Chers amis,

Vous savez le goût immodéré pour la tradition et le passé qui règne dans les couloirs de nos prestigieuses institutions françaises.

Ce goût se traduit tantôt par une forme de folklore pittoresque – les casques à brosse de la garde républicaine, les épées des membres de l’Académie française… – tantôt par un passéisme obstiné et inquiétant.

C’est ainsi que j’ai dû bien m’accrocher à mes accoudoirs (c’est une façon de parler, car je travaille juché sur un tabouret) lorsque j’ai pris connaissance du communiqué officiel de l’Académie de médecine proclamant « Les vaccins, grande cause 2024[1]».

Que l’Académie de médecine se penche sur les vaccins, rien que de très normal.

Mais la lecture du communiqué, comme du programme qui y est associé[2], est pour le moins déconcertante.

Bonne question… mauvaise réponse

Voici le début du communiqué :

« Alors que la confiance en la vaccination subit de sérieux soubresauts, la pandémie Covid-19 et l’introduction des vaccins à ARN messager ont alimenté ces interrogations. Face à ces défis, il est primordial de restaurer la confiance du public et d’approfondir sa compréhension de l’importance des vaccins dans notre société. »

Chers membres de l’Académie de médecine, je salue la pertinence de votre constat : bien loin d’avoir sauvé l’humanité, cette campagne d’injections forcées a alimenté la défiance envers les vaccins dans notre pays, l’un des seuls à avoir rendu obligatoires 11 vaccins pour les nourrissons.

Mais vous apportez à ce constat une très mauvaise réponse.

Votre opération, je cite, « vise à sensibiliser et à étendre la couverture vaccinale » et à favoriser une « adhésion accrue à la vaccination ».

Au lieu de répondre sans louvoyer à la défiance que vous diagnostiquez – par exemple en effectuant une analyse objective et nécessaire du bilan du rapport bénéfice-risque des injections anti-Covid – vous vous obstinez à défendre une vision magique et passéiste du « tout-vaccinal » battue en brèche par les meilleurs experts d’aujourd’hui (je vais y revenir).

Autrement dit, chers Académiciens, là où vous devriez organiser un « Grenelle des vaccins » en interrogeant courageusement la composition et l’utilité des vaccins en 2024… vous vous contentez d’un pur exercice de propagande vaccinale.

Votre programme est à l’avenant.

Manque de courage

Dans votre séance de jeudi dernier, vous avez notamment démontré « pourquoi les adjuvants sont indispensables ».

Les médecins et patients les mieux informés n’en doutent pas.

Mais au lieu de nous convaincre de la nécessité des adjuvants, pourquoi ne regardez-vous pas en face l’entêtement des industriels à employer l’aluminium comme adjuvant ?

Dans un rapport de votre propre Académie de 2012, vous admettiez que l’aluminium n’est pas un minéral naturellement présent dans le corps humain et que « les adjuvants à base d’aluminium ont en effet comme principal inconvénient les réactions

inflammatoires qu’ils provoquent au site d’inoculation et le fait qu’ils favorisent les réponses immunitaires de type Th2, y compris notamment les réponses IgE, mais pas ou peu les réponses de type Th1 et l’immunité cellulaire.[3] »

… sans parler des fortes suspicions quant au rôle de l’aluminium des vaccins dans la flambée des cas d’autisme.

Pourquoi continuer à défendre coûte que coûte l’injection d’aluminium chez les nourrissons alors que non seulement ses méfaits sont clairement documentés, mais que l’alternative est connue : le phosphate de calcium ?

Vous qui êtes censés défendre la santé de nos concitoyens, pourquoi continuez-vous à promouvoir une telle ineptie sanitaire ?

Bloqués au XIXe siècle

A présent je m’adresse de nouveau à vous, chers lecteurs.

Ce qui est frappant, dans ce communiqué et dans ce programme, c’est l’enlisement de l’Académie de médecine dans une vision dépassée de la médecine et de la science.

Une vision qui date du XIXe siècle, où l’on avait une foi aveugle dans le « progrès », dont les vaccins seraient le fer – pardon, l’aluminium – de lance.

