Chers amis,
La semaine dernière, muni d’huile essentielle de citronnelle contre les moustiques, et de deux petites couvertures, je suis parti avec mon vélo afin de dormir au bord d’un lac.
Néanmoins, bien que nous fussions en pleine canicule, j’ai été trop optimiste quant à la température nocturne !
Résultat : je n’ai pas beaucoup dormi. Mais ce n’est pas grave. Car j’ai pu à loisir observer la voûte étoilée.
Et quand le soleil s’est levé, très tôt, je ne me sentais ni fatigué ni énervé malgré ma nuit en grande partie blanche… grâce aux étoiles.
L’espace et le temps
Au fond, nous avons peu de moments privilégiés pour admirer les étoiles.
Quand on vit en ville, observer l’étoile du berger et distinguer la grande ourse peut être considéré comme une chance, car l’éclairage public nous prive du spectacle (mais cela va peut-être bientôt changer avec la « sobriété énergétique ! »).
Quand on vit à la campagne, c’est plus facile, mais ça peut être le temps qui manque… ou bien on ne prend plus le temps de les regarder, par habitude.
Moi-même, si le froid ne m’avait pas tenu éveillé cette nuit-là au bord de mon petit lac, je n’aurais pas si longuement observé les étoiles ; je me serais vite endormi, fatigué par ma journée de pédalage.
Lever la tête en direction du ciel la nuit permet certes de prendre conscience de l’immensité qui nous entoure. Mais assister à ce spectacle au cours d’une nuit entière permet également de prendre conscience du temps à l’œuvre au sein de cette immensité… car le ciel change !
A 23h, vous n’avez pas sous les yeux le même spectacle qu’à 2h ou peu de temps avant les premières lueurs du jour : ce qui semble immobile se meut. C’est-à-dire vous, moi, les étoiles.
Observer longuement les étoiles est une expérience littéralement cosmique. Nous pouvons, chacun, la faire, facilement, à peu de frais.
Et le calme que j’éprouvais au sortir de cette nuit de pure contemplation n’a rien d’isolé.
Les bienfaits du bain d’étoile
Prendre un « bain d’étoiles » a des vertus désormais bien documentées par la science : cette expérience nous rend moins égoïste et moins fier[1] ; elle accroît notre bienveillance en nous rappelant à quel point nos vies sont modestes… tout comme nos problèmes[2].
C’est également une forme de méditation de pleine conscience qui nous libère du stress et nous permet de nous reconnecter plus facilement à la nature, au cosmos[3].
Autrement dit, c’est une façon positive de nous « remettre à notre place », non pas d’une façon humiliante, mais au contraire profonde, et ressourçante.
Il n’y a qu’en prenant conscience qu’on est petit, qu’on peut grandir !
Et ça tombe bien, la période de l’année dans laquelle nous sommes est le meilleur moment pour vivre cette expérience.
Les Perséides sont de passage depuis mercredi
Depuis mercredi, une pluie de débris stellaires a commencé à tomber dans l’atmosphère terrestre.
Ces « débris » ont une taille allant de celle d’un grain de sable à celle d’un petit pois, et sont donc sans danger : le spectacle de leur entrée dans l’atmosphère est celui d’étoiles filantes par centaines.
Ces essaims météoritiques sont en réalité des grains de poussière dispersés par la comète de Swift-Tuttle, dont l’orbite croise celle de la Terre chaque année durant cinq semaines.
Cette année, ces étoiles filantes – que l’on appelle aussi Perséides car le radiant de la comète se situe dans la constellation de Persée – illuminent notre ciel depuis cette semaine, et ce jusqu’au 25 août.
On les appelle, encore, les « larmes de Saint-Laurent » car leur pic d’activité se situe toujours non loin de la Saint-Laurent, célébrée le 10 août.
Or, pour 2022, le pic d’activité des Perséides est prévu pour le 12 août, ce qui coïncidera avec la pleine Lune.
Paradoxalement, la luminosité de la lune réduira la visibilité de ces étoiles filantes, qui s’admirent mieux lors des nuits sans lune.
Et les plus belles nuits sans lune sont pour la semaine prochaine : la nouvelle lune a lieu jeudi 28. C’est là que la nuit sera la plus sombre, et donc les étoiles filantes, les plus appréciables !
N’hésitez pas à me faire part en commentaire de ce que vous avez pensé du spectacle, et surtout ce qu’il a provoqué comme émotions en vous.
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] Shiota MN, Keltner D & Mossman Steiner A (2007). The nature of awe: Elicitors, appraisals, and effects on self-concept. Cognition and Emotion 21(5). https://www.researchgate.net/publication/263688739_The_nature_of_awe_Elicitors_appraisals_and_effects_on_self-concept
[2] Piff PK, Dietze P, Feinberg M, et al. (2015). Awe, the Small Self, and Prosocial Behavior. Journal of Personality and Social Psychology 108 (6), 883-899. https://www.apa.org/pubs/journals/releases/psp-pspi0000018.pdf
[3] Bell R, Irvine KN, Wilson C, et al. (2014). Dark Nature: Exploring potential benefits of nocturnal nature-based interaction for human and environmental health. European Journal of Ecopsychology 5. https://www.researchgate.net/publication/305041212_Dark_Nature_Exploring_potential_benefits_of_nocturnal_nature-based_interaction_for_human_and_environmental_health
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Quel magnifique article, quelle lumineuse idée ! Vous avez attisé ma curiosité et réveillé mon enthousiasme à renouer avec ce que je faisais si souvent autrefois. Merci. Je vous donnerai bientôt des nouvelles de on bain d’étoiles.
