Chers amis,

Beaucoup de polluants se dégagent de nos cuisines, de nos murs, de nos moquettes et tapis, de nos produits d’entretien et même de nos vêtements.

Une étude de l’observatoire de la qualité de l’air intérieur en France a montré qu’à cause de ces polluants, l’air de nos logements est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur[1]!

Bien aérer son logement est évidemment une solution. Mais comment faire en hiver quand il fait si froid ?. Par ailleurs les polluants se ré-accumulent dès les fenêtres refermées.

J’ai trouvé un moyen pour purifier ma maison en continu et durablement. Cela s’appelle la bioépuration, qui utilise le pouvoir nettoyant des plantes dépolluantes.

Éliminer les 6 polluants de votre logement

La bioépuration a été utilisée par la NASA pour réduire la pollution qui s’accumule pendant des années dans les satellites et les stations orbitales.[2]

Les plantes dépolluantes suppriment les composés organiques volatiles qui se dégagent :

  • Des colles de tapisserie, des moquettes et des tapis. C’est le cas du formaldéhyde, le plus toxique et cancérigène de tous. Il jouerait un rôle dans le développement de maladies dégénératives[3], irrite les voies respiratoires et cause des sensations de brûlure et de nausées ;[4]
  • De la peinture et des vêtements. C’est le cas du trichloréthylène. Il serait associé à certains cancers et à la maladie de Parkinson ;[5]
  • Des plastiques et de la fumée de cigarettes, comme le benzène, le toluène et le xylène. Le benzène contribue aux développements de leucémie.[6]
  • Des nettoyants, comme l’ammoniac qui affecte les voies respiratoires et peut entraîner des troubles neurologiques.[7]

Elles transforment les poisons en eau !

Les plantes dépolluantes absorbent les polluants de l’air de 3 manières différentes[8] :

  • Par les stomates : ces petits orifices permettent les échanges de la plante avec son environnement ;
  • Par dépôt : la surface de la plante absorbe les polluants qui s’y déposent ;
  • Par le microbiome de la plante, qui « digère les polluants ».

J’ai découvert trois choses importantes à connaître pour maximiser la capacité de « nettoyage » de chaque plante.

La première, c’est que plus la surface de contact de la plante avec l’air est importante, plus la quantité de polluants traités sera grande. J’ai donc choisi pour ma maison des plantes avec des larges feuilles et de larges racines.

La deuxième chose, c’est que les plantes les plus foncées sont plus actives et plus efficaces lorsque la lumière est intense.[9] J’ai donc privilégié des endroits très lumineux pour mes plantes les plus foncées.

La troisième chose importante à savoir, c’est qu’à chaque polluant correspond une plante bien spéciale. Certaines absorbent mieux le benzène… d’autres sont très efficaces contre le formaldéhyde.[10]

C’est en suivant ces trois principes que j’ai établi ma « stratégie d’épuration » de l’air de ma maison.

Voici donc mes trois plantes coup de coeur.

Une fleur de Lune dans mon salon

La fleur de Lune (Spathiphyllum wallisii) est ma plante préférée. Elle est belle.

Et surtout elle a une efficacité incroyable : elle est capable d’éliminer la plupart des polluants dont je vous ai parlé plus haut.[11] [12] Et elle combat aussi la moisissure !

Je l’ai donc mise dans la pièce la plus importante de ma maison : le salon.

J’ai de la chance, c’est aussi la pièce la plus lumineuse…

…car la fleur de Lune a besoin de beaucoup de lumière (mais pas du soleil direct).

Je l’arrose un peu plus régulièrement pendant sa croissance (deux fois par semaine). Passée cette étape, un arrosage hebdomadaire suffit.

Vous pouvez en trouver entre 15 et 25€ dans n’importe quelle jardinerie.

Une langue de belle-mère dans ma cuisine

Pour ma cuisine j’ai choisi une langue de belle-mère (Sanseveria trifasciata).

