Chers amis,
J’ai pu lire en avant-première le livre de Jean-Dominique Michel, Covid : Anatomie d’une crise sanitaire.
Ce livre publié chez Humensciences sera disponible dès demain au format électronique et à partir du mois prochain en librairies.
J’aimerais vous expliquer pourquoi vous devriez non seulement le lire, mais le partager le plus largement possible, avec votre famille, vos amis, vos collègues.
Jean-Dominique Michel répond à une question que tout le monde se pose : comment a-t-on pu, avec le Covid-19, en arriver là ?
Sa réponse est rigoureuse, facile à lire et salutaire : les causes de cette crise sont moins à chercher du côté du virus… que du chemin qu’a pris notre société, « toxique et pathogène[1] ».
Ses propos sont extrêmement documentés.
Qui est Jean-Dominique Michel et pourquoi parle-t-il du Covid ?
Jean-Dominique Michel est anthropologue de la santé. Voici comment il définit son activité :
« Mon métier depuis trente ans consiste à étudier et analyser les pratiques de soin, médicales et non médicales.[2] »
Il a, ce faisant, acquis une expertise mondiale dans le domaine de la recherche médicale de pointe et de l’univers de la santé, qui le font intervenir dans les plus prestigieuses universités de Suisse, de France et du Canada.
Depuis le début de l’épidémie à Wuhan, il a suivi de très près la propagation du virus, les études scientifiques publiées à son sujet, ainsi que les réactions très différentes de l’OMS et des états du monde entier face à cette menace.
Les gouvernements étaient prévenus
Ce qu’il dit, c’est que le risque qu’un avatar de la famille des coronavirus puisse devenir, un jour, plus dangereux que les autres, était un fait connu. Non seulement par les scientifiques, mais aussi par les politiques.
Dans certains pays, des plans pour faire face à une crise sanitaire de cet ordre existaient.
Pourtant, ils n’ont pas été appliqués et le monde a cédé à un « phénomène de panique planétaire »[3].
Pourquoi ?
Pour deux raisons complémentaires :
- parce que la vitesse de propagation du Covid-19 a pris le monde de court ;
- parce que les systèmes de santé de nombreux pays n’étaient pas prêts.
Jean-Dominique Michel confirme ce que je me tue à dire depuis 2 mois, études à l’appui : au regard du nombre de contagions, le Covid-19 a un très faible taux de létalité. Si vous attrapez le virus, vous avez 98 % de chances d’en réchapper[4].
Alors même que nous approchons des 30 000 décès comptabilisés en France, Jean-Dominique Michel rappelle que la pollution atmosphérique, à elle seule, provoque chaque année 80 000 décès en France et 790 000 en Europe[5].
Pourtant, on n’observe aucun type de panique concernant les morts de pollution atmosphérique, pas plus que pour les maladies cardiovasculaires, les cancers, ni pour la grippe saisonnière qui, les « grosses années », fait bien plus de morts que le Covid-19.
Les médias, rappelle-t-il, jouent un rôle important dans ce phénomène de panique, en comptabilisant chaque jour le nombre d’infections et de décès. Si l’on faisait la même chose avec toutes les causes de mortalité de grande ampleur, nous vivrions toute l’année dans une panique permanente.
Mais les médias, dans cette crise, n’ont fait que suivre la panique qui s’est saisie des gouvernements, influencés par les « modélisateurs fous » qui prévoyaient une hécatombe sans confinement.
Réaction virale
Ce que prévoyaient les fameux plans… qui n’ont pas été appliqués, c’était :
- le dépistage massif ;
- la mise à l’isolement des personnes contaminées ;
- le suivi des chaînes de contamination ;
- fournir en masques l’ensemble de la population.
Si ces conditions sont réunies, le confinement de l’ensemble de la population n’est ni nécessaire ni souhaitable.
J.-D. Michel rappelle que l’OMS, dont les positions sont plutôt alarmistes, n’a jamais recommandé et ne recommande toujours pas le confinement de la population[6].
