Chers amis,
L’affaire de la loi Duplomb semble être sortie de toutes les têtes, pourtant il y a deux mois on ne parlait que de ça.
Aujourd’hui, on ne parle plus que de crise gouvernementale, de dégradation de la note de la France, d’horribles assassinats (qui me font froid dans le dos) et, à l’étranger, du stupéfiant détricotage sous nos yeux du droit international.
Le problème posé par la loi Duplomb reste cependant entier, et la censure par le Conseil constitutionnel de l’article prévoyant la réintroduction de l’acétamipride ne change rien au fond de ce problème, à savoir la contamination non seulement de nos sols mais aussi de nos organismes, provoquée par les pesticides de l’agro-alimentaire.
Une étude rendue publique lundi dernier agit comme une piqûre de rappel.
Et cette piqûre n’a rien d’indolore !
Du prosulfocarbe dans les cheveux, des fongicides dans les urines
Une grande étude française, baptisée PestiRiv, menée par Santé Publique France et l’Anses, vient de confirmer ce que beaucoup soupçonnaient déjà.
L’étude portait sur un domaine particulièrement important et symbolique de l’agriculture – et de la culture tout court – française : la viticulture.
La recherche a comparé l’exposition aux pesticides de personnes vivant à proximité de vignes traitées, et d’autres vivant plus loin.
Résultat ? Les habitants proches des vignobles présentent, dans leurs cheveux et dans leur urine, des niveaux plus élevés de plusieurs substances phytosanitaires[1].
Dans les cheveux des participants vivant près des vignobles, on retrouve plus souvent :
- du folpet, un fongicide largement utilisé en viticulture ;
- du diméthomorphe, un autre fongicide ;
- et du prosulfocarbe, un herbicide.
Dans leurs urines, on retrouve davantage de molécules issues de la dégradation des pesticides (les « métabolites »), notamment ceux provenant des fongicides répandus pour protéger la vigne contre l’oïdium et le mildiou.
Bref, ces substances, conçues pour tuer champignons et mauvaises herbes, laissent une empreinte dans le corps humain.
Les autorités temporisent, parlent de « signaux à confirmer », mais je crois que nous n’avons pas besoin d’attendre la prochaine étude pour comprendre : nous sommes bel et bien exposés.
La science à deux vitesses
La science contemporaine fonctionne à deux vitesses.
Vous avez, d’un côté, l’industrie pharmaceutique qui appuie sur l’accélérateur pour mettre sur le marché des produits sans attendre un bilan définitif quant à leur innocuité et à leur efficacité (vous voyez de quoi je veux parler).
Autrement dit : « Vous voyez bien que ces substances chimiques ont pour mission de résoudre une urgence de santé ! On ne va pas attendre trois ans la fin des études ! »
Et vous avez, de l’autre côté, l’industrie agro-alimentaire qui appuie sur la pédale de frein pour empêcher un encadrement plus strict, voire une interdiction, de produits phytosanitaires dont toutes les études indépendantes pointent la dangerosité.
Soit : « Oui, d’accord, tel institut soupçonne que ce pesticide est cancérigène, mais il faut d’autres études pour le confirmer ! »
Les chercheurs de l’étude Pestiriv soulignent qu’il s’agit de la première étude d’une telle ampleur en France, et que ses résultats doivent être « confirmés et approfondis ».
Mais encore une fois : faut-il vraiment attendre ?
Le folpet, par exemple, est suspecté d’effets irritants et cancérogènes[2] :

Le prosulfocarbe, lui, est connu pour sa volatilité : il peut voyager dans l’air sur des kilomètres, et contaminer des cultures biologiques voisines[3].
Ce ne sont pas de simples détails techniques.
C’est une preuve tangible que nos choix agricoles ne concernent pas seulement ceux qui cultivent la terre, mais l’ensemble des habitants, y compris ceux qui n’ont rien demandé.
Que pouvez-vous faire ?
Alors, que pouvez-vous faire ?
D’abord, c’est simple, soutenir les viticulteurs, et plus largement les agriculteurs, qui ont fait le choix courageux du bio, malgré les difficultés.
Ce n’est pas, ou pas seulement, du militantisme : il s’agit d’alléger la charge toxique au quotidien :
- Consommez autant que possible des produits issus de l’agriculture biologique (même si le bio n’est pas parfait, l’exposition aux pesticides y est beaucoup plus faible).
- Aérez votre logement, mais évitez d’ouvrir les fenêtres lors des périodes d’épandage si vous vivez près des vignes.
- Lavez soigneusement les fruits et légumes, et si possible épluchez-les.
Ensuite, soutenez votre foie, votre « station d’épuration » :
- Le chardon-Marie (silymarine) est l’une des plantes les plus étudiées pour protéger les cellules hépatiques et favoriser leur régénération.
- Le romarin et l’artichaut stimulent la production de bile et facilitent l’élimination des toxines.
- Une consommation régulière d’ail et d’oignon apporte du soufre, précieux pour les processus de détoxification.
Favorisez l’élimination :
- Les fibres alimentaires (légumineuses, céréales complètes, légumes) aident à piéger et évacuer certaines substances toxiques via les selles.
- Une bonne hydratation soutient le travail des reins.
Apportez des antioxydants puissants :
- La curcumine (curcuma) aide à lutter contre l’inflammation chronique induite par les pesticides.
- La N-acétylcystéine (NAC), dérivé d’acide aminé, soutient la production de glutathion, notre principal antioxydant intracellulaire.
- La chlorella, une micro-algue, est connue pour sa capacité à capter certains polluants et métaux lourds.
Je ne prétends pas que ces mesures effacent la pollution chimique de notre environnement.
Mais elles permettent de rendre à votre corps une partie de ses moyens de défense, que notre mode de vie moderne lui confisque trop souvent.
Ce sont des précautions désormais vitales pour vous protéger, avant d’exiger des mesures de protection réelles pour les riverains (zones tampons, interdiction de certaines molécules)… mais j’ai bien conscience que nous en sommes encore loin.
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2025/pestiriv-resultats-de-l-etude-nationale-sur-l-exposition-aux-pesticides-des-riverains-de-zones-viticoles – « PestiRiv : résultats de l’étude nationale sur l’exposition aux pesticides des riverains de zones viticoles », site de Santé Publique France, 15 septembre 2025
[2] « Fiche toxicologique n°281 : folpet ou folpel », base de données de l’INRS, 2011
[3] https://www.biolineaires.com/le-prosulfocarbe-cet-herbicide-qui-contamine-les-champs-bio/ – « Le prosulfocarbe, cet herbicide qui contamine les champs bio », site Bio Linéaires, 2 décembre 2024
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Répondre à Jocelyne Annuler la réponse
En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
Bonjour Rodolphe
Chaque jour qui passe ne fait que confirmer que notre monde est de plus en plus fou ! On abat des troupeaux entiers de bêtes non malades au prétexte d’une trace de bactérie sur un mur ! mais quand on a des données claires qui exigeraient au minimum le principe de précaution il n’y a plus personne ! Comprenne qui pourra !