Chers amis,
Avez-vous déjà eu une fracture de l’épaule ? Plus précisément de la partie supérieure de l’os du haut du bras (l’humérus) ?
Passé 65 ans, elle constitue la troisième fracture la plus fréquente après celles de la hanche et du poignet[1].
Les deux principaux facteurs de risque sont l’ostéoporose[2] et le diabète[3].
Il y a plusieurs années, lorsque je suivais des séances de rééducation pour mon genou, j’ai côtoyé des patients âgés qui se remettaient de ce type de fracture.
J’ai réalisé que la plupart d’entre eux se retrouvent avec ce genre de choses dans l’épaule :
Eh bien, une étude danoise vient de démontrer que ce type de chirurgie est, la plupart du temps… inutile.
Chirurgie ou pas, même résultat
Que l’on se fasse opérer ou non après une telle fracture, on se retrouve dans la même situation : avec le bras en écharpe. Or… c’est cette immobilisation qui serait le plus efficace des remèdes !
La chirurgie, elle, ne permettrait ni de guérir plus vite, ni de guérir mieux !
Pour arriver à cette conclusion étonnante, des chercheurs de l’université Aarhus, au Danemark, ont étudié durant 5 ans 88 patients de plus de 60 ans, qui venaient tous de subir cette fracture.
La moitié de ces 88 patients ont subi une opération consistant à intégrer des plaques de maintien, fixées par des vis, comme dans les images que je vous ai montrées plus haut. Les patients devaient garder ensuite le bras en écharpe durant trois semaines.
Pour les 44 autres patients, le traitement a simplement consisté à porter cette même écharpe pendant le même laps de temps.
Résultat : les deux groupes se sont remis aussi vite, et ont continué à se remettre durant l’année suivant leur accident. Ceux qui avaient subi une opération n’avaient pas, au bout d’un an, retrouvé une mobilité supérieure du bras et de l’épaule, ni éprouvé moins de douleur[4].
L’opération chirurgicale et la pose d’une plaque de maintien n’avaient apporté aucun bienfait supplémentaire par rapport au simple port de l’écharpe. Les patients qui n’avaient pas subi d’opération, en revanche, n’avaient pas eu à assumer les traumatismes musculaires et cutanés occasionnés par une opération, sans parler des risques anesthésiques et nosocomiaux.
Il y a un contre-argument à ce que je viens de dire, que vous avez peut-être déjà entendu de la part des chirurgiens : en opérant, on « contrôlerait mieux la réduction de la fracture et cela diminuerait l’arthrose à long terme ».
Autrement dit, si votre épaule se remet toute seule cela peut créer des aspérités sur les os et les articulations, qui accéléreraient l’apparition d’arthrose à 5, 10 ou 20 ans.
J’entends cet argument mais il me semble fallacieux. L’arthrose, nous en aurons tous de toutes façons. Et je crois absolument, pour l’avoir constatée sur beaucoup de personnes, à l’efficacité des moyens naturels de lutte anti-arthrose.
Je penche donc plutôt du côté de nos amis danois : il y a bel et bien un « réflexe bistouri » dans nos hôpitaux dont il faut avoir conscience. Sachons au minimum demander un deuxième avis quand on nous annonce une opération de ce genre. En plus, la Sécurité Sociale nous remerciera !…
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] BENTLEY George, « European Instructional Lectures: Volume 9, 2009; 10th EFORT Congress, Vienna, Austria », Springer Science & Business Media, p. 81, 2009, ISBN 9783642009662
[2] JO (M. J.) & GARDNER (M. J.), « Proximal humerus fractures », Current Reviews in Musculoskeletal Medicine, 5(3), 192–198, 2012, doi:10.1007/s12178-012-9130-2
[3] BENTLEY George, op. cit.
[4] LAUNONEN (A. P.), et al., « Operative versus non-operative treatment for 2-part proximal humerus fracture: A multicenter randomized controlled trial », PLOS Medicine, 16(7), 2019, e1002855. doi:10.1371/journal.pmed.1002855, disponible sur ce lien : https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1002855
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a la suite d’un accident en qualité de piéton sur la voie publique j’ai eu une triple fracture de la tête de l humérus très douloureux ai refusé l’opération actuellement mon bras n’a pas retrouvé la totalité de son amplitude lorsque je relève le bras c’est la totalité de l’ossature de la clavicule qui remonte (tromat crânien fracture du bassin plus tête de l’humérus je suis àagée de 76 ans et il y a de ça 9 ans
Bonjour, j’ai eu une triple fracture de l’humérus, à la limite de la tête de celui-ci, en courant et en chutant avec un vol plané. Eh oui, cela existe.
