Chers amis,

La Dr Gretchen van Boemel est l’un des spécialistes américains de la santé oculaire.

En 1984, alors en poste au Doheny Eye Institute de Los Angeles, elle reçoit en consultation plusieurs femmes.

Toutes sont atteintes de problèmes de vision : certaines ne distinguent plus que les ombres ; d’autres sont complètement aveugles[1]. 

La Dr van Boemel leur fait passer des examens cérébraux afin de déterminer la cause de leur cécité.

Ce qu’elle découvre est extrêmement troublant.

Acuité visuelle « théorique » : 20/20

En effet, des scanners cérébraux avancés révèlent que le système visuel de ces patientes est parfaitement sain.

Aucune lésion, pas de dysfonctionnement n’est détecté, que ce soit dans l’anatomie de l’œil, ou dans celle du cerveau.

Autrement dit : ces patientes ont une acuité visuelle « théorique » parfaite, de 20/20.

Pourtant, ces patientes sont aveugles de fait : tous les tests de lecture sur des tableaux optométriques échouent, et lors d’examens classiques, les yeux de plusieurs d’entre elles ne réagissent absolument pas aux variations de lumière.

Comment est-ce possible ?

En réalité le cas est connu, et documenté, mais extrêmement rare : cela s’appelle la cécité psychosomatique.

Elle peut être provoquée par un stress psychologique élevé et continu, qui entraîne un déséquilibre du système nerveux et une dérégulation vasculaire[2].

Je vous le disais, ces cas sont rares.

Pourquoi autant de patientes du Dr van Boemel en ont-elles été atteintes ?

L’ophtalmologiste donne la réponse dans un article médical très émouvant.

Elles avaient vu des horreurs

Ces patientes « aveugles fonctionnelles » du Dr van Boemel ont pour point commun un très lourd passé.

C’étaient des réfugiées venant du Cambodge où, dix ans plus tôt, elles avaient vu les horreurs perpétrées par les Khmers rouges.

« L’une avait vu les Khmers rouges ligoter ses parents, leur trancher la gorge et les jeter dans une rivière. »

« Une autre a vu son enfant battu à mort contre un arbre.[3] »

En tout, le Dr van Boemel a eu quelque 150 Cambodgiennes en consultation qui avaient développé une malvoyance accrue ou une cécité.

Celles qui avaient vu leurs maris assassinés devant elles… ont pleuré, pleuré… et quand elles ont cessé de pleurer elles ne voyaient plus.

En analysant les cas d’une trentaine d’entre elles, la Dr van Boemel et la Pr Patricia Rozée, professeur à l’université de Long Beach en Californie, concluent sans doute possible que ces femmes de 51 à 70 ans avaient toutes perdu la vue après avoir assisté à des évènements traumatisants.[4]

Ne plus voir ça

 La perte de la vue… comme une manière radicale de ne plus voir ces horreurs.

Certaines de ces femmes témoignent d’ailleurs, depuis, que lorsqu’elles se sentent mieux elles voient un peu mieux. 

La Dr van Bloemel et la Pr Rozée sont parvenues à améliorer la vue de plusieurs de ces patientes.

Elles l’ont fait en adoptant des techniques psycho-émotionnelles, parmi lesquelles des thérapies de groupe[5].

C’est un des cas les mieux documentés de guérison « psycho-émotionnelle » d’un de nos 5 sens.

L’ophtalmologie psychosomatique est, évidemment, un domaine balbutiant, mais on sait aujourd’hui que la réduction du stress peut contribuer à une restauration, partielle ou totale, de la vision[6].

Quand le traumatisme crée la maladie

Un autre cas frappant de cécité est celui du célèbre musicien américain jazz Ray Charles. 

Enfant, il assiste à la mort par noyade de son petit frère dans une bassine d’eau.

Peu de temps après, il développe un glaucome.

Lui non plus ne voulait plus voir ça.

La cécité de Ray Charles fut complète et il ne recouvra jamais la vue.

Je vous parle des problèmes de vue mais bien d’autres maladies sont concernées.

Il est aujourd’hui possible, lorsque la maladie a des causes émotionnelles identifiées et qu’elle n’a pas atteint un stade de non-retour, de la soigner.

On le fait en travaillant sur ses causes émotionnelles.

Encore faut-il parvenir à les identifier, ce n’est pas toujours facile.

 
J’ai sollicité le plus grand spécialiste de cette question en France, Michel Odoul.

Vous le connaissez probablement.

Beaucoup d’entre vous avez dans votre bibliothèque son livre-référence Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, édité chez Albin Michel.

Michel Odoul a aidé des milliers de patients et formé des centaines de thérapeutes. Il a aussi captivé et édifié des centaines de milliers de lecteurs.

Il leur a permis de voir plus clair dans les liens entre leurs émotions et leur santé.

En les aidant à voir clair au-delà de leurs peurs, à soulager leurs douleurs, à s’extraire du fatalisme qui les accablait… il leur a permis de guérir.

La méthode de Michel Odoul est simple : il vous apprend à lire les causes invisibles au premier regard de vos maladies et de vos traumatismes.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1] Smith, A. (08.09.1989). Long Beach Journal, Eyes that saw horrors now see only shadows. The New York Time. https://www.nytimes.com/1989/09/08/us/long-beach-journal-eyes-that-saw-horrors-now-see-only-shadows.html

[2] EPMA Journal (29.07.2018). Le STRESS pourrait nous rendre aveugle. Santé Log. https://www.santelog.com/actualites/le-stress-pourrait-nous-rendre-aveugle

[3] NYtimes, art. cité

[4] D. Rozée P & Van Boemel G. (1990). The Psychological Effects of War Trauma and Abuse on Older Cambodian Refugee Women, Women & Therapy, 8:4, 23-50, DOI: 10.1300/J015v08n04_03.

[5] Van Boemel G. & D. Rozée P. (1992). Treatment for Psychosomatic Blindness Among Cambodian Refugee Women, Women & Therapy, 13:3, 239-266, DOI: 10.1300/J015V13N03_05

[6] Cf. n.2