Chers amis,
Il n’y a peut-être pas de « grand homme » sans un grain de folie.
Cette folie, qui accompagne souvent le génie ou l’artiste hors normes, est à double tranchant : elle semble participer à sa créativité et à son talent, et dans le même temps l’accabler de souffrances insupportables.
Le cliché de l’écrivain maudit ou de l’artiste torturé a davantage qu’un fond de vérité, laquelle n’a rien d’anecdotique : c’est une donnée aujourd’hui pistable et mesurable (je vais y revenir).
Cette notion de malédiction, de torture, bref de douleurs, sous-entend certes la difficulté de l’artiste ou du créateur à s’adapter au monde dans lequel il vit.
Mais ces douleurs ne viennent pas que de l’extérieur : elles viennent, principalement en fait, de lui-même : les hauts et les bas par lesquels sa carrière et son inspiration passent, épousent ceux que subissent son humeur.
La dépression, mal compliqué et profond s’il en est, est « traité » par des antidépresseurs : on prescrit rapidement au malade (surtout en France) ce traitement chimique, dont on a la certitude qu’il agira comme prévu.
Il ne guérit pas le patient, mais il réduit un certain temps l’expression de son mal ; l’accompagnement psychothérapeutique du malade a, lui, des résultats beaucoup plus aléatoires.
Les troubles de l’humeur toujours en eaux troubles
La dépression fait partie des « troubles de l’humeur », dont on sait donc aujourd’hui à peu près maîtriser les symptômes grâce à la « médecine dure », si j’ose dire – les molécules chimiques.
Les patients souffrant de bipolarité – qu’on appelle aussi maniaco-dépressifs ou cyclothymiques, c’est-à-dire passant par des phases successives de grande euphorie et de profond abattement – peuvent aller ad vitam de traitement chimique en traitement chimique.
Mais, pour le reste, la science reste encore très démunie pour soulager profondément ces mêmes troubles de l’humeur et elle tâtonne encore pour comprendre tout ce qu’implique ces troubles.
Or tout suggère, de longue date, que le « génie » s’accompagne de ce qu’on appelle aujourd’hui ces troubles de l’humeur.
Mais qu’entend-on par « génie » ?
Le « génie » ne rime en fait pas vraiment avec « Q.I. »
On a longtemps considéré que le « génie » était un privilège associé à une très haute intelligence.
Depuis un siècle environ, un outil de mesure de l’intelligence s’est peu à peu imposé : le test de Quotient intellectuel, plus connu sous son acronyme Q.I.
Les tests les plus utilisés sont les tests de Stanford-Binet et de Wechsler : le premier est employé pour les enfants, le second pour les adultes. Depuis leurs premiers développements ils sont régulièrement révisés et mis à jour. Celui de Stanford-Binet est à sa 5e version.
La fonction initiale de ces tests est d’aider à l’orientation des écoliers dans leur parcours scolaire, et à celle des individus au sein de grandes structures, en fonction de leur âge mental, de leur « forme d’intelligence » et de leur potentiel : leur première application de masse a été effectuée par l’armée américaine durant la première guerre mondiale.
À cette époque, on supputait qu’une très grande intelligence – c’est-à-dire un très fort Q.I. – était associée à un plus fort potentiel cognitif, mais aussi à une plus grande sensibilité, et à une plus grande créativité.
Un psychologue américain, Lewis Terman, s’est précisément intéressé à ce lien entre intelligence, génie et talent.
Durant quatre décennies, il a suivi les parcours – tout au long de leur existence – de plusieurs enfants ayant été identifié avec un Q.I. particulièrement élevé. Débutée en 1921, c’est la plus longue étude longitudinale réalisée en psychologie à ce jour[1].
Cette étude démontra que les enfants identifiés avec un Q.I. très élevé connaissaient, à l’âge adulte, une meilleure réussite sociale et professionnelle.
Statistiquement, ils faisaient des études plus longues, occupaient des postes plus élevés et bénéficiaient d’une rémunération plus importante.
Autrement dit, la corrélation entre Q.I. et réussite socio-professionnelle était forte.
Mais cette réussite avait en réalité peu à voir avec le talent, ou même le génie – c’est même l’inverse : les individus à fort Q.I. savent s’adapter au monde qui les entoure, et en tirer profit – mais leur contribution « créative » n’est pas significative.
