Le cœur brisé
Chers amis,
L’homme ou la femme que vous aimez vous quitte…
Votre neveu qui avait un brillant avenir décède dans un accident de voiture…
Votre sœur se détourne brutalement de vous suite à un différend sur l’héritage de vos parents…
De ces événements, vous pouvez sortir le « cœur brisé », c’est-à-dire avec un très vif chagrin.
Mais cela va au-delà.
Quand on vit de tels chocs, peu de gens le savent, votre cœur peut véritablement, physiquement se briser.
Près de trente ans pour comprendre ce mystérieux symptôme
C’est en 1990 que la « maladie du cœur brisé » a été pour la première fois décrite par un médecin japonais.
Il lui a donné le nom de syndrome de Takotsubo, mot qui signifie piège à pieuvre.
L’un des signes visibles (par coronographie) de ce mal est en effet la forme de piège à pieuvre traditionnel japonais, nommé takotsubo, que prend alors le ventricule gauche du cœur :
Si c’était un médecin français qui avait pour la première fois décrit cette maladie, peut-être l’aurait-il appelée « syndrome de l’amphore » !
En tous cas cette forme gonflée va « briser » le tissu cellulaire du cœur.
Sous l’effet d’un choc émotionnel, certains tissus du cœur peuvent en effet se rompre – un phénomène que l’on appelle la fibrose – suite aux anomalies de contraction de ce ventricule.
Ce syndrome a longtemps été considéré comme bénin.
Mais en 2018, près de trente ans après la première description du « Syndrome de Takotsubo », un collège d’experts internationaux, réunis par la société européenne de cardiologie, a permis de définir plus précisément la « maladie du cœur brisé » et d’en confirmer la gravité :
« Son taux de mortalité pendant la phase aiguë est du même ordre de grandeur que celui des coronaropathies aiguës », explique aujourd’hui le dictionnaire médical Vidal[1].
Elle est aujourd’hui définie comme une cardiomyopathie de stress se traduisant par des signes évocateurs d’un infarctus du myocarde : douleur de poitrine, hypertension artérielle, etc.
Elle touche en majorité des femmes de plus de 50 ans, et augmente le risque de développer par la suite d’autres maladies cardiovasculaires graves.
Pourquoi les cardiologues sont-ils encore démunis face à cette maladie ?
Le cardiologue constate… mais seul le patient sait
Parce qu’ils peinent à comprendre son apparition.
Le syndrome de Takotsubo est en effet provoqué par des motifs le plus souvent émotionnels, pas toujours avoués en consultation.
Un cas a fait l’objet d’une publication scientifique en 2017, qui évoque l’apparition de ce « cœur brisé » suite à une « violente dispute avec un proche »[2] d’un patient, et insiste sur « la place de la psychiatrie dans cette prise en charge ».
60% des cas relèvent de stress émotionnels :
- Décès ou la maladie grave d’un proche ;
- Divorce ;
- Dispute, colère, abus vécus ;
- Etc[3].
La solution n’est pas chez le cardiologue
Il existe des traitements efficaces à la phase aiguë mais le diagnostic doit être précis, le plus tôt possible.
Ces traitements font souvent appel à des antiagrégants plaquettaires afin d’éviter que le syndrome ne dégénère en AVC.
Autre bonne nouvelle : si on survit à la phase aiguë (qui dure en général deux semaines), le cœur reprend une forme normale au bout d’un mois.
Le risque de rechute existe – 5% des patients refont un takotsubo dans les 3 ans – et les patients ont un risque plus élevé de maladie cardiaque ensuite. Mais… le cœur cicatrise.
Les plus extraordinaire est ici : se remettre d’un syndrome de Takotsubo ne peut pas se faire auprès d’un cardiologue.
Le traitement, pour bien fonctionner, doit inclure une « prise en charge psychothérapeutique ».
Il s’agit de soigner son cœur… de toutes les manières, y compris et surtout psychologique.
Voici pour le « cœur brisé ».
Beaucoup d’autres maladies concernées
Cette troublante correspondance entre ce que l’on vit du point du vue psycho-émotionnel, et ce qui nous advient du point de vue physiologique…
…n’a rien d’isolé.
Quand on a en « plein le dos »… on a souvent mal au dos.
Quand on « pète un plomb »… on a effectivement des neurones qui lâchent.
Quand on ne « digère pas » quelque chose… on a des problèmes de transit.
Il y a de nombreux autres exemples.
Il ne s’agit pas de coïncidence.
Comprendre les « manifestations » de nos problèmes émotionnels dans notre corps est une piste de guérison sérieuse. Très sérieuse même.
Certains disent même que soigner le corps ne fonctionnerait vraiment… que si on se met à l’écoute plus précise de nos émotions et de notre esprit.
Il faudrait, pour cela, mieux l’interpréter, ce corps.