Merci pour tous ces conseils. Un beau spectacle.
Merci !
Bonjour Rodolphe, j’aime énormément moi aussi prendre un bain d’étoile et je ne m’en prive pas surtout en ce moment où le ciel est magnifique, quitte à me coucher un peu tard. Voir une étoile filante et le scintillement des étoiles parfois très prononcé pour certaines est un spectacle magique. J’ai la chance d’habiter à la campagne, ce qui évite trop de parasitage lumineux. Effectivement passer une nuit blanche vaut vraiment la peine parfois pour se mettre à l’unisson avec la galaxie.
Merci pour votre commentaire que je partage totalement et vous souhaite un bel été étoilé.
Muriel
Merciii Rodolohe pour ce rappel très bienvenu des dates des Perséides..!
🙏🙂
Merci pour ce beau partage d’une nuit au sein de la nature et de ces explications que l’on ne prend pas forcément le temps de chercher. J’apprécie de regarder les étoiles de plus en plus. C’est un spectacle qui nous absorbe et nous détend. Une méditation en pleine conscience qui se fait en toute simplicité entre elles et nous. Merci pour la date du 28 juillet, c’est noté.
« Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonnés, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées, je me dis: qu’est-ce que l’homme pour que tu en prennes soin, et qu’est-ce qu’un être humain pour qu’à lui tu t’intéresses ? Pourtant tu l’as fait de peu inférieur à Dieu….Tu lui donne de régner sur les oeuvres de tes mains » psaumes 8 verset 4 à 7
Je tiens a vous remercier pour un si bel article!
Un article plein de bonheur. J’ai ressenti exactement la même chose dans le désert.
Un grand merci. Nous allons être au poste le 28!
Très sympa cet article. Merci beaucoup. Je vais guetter olé ciel étoilé la semaine prochaine
Serait-il possible de voir les sources pour les liens [1], [2] ET [3] svp?
Je n’arrive pas a les trouver sur la page… Merci!
Pas la peine, ils viennent d’apparaitre sur la nouvelle page avec tous les autres commentaires! :)
Que cela fait du bien de se tourner vers la beauté et l’insondable mystère du vivant. J’attends la prochaine étoile filante où je ferai un vœu : que le petit homme soit remis à sa place par les forces de la Nature et du Cosmos…
Retraité moi aussi, je me souviens de nuits passées au bord de la mer où le ciel s’étendait au dessus de moi, sans limite. Inutile de dire que refaire cette expérience s’avère maintenant impossible, pollution lumineuse oblige.
J’ai néanmoins la chance d’habiter aujourd’hui à quelques kilomètres d’une sorte de « trou noir » d’urbanisation, des vignes en zone plate et sans même une ferme sur presque 10km de rayon. Endroit idéal pour observer le ciel sans guère de lumière, la « grande » ville se trouvant à plus de 10 km. L’été, nous y amenons une fois (elles sont jeunes et dorment tôt) les petites filles pour voir les étoiles filantes et, si n’avons pas de chance, profiter de ce beau ciel pur. L’autre solution de ma jeunesse, meilleure encore, était de prendre mon sac à dos et faire une marche de nuit dans nos montagnes, les Pyrénées, et cela à la seule lumière des étoiles. C’est magique.
Quand j’étais enfant, j’ai aujourd’hui 77 ans, nous passions nos soirées d’été en famille à regarder les étoiles. Nous apprenions leur nom. On avait l’impression de se promener dans le ciel sur des chemins connus. Chaque membre avait « son » étoile. La mienne était, et est toujours, Antarès du Scorpion. De nos jours, quand je me relève la nuit, je vais toujours à la fenêtre les regarder. Mon grand bonheur récemment a été quand mon petit fils m’a dit un soir « Grand-Mère, apprend-moi les étoiles »… Et de fait, mes petits enfants connaissent: Véga, Altaïr, Arcturus….. les constellations du Dauphin, du Cygne, Cassiopé et bien d’autres…..
Bonjour Rodolphe, passer du temps à regarder les étoiles fait un bien fou, enfin nous nous sentons nous mêmes, rien ne compte plus que ce calme et cette beauté stellaire. Nous avons la chance de vivre à la campagne et d’être à la retraite pour profiter tous les soirs (ou presque car parfois de gros nuages s’invitent) de ce magnifique spectacle. Ils nous arrivent aussi de nous endormir et de ne regagner notre lit que très tard dans la nuit mais qu’importe on se sent heureux et sereins. Merci pour tous vos articles et le plaisir que nous avons à vous lire.