Chers amis,
La canicule qui s’est produite au cours du mois qui vient de s’écouler m’a rappelé le début de L’Étoile mystérieuse.
L’atmosphère fantastique du début de cette aventure de Tintin m’a beaucoup impressionné, enfant.
La chaleur y est tellement insoutenable que les pneus éclatent et que le goudron fond. Des hordes de rats déboulent dans les rues, les fenêtres de l’appartement de Tintin éclatent…
Un astronome affolé, le Pr Calys, explique à Tintin que c’est « la fin du monde » tandis que son collègue Philippulus, devenu fou, parcourt les rues revêtu d’une toge en annonçant : « C’est le châtiment ! Faites pénitence !… La fin des temps est venue… ».
L’ambiance détraquée, électrique, voire hystérique que nous vivons actuellement donne de façon troublante à notre époque un air de « pré-fin du monde » analogue.
La peur de la fin du monde n’est pas nouvelle : elle fait au contraire partie de tous les grands récits mythologiques des cultures du monde.
Pourtant, avez-vous remarqué qu’une chose capitale a changé, et a changé il y a peu, dans cette peur ancestrale de la fin du monde… plus que jamais d’actualité ?
Quelque chose dont L’Etoile mystérieuse marque d’ailleurs symboliquement le tournant.
Cataclysmes, peste noire et désolation
Dans L’Étoile mystérieuse, la peur de la fin du monde tient à la survenue d’un cataclysme : c’est cette fameuse « étoile » (en fait un aérolithe) qui se dirige à grande vitesse vers la Terre et menace de la percuter comme une boule de billard.
Hergé n’invente rien : il s’inscrit dans la grande tradition des récits apocalyptiques qui voient le monde détruit par un phénomène naturel ou surnaturel exceptionnel.
L’un des exemples les plus célèbres nous vient de la Bible : c’est le déluge qui s’abat sur la terre, et signe la fin du monde tel que les hommes l’avaient jusqu’ici connu.
Dans d’autres cultures, et d’autres récits, on retrouve systématiquement les mêmes « familles » de fin du monde, mettant en scène les 4 éléments : le ciel qui nous tombe sur la tête, la terre qui s’ouvre et engouffre les habitations des hommes, les volcans et les météores qui font s’abattre un déluge de feu, l’eau qui engloutit l’Atlantide…
Et je n’oublie pas la maladie contagieuse qui provoque une hécatombe.
Ces récits de fin du monde sont puissants parce qu’ils ont pour base des évènements réels, ancrés dans la mémoire collective : nous savons que Pompéi a été enseveli sous les cendres du Vésuve ; nous savons que la peste noire a décimé l’Europe au XIIIè siècle ; nous savons que les dinosaures ont, avant nous, disparu suite à l’impact d’un astéroïde sur la Terre…
L’homme ensuite se charge de colorer toutes ces catastrophes d’un sens religieux – généralement la manifestation de la colère d’un Dieu mécontent des hommes…
Mais, depuis le milieu du XXè siècle, la fin du monde a changé de visage : elle est humaine.
Et donc plus effrayante.
1945 : l’ange exterminateur devient humain
On peut même dater ce changement complet de « vision » de la fin du monde à la fin de la seconde guerre mondiale, en 1945.
En 1945, l’humanité apprend avec la Shoah qu’il n’y a plus besoin de pathogène contagieux pour tuer en quelques mois des millions d’êtres humains : le nazisme a prouvé que la mise à mort industrielle d’hommes, de femmes et d’enfants est possible.
En 1945, l’humanité apprend encore, avec les bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, qu’une ville entière peut être rayée de la carte sans chute de corps astral, et qu’une population entière peut brusquement être brûlée et irradiée sans éruption volcanique.
Bref, en 1945, l’humanité comprend que les grandes catastrophes cataclysmiques qui l’ont hantée depuis la nuit des temps… elle est capable de les provoquer elle-même.
L’incroyable talent de l’homme pour l’anéantissement n’est certes pas neuf : de la destruction de Carthage à la première guerre mondiale en passant par le massacre des Amérindiens, nous savions déjà que l’homme est capable de semer la mort et la désolation à une échelle étourdissante.
