Chers amis,

Mercredi dernier, le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé l’avènement prochain d’un certificat sanitaire numérique mondial (comprenez : un passeport vaccinal généralisé) en collaboration avec la Commission européenne [1].

De quoi s’agit-il ?

Le « système » annoncé par l’OMS est en fait le prolongement et l’application, à l’échelle mondiale, de la technologie du certificat numérique européen, qui existe déjà.

Déployé au niveau mondial par l’OMS, ce système est développé sous le nom de GDHCN : « Global Digital Health Certification Network », soit « réseau mondial de certification sanitaire numérique ».

Concrètement, ce certificat numérique international déterminera votre droit à voyager, à entrer ou sortir de certains pays, bref à vous déplacer, en fonction de votre statut vaccinal.

Vous remarquerez qu’il n’est plus question de Covid ici : en fonction des pandémies et des « risques sanitaires » du moment, la liste des vaccins obligatoires pourra varier, et la mise à jour de vos rappels conditionnera votre liberté de circuler.

Pourquoi maintenant ?

J’ai très envie de vous écrire : « je vous l’avais bien dit ».

Dès la mise en place du pass sanitaire à l’été 2021, puis lors de sa transformation en pass vaccinal à l’hiver 2021-2022, il crevait les yeux que le développement de cette technologie n’en resterait pas là et que son déploiement ressemblait fort à un test grandeur nature.

La preuve était faite que non seulement il était possible de tracer les mouvements des citoyens, et de les conditionner à des données médicales… mais qu’en plus c’était applicable avec le consentement du plus grand nombre !

L’inscription de cette technologie dans notre quotidien, et nos habitudes, n’était qu’une question de temps : nous avions mis le doigt dans l’engrenage, restait à savoir quand le bras et le reste du corps y passeraient.

Le temps est venu, donc. La question est : pourquoi maintenant ?

La réponse se trouve sur le site de la Commission Européenne :

  • Le certificat Covid de l’UE est actif depuis le 1er juillet 2021 ;
  • Devant durer initialement un an, son usage a été prolongé par le parlement européen le 13 juin 2022…
  • … jusqu’au 30 juin 2023 [2].

Oui, vous avez bien lu, c’est un système numérique censé ne plus être légal ni appliqué dès la fin de ce mois de juin, qui s’apprête à être déployé au niveau mondial par l’OMS !

Personne n’a voté pour cela 

Le partenariat conclu le 5 juin entre le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, est présenté comme une « initiative historique pour renforcer la sécurité sanitaire mondiale ».

Selon eux, le pass sanitaire européen va ainsi devenir un « bien public mondial ».

Un « bien public » que le « monde » n’a pas choisi !

En réalité cet accord permet à ces deux entités d’imposer aux citoyens du monde entier une méthode de coercition numérique pour laquelle personne n’a voté.

Car ne vous y trompez pas : ce certificat covid européen, qui arrivait à échéance démocratique en Europe, sera employé sans vote aucun, cette fois, où que ce soit.

Non seulement ni vous ni moi n’avons voté pour cela, mais même aucun sénateur, aucun député français ou européen ne l’a fait !

Vous devrez bientôt faire étalage de votre statut sanitaire au moindre passage de frontière, au moindre embarquement dans un train, et si vous n’êtes pas d’accord ce sera le même chose.

La santé comme sésame du crédit social

L’argument pour justifier la mise en place du certificat sanitaire numérique global est toujours le même : « c’est pour votre bien ! »

La période du Covid a prouvé que la santé était le prétexte idéal pour faire passer comme une lettre à la poste des mesures éhontément liberticides, qui nous auraient scandalisé ne serait-ce que quelques mois plus tôt.

Cette docilité de la population dès qu’on lui parle de virus et de pandémie, sa peur et sa culpabilité face à la transmission d’une maladie contagieuse, n’ont pas échappé aux promoteurs de ces technologies de traçage et de crédit social, qui s’y engouffrent comme un seul homme.

La volonté du gouvernement de fusionner la carte d’identité et la carte vitale [3], exprimée par Gabriel Attal il y a quelques jours, rentre exactement dans la même logique d’un système international d’identité sanitaire numérique : vous porterez vos données médicales en permanence sur vous, et vous devrez montrer patte blanche de votre statut sanitaire.

C’est d’abord votre liberté de mouvement qui sera restreinte, comme lors du Covid. Il suffira d’y ajouter vos données bancaires, et votre pouvoir d’achat pourra être lui aussi être conditionné par votre obéissance aux injonctions sanitaires du moment.

Très sincèrement, j’espère ne pas avoir à vous écrire à nouveau, dans quelques mois ou années, « je vous l’avais bien dit ».

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet

[1] « L’OMS valide la création d’un système de certification numérique mondial inspiré du pass sanitaire », BFMTV, 5 juin 2023, https://www.bfmtv.com/sante/l-oms-valide-la-creation-d-un-systeme-de-certification-numerique-mondial-inspire-du-pass-sanitaire_AN-202306050799.html

[2] « Certificat COVID numérique de l’UE: fonctionnement », Conseil européen, 28 juin 2022, https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/coronavirus/eu-digital-covid-certificate/#:~:text=Prolongation%20de%20la%20dur%C3%A9e%20de,r%C3%A8glement%20le%2028%20juin%202022.

[3] « Fusion carte Vitale-carte d’identité : l’Assurance maladie émet de « très fortes réserves » », Le Monde, 1 juin 2023, https://www.lemonde.fr/politique/artic