Chers amis,

Partout, on ne parle que de stress. Le stress, le stress, le stress, « mal du siècle »…

J’aimerais, moi, vous parler d’anxiété. C’est de cela que vous souffrez peut-être, vous qui prenez des calmants et des anxiolytiques et dont les nuits et les jours sont si durs à vivre, moralement.

Car le stress est une réaction ponctuelle. L’anxiété est un état latent. Et l’anxiété est bien plus sournoise et destructrice que le stress.

Le stress permet de surmonter les problèmes !

Quand une voiture grille un feu rouge sans nous voir, quand un danger se présente, nous ressentons un stress : c’est la réponse de notre corps qui va lui permettre de s’adapter.

Du coup le stress est souvent positif ! Sa fonction est de nous permettre de surmonter une difficulté en mobilisant notre énergie.

Quand les occasions de stress sont trop nombreuses et répétées, on parle de stress chronique. Ses symptômes sont : tensions musculaires, douleurs thoraciques, palpitations, sensations de blocage de la respiration, tremblements, sueurs, maux de tête…

Il reste un événement lié à des circonstances.

Le stress chronique peut avoir de graves conséquences sur la santé, qui perdurent dans le temps, mais en principe une fois la, ou les, sources de stress résolue(s)… le corps et l’esprit peuvent repartir sur une bonne base.

L’anxiété, elle, n’est pas liée aux circonstances. C’est une peur déjà là, tapie en nous, qui nous fait sur-réagir de façon disproportionnée à de petites contrariétés et même à des événements neutres.

Et qui nous fait anticiper négativement tout ce qui peut arriver !

Cette inquiétude a pu s’installer en nous suite à un traumatisme. Ou elle a pu être là depuis toujours. Elle nous habite, elle nous empêche de vivre sereinement.

C’est un poison.

L’anxiété : un problème de fond à prendre au sérieux… en évitant les dérives

L’anxiété n’est donc pas un problème à prendre à la légère !

Elle touche 10 à 15 % de la population[1] et pourrait sérieusement altérer la santé :

  • elle augmente la pression artérielle et majorerait de 60 % le risque d’accidents cardiovasculaires[2] ;
  • elle augmenterait le risque de dépression[3] ;
  • elle affaiblirait le système immunitaire (contrairement au stress épisodique qui le renforce !)[4].

Il ne faut pas, pour autant, se laisser non plus embarquer dans une spirale médicamenteuse.

Les effets secondaires des médicaments (ce sont les bien-nommés anxiolytiques : benzodiazépines, propranolol, et même antihistaminiques) sont : addiction, baisse de l’empathie, troubles du sommeil, agressivité… Ils mériteraient une lettre entière.

J’ai fait des recherches sur des solutions plus saines et, surtout, plus durables, et voici ce que j’ai trouvé.

Comment combattre naturellement l’anxiété ?

Il y a deux stratégies à adopter :

  • une stratégie de fond, pour apprendre à se défaire de l’anxiété à long terme ;
  • une stratégie au quotidien, qui permet d’en diminuer les méfaits.

Stratégies de fond

Différentes habitudes et techniques à intégrer ont fait leur preuve pour effet « anxiolytique » :

  • la cohérence cardiaque permet de calmer les angoisses par la maîtrise de la respiration. Respirez 6 fois (6 inspirations/expirations) par minute pendant 3 à 5 minutes. Pratiquer des séances de respiration à 6 cycles complets par minute, c’est-à-dire 6 inspirations/expirations par minute, revient à inspirer pendant 5 secondes puis expirer pendant 5 secondes, 6 fois : vous atteignez là, en principe, un état de relaxation optimal.
  • l’EFT, ou « technique de libération émotionnelle ». Il s’agit d’une variante de l’acupuncture, mais sans aiguille ; c’est une technique psycho-corporelle. Vous pouvez vous reporter au livre pour en savoir plus, je l’indique en source[5] ;
  • la méditation : très à la mode, ses effets peuvent être puissants, mais aussi dans le mauvais sens ! Il ne faut pas l’aborder en dilettante ou cesser sa pratique si elle augmente votre anxiété au lieu de la réduire. J’y reviendrai dans une prochaine lettre ;
  • l’activité physique[6] en général ; il est important qu’elle soit adaptée à votre condition physique bien sûr… et qu’elle vous fasse du bien. Essayez la marche rapide, le vélo, la natation, etc.