Surtout si l’on revient à cette image du « génie » incompris et inadapté au monde qui l’entoure !
Autrement dit, un Q.I. élevé est davantage un atout pour comprendre les règles d’un milieu, voire de la société, et ainsi mieux y évoluer, que pour réinventer et transcender ces règles.
Bref, le « génie » tel qu’on l’entend traditionnellement, caractérisant celui ou celle qui bouleverse et transcende un mode d’expression artistique ou une discipline, n’a pas de lien direct avec l’intelligence, ni donc encore moins avec le Q.I. – un Q.I. élevé étant plutôt associé à une forme d’excellence dans le conformisme.
Mais alors, y’a-t-il un « trait mental » qui caractériserait davantage la créativité ?
Selon certaines recherches, l’un de ces traits pourrait être, justement… les troubles de l’humeur.
8 créatifs sur 10 dépressifs ???
Toute recherche sur les rapports entre la créativité et les troubles de l’humeur peut souffrir de nombreux biais. Ses conclusions sont donc, quoi qu’il arrive, à prendre avec beaucoup de précautions.
Une première étude publiée en 1987 s’est démarquée par sa méthodologie rigoureuse, permettant de rendre convaincante la confrontation entre un « groupe créatif » de 30 personnes (composé en majorité d’écrivains, reconnus et récompensés) et un « groupe témoin » (composé, donc, de 30 personnes « non-créatives »).
Les résultats étaient sans équivoque : l’incidence de « troubles de l’humeur » dans le groupe des créatifs était beaucoup plus importante que dans le groupe témoin (sachant que n’avaient été comptabilisés comme troubles de l’humeur que les affections pour lesquelles les participants avaient été médicalement suivis)[2].
Ainsi, les auteurs comptaient 43% de personnes souffrant de troubles bipolaires, contre 10% dans le groupe contrôle.
Plus impressionnant encore, 80% des créatifs avaient déjà été traités pour des symptômes et des épisodes dépressifs, contre seulement 30% dans le groupe contrôle.
Ce que montre cette étude, c’est que souffrir de troubles de l’humeur, de dépression ou le fait d’être bipolaire ne sont évidemment pas la condition sine qua non de la créativité : on peut souffrir de l’un de ces syndromes sans être créatif, et inversement.
Mais l’incidence de ces troubles parmi les personnes créatives pousse évidemment à s’interroger sur le lien entre ces deux informations ; mon interprétation est que si le sujet souffrant de ces troubles de l’humeur est déjà engagé dans une démarche artistique ou inventive, ce problème du point de vue de son bien-être et de sa santé mentale peut paradoxalement devenir un atout pour sa création.
Autrement dit, parmi les créatifs – et par créatifs, je n’entends pas seulement les artistes, car la créativité peut s’exprimer dans tous les métiers, toutes les activités, en cuisine comme en ingénierie – les troubles de l’humeur sont à la fois une malédiction intime, et peut-être bien une bénédiction dans leur activité, un tremplin vers plus de créativité.
Van Gogh, Tchaïkovski, Hemingway… et Tintin au Tibet
Les personnalités diagnostiquées ou considérées comme bipolaires sont nombreuses.
Un site consacré à ce trouble de l’humeur en dresse une longue liste (lien en source[3]).
On y trouve pêle-mêle Chopin, Van Gogh, Tchaïkovski parmi les artistes ; Proust, Stevenson et Hemingway parmi les écrivains ; Napoléon Bonaparte, Abraham Lincoln et Winston Churchill parmi les hommes d’Etat ; Newton, Freud et Darwin parmi les scientifiques.
Plus près de nous, des comédiens comme Benoît Poelvoorde ou Jim Carrey sont notoirement bipolaires.
Une fois de plus, si les épisodes maniaques ou dépressifs gâchent l’existence de ces personnalités, elles arrivent dans certains cas à en tirer une inspiration et un élan créatif supérieur.
Je me souviens d’avoir lu il y a quelques années dans une biographie de Hergé que le dessinateur avait réalisé Tintin au Tibet après une longue période de dépression, où il avait d’abord envisagé d’arrêter de faire vivre son héros, et durant laquelle il faisait des cauchemars emplis de blanc.