J’ai trouvé le meilleur professeur en la matière : Michel Odoul.
Peut-être avez-vous, dans votre bibliothèque, le livre-référence de Michel Odoul : Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, édité chez Albin Michel.
Ce « grand monsieur » a aidé des milliers de patients. Il a captivé et édifié des centaines de milliers de lecteurs par ses livres.
Il leur a permis, surtout, de voir plus clair dans les liens entre leurs émotions, et leur santé. Au-delà de leurs peurs, de soulager leurs douleurs, de s’extraire du fatalisme qui les accablait… et de guérir.
Comment ?
En leur apprenant à lire les causes invisibles des maladies, c’est-à-dire les chocs cachés ou conscients qu’ils ont subis.
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] Korsia-Meffre, M. (14.06.2018). Syndrome du cœur brisé (de takotsubo) : publication d’un consensus d’experts, mais des questions demeurent. Vidal. https://www.vidal.fr/actualites/22737-syndrome-du-c-ur-brise-de-takotsubo-publication-d-un-consensus-d-experts-mais-des-questions-demeurent.html
[2] Slimani, G. (2017). Evaluation psychiatrique et psychologique du syndrome de TAKO-TSUBO : à propos d’un cas. Pan African Medical Journal 27. DOI:10.11604/pamj.2017.27.70.12434. https://www.researchgate.net/publication/317257909_Evaluation_psychiatrique_et_psychologique_du_syndrome_de_TAKO-TSUBO_a_propos_d’un_cas
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Excellent article le 1et.pour la bonne raison que j aie eu une immense émotion lors du discours sur j ai fait aux obsèques de mon papa. Sans pleurer sans boule à la gorge mais quelques temps plus tard des douleurs à la poitrine montant jusqu aux oreilles . Il a été décelé aucune océanographie et depuis 1997 je suis sous traitement tribune tension etcc
J’ai développé une cardiomyopathie du peri-partum à l’arrivée de mon 4ème enfant. A la même époque ma mère m’a tourné le dos pour une raison que j’ignore. Mon père n’a rien fait pour arranger les choses par faiblesse plus que par méchanceté. Trois ans pour récupérer un fonctionnement à peu près normal de mon ventricule gauche. Ma fille a aujourd’hui 9 ans et c’est mon père qui meurt dans cette ambiance familiale malsaine. Je ne lui ai pas dit au revoir. Je suis à nouveau dans une instabilité cardiaque révélatrice. Je ne sais pas comment faire quand sa tête dit à son cœur que tout ira bien mais que son cœur saigne malgré tout
Rien de tel que les fleurs de Bach pour soigner les émotions, plus rapide et efficace qu’un rdv chez un psy.
lorsqu’il y a cinq déjà, j’ai vécu une grande déception amoureuse qui m’a portée à une profonde déception, j’ai eu la nette sensation que mon coeur se brisait en mille morceau. Au niveau physique, j’avais la sensation d’avoir une épine ou un clou dans le coeur. C’était physiquement douloureux. A la meme période, j’ai constaté que je ne percevais plus le battement de mon coeur, alors qu?il m’avait toujours suffit de poser ma main sur ma poitrine pour le sentir…. comme si mon coeur avit plongé au fond de mon thorax. il a fallu 5 années pour que je recommence parfois à le sentir battre timidement. A l’époque, j’étais persuadée que je serais morte d’un infarctus dans le sommeil. Aujourd’hui, tout cela est passé mais a entrainé un changement profond.
Je n’ose imaginer comment pourrait se traduire physiquement et cliniquement le fait d’en « avoir plein le cul » !!!!
Vous m’avez bien fait rire ! Merci beaucoup :)
(En effet…)
l’article est très intéressant et tellement vrai -je sais de quoi je parle -merci – j’ai l’habitude de vous lire-merci
Bonjour, comme toujours j’ai plaisir à vous lire et découvrir tant de choses sur la santé. Je souhaiter vous faire part de mon expérience non pas du cœur brisé mais d’une situation compliquée que j’ai vécu il y a quelques années et qui m’a conduite à l’hôpital pendant 2 semaines.
J’avais rencontré un homme à cette période dont j’étais très éprise, mais il jouait avec moi me laissant dans le plus grand désarrois. Je me sentais très malheureuse.
J’étais incapable de gérer mes émotions.
C’est à ce moment que j’ai développé une diverticulite tellement enflammé que j’ai du être opérée.
On m’a retiré 10 cm du côlon.
À cette époque j’avais 26 ans, je peser 50 kg pour 1m62 ce qui d’après les médecins est assez inhabituel comme pathologie.
J’ai toujours étais convaincu que mon corps avait répondu à mes émotions si négatives à ce moment.
