Chers lecteurs,

Si vous êtes sujet aux sinusites, aux allergies, au « rhume des foins », lisez ceci.

Il y a quelques années, mon ostéopathe m’a dit que j’avais les « mucus du front » inflammés, c’était pour ça que j’avais tout le temps le nez qui coule et des maux de tête…

J’ai cru qu’il se moquait de moi. 

Mais il m’a regardé très sérieusement et expliqué que dans le front se trouvaient mes sinus frontaux, deux cavités uniquement remplies d’air, plus précisément d’oxygène, au-dessus et derrière les sourcils.

Deux trous au-dessus des sourcils

Ça m’a fait tout drôle d’imaginer deux trous de la taille d’une bille dans mon front. 

Mais en effet les sinus sont des endroits « vides » du corps, sans organe, sans liquide, sans nerf, sans os… vides.

Ce ne sont pas les seuls. Il y a 3 autres « trous » du même genre dans le visage :

  • Ceux derrière l’arête du nez
  • Deux grands de chaque côté de la cavité nasale
  • Et une rangée de très petits derrière la racine du nez

Pourquoi nous avons le visage en gruyère

C’est dans les sinus du visage qu’est produit le mucus.

Ce dernier est fort utile, il nous aide à percevoir les odeurs et à nettoyer le nez. 

Les sinus ont d’autres « avantages » :

  • Alléger notre têtequi, par rapport à notre corps, est énorme comparée aux autres animaux, ce qui nous handicape pour la course ;
  • Amortir les coups que l’on reçoit sur le visage: c’est moins utile aujourd’hui, mais à une époque, nos ancêtres se battaient souvent. Les cavités vides permettent aux os du visage de se déplacer légèrement et d’amortir les coups, comme des coussins d’air ;
  • Amplifier notre voix: c’est le principe de la caisse de résonance ;
  • Réchauffer et humidifierl’air que l’on respire. 

Malheureusement nous ne faisons attention aux sinus « que » quand ils nous font mal.

Nous souffrons de sinusite quand ils s’infectent : les parois qui tapissent nos sinus gonflent, fourmillent de bactéries et sécrètent trop de mucus (ce qu’on appelle plus vulgairement la morve).

Vous avez alors le nez bouché, le nez qui coule, des maux de tête, une pression dans le visage.

La sinusite, inflammation d’un ou plusieurs sinus

La sinusite est le plus souvent provoquée par un petit virus.

Une fois l’infection lancée, viennent s’ajouter des bactéries qui aggravent l’inflammation et la douleur.

Il y a un petit mystère, par contre.

Nos sinus sont bien protégés, disposent de défenses immunitaires, et beaucoup de personnes n’y ont jamais d’infection.

Pourquoi certains sinus « laissent entrer » des infections ?

Les sinus sont vulnérables à la pollution, c’est pourquoi il y a bien plus de personnes victimes de sinusites dans les grandes villes polluées.

Ils détestent aussi la fumée du tabac.

Et les allergies (en forte augmentation elles aussi dans la population) démultiplient les risques d’infection.

Enfin, les contrastes d’air froid et chaud provoquent de brutales contractions qui causent l’inflammation également.


Comment distinguer une sinusite du Covid ? 

Ces derniers temps, dès qu’on a un symptôme de la sphère ORL ou un mal de tête, on peut se demander si ce n’est pas lié au Covid.

Mais la sinusite et le Covid, ça n’a rien à voir.

Les principaux symptômes du Covid sont les suivants :

  • Fièvre ;
  • Fatigue importante ;
  • Toux (plus sèche que grasse) ;
  • Parfois une gêne respiratoire ou une augmentation de la fréquence respiratoire ;
  • Douleurs un peu partout dans le corps.

La sinusite associe un trio caractéristique : maux de tête, mouchage purulent, parfois fièvre.

