Chers amis,

La course est lancée dans les laboratoires pharmaceutiques pour trouver un vaccin contre le coronavirus.

Aux États-Unis, le président Donald Trump a sorti son chéquier et son stylo en or : 2,5 milliards de dollars[1] pour trouver un vaccin le plus rapidement possible.

En France, Emmanuel Macron a réuni une trentaine de professionnels de la santé à l’Élysée hier après-midi[2], dont le laboratoire Sanofi, qui planche déjà sur un projet de vaccin.

Sanofi a de la concurrence, car des dizaines de laboratoires sont sur le coup ! Il faut faire vite ! C’est-à-dire arriver à temps… avant la fin de l’épidémie !

Je prétends pour ma part qu’un tel vaccin, s’il voyait le jour, n’aurait que deux utilités :

  • Rassurer la population d’une psychose entretenue par les médias ;
  • Rapporter beaucoup de sous aux laboratoires pharmaceutiques.

Je vais vous dire pourquoi.

La Grande Mort à nos portes

Aux mots « virus », « épidémie », « pandémie » prononcés au journal télévisé, la population est parcourue de frissons.

C’est l’ennemi invisible. Sorti d’on ne sait où, insaisissable, invincible, ultra-contagieux, il menace de décimer des populations entières en quelques jours.

Les grands médias adorent cela. À la radio, sur Internet, chaque nouveau cas est décompté, vous apportant la preuve de la progression implacable de la maladie. La grippe espagnole n’est pas loin. La peste noire, la « Grande Mort », s’est réveillée. Bientôt l’on verra des charrettes parcourir les rues, remplies de cadavres emportés par la Grande Faucheuse.

Le coronavirus déboule chez vous à l’heure des repas, aux infos. Il sonne à la porte. Et si c’était l’oncle Robert qui revient de l’Oise ? Ou le petit Kévin, parti le mois dernier en voyage scolaire en Italie ? Ou la tante Margot et tous ses amis chinois ? Vite, les masques ! Chéri, sors le gel hydro-alcoolique !

Et ce vaccin qui n’est toujours pas prêt !

Car évidemment, dans le pays de Pasteur, qui dit virus, dit vaccin !

Hors du vaccin, point de salut ?

Sachez que des chercheurs chinois ont testé, début février, l’efficacité d’un ancien médicament antipaludique, le phosphate de chloroquine, contre le coronavirus[3].

Avec succès, même si c’était in vitro.

Il y a peu de chance que le gouvernement français se mette à recommander nationalement la chloroquine contre le coronavirus.

D’abord, il n’est pas dépourvu de risques d’effets secondaires sérieux (aux niveaux cardiaque… et respiratoire[4], quelle ironie !). Mais surtout, ce n’est pas un vaccin.

Et pour les gouvernements, pour les laboratoires, la « solution fiable » contre le coronavirus ne peut être qu’un vaccin.

Pour beaucoup de gens, le vaccin est infiniment plus rassurant que les masques, le lavage des mains, les huiles essentielles ou les vitamines.

Un vaccin, ça c’est du solide, c’est « scientifique » ! Une injection et hop ! On est débarrassé du risque et de l’angoisse !

Mmmmmmmmh.

Les choses ne sont pas si simples…

Grippe saisonnière : le vaccin n’empêche pas les nombreux décès

J’aimerais évoquer le vaccin contre la grippe saisonnière, qui « sort » chaque année avec la régularité d’une cuvée de Beaujolais.

Ce vaccin n’empêche pas la grippe saisonnière de faire 290 000 à 650 000 morts dans le monde chaque année !!! Et je cite des chiffres de l’OMS[5], les plus fiables qui soient !

L’explication de cet échec relatif du vaccin contre la grippe, c’est qu’un vaccin peut « louper » la souche de grippe saisonnière qui sévit.

Auquel cas se faire vacciner ne sert strictement à rien.

Ces dernières années, l’efficacité des vaccins antigrippaux a « fluctué » entre 25 et 52 %[6] .

Cela veut dire qu’au mieux, vous avez une chance sur deux de vous être fait piquer pour rien. Au pire, trois chances sur quatre.

Mieux vaut faire le pari de la vaccination ? Peut-être. Mais au moins, on doit savoir que ce n’est qu’un pari. Pas LA solution, contrairement à ce que les laboratoires et beaucoup de médecins entendent nous faire croire. 

Maintenant, croyez-vous que le vaccin qui va sortir (il va forcément sortir un jour) contre le Covid-19 qui est :

  • un tout nouveau virus, pour lequel aucun vaccin n’a jamais existé ;
  • un virus encore mal compris – son mode de transmission met les scientifiques dans l’embarras, on ne sait même pas comment ont été infectés les premiers malades de l’Oise ;
  • d’évolution complètement imprévisible…

… sera plus efficace que le vaccin contre la grippe saisonnière, exercice auquel sont habitués les laboratoires depuis des décennies ?

Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles.

Mais ça n’empêche pas les autorités d’attendre ce vaccin comme le messie.

Quand le vaccin sera prêt, la maladie sera probablement différente

Ce n’est pas tout. Le coronavirus se comporte jusqu’ici comme un virus grippal classique :

  • Il a muté de façon assez rapide ;
  • Il a sévi en hiver.

Il est donc très probable que, comme les autres virus grippaux, le coronavirus va peu à peu se mettre en sommeil au début du printemps… et revenir l’hiver prochain, mais avec une nouvelle souche (il aura muté entre-temps).

On ne parlera vraisemblablement plus du « Covid-19 », mais du « Covid-20 » !

Voici où je veux en venir : le vaccin qui se prépare aujourd’hui dans la plus grande fébrilité… sera probablement inefficace contre ce nouveau coronavirus. Tout sera à recommencer !