Mais en 1945, la puissance de feu que l’être humain a acquis nous a fait changer de monde : en quelques mois, l’ange exterminateur de la Bible n’est plus un être surnaturel, c’est un autre être humain comme vous et moi, qui signe un ordre de déportation, ou appuie sur un bouton rouge, et déclenche ainsi la destruction de villes, de centaines de milliers de vies.
Et c’est, en somme, encore plus effrayant. Craindre la colère d’un Dieu tout-puissant relève du religieux. Craindre une catastrophe naturelle relève du hasard. Mais craindre son prochain est beaucoup plus angoissant : cette peur nous met face à nous-mêmes.
D’autres fins du monde
Ce changement profond de la nature humaine de la fin du monde se retrouve dans les œuvres de cinéma et de littérature d’après-guerre, qui témoignent de la crainte pesante que l’action de l’homme le mène à sa fin.
La plus forte de ces craintes, qui traverse toute la seconde moitié du XXè siècle, est celle de la guerre atomique, illustrée notamment par le film de Stanley Kubrick Dr Folamour ou celui de Chris Marker La Jetée, qui décrit une terre dont la surface est devenue inhabitable et les survivants, réfugiés sous terre.
Une série populaire de films comme ceux de James Bond illustre également à merveille cette peur d’une fin du monde provoquée par l’homme : entre Goldfinger et Octopussy, combien de bombes atomiques 007 ne désamorce-t-il pas ?
Le méchant de L’Espion qui m’aimait ne veut-il pas faire table rase des cités terrestres pour créer une utopie sous-marine ? Celui de Moonraker éradiquer l’Humanité au moyen d’un virus mortel afin de créer une race de surhommes parfaits ? Cette crainte du virus mondial dévastateur se retrouve jusque dans le dernier opus de la franchise de James Bond, Mourir peut attendre.
A la même période, d’autres films et romans imaginent une humanité totalement dépassée par son évolution technique, qui se retourne contre elle : c’est par exemple les œuvres de Philip K. Dick ou la saga des Terminator, qui imaginent des robots supplantant et éliminant les humains qui les ont créés…
De façon éloquente, après la chute du mur de Berlin, le cinéma hollywoodien se « retourne » dans les années 1990 vers des fins du monde « traditionnelles », dues à des évènements extérieurs, comme si la crainte d’une fin du monde atomique était obsolète :
- Les chutes d’astéroïdes (Armageddon, Deep Impact) ;
- Les volcans (Le Pic de Dante, Volcano) ;
- Les invasions d’extraterrestres (Independence Day, Men in black)…
Pourtant à la même époque, au milieu des années 1990, d’autres œuvres saisissent avec beaucoup d’acuité les conséquences catastrophiques de l’action de l’homme sur la nature… et qui peuvent le mener à sa propre destruction.
La fin « anthropique » du monde
C’est, notamment, Jurassic Park, où l’homme ressuscite des dinosaures… qui vont le manger.
Et l’assez visionnaire, avec le recul, Waterworld, dans lequel le réchauffement climatique a fait fondre les glaces des pôles et transformé notre planète en un immense océan.
Ces films mettent l’être humain face aux conséquences imprévisibles de ses actions, menées comme s’il était maître et dieu sur terre.
Et de fait, le parfum de fin du monde qui règne aujourd’hui, avec les records de chaleur battus les uns après les autres, les incendies ravageurs, la sécheresse, la pénurie alimentaire qui pointe, les épidémies, l’interminable cercle vicieux des émissions de CO2, la montée des océans…
… nous fait saisir que la « possible » fin du monde ne prendra pas l’allure d’une guerre atomique enclenchée par des chefs d’État à la tête d’un arsenal apocalyptique, mais d’une réaction en chaîne provoquée par la pression de l’homme sur son environnement.
Cette réaction en chaîne a commencé à se produire :
- Échappement de pathogènes animaux ;
- Évènements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents ;
- Menace directe de l’érosion des habitats côtiers ;
- Mise sous stress des ressources mondiales de nourriture… et conflits ethno-politiques pour leur contrôle ;
Elle génère ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’éco-anxiété.
Cette anxiété n’est pas seulement une détresse face aux équilibres naturels du monde qui partent en sucette : c’est aussi un sentiment d’impuissance, voire de culpabilité, face à cette débâcle incontrôlable, lancée par l’homme.