Mais, dans le cas de la sinusite :

  • Les maux de tête sont frontaux, fronto-orbitaires ou périorbitaires (près des yeux), parfois déclenchées ou augmentées par certaines positions (tête en bas notamment) ;
  • Le nez est bouché ce qui n’est pas le cas si vous avez une infection au coronavirus ;
  • L’écoulement nasal est purulent c’est-à-dire généralement épais, ce qui tranche avec un écoulement clair en cas de grippe ou Covid. 

Ce que vous dit la couleur de votre morve

Pour savoir si vous avez des sinus en bonne santé, vous pouvez vous fier à la couleur de votre morve.

Le mucus est surtout composé de :

  • Eau
  • Protéines
  • Anticorps
  • Sels dissous

Les tissus de votre nez en produisent toute la journée.

La plupart de ce mucus descend dans votre gorge avant d’être dissous dans votre estomac. Sa couleur vous dit si vous avez une sinusite :

  1. Un mucus transparent et fluide indique que tout va bien
  2. Une morve transparente ou blanche, épaisse et opaque est le signe d’une infection comme un rhume (qui peut provoquer une sinusite) ;
  3. Un mucus jaune ou vert vous signale que votre système immunitaire riposte ! C’est la multiplication des globules blancs qui colore vos mucus. Vous pouvez souffrir d’autres symptômes comme la congestion nasale, la pression sinusale ou des maux de tête, signes caractéristiques d’une sinusite ;
  4. Si votre mucus est marron, gris ou rosé, ce n’est pas une sinusite :
    – un mucus brun peut être dû à la respiration de poussières ou de fumée ou à la présence de sang dans les poumons ou les voies respiratoires (ce n’est pas forcément grave) ;
    – un mucus gris peut provenir de la fumée de cigarette ou de la pollution de l’air ;
    – un mucus rosé ou rouge peut être provoqué en cas de lésion légères des voies respiratoires, c’est courant chez les asthmatiques (pas de quoi s’inquiéter si c’est ponctuel).

La sinusite chronique est de plus en plus courante

Il suffit de laisser traîner un peu une sinusite pour que votre sinusite se transforme en sinusite chronique.

« Chronique », ça veut dire que le mal perdure ou revient régulièrement.

Alors on s’habitue à vivre avec le nez bouché, des écoulements dans l’arrière de la gorge, des maux de tête, des douleurs, au-dessus des yeux et dans la mâchoire.

Les médecins vous prescrivent des médicaments, souvent des anti-inflammatoires. Mais aussi du décongestionnant nasopharingé. Tout en sachant que ça ne marchera que modérément.

Après quelques mois de gêne, on peut vous proposer la chirurgie. C’est très invasif. On vous enfonce ni plus ni moins des crochets tranchants dans le nez pour racler les parois. Si ça fonctionne, l’opération a surtout pour but de stopper l’écoulement.

Cela comporte des risques : délabrement des muqueuses, perte de la sensibilité olfactive, déformation des parois nasales. Et surtout l’efficacité n’est pas garantie ! Après un soulagement passager, il est courant que l’infection reprenne.

C’est alors, en général, qu’on se tourne vers les médecines douces. 

Les secrets des apnéistes au secours de vos sinus 

Vous pouvez évidemment compter sur l’ostéopathie, mais aussi surprenant que cela puisse paraître… du côté des plongeurs en apnée !

S’il y a des gens sur terre pour qui une sinusite peut être avoir de lourdes conséquences, ce sont bien eux[1].

Lors de la descente à plusieurs dizaines de mètres, l’équilibrage de la pression entre les sinus et fosses nasales se fait de manière naturelle.

Mais si les sinus sont obstrués c’est la surpression.

Et là, le plongeur peut subir à un barotraumatisme (“baro” car dû à la pression), une lésion d’une cavité du corps.

Du coup les « apnéistes » doivent donc absolument avoir les sinus dégagés avant de plonger.

Voici les techniques naturelles qu’ils se partagent entre eux. Elles sont faciles à reproduire.

