Chers amis,
Les archéologues qui, dans quatre ou cinq siècles, essaieront de comprendre comment nous autres, hommes et femmes de 2023, exprimions nos sentiments et nos pensées, n’auront pas la tâche facile.
Mettez-vous une minute à la place de cet archéologue : pour toutes les décennies précédentes, vous pouvez dénicher dans des archives publiques ou privées de vieux papiers éloquents – voire des parchemins ou des tablettes d’argile en ce qui concerne les siècles et même les millénaires passés.
Chaque carton, dossier ou liasse de papiers que vous ouvrez, vous plonge immédiatement dans un quotidien depuis longtemps révolu, et témoigne de façon tangible d’émotions éprouvées par des êtres humains comme vous, ayant foulé la terre comme vous, en laissant ces traces fragiles de leur passage.
Mais, pour les années 2020… vous, archéologue du futur, ne trouvez quasiment plus rien : les « traces » des émotions des habitants de cette époque tout comme de leurs pensées ont pour l’essentiel été effacées comme un disque dur qui a grillé, ou que l’on a formaté.
Et pour cause : la plupart des mots doux ou réflexions que s’échangent les gens d’aujourd’hui se font par SMS, messagerie type Telegram ou Whatsapp, sans parler des réseaux sociaux.
À de rarissimes exceptions près, rien de tout cela ne survit au support numérique : les messages disparaissent généralement avec le smartphone qui les a envoyés ou reçus, et ils disparaissent dans le néant.
Mémoire individuelle et mémoire collective
C’est le grand paradoxe de notre époque : le numérique permet la sauvegarde d’une mémoire collective et patrimoniale à une échelle stupéfiante dans l’histoire de l’humanité, mais la mémoire intime de cette même humanité disparaît désormais avec une facilité et une rapidité désarmantes.
Sous l’impulsion des GAFAM, des archives nationales gigantesques et des collections considérables sont scannées et enregistrées dans le monde entier : c’est Google qui a, pour l’essentiel, numérisé le fonds de la Bibliothèque Nationale de France[1].
Des scans d’ultra haute définition permettent de sauvegarder l’apparence de découvertes archéologiques menacées de disparition voire d’en créer des répliques, comme la grotte de Lascaux[2] ou des tombes antiques de pharaons[3].
Parallèlement à ces prodiges de sauvetage patrimonial que permet la technologie contemporaine, cette même technologie précipite nos existences d’aujourd’hui dans une fugacité et une obsolescence accélérées.
Prenez un objet aujourd’hui omniprésent dans nos existences : l’image.
La photographie et la vidéo se sont non seulement démocratisées, mais banalisées et vulgarisées : notre rapport à l’image est devenu aussi compulsif que jetable.
Nous pouvons prendre des dizaines de photos par mois, mais combien en reverrons-nous encore dans cinq ans, si tant est que nous les ayons gardées ?
Il y a encore vingt ans, avant le déferlement du tout numérique, prendre des photos était une pratique accessible à tous, mais encore ritualisée : il fallait mettre une pellicule dans son appareil, puis l’apporter à un spécialiste pour la faire développer et obtenir des tirages.
C’était plus long, plus coûteux aussi (quoique, quand on voit aujourd’hui le prix de certains smartphones..) mais cette rareté et ce temps conféraient de fait une plus grande valeur à la photographie, que l’on plaçait respectueusement dans un cadre, ou dans un album dédié.
Combien d’entre nous, aujourd’hui, faisons l’effort de faire faire des tirages de nos photos, ou de constituer un album ?
Elles s’entassent dans des téléphones, des cartes mémoire voire des « clouds » que la plupart d’entre nous ne consultons que rarement ; et lorsque, pris d’une bonne résolution, nous entreprenons d’en faire le tri, nous reculons ou renonçons face à l’ampleur de la tâche.
L’instantanéité sidérante de l’image en a fait un objet de grande consommation, vite périssable, sans plus guère de valeur ni de mémoire.
Cette accélération de l’oubli de notre vécu, de notre intimité, est encore plus spectaculaire pour l’écrit.
Les lettres d’amour de nos grands-parents
Regardez cette lettre d’amour de Léon Bloy à « sa Jeannette », qui a près de 200 ans :
Lettre d’amour de l’écrivain Léon Bloy à la jeune Danoise Johanne Charlotte Molbech en 1889.