Pour ralentir la propagation d’un virus, le confinement aurait un taux de 5 % d’efficacité maximum, tout en bas de la liste des mesures efficaces, bien derrière le port du masque et le lavage minutieux des mains[7].
Pourquoi alors, en France, en Espagne ou en Italie, la population a-t-elle été enfermée à double tour ?
Parce que les États n’avaient ni assez de tests, ni assez de masques, ni assez de lits d’hôpitaux.
Vous remarquerez que les pays qui s’en sont le mieux sortis, comme la Corée du Sud ou l’Allemagne, ont au contraire dépisté très tôt la population, et effectué un suivi précoce des chaînes de contamination.
En France… on commence seulement maintenant. Pire, le gouvernement a même dissimulé sa pauvreté en masques en prétendant qu’ils ne servaient à rien !!!
Le vrai point noir
L’autre chose qui a engendré ce phénomène de panique, ce sont les cas graves de Covid-19, « vrai point noir » de la maladie.
Les pneumonies virales sont « rarissimes », écrit-il, et du coup, le nombre de lits en réanimation s’est vite révélé insuffisant.
Mais plusieurs erreurs ont été commises.
Cette pneumonie est le stade extrême de la maladie. Il est, vous le savez, très spectaculaire.
Or, on connaissait les véritables facteurs de risque de développer cette forme sévère, à savoir les maladies chroniques non transmissibles[8] : les pathologies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, les cancers, et les maladies auto-immunes et neurodégénératives.
Pourtant, avez-vous entendu parler d’une mise en garde pour les porteurs de ces pathologies ? Non.
L’une des conséquences de cette absence de transparence est, comme je l’avais déjà écrit dans mes lettres, que le Covid-19 apparaît pour les cas les plus graves comme la maladie de trop.
La religion de la science
Jean-Dominique Michel dénonce l’aveuglement de la science actuel, qu’il oppose à l’empirisme de la médecine de terrain.
Il revient donc sur le Pr Raoult et l’hydroxychloroquine, en notant ceci : de tous les hôpitaux européens où ont été admis des malades du Covid-19, l’IHU de Marseille est celui qui a le plus faible taux de mortalité suite à la maladie (0,5 %)[9].
Et c’est… à l’hôpital de Marseille qu’ont été menés les essais cliniques du Pr Raoult.
Pourtant, le Pr Raoult a été vilipendé, on l’a accusé de ne pas suivre le protocole « normal » de l’Evidence Based Medicine, c’est-à-dire le dogme en vigueur de l’essai randomisé en double aveugle.
Cette « médecine fondée sur des faits » a été développée, rappelle J.-D. Michel, pour les maladies complexes, chroniques, pour l’essentiel non infectieuses[10].
Elle n’est pas adaptée au contexte d’une épidémie, surtout quand il s’agit d’un virus encore mal compris !
Dans ce contexte-là, c’est-à-dire dans l’urgence, l’empirisme doit s’appliquer et nul autre que lui. Un traitement fonctionne ? On l’applique. Un traitement ne marche pas ? On en cherche un autre.
C’est ce qui s’est passé avec l’hydroxychloroquine. La molécule fonctionne dans le cadre élaboré par le Pr Raoult : administrée assez tôt après l’infection, elle permet la plupart du temps de prévenir l’aggravation et donc de sauver des vies.
C’est exactement ce qui s’est passé pour la trithérapie du Sida. À force d’essayer, c’est le traitement le plus efficace qui est appliqué depuis 1996, sans avoir jamais eu besoin d’être « validé » par un essai randomisé en double aveugle[11].
Renoncer à l’hydroxychloroquine parce que son usage n’a pas été validé par des essais trop longs et inadaptés en temps de crise, relève d’un « intégrisme procédural éthiquement indéfendable[12] ».
« Industrie de la maladie »
Les informations de Jean-Dominique Michel sont documentées et son propos lumineux.
