement sur les vaisseaux crâniens, provoquant somnolence et vertiges et qui lui déclenche surtout de violentes douleurs à la mâchoire. « La douleur migraineuse avait disparu, mais j’avais d’autres symptômes et, au bout de deux ans, je n’en pouvais plus. Cela faisait cinq ans qu’on me faisait tourner en bourrique ! » Enfin, Marianne est envoyée chez un neurologue.
Se sevrer des antidouleurs
À la consultation, elle décrit « le brouillard » constamment présent dans sa tête : « Lors des crises, j’avais l’impression que je perdais 40 points de QI. J’étais totalement hébétée et j’avais un mal de chien à la mâchoire ! À l’écoute, le neurologue lui prescrit encore un autre médicament, du propanolol cette fois, un bêtabloquant inhibant le système sympathique. « Cela a fonctionné deux mois et ensuite j’ai dû passer au Laroxyl », un antidépresseur tricclique donné à faible dose dans le traitement des céphalées et de la migraine.
Mais là encore, cela ne suffit pas et Marianne ajoute à son traitement un à deux triptans par jour. Bientôt son corps s’habitue et la migraine reprend le dessus, tant et si bien qu’elle finit par être hospitalisée à Toulouse. On lui impose un sevrage des triptans, responsables, découvre-t-elle, de céphalées de rebond. « De nombreux migraineux ont des céphalées de rebond sans le savoir : le corps enregistre très vite que le mal de tête est associé à la prise de médicaments et en redemande donc indéfiniment. » À la place des triptans, Marianne se voit administrer « des doses de cheval » de Laroxyl associées à du propanolol : « J’ai commencé à dormir et la douleur s’est calmée au bout du 4e jour. Je suis sortie le lendemain. » De retour chez elle, Marianne continue le Laroxyl à fortes doses et perçoit très vite les bienfaits du sevrage : « Pour moi, cela a été primordial ! »
Le sucre : un poison pour migraineux
Depuis, Marianne va beaucoup mieux : les crises s’espacent et la migraine lui laisse enfin un peu de répit. À la consultation de suivi chez son généraliste, elle se voit toutefois prescrire une ampoule de vitamine D pour pallier le manque de lumière hivernal. « Cela a été l’horreur, j’ai eu l’impression que ma tête allait littéralement exploser ! » Interloquée, la jeune femme regarde la composition de la fameuse ampoule qui, presque instantanément, lui a déclenché la terrible crise. Elle y découvre la présence d’édulcorants et décide, dès lors, de faire une éviction totale du sucre et des faux sucres sous toutes leurs formes. Exit l’aspartam, le sorbitol, le saccharose, les sirops de glucose et d’agave qui, elle l’observe chaque jour, lui déclenchent des migraines. Une recette simple en apparence, mais qui, en pratique, se révèle un véritable casse-tête. « Dans l’alimentation industrielle, le sucre est partout, même dans le poulet ! » Marianne scrute les étiquettes et devient une spécialiste des tables de composition alimentaire. Elle élimine également les féculents industriels qui, comme les gnocchis par exemple, sont « du pur sucre ». Au bout d’un an, le bienfait est manifeste, les migraines ont diminué de plus de 50 %.
La naturopathie à la rescousse
Ce retour aux choses simples, à des matières brutes non raffinées, lui fait prendre conscience que « ce ne sont pas les médicaments qui vont [la] sauver ! ». Un jour qu’elle se promène dans un magasin de déstockage alimentaire, elle tombe sur un flacon de gélules d’huile d’onagre. Elle n’en a jamais entendu parler, mais décide de l’acheter, instinctivement. Quelques jours plus tard, alors qu’elle fait les frais d’une nouvelle crise de migraine, elle commence la supplémentation et observe l’action calmante que l’onagre produit sur elle. « Cela m’a poussé à m’intéresser aux méthodes naturelles et j’ai pris rendez-vous chez une naturopathe. »
Suivie depuis 8 mois par une praticienne diplômée, Marianne, également atteinte d’endométriose, expérimente de nouveaux remèdes. « Ma naturopathe m’aide beaucoup à trouver des remèdes efficaces et exempts de sucres. » Spiruline, grande camomille et, surtout, Griffonia simplicifolia. Cet antidépresseur naturel est issu d’une plante grimpante, dont les graines riches en 5-HTP, un précurseur de la sérotonine, ont une action bénéfique démontrée contre les maux de tête. Cette plante lui permet aujourd’hui de limiter sa prise de triptans à 8 par mois au maximum quand, autrefois, elle en prenait jusqu’à deux par jour. « Les plantes m’aident à réduire la douleur et, donc, à ne pas reprendre d’antidouleurs. » Pour Marianne, « la seule façon de tenir est de ne pas me résigner ! ».
La stimulation du nerf vague
Et loin de se résigner, elle a récemment décidé de contacter en parallèle un centre antidouleur. Elle qui avait déjà expérimenté l’électrothérapie par le Tens, un appareil soulageant la lombalgie, pressent qu’il y a peut-être quelque chose à faire pour résorber définitivement la douleur migraineuse par la stimulation du nerf vague, qui fait partie des douze paires de nerfs crâniens impliqués dans les céphalées et les vertiges. La stimulation du nerf vague consiste à envoyer des impulsions électriques sur le nerf au moyen d’une électrode auriculaire reliée à un neurostimulateur. C’est une alternative aux médicaments qui a de véritables propriétés anti-inflammatoires. Les recommandations préconisent un minimum d’une séance de 20 à 60 minutes par jour. Depuis le 18 décembre dernier, Marianne pratique quotidiennement cette stimulation : « Cela me fait beaucoup de bien même si au-delà de 30 minutes, je ressens des vertiges. » Ajoutée à la prise de Griffonia et à une alimentation adaptée, cette thérapeutique non invasive constitue une grande aide. « Je n’ai plus d’énormes crises qui arrivent sans prévenir. » Reste juste, « une à deux fois par mois, la douleur qui augmente petit à petit ».
Mais on l’aura compris, tout cela n’est rien comparé à ce que Marianne a vécu : même si tout n’est pas parfait, elle peut en tout cas se targuer d’avoir pris le contrôle sur sa maladie. Et quand, chaque mois, la crise de migraine refait surface, elle trouve auprès des membres de son groupe le réconfort nécessaire : « C’est difficile de trouver des gens qui comprennent ce que nous vivons. Avec l’alimentation, je n’ai pas le droit à l’erreur donc tous les soutiens sont bons à prendre. » Une aide psychologique non négligeable pour cette pathologie aux causes encore mal connues et « qui paralyse le corps tout entier ! ».
Et vous, comment comptez-vous reprendre le contrôle ?
Le témoignage ci-dessus vous a déjà sûrement donné quelques pistes pour mieux combattre vos migraines.
Lisez bien mon prochain message : je vous explique pourquoi vous devriez éviter les anti-douleurs en cas de maux de tête.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
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