Chers amis,

Dans ma dernière lettre je vous ai parlé de Shin Terayama auquel les médecins, en 1984, ne donnaient plus que trois mois à vivre à cause d’un cancer.

37 ans plus tard Terayama est toujours vivant, et en pleine santé. Il n’a jamais connu de rechute.

Son cas, quoique spectaculaire, n’a rien d’isolé[1].

Les premiers cas de rémissions spontanées de cancers en phase terminale ont été reportés par des médecins à la fin du XIXè siècle.

Depuis, environ 4000 cas ont été recensés dans la littérature médicale[2].

Cependant, les rémissions spontanées seraient bien plus nombreuses que cela, parce que nombre d’entre elles se produisent hors d’un suivi médical conventionnel[3]. L’Institute of Noetic Sciences a entrepris en 1993 une vaste enquête bibliographique, passionnante, sur ces cas.

Connaissez-vous le saint-patron des cancéreux ?

L’un des plus emblématiques « patients » ayant connu une rémission spontanée et complète d’un cancer est un prêtre du nord de l’Italie, Pérégrin Laziosi, qui vécut au XIIIe siècle.

Son tibia était rongé par un mal que les médecins d’aujourd’hui diagnostiqueraient probablement comme un ostéosarcome, un cancer des os.

La tumeur était très développée. Elle évolua en une plaie ouverte qui ne tarda pas à s’infecter et de laquelle émanait une forte puanteur.

Il n’y avait évidemment à l’époque ni chimio ni radiothérapie. Une seule solution : l’amputation, pour empêcher le mal de se répandre dans le corps.

Pérégrin Laziosi pria toute une nuit au pied d’une peinture du Christ crucifié de son église de Forli, demandant sa guérison. Il raconte avoir vu en rêve le Christ descendre de la Croix pour toucher sa jambe malade.

La guérison de Pérégrin Laziosi vue par le peintre Giacomo Zampa (XVIIè siècle)

Le lendemain, au moment de pratiquer l’opération fatidique, le médecin constata que la tumeur avait régressé !

Elle finira par disparaître complètement.

Pérégrin Laziosi vivra jusqu’à l’âge de 80 ans, sans connaître de récidive.

Canonisé en 1726, Pérégrin Laziosi est le saint patron des malades du cancer. Il est fêté le 1er mai.

Miracles ou non, des milliers de cas avérés

L’Église a un nom pour ce type de rémission, le miracle.

La communauté scientifique, elle, peine à bien comprendre ces « rémissions spontanées ». Tout en ne contestant pas leur existence.

Les rémissions inexpliquées seraient les plus fréquents pour certains types de cancer :

  • le mélanome malin (cancer de la peau),
  • l’adénocarcinome rénal,
  • le lymphome non Hodgkinien,
  • certains cancers du sang
  • et le neuroblastome chez les enfants (un cancer du cerveau)[4].

Ont également été documentés des cas de patients atteints de cancers plus coriaces, au pronostic très mauvais, comme celui du pancréas ou des poumons.

En 2015, le Journal of Medical cases reports[5] a rapporté l’histoire d’un patient de 76 ans qui s’était présenté à l’hôpital pour des difficultés respiratoires, installées de manière progressive depuis deux mois.

Un scanner de son torse révéla la présence d’une tumeur au poumon droit, de 6 cm de long par 5 cm de large, pour une épaisseur de 3 cm.

La maladie s’était déjà propagée, le patient avait des ganglions lymphatiques situés dans les environs. C’était un « carcinome du poumon à grande cellule », cancer typique lié au tabagisme caractérisé par une croissance rapide.

Une chimiothérapie et une radiothérapie furent prescrites par les médecins… que le patient ne suivra jamais. Un nouveau scanner, deux mois après celui qui révélait la présence de la tumeur, montra que la taille de cette dernière avait déjà diminué.

Un an plus tard, l’examen de contrôle confirma sa disparition totale. Les ganglions lymphatiques étaient redevenus normaux. Au moment de la publication, sept ans après cet événement, le patient se porte bien et n’a pas connu de rechute.

Qu’est-ce qu’une rémission spontanée ?

Les Drs Everson et Cole, en 1959, ont proposé les critères suivants pour définir une « rémission spontanée » : la disparition complète ou partielle, temporaire ou permanente, d’une tumeur en l’absence de traitement, ou suite à des traitements considérés comme n’étant pas en mesure de faire régresser un cancer[6].

Le phénomène est évalué par certains à 1 cas sur 60 000 à 100 000 cancers.

C’est très peu en apparence.

Mais comme y insiste l’Institute of Noetic Sciences, cela concerne des personnes qui guérissent sans prise en charge médicale, donc une bonne partie des rémissions spontanées échappe à tout recensement.

Une étude récente, par exemple, a mis en évidence qu’un cancer du sein sur cinq pourrait évoluer vers la régression spontanée sans traitement[7].

Mais surtout ces cas de rémissions ont des points communs troublants.

J’en fais le sujet de ma prochaine lettre.

N’hésitez pas à m’écrire en commentaire si vous avez été témoin d’une rémission spontanée du cancer, ou si vous en avez connu une vous-même.

Portez-vous bien,

Rodolphe


[1] https://alternatif-bien-etre.com/solutions-venues-d-ailleurs/42-minutes-avant-le-lever-du-soleil/

[2] Hubbard, B. (2021). When cancer goes away. What doctors don’t tell you : 100, p.66

[3] Wahbeh, H. (1993). Spontaneous Remission, Bibliography Project. https://noetic.org/research/spontaneous-remission-bibliography-project/

[4] Chodorowski, Z., Anand, J. S., Wisniewski, M. et al. (2007). Spontaneous regression of cancer- -review of cases from 1988 to 2006. Przegl Lek, 64(4-5), 380-382.

[5] Lopez-Pastorini A., Plönes, T., Brockmann, M. et al. (2015). Spontaneous regression of non-small cell lung cancer after biopsy of a mediastinal lymph node metastasis: a case report. J Med Case Rep. 9:217. DOI: 10.1186/s13256-015-0702-9

[6] Everson, T. C., Cole, W.H. (1959). Spontaneous regression of malignant disease. J Am Med Assoc. 169(15):1758-9. DOI: 10.1001/jama.1959.03000320060014

[7] Zahl P.H., Maehlen, J. & Gilbert Welch, H. (2008). The natural history of invasive breast cancers detected by screening mammography. Arch Intern Med. 168:2311–16. DOI: 10.1001/archinte.168.21.2311.