Cette lettre, comme celle de d’autres grands écrivains, ont été rassemblées il y a dix ans dans un recueil[4]. Elles nous font entrer dans le cœur de personnalités des XIXe et XXe siècles ; je trouve certaines bouleversantes.
Dans ma famille, nous avons gardé quelques-unes des lettres échangées entre certains de mes arrière-grands-parents et grands-parents, notamment au moment des deux guerres mondiales.
Ces lettres, qui sont parfois des lettres d’amour échangées entre des êtres séparés par une incertitude et des difficultés difficilement imaginables aujourd’hui, sont un témoignage inestimable de l’histoire de notre famille.
Ces documents poignants me rapprochent de façon troublante de personnes qui me sont à la fois inconnues et familières.
Je pense aujourd’hui aux petits-enfants et aux arrière-petits-enfants des soldats engagés sur le front russo-ukrainien : auront-ils accès à des témoignages aussi vivants de l’expérience terrible qu’ont vécu leurs aïeux ?
Je l’ignore, mais comme tout laisse à croire que les échanges en Europe de l’Est se font en majorité, comme en Europe de l’Ouest, par smartphones, il est vraisemblable que cette histoire intime – celle des familles – va partir en fumée en même temps que celles et ceux qui l’ont traversée.
Les lettres manuscrites traversent plus facilement les décennies que les « clouds » associés à un compte, les mémoires internes de téléphones portables ou d’ordinateurs.
Le vécu intime de nos grands-parents, qui, il y a un siècle, n’avaient accès qu’à des outils de communication dont la technologie nous parait dérisoire à présent – du papier, de l’encre, éventuellement (mais rarement) des photographies – est parvenu plus facilement jusqu’à nous, que notre vécu intime hyper-numérisé ne pourra le faire, à nos propres petits-enfants, dans cent ans.
Regardez comme il est compliqué, aujourd’hui déjà, d’accéder aux documents que vous avez enregistrés sur disquette dans les années 1990 et jusqu’au début des années 2000.
Avez-vous enregistré des documents sur disquette ? Que sont-ils devenus ?
Cette mémoire-là est, pour l’essentiel, « piégée » par l’incoercible évolution technologique, qui rend caducs les supports apparus comme à la pointe il y a ne serait-ce que dix ans.
Alors, je ne suis pas naïf, je sais que l’écrasante majorité des lettres du passé ont fini soit dans une poubelle, soit dans les cendres d’une cheminée. Le quotidien, les nettoyages de printemps, les tris après un déménagement ont fait, dans chaque famille, leur œuvre.
Celles qui nous sont parvenues n’ont pu le faire que par le truchement d’une attention particulière, soit à l’inverse par accident.
Mais justement. Pour que ces témoins du passé arrivent jusqu’à nous, il a fallu qu’ils surnagent de ce grand et nécessaire débarras qui a brassé un volume inimaginable de papiers et de photos ayant fini à la déchetterie.
Or aujourd’hui qu’est-ce qui peut surnager des lettres que nous n’écrivons plus, et des photos que nous ne faisons plus tirer ?
Rien, ou presque.
Ce gâchis ne pénalisera pas seulement nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants, pour lesquels nous serons d’aussi énigmatiques individus que le sont pour nous nos ancêtres de l’âge de pierre : il nous pénalise déjà, nous, vivants, maintenant.
Qui écrit encore des lettres ?
Le courrier manuscrit, sous toutes ses formes – de la carte postale à la lettre d’amour – est aujourd’hui « vintage », le mot gentil pour « ringard ».
Les services postaux sont aujourd’hui davantage occupés à livrer des colis Amazon ou des factures, que des lettres.
En France, La Poste a pris acte de cette raréfaction du courrier manuscrit en supprimant, depuis le début de cette année, le timbre rouge (je vous en avais parlé ici).
Cette suppression est accompagnée d’une désarmante « innovation » de La Poste : un service d’impression du contenu de votre courrier que vous aurez donc envoyé au préalable par mail sur le site[5] ! Pour la garantie du respect de votre vie privée, vous repasserez…
Cette absurdité n’est qu’un impact de tir de plus sur une ambulance : les gens s’écrivent de moins en moins de lettres, c’est ainsi. À la place, ils s’écrivent au mieux des e-mails, ou font des visio-conférences, ou s’enregistrent des messages audio.