Croire au progrès est une belle chose ; le restreindre à une seringue dénote une vision complètement dépassée.

C’est l’héritage de Pasteur, auquel nos « mandarins » sont accrochés comme une moule à un rocher – rappelez-vous les propos définitifs du Pr Falissard sur France Inter : « Nous sommes la patrie de Pasteur et de Descartes. »[4]

Discuter de Pasteur est une nécessité au nom de la science du XXIe siècle, mais un tabou en France, qui reviendrait à déboulonner la statue du commandeur.

Or la statue de Pasteur branle tellement sur son socle que depuis le mois de janvier dernier, la nouvelle directrice de l’Institut Pasteur, l’immunologiste Yasmine Belkaid, qui a fait une carrière remarquable aux Etats-Unis, n’hésite plus à affirmer ouvertement et publiquement :

  • qu’il faut arrêter de faire systématiquement la guerre aux « microbes » ;
  • qu’un virus ne « réagit » pas du tout de la même façon selon les personnes :
  • qu’il peut être dangereux de surentraîner son système immunitaire… puisqu’in fine c’est lui, et non le pathogène, qui est susceptible de vous tuer.

Mme Belkaid a passé l’essentiel de sa vie de scientifique à travailler sur le microbiome, sujet auquel j’ai récemment consacré plusieurs lettres ; elle est la représentante d’une nouvelle génération de chercheurs qui ne considèrent plus le système immunitaire comme un arsenal de guerre, mais comme un outil de régulation métabolique.

Dans ce contexte, continuer à faire la promotion aveugle de la vaccination systématique au lieu de tirer les leçons de la recherche actuelle en immunologie revient à doter l’Humanité de béquilles en permanence au lieu de lui apprendre à marcher, courir et sauter !

Mon confrère Yves Rasir a consacré une lettre à ce changement de paradigme à la tête de l’Institut Pasteur :

« Sur la base de ses propres travaux – elle a publié plus de 220 articles révisés par des pairs – et d’autres études récentes, l’immunologiste (Yasmine Belkaid) souligne en effet qu’on peut changer très rapidement le système immunitaire d’un individu en changeant sa façon de s’alimenter. Deux semaines d’un nouveau régime alimentaire suffisent pour observer une amélioration de l’immunité, autrement dit de la capacité de vivre harmonieusement avec les micro-habitants qui peuplent nos entrailles et la plupart de nos organesAu passage et avec un beau sourire, Yasmine Belkaid ajoute que nos alliés microbiotiques influent sur l’ensemble des systèmes physiologiques, c’est-à-dire sur notre santé dans sa globalité. On peut imaginer que la crise Covid aurait été gérée bien plus rationnellement si cette femme de tête était revenue des States plus tôt et si elle avait présidé le Conseil scientifique. [5] »

Mais l’Académie nationale de médecine s’intéresse-t-elle à ces travaux ou se contente-t-elle de servir la soupe à l’industrie pharmaceutique ?

Portez-vous bien,

Rodolphe


[1] https://www.academie-medecine.fr/les-vaccins-grande-cause-2024-de-lacademie-nationale-de-medecine/ – « Les vaccins, grande cause 2024 de l’Académie nationale de médecine », in. site de l’Académie nationale de médecine, 22 avril 2024

[2] https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2024/04/Grande-cause-2024-Vaccination-programme-2.pdf

[3] https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2013/10/adjuvants-vaccinaux-rapport-ANM1.pdf – Pierre Bégué, Marc Girard, Hervé Bazin, Jean-François Bach, « Groupe de travail sur les adjuvants vaccinaux : quelle actualité en 2012 ? », texte adopté le 26 juin 2012 par l’Académie nationale de médecine

[4] https://alternatif-bien-etre.com/alternatif-bien-etre/traquenard-sur-france-inter/ – Rodolphe Bacquet, « Traquenard sur France Inter », in. Alternatif Bien-Être, 28 avril 2024

[5] https://neosante.eu/pasteur-se-depasteurise/ – Yves Rasir, « Pasteur se dépasteurise », in. Néo-Santé, 24 avril 2024