Bonjour
je ne comprends pas qu’on en soit encore aujourd’hui à se poser ce genre de question
pour moi c’est d’une évidence absolue
quand j’avais 10 ans lors d’un repas de famille j’ai remarqué que ma mère avait été très contrariée par une autre personne qui partageait le repas avec nous
et le soir même elle a été victime d’une violente indigestion
le lien était évident
Le ❤ brisé
Article très intéressant. Merci
On dit CORONAROGRAPHIE
Bonjour,
Tout ça est bien connu… Voyez le livre de Jacques Martel : Le grand dictionnaire des malaises et des maladies. Ou encore celui de Josée Chiappe : Pourquoi ? Le hasard n’existe pas.
Bien cordialement.
Giovanni
Bonsoir,
Une fois n’est pas coutume, j’ai envie d’apporter mon témoignage…
J’ai été toute mon enfance sou le joug d’un père violent et incestueux. Je vous épargne les précisions, ce n’est pas le sujet ici.
À partir de la trentaine, quand je suis devenue maman, il s’est avéré vital pour ma santé mentale et physique d’entamer un long chemin de travail psy, accompagnée de différents thérapeutes, juste pour pouvoir continuer à avancer et surtout m’occuper de mes enfants du mieux possible.
Une dizaine d’années avant la mort de mon agresseur, j’ai commencé à souffrir de discrets mais intermittents problèmes de prolapsus.. qui restaient supportables.
Dans les jours qui ont suivi la mort du père, cette pathologie est subitement devenue omniprésente et ingérable, impossible de l’oublier un instant, nuit et jour. Je ne pouvais plus me déplacer, m’asseoir… etc..
Au chirurgien auquel je me suis adressée d’urgence pour une opération dite cure de prolapsus, j’ai posé la question de savoir si à sa connaissance il y avait beaucoup de femmes victimes d’inceste ou de viol parmi celles qu’il opérait de cette pathologie.
Il m’a d’abord répondu qu’il ne savait pas. Puis il a réfléchi.. et m’a dit: “il est vrai que les femmes ont rarement votre capacité à libérer leur parole, et peu d’entre elles me confient ce genre de choses.. il y en a certainement.”
Suite à ce décès, il y a eu une sombre histoire d’arbitraire en ma défaveur a propos de la succession, au profit d’un de mes frères, un sorte d’ultime trahison de la part de notre père!
Je connaissais cette situation…mais le jour où j’ai reçu le courrier du notaire, j’ai caché mes larmes et ma colère pour épargner ça à mes enfants… et le lendemain matin.. je me suis réveillée avec une main complètement déformée par l’inflammation et douloureuse à hurler…je ne savais pas, mais c’était une polyarthrite rhumatoïde qui se déclarait.. et qui ne m’a plus quittée depuis.
Si reconnaître la relation directe entre une pathologie et un choc émotionnel est important… essentiel… mais insuffisant pour s’en remettre ou s’en guérir… je me dis toujours que peut-être ça en limite au moins le champ et les possibilités d’agravation, qu’en pensez-vous?
merci infiniment, bravo
Exacte la vie ne fait pas de cadeau et surtout depuis le covid, le contact avec les aitre personne sont devenue rare . Faut- t’il passée pour cela chez un psy ?????
Oui j’ai des problème cardiaque mais je suis suivi part un cardiologue
Merci pour vos article toujours très intéressant
Belle journée a vous
Catherine
Merci beaucoup pour cette série d’articles (d’ailleurs comme pour tous vos autres articles, tous de grande qualité !) : ce sujet est non seulement très intéressant, mais même, à mon sens, fondamental : on ne peut faire l’impasse sur la part de psychologie dans les maladies si l’on veut aider les gens à guérir durablement. En effet, nous sommes un, corps et âme, il y a une interaction permanente entre notre corps et notre psychisme. Je ne sais pas si vous connaissez, dans ce domaine, les ouvrages très intéressants de Gérard Athias : « Les racines familiales de la mal-à-dit ». Son analyse est aussi instructive (voire même plus poussée) que celle de Michel Odoul. Merci pour toutes ces connaissances que vous nous partagez si généreusement !
Bonjour, je crois avoir eu ce sd du coeur brisé ! Après une énième déception sentimentale, il y a qq années, j’ai littéralement senti mon coeur se briser en moi. C’était fini, je n’aimerai plus jamais ! (hors mes enfants). Cette certitude s’imposait à moi avec force.
Alors en pleine santé, emplie d’énergie, ma santé s’est détériorée, anévrisme cérébral, anévrisme aortique (les 2 opérés), arthrose+++, asthénie+++, prise de poids+++vieillissement.
J’analysais parfaitement mais sans trouver de solutions. j’ai découvert les médecines alternatives, je prends des compléments, je lis les articles. Je m’informe.
J’ai entamé la médecine chinoise avec Mr Pélissier, je tente le Qi gong, la méditation..
Nous verrons bien.
Voici un témoignage. Bien cdt