Il a d’abord été envisagé qu’elle soit traitée par un dispositif de coussin près du torse puis à la radio, le constat de déplacement d’os a finalement orienté le choix vers la chirurgie pour la pose d’une plaque et de 8 vis. J’ai porté le coude au corps 2 mois en commençant la rééducation 3 jours après la chirurgie.
J’ai retrouvé toute l’amplitude de l’ épaule, mais il m’a fallu 93 séances et un travail seule assidu pour y arriver. Je suis nageuse et je voulais absolument retrouvé ma souplesse et la mobilité antérieurs.
Toutefois l’épaule devenue instable a nécessité une prise en charge spécifique au niveau de la coiffe des rotateurs et des stabilisateurs de la scapula pour retrouver un mouvement fluide.
J’ai aidé à la reminéralisation avec mon alimentation végétale, c’est certain.
L’ HE d’ Hélichryse Italienne a bien aidé à cicatriser, cataplasmes d’agile aussi.
J’ai fait procéder à la dépose de la plaque et des 8 vis, pour me libérer de ces corps étrangers qui ne m’apparaissent pas sains de predurer dans l’organisme. Il fat veiller à le faire dans l’année et demie qui suit la fracture, tant que l’os n’a pas intégré le métal.
Un point important, j’avais échangé avec une kiné à ce propos et son avis ajouté à mon ressenti s’avéra décisif quand elle souleva un autre risque à conserver le matériel, celui d’une rechute qui pour le coup briserait en plusieurs morceaux l’os justement à cause du matériel!
Je pense vraiment qu’il faut être pro actif car les médecins ne devancent pas forcément les besoins des patients, ni ne les informent sur les choix possibles post-opératoires.
J’en aurais à dire sur ce sujet mais je m’arrête là!
Bonne journée à tous!
J’ai glissé au sortir de la piscine après un cours d’aquaforme
Je me suis fracturée la 12ème vertèbre et j’ai dû porter un corset pendant 3 mois, mais elle est demeurée écrasée. Cela me fait surtout mal la nuit. Que me conseillez-vous s’il vous plaît
A ce sujet : une patiente de 80 ans : fracture des 2 épaules par chute en avant : mobilisation douce immédiate (bras ballants torse penché en avant ,petits mouvements rotatoires en auto rééducation )pas d’immobilisation donc pas de raideur, pas de chirurgie, des antalgiques et c’est tout ! Par progression résultat excellent avec une antépulsion au delà de 90 °au bout de 8 semaines ;bien sûr,des douleurs de temps en temps mais surtout de bonnes amplitudes .
Triple fractures prothèse complète fixée en octobre 2011 . Et pourtant aujourd’hui elle me gêne encore.
Bonjour,
Je me suis cassé l humérus avec un fort déplacement. Pour réduire la fracture j ai été opérée avec exactement ce que vous montrez. Clou et vis.
En revanche j ai portée une écharpe à peine 8 jours et ai pu commencé la rééducation. La cicatrisation totale de l’os a pris un an. Don je pense qu il est insuffisant de porter une écharpe 4 semaines.
Donc je pense que tout dépend du type de fracture. Et d autre part comment allez demander un deuxième avis en urgence?
J apprécie vos articles aussi je me permets de vous faire part de ces remarques
Bonjour,
Je suis tout a fait d’accord avec vous, toujours demander plusieurs avis.
J’ai de l’arthrose prononcee a la hanche droite, diagnostiquee en 2001 lorsque j’avais 26 ans.
Un des chirurgiens que j’avais consulte a l’epoque m’avait conseille de me faire operer et de casser l’os du femur puis de le « ressouder » en modifiant legerement l’angle, ceci afin de reduire la pression au niveau de la tete femorale et de limiter ainsi l’arthrose…
Je n’ai bien evidemment pas suivi son conseil et n’ai jamais subi d’intervention chirurgicale. Peu d’evolution de l’arthrose depuis 2001 – etat relativement stable – et je me porte tres bien :)
Bonjour,
Je voudrais juste apporter mon témoignage : à 65 ans je me sui fracturé l’épaule lors d’une chute en faisant du ski.