Cet album, qui est peut-être le plus beau de la série, est aussi le plus humaniste ; c’est une histoire pour une fois sans « méchant », où Tintin est tout du long mû par une foi, une intime conviction – celle que son ami Tchang, victime d’un accident d’avion dans l’Himalaya, est encore vivant – qui le pousse à franchir toutes les étapes que ses compagnons lui présentent comme impossibles pour sauver son ami.
Hergé a accouché du chef d’œuvre de sa série après, donc, une profonde dépression.
Ces troubles peuvent évidemment avoir des issues plus tragiques.
Vincent Van Gogh s’est auto-mutilé (la fameuse oreille coupée), puis suicidé quelques mois après. Des travaux récents ont établi que le peintre souffrait non pas de schizophrénie ni d’épilepsie, comme on l’a longtemps cru, mais de dépression et de troubles bipolaires[4].
Mais au cours des mois qui ont précédé son suicide, mois qui ont été marqués par de terribles souffrances, et trois crises maniaco-dépressives particulièrement aiguës, Van Gogh a connu une créativité prolifique, et peint quelque 300 de ses chefs d’œuvre.
Une malédiction intime, mais un signe de talent ?
Et c’est là tout le paradoxe : la dépression et les troubles bipolaires sont des enfers, et empêchent non seulement de vivre, mais aussi souvent de créer… mais ils peuvent aussi, chez certaines personnes, servir de terreau à une créativité exceptionnelle.
Réunir les conditions d’un « Eurêka », d’une transe, que des conditions normales (et même « saines ») ne permettent pas.
Une revue d’études publiée en 2008 (et disponible en ligne depuis quelques mois seulement) s’intéresse justement au cas Van Gogh, et aux difficultés que rencontre la recherche aujourd’hui pour explorer le lien entre créativité et troubles de l’humeur.
Recueillant les données des études existant sur ce sujet, l’auteure de cette revue notait la convergence de leurs résultats, établissant des taux extrêmement élevés de troubles bipolaires et de dépression chez les individus considérés comme créatifs, comparé à la population « normale ».
Pour une fois, un résumé de l’étude est disponible en français : vous pouvez le consulter dans le lien en source[5].
Que faire de ces résultats ? S’ils n’apportent pas de réponse aux troubles de l’humeur évoqués, ils suggèrent en revanche qu’orienter, ou encourager, la personne qui en souffre vers une activité créatrice peut à tout le moins l’aider à dépasser ses crises, voire à les espacer.
La dépression est un passage si sombre qu’il n’est possible de s’en sortir que par un élan de vie surpassant le néant ; la créativité peut servir de tremplin pour prendre cet élan.
Si vous avez été dans ce cas et souhaitez en parler en commentaire, je lirai votre témoignage avec intérêt.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
[1] « Genetic studies of genius» (en anglais), Wikipédia, https://en.wikipedia.org/wiki/Genetic_Studies_of_Genius
[2] N C Andreasen, « Creativity and mental illness: prevalence rates in writers and their first-degree relatives », The American journal of psychiatry, DOI: 10.1176/ajp.144.10.1288, https://iro.uiowa.edu/esploro/outputs/journalArticle/Creativity-and-mental-illness-prevalence-rates/9984004184702771
[3] « Troubles bipolaires chez les artistes et créativité », GEM (groupe d’entraide mutuelle pour les personnes en souffrance psychique), http://www.bipoles31.fr/troubles-bipolaires-creativite-celebrites-bipolaires/
[4] Nolen, W.A., van Meekeren, E., Voskuil, P. et al. New vision on the mental problems of Vincent van Gogh; results from a bottom-up approach using (semi-)structured diagnostic interviews. Int J Bipolar Disord 8, 30 (2020), doi:10.1186/s40345-020-00196, https://journalbipolardisorders.springeropen.com/articles/10.1186/s40345-020-00196-z#Sec6
[5] Andreasen NC. The relationship between creativity and mood disorders. Dialogues Clin Neurosci. 2008;10(2):251-5. doi: 10.31887/DCNS.2008.10.2/ncandreasen. PMID: 18689294; PMCID: PMC3181877. https://www.tandfonline.com/doi/full/10.31887/DCNS.2008.10.2/ncandreasen