Et je fais partie du lot. Je suis le premier à envoyer des messages vocaux à ma compagne, à faire des appels vidéo avec mes parents et, évidemment, à rédiger des e-mails… ce que je fais en ce moment même.
Tout cela est formidable. Je le dis sans ironie.
Mais qu’en restera-t-il ? À peu près rien. Peut-être certains e-mails survivront-ils à la clôture de la boîte mail, d’accès de toute manière privée, de leur auteur ou destinataire ; pour le reste nous sommes entrés de plain-pied dans cette ère d’instantanéité fugace dont je vous parlais plus haut.
Étrangement, et de façon assez touchante en vérité, les dernières personnes à s’écrire des lettres de nos jours, sont les enfants.
Et de façon très symbolique, ces lettres sont avant tout des lettres d’amour. Des lettres de premier amour.
Il y a deux ou trois ans, le journal Le Parisien a consacré un article[6] à la « collection » qu’avait commencé à former une écrivaine, Morgane Pellennec, de lettres d’amour écrites par des enfants à d’autres enfants, âgés entre 4 et 13 ans.
C’est une collection de déclarations attendrissantes et maladroites, comme celle de Ruben adressée à Maëlie : « Quand je te vois mon cœur bat plus que jamais, comme quand on fait une dictée et que j’ai oublié de réviser ou qu’il y a des hamburgers-frites à la cantine ».
Mais il n’y a pas que le texte qui est émouvant : il y a aussi, justement, la forme de la lettre – en l’occurrence celle d’un cœur (visible sur la page du Parisien que j’ai indiquée en source).
Morgane Pellennec a rassemblé sa collection de lettres d’amour d’enfants dans un recueil publié chez Albin Michel, en 2021[7].
Il est touchant de voir que les enfants, dès qu’ils ont appris à écrire, écrivent des lettres, et des lettres d’amour.
Cet acte n’est jamais anodin. Il est l’expression singulière d’une vérité intime ; je me souviens de ma gêne profonde, et même du sentiment de trahison, quand mes parents ont un jour, en vidant mon cartable, trouvé la déclaration d’amour que je destinais à une camarade de classe, Fanny, âgée de dix ans comme moi.
Une lettre d’amour, pour un enfant comme pour un adulte, est une façon de mettre son cœur à nu, qui n’a pas vraiment d’équivalent.
Mais, après les adultes, les enfants perdront sans doute l’élan spontané d’écrire des lettres : l’enseignement de l’écriture cursive – c’est-à-dire l’écriture manuscrite, avec les lettres tout attachées – est en déclin : aux États-Unis, déjà deux tiers des étudiants sont incapables de l’écrire ou de la lire, et certains pays comme la Finlande l’ont abandonnée au profit du seul apprentissage de l’écriture via un clavier[8].
Il ne tient qu’à nous que les lettres d’amour de nos grands-parents ne soient pas, un jour, aussi indéchiffrables que les hiéroglyphes le furent avant Champollion.
Et nous pouvons contribuer à cet effort, en faisant plaisir à quelqu’un.
Si vous l’aimez, écrivez-lui
Recevoir une lettre d’un ami, d’un parent ou d’un être aimé – et, naturellement, en écrire – est de plus en plus une expérience sacrifiée sur l’autel de cette immédiateté appréciable sur le moment, mais promis à un oubli quasi-définitif.
De quoi nous privons-nous en faisant ce sacrifice ?
Du plaisir de trouver un matin, dans sa boîte aux lettres, une enveloppe qui ne contient ni une réclame, ni une facture.
De l’excitation de la décacheter. De la curiosité de déplier les feuillets qu’elle contient.
Peut-être, avant même de lire la lettre, reconnaissez-vous l’odeur de la personne qui a passé un moment à la tenir sous ses doigts, pour la noircir.
Et, en la lisant, vous ne lisez pas des caractères d’imprimerie : vous reconnaissez, dans la façon dont la bille ou la plume du stylo a tracé ces mots, l’allure de votre correspondant. Sa personnalité s’exprime dans la densité de ses lignes, dans les points de ses i, dans les boucles de ses « b », de ses « h » et de ses « j ».