J’ajoute qu’un mode de vie sain, avec une bonne alimentation et en limitant l’alcool, le tabac et les aliments sucrés, vont vous aider dans ce travail de fond.

Stratégies au quotidien

La phytothérapie offrirait de bonnes alternatives aux anxiolytiques chimiques ; le ginseng, la rhodiole renforcent le système immunitaire et la fatigue, et sont suffisants en première intention.

En cas d’anxiété plus sévère, vous pouvez prendre :

  • du ginkgo biloba : chez des personnes souffrant de trouble anxieux généralisé, il s’est révélé tout aussi et même plus efficace que les benzodiazépines[7] ;
  • un mélange passiflore/aubépine/mélisse, qui s’est révélé dans une étude aussi efficace que le lorazépam (un médicament de la famille des anxiolytiques encore), mais sans les effets secondaires[8].

Parmi les compléments alimentaires, le magnésium est particulièrement intéressant. Car le stress et l’anxiété favorisent la fuite du magnésium. Une carence contribue à un sentiment d’anxiété physique et mentale.

Les apports dépendent de votre page et de votre sexe… et il faut bien choisir la forme de magnésium que l’on prend !

Je vous invite à lire ou relire ma lettre sur le magnésium pour en savoir plus.

Surprise dans l’univers des solutions naturelles à l’anxiété…

J’ai étudié d’assez près ces solutions car, pour ne rien vous cacher, je suis moi-même sujet à l’anxiété depuis l’enfance.

En sixième, la simple perspective d’un contrôle de latin pouvait m’angoisser plusieurs jours et gâcher mon week-end !

Depuis quelques mois, j’ai observé une amélioration de ma tendance naturelle à l’anxiété.

Une étude sortie récemment m’a fourni l’explication : quelque chose que je bois régulièrement depuis 2 ans serait une puissante arme naturelle contre l’anxiété.

Ce sera l’objet de ma prochaine lettre.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1] « Lorsque la peur devient maladie », MyHandicap, disponible sur https://www.myhandicap.ch/fr/sante/sante-mentale/troubles-d-anxiete/?gclid=EAIaIQobChMIqJa7irPN5AIViNCyCh2DQQCdEAAYASAAEgIrWPD_BwE

[2] Dr Tawakol (A.) et al., « Relation between resting amygdalar activity and cardiovascular events: a longitudinal and cohort study », The Lancet, 11 janvier 2017, consulté en septembre 2019, disponible sur https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(16)31714-7/fulltext

[3] Kessler (R. C.) et al., « Comorbidity of DSM-III-R major depressive disorder in the general population: results from the US National Comorbidity Survey », The British journal of psychiatry. Supplement, consulté en septembre 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8864145?dopt=Abstract

[4] Segerstrom (S. C.) et Miller (G. E), « Psychological stress and the human immune system: a meta-analytic study of 30 years of inquiry », American Psychological Association, juillet 2004, consulté en septembre 2019, disponible sur https://doi.org/10.1037/0033-2909.130.4.601

[5] Gurret (J.-M.), Libération émotionnelle EFT. Les clés pour se libérer définitivement des peurs et de l’anxiété, éditions Thierry Souccar, 21 novembre 2013

[6] Wipfli (B. M.), Rethorst (C. D.) et Landers (D. M.), « The anxiolytic effects of exercise: a meta-analysis of randomized trials and dose-response analysis », Journal of Sport and Exercise Psychology, août 2008, vol. 30, no 4, pp. 392-410, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18723899

[7] Faustino (T. T.), Almeida (R. B.) et Andreatini (R.), « Medicinal plants for the treatment of generalized anxiety disorder: a review of controlled clinical studies », The Revista Brasileira de Psiquiatria, décembre 2010, vol. 32, no 4, pp. 429-36, consulté en septembre 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21308265

[8] Lemoine (P.), « Étude de l’efficacité des de la tolérance de la SIPF passiflore/aubépine/mélisse (AnxionZen) versus Lorazepram dans le traitement de l’anxiété », Laboratoires Ardeval, 1er juillet 1990, consulté en septembre 2019, disponible sur https://doi.org/10.5281/zenodo.1213086