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Merci pour cet article. Vos réflexions sont hélas justes. Ma fille, auteur-compositeur, musicienne souffrait de troubles psychiques qui n’ont pas été diagnostiqué à temps. Elle est morte par élocutrution ayant grimpé un pylône sans toucher les fils à l’âge de 27 ans, ayant reçu un arc électrique ,en 2018. On ne saura jamais si elle voulait partir ou si elle voulait simplement prendre de la hauteur par rapport à son mal d’être…ou si l’antidépresseur qu’elle avait prise pendant sa dernière semaine de vie l’aurait pu la pousser à le faire. Ce qui est certain c’est qu’auparavant il y quelques années, ayant fait une tentative de suicide suite à la prise d’antidépresseurs préscrites , elle m’a expliqué qu’elle voulait simplement arrêter la douleur et n’avait pensé à rien d’autre sur le moment. Elle était artiste bien avant sa première crise. La fibre créatrice était là depuis toute petite. Les instruments de musiques lui ont simplement donné un moyen de célébrer et exprimer son talent. Le mal d’être est apparu vers l’âge de 20 ans. Elle l’a veçu comme beaucoup d’autres dans la même situation; seule, avec la peur de demander de l’aide tellement son souvenir de l’hopîtal psychiatrique (elle est restée qu’une semaine pourtant) était traumatisant pour elle. Elle essayait de se ‘guérir’ par ses chansons. Elle était prolixe et se trouvait partout sur la scène musicale dans sa ville. Elle courrait en avant pour éviter que la dépression la rattrape. Beaucoup de ses chansons parlent du processus de la dépression et son désire de dépasser cela. Mais la maladie était plutôt un obstacle pour sa créativité car elle ne pouvait rien faire pendant les ‘crises’ et sa deuxième grande crise lui a été fatale. Je pense que la créativité est plutôt la norme que l’exception chez l’être humain mais que cette capacité d’être créatif a était bridée pour pleines de raisons à travers notre histoire. Comme vous le dites si bien Les ‘créatifs’ sont peut-être ceux qui ne peuvent pas se conformer à une société qui valorise le conformisme avant tout.
Bonsoir .
Le Bipolaire est à la fois extraverti ou à la fois introverti . Un jour bien , un jour pas bien . c’est l’inconstance même . Il trés difficile de vivre avec un Bipolaire . Aprés avoir étudié le thème astrale de Poutine , je peux vous dire qu’il est parano et bipolaire . Ceci remonte probablement dés sa jeune enfance ( lune en gémeaux opposé à mercure maison 12 , celle des épreuves ) avec un conflit entre lui et sa mère . le Bipolaire est à la fois tendre ou colérique . Vivre avec une telle personne peut devenir un chemin de croix . Salvatore Dali était pour moi un Bipolaire de génie . Cordialment
Je trouve cet article très éclairant et comprends mieux de quoi je souffre et ce depuis longtemps.J’ai 57 ans et actuellement en reclassement professionnelle suite à une blessure fatale à l’âge de 50 ans en tant que professeur de danse dans un conservatoire.Je suis pour la troisième fois de ma carrière en burn out professionnel.Actuellement en reclassement professionnel en tant que médiatrice culturelle dans un centre culturel,je ne trouve pas de sens à ce métier et à travers cet article, comprends ce manque dans la création artistique.Et pourtant,à deux reprises dans le métier de professeur de danse la peur de la page blanche me conduisait à un burn out professionnel .Mon médecin traitant de l’époque m’avait vaguement parlé d’un profil bipolaire me concernant et comprends de quoi il voulait parler.Pourquoi ce besoin de création qui finalement ne m’a pas forcément rendu heureuse pour autant dans ma vie et surtout me fait souffrir encore maintenant.La reste encore la question malgré plusieurs psychothérapies.J’espère pouvoir trouver une réponse et redémarrer sur de nouvelles bases .