1) Décongestionner grâce aux massages

Certains automassages peuvent aider :

  • Posez vos pouces dans les creux situés sous les sourcils, au-dessus du coin de l’œil, et massez légèrement (cela soulage les maux de tête frontaux) ;
  • Appuyez sur l’arête du nez avec votre pouce vers le haut (comme pour faire un nez de cochon) pour dégager les sinus ;
  • Pincer-vous le nez d’une main et tirer légèrement vers le bas, tout en pressant sur votre front vers le haut avec les doigts de l’autre main : ça agit à la fois sur les sinus frontaux et les sinus du nez ;
  • Massez-vous les joues de manière circulaire, ça permet de décongestionner les sinus maxillaires.

Vous pouvez faire chacun de ces massages pendant 2 minutes, chaque fois que vous en avez besoin.

2) Désinfecter les fosses nasales

Pour drainer vos fosses nasales, il y a 2 possibilités. Elles sont d’efficacité équivalente :

  • Un hammam maison (une inhalation). Faites bouillir de l’eau dans une grande casserole, versez-y deux gouttes d’huiles essentielles d’eucalyptus. Mettez un grand torchon au-dessus de votre tête en entourant la casserole, respirez les vapeurs pendant quelques minutes.
  • Un débouchage de nez assainissant express. Étalez au bord des narines de la vaseline imbibée d’huile essentielle de niaouli à 1 %. Vous inhalez alors de façon continue des vapeurs de niaouli, idéales pour drainer, désinfecter et décongestionner votre nez.

À noter que ce drainage du nez gagne fortement à s’accompagner d’un drainage général des émonctoires (les filtres de l’organisme : le foie, les reins, les poumons, la peau…).

Plusieurs mélanges de plantes sont conseillés pour cela :

  • La violette et la bardane
  • Le radis noir et la piloselle
  • L’artichaut et le sureau

Ces plantes, sous forme de tisanes ou d’extrait sec à prendre en gélules, vont stimuler le drainage de la peau, mais aussi du foie et de la vésicule biliaire (on appelle ça drainage hépatobiliaire).


3) Lutter contre l’inflammation

Les plantes offrent aussi de nombreux traitements anti-inflammatoires efficaces[2], dont les plus connus sont l’extrait liquide d’harpagophytum, de saule, et de réglisse. On en prend alors 40 gouttes par jour dans un verre d’eau.

Un autre remède bien connu est l’extrait sec de reine des prés, à raison de 6 à 10 comprimés de 400 mg par jour.

Une solution souvent citée dans les études sur la sinusite est l’extrait de tige d’ananas, en gélules de 300 mg, 4 à 6 fois par jour. L’extrait de tige d’ananas est riche en bromélaïne, un anti-inflammatoire puissant qui fut identifié pour la première fois en 1957 par le Pineapple Research Institute d’Hawaï. Mais la tige d’ananas est utilisée comme remède par les peuples du Pacifique depuis le XVIème siècle.


Pour ma part, lorsque j’ai le nez bouché, je prends une tisane épicée en grande quantité, tout au long de la journée. Je mélange 35 g d’écorce de cannelle concassée avec 35 g de badiane (au bon goût d’anis) et 15 g de gingembre coupé en fines lamelles. Je laisse cuire 5 minutes dans l’eau bouillante puis je laisser infuser 15 minutes à couvert. Vous pouvez adoucir en y ajoutant une ou deux cuillères de cannelle.

Ça marche très bien.

Ma recommandation est donc de ne pas vous résigner à la sinusite ou au « nez bouché permanent ». Il y a plusieurs techniques naturelles contre cela. Essayez-en une ou deux, elles marchent très bien.

Portez-vous bien, 

Rodolphe


[1] L’apnée au secours de vos sinus. https://e.christopheleray.com/

[2] Goetz, Paul; Ghedira, Kamel (2012). [Collection Phytothérapie Pratique] Phytothérapie anti-infectieuse Volume 21 || . , 10.1007/978-2-8178-0058-5