Un chirurgien orthopédique de mes amis m’a conseillé, après radiographie et scanner 3D de l’épaule, la fracture n’étant pas déplacée, une immobilisation sans chirurgie.
Résultat, mon épaule est parfaitement mobile, sans aucune douleur. Comme quoi, la nature fait bien les choses.
Bien cordialement
Jean-Hugues Cantecor
Merci Tres bon article pour nous permettre de faire des choix
Et non, la sécurité sociale ne nous remercieras pas!!!
Peut être même le contraire! Tout ce qui tend à diminuer les revenus des médecins ne doit pas diminuer voyons!!
Elle pourrait effectivement vous rembourser d’une partie des non dépenses ( çà s’appelle une stratégie win-win ou Gagnant-gagnant) Mais ce n’est pas dans les règles du jeu.Pourquoi? parce qu’il vaut mieux que l’argent aille quelque part ( mais où donc?) et surtout quand ce sont les impôts ( ou les autres) qui paye, c’est indolore pour d’autres Là, çà s’appelle la non responsabilité ( pour ne pas dire l’irresponsabilité) Dans d’autres domaines, ce genre d’erreur ( ne pas faire les gains qui peuvent être faits) se paye cash! la concurrence s’en occupe immédiatement Je pense que le métier de journaliste connait cela aussi
Suite à une chute de ski, j’ai eu, il y a 15 ans une grosse fracture de la tête de l’humérus (fracture en 5 morceaux). Tous les médecins de de la montagne voulaient me faire opérer en urgence à Chambéry. J’ai dû insister pour être rapatrié à l’hôpital Saint Antoine à Paris qui est spécialisé dans la chirurgie de la main et du bras. Les chirurgiens ont hésité pendant deux trois jours pour savoir s’ils m’opéraient ou non. En fin de compte, le staf a décidé uniquement d’immobiliser mon bras (pendant 5 semaines). Ils m’ont dit que je ne retrouverais pas plus de mobilité en m’opérant et que je risquais d’avoir des problèmes en m’opérant (risque de couper le nerf circonflexe (?). Après une très grosse kinésithérapie, j’ai retrouvé l’usage de mon bras à 95% alors qu’on me prédisait d’avoir beaucoup moins de mobilité. Et malgré mon âge (64 ans) je n’ai (toujours) pas d’arthrose de l’épaule.
J’ai effectivement eu une fracture diaphysaire haute de l’humérus il y a juste trois ans, suite à une chute chez un patient . Je suis une infirmière libérale de 60 ans. Depuis 3 ans j’ai une algodystrophie du bras et de la main très handicapante. Je suis en bonne santé, sans autre pathologies. J’ai toujours pensé que sans intervention chirurgicale je m’en serai remis plus vite, sans l’algodystrophie et l’handicap . Je ne pourrai probablement pas reprendre mon travail.
Merci de soulever le problème et d’apporter une réflexion à ceux qui croient ne pas avoir le choix de se dresser face aux chirurgiens, surtout quand ils sont déjà sous le choc du traumatisme.
Il est judicieux toutefois de faire une distinction entre une fracture simple et une fracture franchement déplacée qui, elle, peut enclencher des effets consécutifs.
A 60 ans, je me suis cassée le haut de l’humérus en 4 morceaux. Un chirurgien voulait m’opérer et mettre 4 broches qu’il faudrait sûrement enlever par la suite parce que j’en souffrirais trop après, donc subir 2 opérations. Je n’ai pas eu confiance dans ce qu’il me disait. Je suis donc allé voir un autre chirurgien qui m’a fait passer un scanner et m’a dit qu’il ne fallait rien faire du tout. J’ai eu le bras en écharpe un certain temps mais, en même temps, j’ai fait 2 séances par semaine chez un ostéopathe qui me faisait bouger chaque fois l’épaule afin de sortir les cals (très douloureux) et un kiné, 3 fois par semaine, qui me faisait travailler le bras par des mouvements et des poids. J’ai fait ça pendant 6 mois (5 séances par semaine) mais je n’ai plus aucune séquelle depuis 9 ans et aucune douleur. C’était contraignant mais ô combien efficace.