Merci encore pour cet article et aussi pour les autres qui sont toujours très bien réalisés.Mon plus grand bonheur et ma plus belle création artistique est ma fille de 14 ans que j’ai eu à l’âge de 42 ans suite à un premier burn out.Le message d’espoir est peut-être celui ci……
Oui , le lien -souvent complexe – entre troubles de l’humeur et créativité est bien documenté . Je vous renvoie au livre de Kay Redfield Jamison _ psychiatre américaine elle même bipolaire(!) » Touched with fire .( non traduit en français , on le trouve sur Amazon) Chanteuse et poète , d’une sensibilité tellement vive qu’elle en est douloureuse ( ce qui favorise la mémoire , les centres cérébraux de la mémoire et de l’émotion sont voisins ) , mes états d’âme changent fréquemment , je peux ressentir aussi bien la beauté du monde que sa laideur , j’essaie de résoudre ces contradictions dans l’écriture . J’ai un vécu et un parcours difficiles , mais très riche . Je pense qu’il faut chercher dans ce type de personnalité une plus forte activité du cerveau émotionnel . Des médicaments pour normaliser , formater tout cela , prudence ! Le cas d’école de l’artiste bipolaire est certainement Robert Schumann . Un état hypomaniaque léger favorise l’inspiration , j’ai envie de dire que c’est l’inspiration , mais il faut aussi le travail , la discipline et la raison , pour obtenir des résultats valables . Il ‘est arrivé d’avoir des pointes d’inspiration très fortes (souvent la nuit ), où j’écrivais des poèmes de plusieurs dizaines de vers en alexandrins rimés à une grande vitesse , résultat d’émotions intenses qui avaient incubé lentement . Pour écrire un roman , il faut _ je pense de l’inspiration , mais un effort plus constant . Mon travail intellectuel étant intense ( beaucoup de lecture aussi), j’ai appris à me ménager des espaces de détente , gymnastique , marche , méditation , mandalas ( coloriages zen ) Faire très attention à son sommeil aussi . Merci
Ce problème peut devenir un atout s’il est engagé dans une démarche artistique, en effet, et j’ajoute également une autre caméra à ce regard … sachant qu’il n’y a pas de solution en le vivant, mais des ouvertures : le fait d’engrammer quelquechose qui arrive à saturation, le catalyser et lui donner une forme, laisse la place à l’artiste qui peut se manifester.
Ce n’est ici pas l’artiste qui fait un atout de ces variations, c’est l’humain qui libère ce qui l’emprisonne, et d’exterieur on perçoit un artiste. Le mec initialement essaye juste de s’apaiser ! :-)
L’hypersensibilité en effet flirte avec la dépression car tout est ’trop’,la parole des autres,leur comportement,le climat anxiogène de notre société et de nos dirigeants……..alors il reste pour des âmes sensibles à la beauté le désir de créer son propre univers et parfois même souvent de s’enfermer dans sa souffrance
Il y a des jours oû je m’interrogé qu’elle serait ma vie si je ne ressentais pas tous ce flot d’émotions…….serais je vraiment vivante??? Le plus difficile c’est d’accepter de vivre avec sa souffrance lorsque le corps se manifeste…..tout un programme
Merci pour votre bel article sur ce sujet
pas la peine de vous laisser des commentaires qui ont un certain contenu (je suis universitaire et docteur en psychologie) si vous les virez. Dommage.
Très intéressant votre article et bien documenté. Je suis un bipolaire qui rêve de créativité et je suis solitaire. J’ai toujours douté que Van Gogh était Bipo et je rageais pour les lavement qu’il a subit comme traitement.
J’ai bcp aimé la comparaison entre intelligence et créativité et vous dite l’intelligeant est capable de s’adapter c’est la définition de l’intelligence: être capable de s’adapter. Le génie est pris dans son enfer ne peut s’adapter. J’étais en admiration devant toutes les personnalités cités
Je ne crois pas qu’être intelligent c’est forcément s’adapter aux exigences de la société , c’est parfois nécessaire pour survivre , mais où s’arrête l’adaptation et où commence le conformisme , on l’a vu pendant le covid L’intelligence est complexe et ne se résume pas en un mot . Howard Garner a identifié neuf types d’intelligences différentes . Certaines femmes très brillantes , je pense à Simone de Beauvoir ont refusé de s’adapter au rôle traditionnel d’épouse et de mère . Je pense aussi à une romancière anglaise George Eliot , pseudonyme de Mary Ann Evans , écrivain génial vivant en union libre en pleine époque victorienne , un détracteur disait d’elle qu’elle était » morbidement intellectuelle » ! Elle a influencé Henry James et Proust ..
Pouvez-vous confirmer que cet article n’a pas été influencé par l’inénarrable Chat GPT ?
bonjour , je trouve un peu réducteur le raccourci que vous proposez entre HPI ( ou QI très élevé) et réussite professionnelle et conformisme .
Un QI très élevé est souvent associé à une inadaptation à la société qui peut entraîner une propension à la dépression voire au suicide. Avoir un QI élevé n’empêche pas d’être très créatif , bien au contraire
Pourquoi les commentaires disparaissent-ils au bout de quelques minutes ?
