Chers amis,

En matière d’alimentation nous vivons, depuis la seconde moitié du XXe siècle, les conditions d’un conte de fée.

Oui, un conte de fées, au sens propre du terme.

Je vous invite à lire l’extrait suivant d’un conte des frères Grimm, « Les Trois Nains de la forêt », dont l’héroïne est (comme souvent) une fillette faisant l’objet de la jalousie et de la cruauté d’une marâtre :

« Un jour d’hiver que le froid avait durci la terre et que la neige cachait monts et vallées, la femme fabriqua une robe de papier et fit venir la jeune fille.
— Mets cette robe, lui dit-elle, et va au bois me quérir une corbeille de fraises : j’ai envie d’en manger.
— Dieu puissant ! répondit la jeune fille. Il n’y a point de fraises l’hiver, la terre est gelée et tout est couvert de neige. Comment pourrai-je sortir avec cette robe de papier ? Il fait si grand froid que la bise va la traverser et que les épines me l’arracheront du corps !
— Est-ce que tu ne veux pas m’obéir ? répliqua la mégère. Va-t’en tout de suite et ne reviens qu’avec ton panier plein de fraises.[1]»

Pour la méchante femme, demander à sa belle-fille d’aller chercher des fraises en hiver consiste à demander l’impossible.

Des fraises hors saison et autres choses impossibles rendues possibles

Aller chercher des fraises hors saison est un lieu commun dans beaucoup d’histoires pour enfants.

On le retrouve même dans le premier album d’Astérix le Gaulois : le druide Panoramix, pour faire marcher les Romains qui l’ont capturé, leur annonce qu’il a absolument besoin, afin de réaliser sa recette de la potion magique, de fraises… alors que ce n’est pas la saison !

(Vous vous souvenez peut-être des efforts invraisemblables que déploie le pauvre légionnaire désigné pour quérir sa minuscule barquette de fraises hors saison, cruellement englouties par Astérix et Panoramix qui en demandent immédiatement d’autres !)

Dans le conte des frères Grimm, la jeune fille parvient finalement à cueillir des fraises en plein hiver, grâce au concours de trois nains dotés de pouvoirs magiques qu’elle rencontre dans la forêt.

Bref, durant des siècles, trouver des fraises en hiver n’était envisageable que dans le domaine du fantastique et de la magie : c’était impossible.

Aujourd’hui, c’est non seulement possible, mais banal.

Vous pouvez, en plein mois de novembre et pendant tout l’hiver, acheter au supermarché des fraises produites dans des serres surchauffées en Espagne.

Pour les plus jeunes aujourd’hui, manger des fraises en hiver n’a absolument rien d’étonnant, alors que pour les auditeurs d’antan du conte de Grimm, c’était aussi merveilleux et improbable qu’un chat chaussé de bottes ou un miroir qui parle.

La notion de « produits de saison » est devenue un concept flou pour les gens peu informés, à notre époque où l’industrie agro-alimentaire s’est dotée des moyens de production et d’importation d’à peu près tout et n’importe quoi, n’importe quand.

A tel point que les maraîchers qui ont (re)commencé à privilégier les « fruits et légumes de saison » se sont immédiatement fait taxer au mieux de bobos, au pire d’écoterroristes !

En fait-on trop avec les « fruits et légumes de saison » ?

L’appellation « fruits et légumes de saison » semble très précise, alors qu’en réalité elle est très relative.

A date égale – mettons aujourd’hui, le 12 novembre 2023 – on ne trouve pas les mêmes « produits de saison » dans le Nord-Pas-de-Calais et la Provence.

Sur certains marchés d’Aix vous pouvez encore trouver des raisins, voire des tomates, alors qu’ils ont déserté les étals de Lille depuis la fin août, ou au mieux septembre.

Je parle là bien sûr de maraîchers bio et locaux, et pas de produits issus de l’industrie agro-alimentaire et/ou d’importation.

L’importation : grâce à elle, on peut manger des « fruits et légumes de saison »… venus d’ailleurs !

Reprenons notre marché à Lille : si on y trouve les dernières tomates bio provençales, peut-on encore dire qu’elles sont « de saison » ?…

Un citron sicilien qui arrive à Paris au mois de février est-il encore un fruit de saison ?