C’est pourquoi les laboratoires sont actuellement engagés dans une course contre la montre : il s’agit bien de développer un vaccin efficace contre la souche du Covid-19 (ce qui est déjà très difficile)… avant que cette souche ne s’endorme d’elle-même !

Si les laboratoires parviennent à concevoir et à commercialiser le vaccin dans les jours qui viennent, au moment où l’épidémie (toutes proportions gardées) bat son plein, ce sera pour eux le jackpot.

Mais le plus probable est que la maladie perde progressivement en contagion avant que ce vaccin ne soit prêt… pour cette saison.

Coronavirus, saison 2

On ne peut évidemment pas déjà faire le bilan du coronavirus version 2019-2020.

Mais il y a fort à parier que le nombre de morts sera très, très, très en-dessous des chiffres annuels spectaculaires de la grippe saisonnière que je vous ai communiqués ci-dessus.

Avec un bilan actuellement pour le Covid-19 de 3 200 décès[7], on est en effet très loin des 290 000 décès annuels (hypothèse basse selon l’OMS) dus à la grippe saisonnière !!

Ce qui fait peur, c’est la nouveauté de ce virus, et le climat d’angoisse entretenu par les médias et les autorités.

Et pourtant, on sait déjà que les premiers décès, que ce soit en France ou en Italie, n’ont concerné « que » des personnes fragiles ou âgées, déjà atteintes d’asthme, de diabète ou d’hypertension. Chez les autres, le Covid-19 se manifeste comme une simple grippe (toux, fièvre, fatigue)[8]. 

Ce n’est pas une raison pour ne pas prendre les précautions élémentaires, celles que l’on entend maintenant partout, ce qui est justifié : se laver les mains régulièrement, éviter les endroits confinés et peuplés, porter éventuellement un masque…

Et surtout rendre solides vos défenses immunitaires, à coups de vitamine D, de propolis, d’échinacée – toutes choses dont je vous ai parlé dans une lettre récente.

Tout le pataquès autour de la pénurie de masques et du prix des solutions hydro-alcooliques relève de l’agitation fantaisiste.

Votre premier rempart contre la maladie, c’est d’avoir un système immunitaire prêt à la combattre !

Une dernière chose.

Je pense, à titre personnel, que nous avons eu de la chance. Le Covid-19 n’est pas arrivé chez nous au début ni même au milieu de l’hiver, mais à la fin de l’hiver.

Il devrait faire, même chez nous, assez peu de victimes. L’annonce d’Emmanuel Macron qui se prépare à « des mois » de crise est donc insensée.

Le vaccin, s’il arrive « à temps » (avant la fin naturelle de l’épidémie de cette année), sauvera peut-être quelques vies – ce qui est bien, naturellement – mais ne stoppera absolument pas l’épidémie.

Par contre, ce sera le jackpot pour le laboratoire qui dégainera le premier vaccin jugé efficace !

Portez-vous bien,

Rodolphe


[1] « Coronavirus latest : World Bank pledges US 12 billon dollars for outbreak response» mis à jour le 4 mars 2020 sur nature.com, consulté le 5 mars 2020 et disponible sur ce lien : https://www.nature.com/articles/d41586-020-00154-w

[2] « Coronavirus, une trentaine de chercheurs spécialisés réunis autour d’Emmanuel Macron jeudi », mis à jour le 5 mars 2020, 20minutes.fr avec AFP, consulté le 5 mars 2020 et disponible sur ce lien : https://www.20minutes.fr/societe/2732699-20200304-coronavirus-trentaine-chercheurs-specialises-reunis-autour-emmanuel-macron-jeudi

[3] Wang M. et all., Remdesivir et chloriquine effectively inhibit the recently emerged novel coronavirus (2019-nCoV) in vitro, le 4 février 2020, Cell Res 30, 269–271 (2020). https://doi.org/10.1038/s41422-020-0282-0, disponible sur ce lien : https://www.nature.com/articles/s41422-020-0282-0

[4] JALINIERE Hugo, La chloroquine est-elle un bon traitement contre le coronavirus Covid-19 ?,  le 2 mars 2020, sur scienceetavenir.fr, consulté le 5 mars 2020 et disponible sur ce lien : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/la-chloroquine-est-elle-un-bon-traitement-contre-le-coronavirus_141893

[5] « Jusqu’à 650 000 décès par an sont dus à la grippe saisonnière », le 14 décembre 2017, Communiqué de presse de Genève sur who.int, consulté le 5 mars 2020 et disponible sur ce lien : https://www.who.int/fr/news-room/detail/14-12-2017-jusqu-%C3%A0-650-000-d%C3%A9c%C3%A8s-par-an-sont-dus-aux-affections-respiratoires-li%C3%A9es-%C3%A0-la-grippe-saisonni%C3%A8re

[6] « Grippe saisonnière 2018-2019 : nouvelles recommandations », publié le mercredi 19 septembre 2018 sur vaxinfopro.be, consulté le 5 mars 2020 et disponible sur ce lien : https://www.vaxinfopro.be/spip.php?article2724&lang=fr&retour=1

[7] « Nombre de personnes décédées à cause du coronavirus Covid-19 dans le monde au 4 mars 2020 selon le pays », sur statista.com, consulté le 5 mars 2020 et disponible sur ce lien : https://fr.statista.com/statistiques/1101324/morts-coronavirus-monde/

[8] AFP, « Coronavirus : les hommes de plus de 70 ans ou déjà malades sont les plus vulnérables », le 29 février 2020 sur sciencesetavenir.com, consulté le 5 mars 2020 et disponible sur ce lien : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/coronavirus-les-hommes-de-plus-de-70-ans-ou-deja-malades-sont-les-plus-vulnerables_142038