L’agneau sacrificiel, c’est bon pour le méchoui
La responsabilité collective de l’être humain (le GIEC considère que 100% des causes du réchauffement climatique est dû à l’homme[1]) n’a pas seulement bouleversé notre vision de la cause de la fin du monde, passée de naturelle/surnaturelle, à humaine : elle a aussi changé notre statut en tant que « victime ».
Du statut de victime innocente ou expiatoire – l’agneau sacrificiel – l’homme est passé, en tant qu’espèce, à celui d’auteur, de responsable de ce qui est en train de lui arriver.
En somme : comme je le disais plus haut, face aux catastrophes qui lui advenaient, l’être humain pouvait accuser Dieu, le hasard ou la scoumoune.
On peut toujours invoquer ces causes « extérieures », religieuses, superstitieuses, mais de fait c’est de plus en plus à lui-même que l’être humain d’aujourd’hui doit son malheur.
Le dire ne relève ni de la culpabilisation, ni de l’auto-flagellation : c’est au contraire la seule condition de notre salut !
A l’inverse, le nier n’est pas seulement manquer de lucidité : c’est s’enfermer dans une passivité de victime qui, pour le coup, empêche de se ressaisir, et donc d’agir.
Un enfant ne peut réparer ses bêtises que s’il reconnaît en être le responsable. Nous en sommes là.
S’il nous faut une bonne dose de lucidité collective pour nous adapter aux changements climatiques et civilisationnels qui ont commencé, je suis en revanche assez inquiet du pli qu’ont pris plusieurs de nos politiques : à savoir justement la culpabilisation.
Coupables, ils sont culpabilisants
Les appels solennels de personnalités comme messieurs Macron et Véran pour réduire la durée de nos douches ou davantage couper le Wi-Fi me font rire jaune.
Pour trois raisons.
La première, c’est que si je suis convaincu qu’il nous appartient de faire notre « part de colibri », prétendre que raccourcir sa douche sauvera le climat est un mensonge : aujourd’hui, la majeure partie de la pollution et du gâchis des ressources se fait à échelle industrielle.
Les plus gros pollueurs du monde, et de très loin, sont les usines chinoises (9,9 milliards de tonnes de CO2) qui produisent et exportent des biens de consommation pour la planète entière, et dépendent du charbon[2].
Baisser la clim en été et le chauffage en hiver part d’une bonne intention, mais croire que ce geste fera une différence est hélas naïf.
La deuxième, c’est que messieurs Véran et Macron, quand ils tiennent un discours aussi culpabilisant et infantilisant, non seulement ne se déparent pas de la posture condescendante qui a été la leur durant la crise du Covid… mais surtout détournent habilement l’attention du fait qu’eux, en tant qu’hommes d’état, ne font rien.
Je rappelle à toutes fins utiles que l’État français, dans le cadre de « l’affaire du siècle », a été condamné pour son inaction climatique : il a, plus précisément, été reconnu coupable de ne pas avoir respecté son engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030[3].
Recevoir des leçons de « sobriété énergétique » de la part d’hommes politiques coupables d’irresponsabilité climatique, c’est donc tout simplement l’hôpital qui se fout de la charité.
La troisième tient au « deux poids/deux mesures » sur ce sujet de ce même gouvernement, prompt à culpabiliser la population, mais qui ne dit pas un mot plus haut que l’autre à ses propres ministres (rappelez-vous le premier ministre Castex allant à son bureau de vote en jet !) ni à ses grands patrons.
Sur les réseaux sociaux, des comptes « s’amusent » à suivre les déplacements en jets privés des grands patrons français, illustrant le fait qu’ « 1% de la population mondiale émet plus de la moitié des émissions de CO2 pour le transport aérien.[4] »
Un individu comme Bernard Arnault, patron de LVMH, a ainsi pour le seul mois de mai émis 176 tonnes de CO2, soit l’équivalent de l’empreinte carbone d’un français moyen… pendant 17 ans.
Le champignon fou
Je reviens sur L’Étoile mystérieuse pour clore cette lettre.
Le début de l’album d’Hergé est, vous disais-je, l’une des dernières représentations d’une « fin du monde » classique, provoquée par un évènement extérieur.