Cette plante a démontré son efficacité contre les polluants qui proviennent des plastiques (benzène…) ; ils sont particulièrement présents dans la cuisine.[13]

Elle assainit aussi les fumées de tabac.

Ma cuisine n’est pas la pièce la plus lumineuse mais cette plante aux feuilles plus claires n’a pas besoin de la lumière solaire directe, ni d’une trop forte luminosité.

Je l’arrose une seule fois par semaine, ça suffit.

Vous pouvez en trouver une de grande taille (50 cm de hauteur) pour 15 à 20€.

Une plante araignée pour ma chambre

Dans ma chambre j’ai mis une plante araignée (Chlorophytum comosum).

Ce n’est pas la plus belle de mes plantes mais elle est terriblement efficace contre le formaldéhyde, plus présent dans les chambres (tapis, moquette…)[14].

Elle ne me demande pas de travail d’entretien. Vous la placez à l’endroit le plus lumineux de la chambre, près de la fenêtre. Vous vaporisez 1 fois par semaine ses feuilles pour lui apporter un peu d’humidité.

Vous pouvez en trouver de grande taille (60 cm). C’est un peu plus cher (entre 25 et 30€).

Je vous conseille de manière générale de prendre des plantes de grande taille. Leur capacité de dépollution sera maximale. Il faut compter quelques euros supplémentaires mais ça reste raisonnable.

Pour ma part, j’ai dépensé 60 euros à peine pour une stratégie de bioépuration dont je suis très content !

Portez-vous bien, 

Rodolphe Bacquet


[1] Piquemal M., Pollution de l’air intérieur : “la France est très en retard”, Libération, août 2009, consulté en novembre 2019, disponible sur : https://www.liberation.fr/terre/2009/08/25/pollution-de-l-air-interieur-la-france-est-tres-en-retard_577621

[2] WOLVERTON, B. C. Plants and their microbial assistants: Nature’s answer to Earth’s environmental pollution problems. 1990.

[3] Tulpule (K.), et al., « Formaldehyde in brain : an overlooked player in neurodegeneration ? », J Neurochem., 2013, 127(1):7-21.

[4] Rovira (J.), et al., « Human health risks of formaldehyde indoor levels : An issue of concern », J Environ Sci Health A Tox Hazard Subst Environ Eng., 2016, 51(4):357-63

[5] Guehl (D.), et al., « Trichloroethylene and parkinsonism : a human and experimental observation », Eur J Neurol, 1999, 6(5):609-11.

[6] Galbraith (D.), et al., « Benzene and human health : A historical review and appraisal of associations with various diseases », Crit Rev Toxicol., 2010, 40 Suppl 2:1-46.

[7] Dasarathy (S), et al., « Ammonia toxicity : from head to toe? », Metab Brain Dis., 2017, 32(2):529-538.

[8] Extrait de l’article de D. Cuny, M-A. Rzepka et G. Bulteau, « Quels rôles les plantes peuvent elles jouer vis-à-vis de la pollution à l’intérieur des locaux ? », Air Pur no 69

[9] Song (J. E.), et al., « The impact of plants on the reduction of volatile organic compounds in a small space », J Physiol Anthropol., 2007, 26(6):599-603.

[10] Yang (D. S.), et al., « Screening Indoor Plants for Volatile Organic Pollutant Removal Efficiency », HortScience, 2009

[11] Parseh (I.), et al., « Phytoremediation of benzene vapors from indoor air by Schefflera arboricola and Spathiphyllum wallisii plants », Atm Poll Res, 2018

[12] Ataee (S.), et al., « The effects of the interior plants on the health and quality of the environment », Quid, 2017, 1122-1127

[13] Simon B., Langue de belle-mère : la plante anti-pollution de votre maison, passionsante, mai 2019, consulté en novembre 2019, disponible sur : https://www.passionsante.be/index.cfm?fuseaction=art&art_id=28176

[14] Zhou (J.), et al., « Purification of formaldehyde-polluted air by indoor plants of Araceae, Agavaceae and Liliaceae », J of Food, Ag & Env, 2011, Vol.9 (3&4): 1012-1018.