Une telle lettre, autrefois si courante, est bien davantage qu’un texte : c’est un objet portant l’empreinte indélébile de celui ou celle qui s’adresse à vous, de son état d’esprit, de ses sentiments au moment précis où il a consacré ces minutes voire ces heures, à vous.
C’est un cadeau. Une expression quasi-charnelle du lien que vous entretenez avec votre correspondant. Vous la conserverez, la relirez peut-être le lendemain ou dans 10, 20 ou 30 ans ; ou bien au contraire vous la déchirerez de rage (il y a aussi des lettres de rupture !) ou demanderez à la brûler après votre mort.
Il y a, dans la lettre manuscrite, à la fois plus un plus grand don de soi, de son temps, et une sincérité qui s’expriment au-delà des mots seuls.
Écrire une lettre, aujourd’hui, est autant un acte de résistance, que d’amour.
Si vous aimez quelqu’un, écrivez-lui.
Et vous, écrivez-vous encore des lettres ? Je lirai avec plaisir vos témoignages en commentaire.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
[1] Denis BRUCKMANN et Nathalie THOUNY, « La numérisation à la Bibliothèque nationale de France et les investissements d’avenir : un partenariat public-privé en actes », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 2012,. https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2012-04-0049-010
[2] « Lascaux : la première réplique intégrale de la grotte ouvrira le 15 décembre », Franceinfo, 2016, https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/lascaux-la-premiere-replique-integrale-de-la-grotte-ouvrira-le-15-decembre_3313827.html
[3] « Remaking Egypt : the ressurection of the tomb », service d’impression 3D, http://fr.insta3dp.com/info/remaking-egypt-the-resurrection-of-the-tomb-o-79272715.html
[4] Laurence Houot, « Piaf, Cocteau, Prévert, Napoléon… leurs lettres d’amour dans un beau livre », Francetvinfo.fr, octobre 2013
[5] Rodolphe Bacquet, « Suppression du timbre rouge : le coup de génie de La Poste », Alternatif Bien-Être, 26 juillet 2022, https://alternatif-bien-etre.com/alimentation/suppression-du-timbre-rouge-le-coup-de-genie-de-la-poste/
[6] Elise Viniacourt, « Paris : elle recherche des lettres d’amour… écrites par des enfants », Le Parisien, 24 août 2020, https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-elle-recherche-des-lettres-d-amour-ecrites-par-des-enfants-24-08-2020-8372499.php
[7] Morgane Pellennec, « Tu n’es pas belle, tu es pire ! », Albin Michel, 3 février 2021, https://www.albin-michel.fr/tu-nes-pas-belle-tu-es-pire-9782226457318
[8] « L’écriture cursive est-elle vouée à disparaître? », Slate.fr, 21 septembre 2022, https://www.slate.fr/story/233890/disparition-ecriture-cursive-manuscrite-etudiants-histoire-technologie
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Bonjour, je suis bien d’accord avec vous, et cela me contrarie beaucoup de savoir que nous ne laisserons pas de trace de notre passage sur terre.
Ma première petite fille s’intéresse à la couture et pour ses 15 ans je lui est fait une trousse avec un message brodé que j’ai disposé dans le fond de la boite. Elle va avoir 19 ans ce message est toujours à sa place et y restera, ce qui me fais énormément plaisir. Pour certains anniversaires et parfois à Noël, je leur écrit des jolies cartes que je pense qu’ils les gardent car ils apprécient beaucoup et ce n’est pas habituel pour eux.
Bonjour,
On ne se connaît pas et pourtant j’ai ressenti moi même les mêmes émotions en vous lisant
En effet, mon papa 90 ans est décédé il y a peu j’ai vidé la maison et les choses n’avançaient pas.
Mes parents ne jetaient rien j’ai retrouvé tous les échanges de courriers entre mes parents et grands_ parents les frères et sœurs des amis de plus de 50 ans et appris à mieux les connaître à découvrir que quand il y avait une difficulté
Ils parlaient peu mais s’écrivaient beaucoup ce qui était très curatif car j’avais l’impression que les sentiments ne circulaient pas (dans mon esprit) alors qu’en réalité ils étaient contenus mais réfléchis échangés avec douceur.