A contrario, la fin de ce même album est de l’ordre de la prédiction.
Rappelez-vous, Tintin débarque sur la partie émergée de l’aérolithe et fait face à des phénomènes extravagants : Un pommier qui pousse à toute allure, une araignée géante… et les fameux champignons géants (en couverture de l’album, d’ailleurs).
On est en 1942, et si on peut se demander si Hergé n’a pas pris des champignons hallucinogènes pour imaginer cet album… on ne peut qu’être troublé par ces champignons géants qui explosent, préfigurant les champignons de la bombe A, 3 ans plus tard.
Mais, surtout, les pommes géantes du pommier à croissance accélérée menacent de tuer le héros en tombant, le ver qui se trouvait dans un trognon de pomme devient un papillon géant et agressif, et la petite araignée, un monstre déterminé à découper Tintin !
Hergé met en scène une nature devenue folle, dont les excès se retournent contre l’homme.
Aujourd’hui, ces images paraissent quasi-prophétiques.
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] Pralong M (29.11.2019). À l’unanimité, l’homme est bien responsable du réchauffement. Le matin. https://www.lematin.ch/story/a-l-unanimite-l-homme-est-bien-responsable-du-rechauffement-176713437327
[2] Climate Consulting Selectra (mis à jour le 18.01.2022). Pays les plus gros pollueurs du monde : classement 2022. https://climate.selectra.com/fr/empreinte-carbone/pays-pollueurs
[3] OXFAM France. Affaire du siècle : la France condamnée à réparer les conséquences de son inaction climatique. https://www.oxfamfrance.org/laffairedusiecle/
[4] Brut (09.06.2022). Ils trackent les milliardaires et leurs émissions de CO2. https://www.brut.media/fr/international/ils-trackent-les-milliardaires-et-leurs-emissions-de-co2-9ecb5d82-75f0-494c-b615-72a4c740739b
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Super réalité ce monde nous mène dans les mensonges très satisfaite d’avoir lu la réalité Merci
SUPERBE REPORTAGE ..BRAVO si tout le monde pouvez ètre aussi lucide …Merci
Tout cela c’est vrai, mais en partie et ma seule réponse est.
Ce que vous envoyez à l
L’univers vous revient
Donc pensons et agissons +++++et nous recevrons du +++++++
Excellente analyse! Et vous avez totalement raison de rappeler à l’ordre nos dirigeants si prompts à nous condamner, tandis qu’eux-mêmes n’hésitent pas à laisser tourner le moteur de leurs voitures dans la cour de l’Élysée, pour que la climatisation reste à température! Espérons qu’ils tiendront compte de nos commentaires… Portez-vous bien. Cordialement,
Jean Pierre Petit : « on peut tout faire »…
https://rumble.com/vnwzxz-jean-pierre-petit-ancien-chercheur-au-cnrs-nous-dvoile-les-dessous-des-mani.html
https://www.youtube.com/watch?v=eK_GUZzefKw
L’eau, ce mystère (et ce médicament!) par Jacques Collin
https://www.youtube.com/watch?v=Z05AD9P6wZg
voilà ce qu’on ne nous dit pas !
Parmi les élements qui provoquent une gigantesque canicule, il y a HAARP !