Ses conclusions dépassent évidemment la crise du Covid-19.
Le Covid-19 a bénéficié dans notre société d’un terrain favorable, caractérisé par le « mode de vie passablement pathogène[13] » de la plupart des humains sur la surface de la Terre.
Pire encore, ce mode de vie malsain (dont nous connaissons les causes : malbouffe, pollution, sédentarité, etc.) est aggravé par une approche médicale problématique à plusieurs égards.
Il le résume de la façon suivante : « nous n’avons pas de système de santé, mais une industrie de la maladie[14] ».
L’industrie pharmaceutique a, de façon insidieuse, plus intérêt à continuer à produire des traitements chimiques ciblant des problèmes de santé précis, qu’à participer à la réduction des causes environnementales et culturelles des maladies.[15]
Le monde médical, lui, ne s’intéresse plus à la santé, mais aux pathologies : « nos blouses blanches actuelles sont des superspécialistes de la maladie, au point de ne pas s’intéresser ni d’avoir beaucoup de connaissances quant à la santé[16] ».
Quant à la recherche scientifique, marquée par ce dogme quasi-religieux de l’étude randomisée en double aveugle, elle écarte donc l’évidence de l’empirisme… au point que les conclusions d’une étude sont régulièrement remises en cause par celles d’une autre étude.
Je le constate moi-même tous les jours en effectuant mes recherches.
Je vous reparlerai bientôt de ce problème et des conclusions qu’on peut en tirer.
Et la santé dans tout ça ?
Combat pour une science honnête
En fait, nous aurions les moyens de réduire l’incidence des maladies chroniques, mais aussi de réduire l’impact de prochaines épidémies comme celle du Covid-19.
La science nous le permet : nous vivons une époque de découvertes importantes, notamment concernant l’impact du microbiote intestinal sur la santé, dont parle beaucoup J.-D. Michel à la fin de son livre.
Ce qui manque, c’est la volonté politique, et la prise de conscience du plus grand nombre.
Combattre les facteurs de risques des maladies chroniques, c’est combattre l’omniprésence des pesticides, la pollution de l’air, la malbouffe :
« Nous vivons ainsi, malgré les progrès de la médecine et la diminution importante de la violence interpersonnelle, dans une société devenue toxique et pathogène[17]. »
Le changement doit venir de nous.
Le seul moyen de reprendre le pouvoir avec notre santé, c’est de s’informer, de s’informer, encore de s’informer. J’espère vous y aider, à ma modeste échelle, avec cette lettre.
Je suis convaincu, aussi, que la lecture du livre de Jean-Dominique Michel vous y aidera de façon édifiante.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
[1] Jean-Dominique Michel, Covid : anatomie d’une crise sanitaire, Paris, Humensciences, 2020, p.198
[2] Ibid., p.29
[3] Ibid., p.35
[4] Ibid., p.37
[5] Ibid., p.43
[6] Ibid., p.58
[7] Ibid., p.59
[8] Ibid., p.39
[9] Ibid. p.163
[10] Ibid., p.89
[11] Ibid., p190
[12] Ibid., p.75
[13] Ibid. p.25
[14] Ibid., p.194
[15] Ibid., p.117
[16] Ibid. p.187
[17] Ibid., p.198
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
Bonjour, Une prise en charge des malades Covid au début, qui reste à essayer avant de la condamner : l’ozonothérapie , Compte tenu que l’oxygène et son métabolisme est au centre de l’activité du Virus.
que la thérapeutique est sans effets secondaires pas compliqué ni couteuse, Les études américaines existes
reste à passer à l’acte et comprendre POURQUOI la solution n’est pas envisagée ni envisageable
Merci pour cet article sur JD Michel. On peut d’ailleurs écouter et regarder ce qu’il a à dire au sujet de la crise actuelle sur la chaîne YouTube. Passionnant. Ce scientifique lanceur d’alerte mérite vraiment d’être écouté et entendu.