Cela m’a permis de savoir et même de découvrir qui ils étaient sous un angle différent,de constater que l’on passe à côté des gens dans le jugement que » l’immediateté » (Mail SMS réseaux) fausse largement l’image que l’on se fait des autres car le recul et la réflexion y sont absents
Cordialement
AB
Annie
Contrairement à la mouvance du tout informatique dominante, j’écris régulièrement des cartes blanches ou postale de manière manuscrite que j’adresse à des amis/es, des proches et parfois même à des services administratifs. Je trouve, pour ma part, que rien ne remplace cette écriture là qui reste pour moi la première de mon expression. Tout comme lorsque j’écris des textes avant saisie sur ordinateur, je les compose de manière manuscrite. C’est en ce qui me concerne le meilleur rapport entre la tête (formulante) et la main (exécutrice).
Merci pour votre message sur l’écriture et les lettres d’amitié ou d’ amour que l’on rédige avec tendresse à des amis ou parents ou amoureux. J’écris souvent avec beaucoup de plaisir. C’est un moment privilégié qui me permet de réconforter les personnes aimees. Je leur apporte mon soutien et mon amour. Elles me répondent et je suis aux anges quand je reçois leurs missives! J’ai beaucoup d’ampathie pour les être en général. ECRIVEZ ! Vous donnerez à vos destinataires ja joie, la compréhension et l’amour dont il ont tellement besoin. Et n’oubliez pas de joindre une enveloppe timbrée pour leur réponse. Le timbrée est honéreux et certains n’ont pas les moyens d’en acheter……Merci pour eux et pour vous, car vous en tirerez une grande satisfaction.
Je suis tellement d’accord avec vous!!!
J’adorais écrire avec mon stylo plume. J’ai la chance d’avoir une belle écriture.
Mais j’ai complètement perdu cette habitude: la facilité du clavier…
Cependant je fais encore des lettres que j’enregistre et que je garde dans mon ordinateur.
Avec l’espoir qu’elles me subsisteront.
Nous avons la chance dans notre famille d’avoir récupéré les archives de notre famille et toutes les lettres échangées par nos parents qui les avaient conservées soigneusement. C’est un vrai bonheur de se replonger dans leur passé même si on un peu parfois avoir le sentiment de « violer » leur intimité.
J’ai eu la chance, dans une maison que nous avions en location dans les années 80, de découvrir un petit carnet noir où une certaine Pauline avait recopié touts les lettres qu’elle avait envoyées à son amoureux qui était au front pendant la guerre de 14: c’est très émouvant.
Continuez vos lettres: vous abordez des thèmes hors du commun.
Merci
Oui j envoie encore des cartes à mes amis
Pour leur anniversaire
Ou la nouvelle année
Et J ai une perite collection de cartes anciennes 1920 1930
Avec des coeurs ou des couples enlacés
Des cartes très sympa
Merci Monsieur Bacquet pour ce très bel article que je partage complètement. Soyez rassurés,
nous sommes encore quelques-uns à écrire. J’adore envoyer mes voeux à mes amis par cartes, lettres, que je choisis avec soin . Et quel plaisir d’ouvrir la boîte aux lettres et de reconnaître l’écriture, de découvrir la jolie carte qui m’est destinée ou le joli papier. Continuez de faire de tels papiers.
J’aime toujours votre lettre, qui nous remet les pieds sur Terre merci
Bonjour monsieur Bacquet, par cet article que vous nous envoyez je reconnais en vous une personne bienveillante respectueuse du vivant en général et de l’humanité en particulier. Ce que vous écrivez nous raconte ce que nous sommes et d’où nous venons et fait resurgir en moi des émotions enfouies depuis ma tendre enfance : par exemple l’attirance pour telle fille à l’école primaire, ou encore la répugnance pour tel autre camarade. Et puis je suis comme vous je regrette ce temps où l’on s’écrivait des lettres sur du papier. Toutefois, même si aujourd’hui les écrits sont éphémères il demeure ces émotions que l’on peut ressentir à la réception d’un SMS envoyé par un de nous enfants contenant des indices de respect et d’amour mutuel. Ressentir de la nostalgie en revoyant ou revivant des choses du passé peut nous faire du bien, mais alors il faut se demander pourquoi. Est ce parce que aujourd’hui on vit moins de choses aussi belles? A nous de remettre du relief dans notre vie actuelle en l’enrichissant de gestes et de mots d’amour. Merci à vous Rodolphe de nous amener à réfléchir sur ces sujets essentiels. Bien fraternellement, Pierre -Alain
Bonjour. J’ai retrouvé une petite centaine de lettres échangées entre ma grand mère et mon grand père en 1921. Madame, Monsieur puis cher monsieur.. puis les fiançailles, le mariage, le voyage de noce. J’ai retranscris ces lettres après déchiffrage et fais une édition dans le cadre familial (100 tirages). Je continue sur la guerre de 14 de mon grand père. Très intéressant. Je m’étais fait la même réflexion que vous sur la vacuité de nos SMS et autres mails.