sans compter la déforestation que les gouvernements du monde entier n’arrêtent pas, car ce sont les arbres qui en majorité, produisent l’eau
Justement, j’ai pensé à un truc de ce genre – car cette méga canicule prolongée est quand même très bizarre!… Ceci dit, les incendies, la pollution, les trous dans la couche d’ozone et la guerre en Ukraine contribuent également au dérèglement climatique. Cordialement,
bravo et merci d’aborder sans fioriture les vrais problèmes et en situant les responsabilités.Mais la gravité de la situation n’exige t’elle pas aujourd’hui d’aller plus loin en s’engageant encore plus ouvertement pour que ça change dès maintenant tellement ça urge ??? Personnellement je partiviperai à la rentrée aux manifs de la NUPES dont les objectifs me paraissent raisonnables et conformes aux intérêts de la majorité des gens mais aussi du climat
BONJOUR , 👋 ! , VÔTRES TEXTE EST CRIANT DE VÉRITÉS , QUE NOUS NE POUVONS QUE CONSTATER , 😥 ! , ET IL EST VRAI QUE LES DIRIGEANTS ACTUELS DU MONDE ENTIER , NE FONT RIENS DE BIEN POUR NOUS LES GENS DU PEUPLE DE L’HUMANITÉ , 🤬 ! , ILS SE PRÉPARENT À QUITTER LA TERRE DU SEUL ÉTERNEL ,☝️! , POUR HABITER DANS LES STATIONS SPATIALES , QU’ILS CONSTRUISENT DEPUIS DES DÉCENNIES , EN NOUS ( LE PEUPLE ) LAISSENT PÉRIRENT ICI-BAS , MAIS ILS OUBLIENT QUE L’UNIQUE ÉTERNEL C’EST LE CRÉATEUR DE L’UNIVERS , ☝️! , ET QUE TOUTS EST AMENÉS À DISPARAÎTRE UN JOUR , MÊME EUX , 🙂 ! , AVEC MES RESPECTUEUSES SALUTATIONS , 👋 ! ,
Excellent, cet article décrit et explique parfaitement les pensées qui me trottent dans la tête depuis des décennies, particulièrement les références au cinéma et aux livres qui pour moi, sont les annonciateurs clairvoyants de ce qui nous attend si les grands de ce monde continuent de se regarder le nombril… Suis sidérée et à la fois soulagée que quelqu’un d’autre, comme vous Rodolphe, arrive à exposer des vérités tellement évidentes, alors que je me sentais bien seule à avoir ce raisonnement. Merci et keep up the good work!
Bonjour,
Merci pour votre lettre. Je discutais du contenu de votre newsletter avec un ami et j’ai trouvé son point de vue pertinent. Il désapprouve le discours qui dénonce les gros pollueurs et il observe que ça pousse une partie de la population à se déresponsabiliser en pensant que les efforts à leur petite échelle sont inutiles puisque que les « gros » ne changent pas.
Je comprends que pour les personnes comme vous et moi, qui faisons des efforts depuis longtemps, c’est révoltant de constater que des personnalités ayant un fort impact nuisible ne font pas d’efforts (peut-être qu’ils en font d’ailleurs, je ne sais pas mais leur impact négatif reste important).
En vous lisant, je me dis aussi que vous vous adressez à des gens déjà conscients de ces inégalités. Je suis inscrite à votre newsletter précisément parce que je me sens concernée par la situation environnementale. « L’irresponsable environnemental », si je puis dire, ne vous lira pas et même s’il lui arrivait de le faire, pensez-vous qu’il se sentirait coupable et changerait ? Bien que je le souhaite, je doute que ça se produire car votre lettre lui donne tort. Je ne crois pas que donner tort convainc.
Votre lettre divise. D’un côté, les personnes qui font des efforts et de l’autre, ceux qui n’en font pas. Elle stigmatise. Comment pourriez-vous unir au contraire ?
Je pense que vous avez tout dit avec cette phrase : je suis convaincu qu’il nous appartient de faire notre « part de colibri ». En effet, il nous appartient à TOUS de faire notre part. Tous inclut aussi les « Bernard Arnault », les industriels, etc.
Et ça a le mérite d’être positif, d’unir au lieu de diviser.
J’ai compris en lisant votre lettre que mon point de vue, qui était proche du vôtre, était clivant et j’ai changé. Je pense qu’il serait plus judicieux de se rapprocher des êtres irresponsables, de fraterniser, de chercher à les comprendre pour communiquer autrement, sans leur donner tort, et ainsi les atteindre. Car de toute évidence, jusqu’à ce jour, ce discours ne les a pas atteint.
Qui est atteint par ce discours du « gros pollueur irresponsable » finalement ? Qu’est-ce que ce discours cause chez les gens conscients du problème environnemental ? Pensez-vous qu’il les motive, qu’il les révolte, qu’il les déprime ?
Comprenez bien que j’approuve le fait que vous écrivez. Vous aurez, bien évidemment, toujours raison de communiquer vos idées. Merci encore pour cela.
Amicalement,
Mylène
Bravo Monsieur,
Excellente comparaison…très réaliste mais-hélas-démoralisante!