Ils pourraient être utiles pour d’autres lecteurs ou même recevoir une réponse…
Merci Rodolphe pour ce très intéressant article!
En fait, vaste question:
« Y a-t-il des artistes heureux ? »
Voici brièvement un éclairage biblique.
L’être humain est : esprit âme et corps ( 1ère épître aux Thessaloniciens 5;23.)
L’âme étant siège de notre volonté, notre intellect, nos émotions. Notre esprit étant à l’image de Dieu,, c’est à dire éternel. Cependant, et ce depuis la chute, notre esprit peut, à différents degrés être soumis, tourmenté, prisonnier ou jusqu’à possédé par des esprits mauvais (ou démons). Ces esprits mauvais sont d’anciens anges déchus ayant suivi Lucifer dans sa chute lui-même devenu Satan.
Et c’est ce qui explique, outre les dépressions, les suicides, les désordres divers dont les hommes sont prisonniers et dont ils ne peuvent seuls se libérer( alcool, jeu, drogue, abus sexuels, haine, meurtres, suicides etc…)
Mais la Bonne Nouvelle, c’est que Jésus Christ est venu « libérer les captifs » car Lui seul à le pouvoir de chasser les démons. ( Marc 9;14)
(Colossiens 2;15 : « Il a dépouillé les principautés et les pouvoirs ( démoniaques)
…en TRIOMPHANT d’EUX PAR LA CROIX »
Et Il est ressuscité, c’est à dire VIVANT.
Pour en revenir à votre article, effectivement l’activité créatrice est comme une soupape de sécurité qui SOULAGE l’artiste qui souffre, certes, mais qui ne le GUÉRIT pas. Seul Jésus Christ a ce pouvoir, de guérir, de libérer notre esprit sur cette terre, mais SURTOUT pour l’ÉTERNITÉ, car, nous l’avons vu, notre esprit est éternel !
Bonjour,
La source n°5 (le résumé de l’étude) n’est que très partiellement en langue française. (seulement l’introduction)
Cordialement,
Bonjour ,
J’ai un fils qui a reçu le diagnostic de : autiste asperger, bipolaire, dépressif, QI largement au dessus de la moyenne. Des l’âge de 3 ans il a été pris en charge , et à 4 ans à fait partie de l’assurance invalidité . Résultat des courses ?
À 23 ans ; aucune formation validée, plusieurs tentatives de suicide en une journée. Il n’a pas refait de tentative depuis 3 ans.
Néanmoins heureusement il fait du sport, mais entre deux il dort , fait des jeux vidéos et visionne des films ….
Mon autre fils a d’un QI elevé mais moins que son frère. Il est en deuxième année d’université , tout va bien . Une fille , même problème que son frère, même diagnostic. C est fait de la sclarification mais pas de tentative de suicide . À réussi à faire des formations , à travailler un peu. Actuellement elle est aussi à l assurance invalidité. Elle n’arrive pas à gérer son énergie…
Compliqué!
Meilleures salutations
Bonjour, votre article est très intéressant,
car je me pose des questions depuis des années…
Et ce n’est qu’à 38 ans où je me décidE enfin de passer des tests auprès d’un neuropsychologue…
Depuis des années j’ai l’impression de vivre différemment des autres,avec des moments d’euphorie où je me sens de soulever des montagnes, avec de multiples projets et d’un seul coup le néant total, limite de philanthrope je deviens presque misanthrope, à détester tout le monde et moi même…
Mais à chaque phase soit euphorique soit dépressive je me plonge dans le dessin et souvent dans l’humour…
Mais cet humour varie en fonction des crises comme le dessin….cela peut être de l’humour jovial comme de l’humour noir…
À chaque emploi occupé, c’était très compliqué à gérer car d’humeur souvent instable et souvent de l’engouement je pouvais passer au découragement…
À cela s’ajoute également une fournisse dépendance affective qui apparemment serait également liée à la bipolarité et qui pourrit bien également la vie de tous les jours…mais souvent à chaque déception affective la créativité réapparaît de plus belle et plus puissante…
Désormais, étant à mon compte et un métier proche de la nature, où je peux m’exprimer plus librement, les choses se sont arrangées avec le temps.
Mais il y’a toujours cette petite épée de Damocles au dessus de la tête, car je ressens exactement tout ce qui est décrit dans la bipolarité