Merci pour cette belle lettre, qui tombe tellement dans mon actualité. J’ai quitté le Canada pour m’installer en France il y a une trentaine d’année. De retour au pays suite au décès de mon père en janvier dernier , j’ai mis la main sur une boite qui a invraisemblablement survécu à tout un tas d’évènement qui aurait pu la faire disparaitre , mais non, elle m’attendait, remplie de correspondance ,lettre, petit mot, photo . Un instantané de ma jeunesse, c’était formidable à relire. Toujours en contacte avec ces amis avec qui j’échangeais, j’ai pu leur remettre en mains propres un petit mot, une lettre ou une photo lors d’un souper avant mon retour en France. Quel bon moment on a passé !!! J’ai envoyé à un de mes amis qui vit en Australie son son paquet avec lettres et photos le concernant, par la poste. Sa joie était palpable quand il m’a remercié, pour cet envoi inattendu, qu’il a reçu dans sa boite aux lettre , dans une enveloppe adressée à la main avec un joli timbre . Le bonheur des choses simples.
Merci Rodolphe pour cette belle lettre. J’aime beaucoup votre écriture.
Personnellement, j’écris régulièrement à mes petits-fils (11, 10 et 6 ans) qui vivent à 380 km de ma ville. Ils me répondent volontiers, et j’ai droit à des dessins magnifiques ! Et lorsque nous nous appelons au téléphone, ils me rappellent si je n’ai pas répondu à leur dernière lettre……… Je leur envoie aussi une jolie carte pour leur anniversaire.
Ne nous faisons pas d’illusion . Démocratiser, c’est toujours vulgariser . Le Démocrate et le vulgaire ne font qu’un . Dans l’Instruction Publique d’autrefois (devenue E.N.) le projet était l’élitisme et les bacheliers des élites : a peine 15 % des postulants vers 1900 ! C’était l’époque où l’on instruisait à l’École, laissant les parents dans leur rôle d’éducateurs. Les mots ont un sens !
Bonjour Monsieur
Merci beaucoup pour votre article très intéressant!
Personnellement, j’ ai toujours aimé écrire et cela ne m’ est ni difficile ni pénible,
j’ ai donc écrit beaucoup de lettres à des ami(e)s ou des amoureux potentiels quand j ‘ étais plus jeune qu’ aujourd’hui! Je ne suis pas de la génération des écrans car née en 1955! Et aujourd’hui je vois bien les avantages mais aussi les inconvénients des outils informatiques , et c’ est pour cela qu’ en décembre dernier soit décembre 2022, j’ ai envoyé à mes amis(e)s des cartes de Noël et les 2 tiers des personnes m’ ont répondu de la même manière ce qui fait que j ‘ ai eu la joie de recevoir dans ma bote aux lettres postale une douzaine de cartes postales jour après jour, alors que quelques personnes m’ ont remercié par sms ou par mail! je trouve que ce genre de communication ne doit pas être perdu car il y a de l’ âme de l’ autre dans un courrier papier ou dans une carte postale qui n’ a pas la même consistance dans un courrier informatique!
Merci encore à vous pour votre article hyper intéressant!
Belle continuation pour tous vos projets!
Bien cordialement
Christine st-de alias Anne-Lise Fourrier
Votre article est une très intéressante analyse de l’écrit intime et de sa disparition programmée.
Je souhaiterai ajouter une remarque de taille : les enfants à l’école dès le primaire n’ecrivent plus : plus de rédaction, on ne décrit plus, ne raconte plus, ne joue plus avec les mots. On répond à des questions sur un texte. Comme si en musique , on ne faisait que du solfège. C’est un autre aspect, grave, de la question.