Chers amis,

Le psoriasis est une maladie longtemps restée méconnue. La honte, le manque d’écoute, la banalisation… un véritable labyrinthe thérapeutique pour les personnes atteintes. Cette pathologie suscite l’incompréhension la plus totale, y compris du corps médical qui s’empresse de tout imputer au stress. Est-il réellement l’unique facteur responsable ?

Le stress : la grande diversion 

« Pestiféré», « répugnant », «négligé ». Voilà ce qui peut se lire dans les regards lorsque l’on souffre de psoriasis. Une maladie banale et bénigne pour le commun des mortels, mais un lourd fardeau pour les 3% de personnes qui en souffrent. Mal jugée, cette pathologie est tout simplement mal connue et par conséquent mal vécue. Plaques rouges, desquamations importantes, démangeaisons, inflammations, douleurs… voici le lot quotidien de près de 125 millions de personnes dans le monde pour lesquelles la médecine classique n’offre aucune solution véritablement efficace pour mettre fin à cet enfer. 

Et quand la médecine est impuissante face à ce qu’elle ne comprend pas, elle se hâte malheureusement dans des raccourcis faciles et fait appel à l’émotionnel. Combien de malades ont-ils entendu que l’origine de tous leurs maux était uniquement le stress ? 

La cause précise du psoriasis n’est cependant pas si simple. La recherche a mis en évidence plusieurs facteurs impliqués dans son apparition, tels que des facteurs génétiques et environnementaux (1) . De plus, une prédisposition génétique familiale existe, même si elle est relativement faible : par exemple, si l’un des deux parents est atteint, le risque pour l’enfant de souffrir de cette affection est de 5 à 10%. 

Néanmoins, si la science a maintenant démontré que le stress n’est pas le seul facteur responsable de la maladie, il reste malgré tout un facteur favorisant son apparition ou sa chronicité. Qu’il soit de nature physique (infections, blessures, chirurgie, médicaments, etc.) ou psychique (fatigue nerveuse, anxiété, choc émotionnel, deuil, etc.), le stress peut déclencher une poussée, ce qui explique que, pendant longtemps, il fut systématiquement invoqué comme étant seul responsable de la maladie, alors que cela est tout à fait banal puisque le stress peut aggraver ou contribuer à déclencher toutes les maladies, y compris l’infarctus sur un cœur malade. Le corps médical reste donc avec une seule solution : les médicaments.

Mais alors, faut-il soigner son stress pour soigner son psoriasis ?

Le patient est au centre de sa pathologie, ce qui veut dire qu’avant qu’il y ait une maladie, il y a d’abord un humain pour lequel tous les paramètres de vie sont à prendre en considération : émotions, environnement, épreuves, etc. 

C’est pourquoi il est important de se repositionner comme acteur de sa maladie, de prendre en compte les éléments de notre vie qui ne nous conduisent pas dans le sens de la guérison et, par conséquent, de se préserver autant que possible de toute tension ou stress pouvant déclencher une nouvelle poussée. 

En effet, nous oublions bien souvent que notre corps et notre esprit fonctionnent ensemble et combien il est nécessaire de renouer positivement avec son corps pour être en bonne santé. Pour cela, les techniques de relaxation ou la sophrologie peuvent représenter un bon soutien.

Portez-vous bien,

Rodolphe.

Source :

(1) Dika E, F Bardazzi, Balestri R, Maibach HI. Curr Probl Dermatol . 2007; 35:118-35. Examiner