En d’autres termes, jusqu’à quelle distance parcourue (et d’aucuns demanderaient aussi « jusqu’à quel bilan carbone ? ») peut-on dire d’un fruit ou d’un légume qu’il est de saison ?…

Pour ma part, j’estime qu’il ne faut pas renoncer à tous les bienfaits de notre époque en matière d’alimentation : si on s’en tenait radicalement aux produits de saison, on ne mangerait plus dans le nord de la France que des navets et des poireaux pendant 6 mois !

Il se trouve que j’aime beaucoup ces légumes, mais je conviens que c’est vite lassant. Et puis essayez de mettre des enfants du XXIe siècle à ce régime tout l’hiver, je vous souhaite bien du courage !

Le hors-saison à petite dose

En réalité il est facile de sortir de l’impasse du « tout-de-saison » sans pour autant alimenter les pratiques absurdes qui consistent à rendre disponibles des fraises toute l’année.

Les différents modes de conservation à notre disposition nous permettent aujourd’hui de manger des « produits hors-saison » sans recourir à des aliments produits dans des conditions insensées ou ultra-transformés.

La fermentation, la congélation ou encore la salaison sont ces principaux moyens qui nous permettent de mettre du beurre dans les épinards, ou des petits pois avec le poulet du dimanche.

A mes yeux, il serait idiot de s’en priver.

Néanmoins, ma politique est que ces « extras » doivent rester un « à-côté » d’un régime alimentaire de saison.

Et ce, pas – ou pas seulement – pour des raisons écologiques : pour des raisons de santé et de bien-être.

N’oubliez pas : vous n’êtes pas « hors-saison »

Les progrès technologiques de notre époque nous ont fait gagner en qualité de vie, mais nous ont également « déconnecté » de certains aspects fondamentaux des cycles de l’existence.

La plupart de nos contemporains s’alimentent, se comportent et s’habillent de la même façon tout au long de l’année.

Tout comme on peut manger des fraises en hiver grâce à l’industrie agro-alimentaire, on peut porter des t-shirts en janvier grâce au chauffage… et attraper froid en août par excès de clim.

L’éclairage artificiel et les écrans omniprésents ont rendu lumineuses nos nuits quelle que soit la saison, et perturbent notre production naturelle de mélatonine.

Bref, tous ces « progrès » sont ambivalents et nous ont fait perdre de vue plusieurs vérités essentielles.

L’une d’entre elles est que les fruits et légumes produits naturels à chaque saison, et ce à toutes les latitudes, s’accordent à ce dont nous avons besoin.

Prenez par exemple tout simplement la teneur en eau des fruits et légumes en fonction des saisons : les fruits les plus riches en eau comme les tomates, les pastèques, les pamplemousses, les melons, sont miraculeusement mûrs au moment où nous avons le plus besoin de nous hydrater : en été.

Je pourrais ainsi passer en revue ce « miracle » de correspondance entre ce dont votre organisme a besoin en fonction du moment de l’année et de votre lieu d’habitation, et la façon dont la nature y pourvoie au bon moment, au bon endroit.

Mais j’ai déjà fait ce passionnant travail de fond ailleurs – j’y reviens dans un instant.

Le goût des saisons

Nous avons la chance de vivre dans des régions tempérées avec des saisons encore très marquées.

Le mois de novembre froid et pluvieux que nous vivons nous a fait radicalement changer d’ambiance par rapport à il y a deux ou trois mois.

Dans d’autres pays, les saisons sont moins marquées, voire inexistantes : dans la majeure partie de l’Inde il n’y a « que » une saison sèche et une saison humide ; à Bogota, en Colombie, la température varie toute l’année entre 19° et 20°C.

La variété des saisons que nous avons par chez nous est une chance, à bien des égards.

Je suis très sensible à la lumière, et les couchers de soleil de novembre n’ont pas grand’ chose à voir avec ceux de juillet ou septembre.

L’inclinaison des rayons solaires, la durée même d’ensoleillement, ne sont pas les mêmes.

Imaginez si nous avions tous les jours de l’année, et toutes les années de notre vie, le même paysage sous la même lumière, sans variation aucune : quel ennui !!

Chaque saison nous invite à des activités différentes : à profiter des longues et chaudes journées l’été, à jouir de moments de cocooning au coin du feu en famille l’hiver, etc.

C’est cette variation qui nous incite à profiter au mieux de ce que chaque moment, chaque saison, a à nous offrir.

Et qui fait que nous pouvons, chacun, avoir une « saison préféré » (demandez à un Colombien quelle est sa saison préférée, il ne comprendra pas de quoi vous lui parlez !) qui renseigne d’une assez belle façon sur notre personnalité et notre tempérament.

Le trompe-l’œil du cycle des saisons

La succession bien ordonnée des saisons est saine, et rassurante.

Elle est aussi riche de métaphores sur les cycles de la vie. Chaque année nous enseigne à nouveau que tout meurt ou s’endort, pour mieux renaître et se déployer.

Cette nature cyclique peut cependant apparaître comme un trompe-l’œil ; car ce temps circulaire, celui de l’éternel retour, n’est pas tout à fait non plus le nôtre, à l’échelle humaine, individuelle.

Notre temps à nous est linéaire.

Notre vie n’a qu’un seul printemps – notre jeunesse – un seul été – le moment où nous portons nos « fruits » à nous, nos enfants – un seul automne – le temps de la maturité – et un seul hiver – lorsque nous nous rapprochons de la fin, de notre mort.

On exprime souvent ce paradoxe par une belle antiphrase, en désignant l’âge de quelqu’un par son « total » de printemps.

Mes enfants ont respectivement 4, 8 et 12 printemps.

Mes parents ont 75 printemps.

Ce décompte nous rappelle qu’une année, tout comme nous avons eu un « premier » printemps, nous en aurons un dernier.

Certains traverseront ce printemps sans savoir qu’il sera le dernier, d’autres le vivront en en ayant conscience, ou le pressentiment.

(D’ailleurs, pour anticiper la mort d’une personne, on dit souvent « qu’elle ne passera pas l’hiver »)

Je ne sais pas ce que je préfèrerai, pour ma part.

Mais en attendant, j’ai trouvé une parade : profiter de ce que chaque saison a à nous offrir.

Vivre chaque printemps, chaque été, chaque automne, chaque hiver, comme si c’était le dernier.

Vivre chacun de ces moments en pleine conscience, en pleine connaissance de ses possibilités.

Mais pour cela, il faut un guide, ou du moins un pense-bête, capable de vous indiquer, de vous rappeler ce que chaque saison, chaque mois, chaque jour même a de particulier, bon ou mauvais.

Quels fruits cueillir ; quels nids de poule éviter.

C’est précisément pour cela que, pour la troisième année consécutive, je publie L’Almanach de la santé naturelle :

C’est une mine d’informations instructives et ludiques, qui foisonne de conseils, de recettes, d’astuces, d’histoires, semaine après semaine.

Vous l’aurez toute l’année à portée de main et le garderez ouvert à la page de chaque semaine ! Vous y trouvez :

  • Des recettes saines et délicieuses, avec des fruits et légumes de saison : salade printanière, kombucha maison, tartelette de mai, velouté d’automne…
  • Des cures adaptées aux changements de saison : quand et comment débuter votre cure d’œufs de caille, de ginseng, de raisins ou de gelée royale…
  • Des exercices physiques doux, de respiration et de relaxation, pour entretenir votre énergie, canaliser vos émotions et garder le moral ;
  • Des trucs et astuces : comment soutenir votre immunité, préparer votre corps au froid, détoxifier votre foie, faire votre trousse à pharmacie, guérir les bobos de l’été, prévenir la dépression saisonnière et les maladies de l’hiver…
  • Des conseils santé et bien-être selon le calendrier astro-lunaire : vous saurez quand vous couper les cheveux, quand faire une cure drainante ou quand vous recentrer sur vous, en fonction des phases de la Lune ;
  • Des récits de grandes découvertes et des anecdotes sur les femmes et les hommes qui ont marqué la santé naturelle : Emil Vodder, Dr. Schüssler, Edward Bach, Hildegarde de Bingen…

L’Almanach va vous rendre l’année 2024 plus saine… et plus belle.

Grâce à lui, vous serez en meilleure santé.

Mieux armé pour bien vivre les cycles de la nature et de votre corps…

Heureux d’avoir sous la main un trésor de solutions, jour après jour.

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Je veux recevoir mon Almanach 2024 de la santé naturelle.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1]https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Contes_de_ma_m%C3%A8re_l%E2%80%99Oye_avant_Perrault/Les_Trois_Nains_de_la_for%C3%AAt