Chers amis,
Laits de soja, de riz, d’avoine, de châtaigne, d’épeautre, de quinoa, de sarrasin, ou encore d’amande ou de noix de cajou : les laits végétaux connaissent depuis quelques années un succès croissant.
Sont-ils pour autant intéressants et sans risque pour votre santé ?
Rappel : les plantes n’ont pas de mamelle
Le succès des laits végétaux tient à trois facteurs :
- Un facteur éthique: ils se présentent comme une alternative végane à un produit d’origine animale ;
- Un facteur génétique: la bonne digestion des laits animaux, et plus précisément du lactose, tient à une enzyme, la lactase, qui disparaît chez la plupart des jeunes adultes – avec cependant beaucoup de différences ethniques, les populations asiatiques en étant totalement dépourvues à l’âge adulte, tandis que cette faculté est conservée dans une partie importante des populations européenne ;
- Un facteur marketing: le packaging de ces boissons surfe sur un savant mélange d’image jeune et tendance, et sur la mode du sans gluten, du sans lactose, etc.
Ce dernier facteur tend à faire oublier l’évidence : bien que se présentant comme naturels, il s’agit de produits transformés.
Les laits végétaux n’ont en effet de « lait » que le nom et l’apparence (en gros un liquide blanc, sucré) : il s’agit de mélanges industriels soit d’eau et d’émulsions de céréales (riz, avoine, épeautre), soit d’eau et de légumineuses (soja) ou encore d’oléagineux (amandes, coco, noisettes…).
Parler de lait végétal est donc un abus de langage – mais surtout, la composition nutritionnelle de ces boissons n’a rien à voir avec celle des « vrais » laits, animaux ceux-là.
Lait animal, lait végétal : les différences nutritionnelles
Les laits animaux contiennent de bonnes protéines, des acides aminés essentiels, et sont riches en calcium et vitamines D et B12…
… tous nutriments généralement absents des laits végétaux, sauf si on les ajoute artificiellement.
Les laits animaux sont, par conséquent, objectivement plus nourrissants que leurs substituts d’origine végétale.
Le souci, c’est que la composition des laits animaux peut également poser problème : en premier lieu le fameux lactose, dont je vous parlais plus haut, et qui peut les rendre difficiles à digérer à l’âge adulte.
Toutefois, si vous êtes adulte et que vous digérez bien le lait… je vous déconseille pour autant d’en boire régulièrement : le lait – de vache en particulier – est très riche en IGF-1, un facteur de croissance qui peut jouer un rôle positif quand on est enfant…
… Mais n’oublions pas que le lait est d’abord destiné à faire grandir les petits des mammifères ! Or, consommé en trop grandes quantités à l’âge adulte, cet IGF-1 devient un facteur de risque de croissance… de cellules cancéreuses.
En comparaison, le lait végétal ne comporte ni lactose, ni graisses animales, ni IGF-1… mais il ne comprend pas non plus les « bonnes » protéines des laits animaux ni ses acides aminés !
Les laits végétaux sont en revanche riches en oligo-éléments et en minéraux, et peuvent être « enrichis » en vitamines D et B12.
Moins de protéines… et donc moins d’acide urique et de stress immunitaire
Par ailleurs, les protéines contenues dans les produits laitiers aident les enfants à grandir, mais elles surchargent les adultes en acide urique.
L’acide urique est le déchet de la dégradation métabolique de ces protéines. Il est fortement encrassant et acidifiant pour nos tissus et le système rénal.
Pour vous faire une idée de sa toxicité, il suffit de penser aux élevages industriels grands pourvoyeurs de lisier, dont la mauvaise odeur est proportionnelle à la teneur en acide urique.
Les laits végétaux sont généralement pauvres en protéines (0,5g/100 ml pour le lait de riz contre 3g/100 ml pour le lait de vache). Par ailleurs, les protéines végétales contenues dans certains, comme dans le lait de soja (3,3 g pour 100 ml), ne produisent pas autant d’acide urique lors de leur dégradation que les protéines animales.
Au surplus, les protéines des laits animaux contiennent des caséines, des substances allergisantes selon notre profil immunitaire.
Il en existe plusieurs types, que l’on trouve en diverses proportions dans les laits de vache, de brebis, de chèvre.
Or le premier rempart de notre immunité, c’est notre système intestinal. Nous savons depuis les travaux de Jean Seignalet[1] qu’une alimentation allergisante entraîne une porosité intestinale.
Cette « hyper-perméabilité » intestinale peut dérégler notre système immunitaire et créer une inflammation chronique source de nombreuses pathologies de civilisation : cancer, accidents cardio-vasculaires, obésité…
En bref : à l’âge adulte, les « laits » végétaux sont d’un point de vue nutritionnel moins dangereux à long terme que les laits animaux…
… Mais il ne faut pas pour autant en acheter et en consommer les yeux fermés !
Voici pourquoi.
OGM, pesticides, sucres… attention à ces critères
La première chose à vérifier dans une boisson végétale, c’est la provenance et le mode de culture de la céréale.
Le lait de soja en priorité demande que l’on soit prudent.
Non seulement le soja d’importation n’est pas facilement contrôlable (risque de contamination OGM), mais c’est aussi un mode de culture particulièrement gourmand en pesticides. Il vaut mieux donc s’orienter exclusivement vers du soja bio, si possible local.
Par ailleurs, je vous le disais d’entrée de jeu, une boisson végétale est un aliment transformé.
Débarrassé de son enveloppe fibreuse, broyé et transformé en liquide, le végétal ingéré est une source de sucres rapides, et non de sucres lents.
Un verre de lait de riz contient environ 20 grammes de glucides pour 200 ml, c’est l’équivalent de 4 carrés de sucre, comme… un jus de fruit ou du coca !!!
Certains laits végétaux sont plus riches en sucre que les autres. Rappelons que le risque d’obésité n’est pas seulement lié aux graisses mais aussi aux sucres. Pris en trop grande quantité, ils sont stockés sous forme de lipides à la suite du pic d’insuline qu’ils provoquent.
Sur l’étiquette, le mot « glucides » désigne le total des sucres simples et complexes présents naturellement ou ajoutés.
Le mot « dont sucres » ne désigne que les sucres simples, à savoir le saccharose, le glucose et le fructose, naturels ou ajoutés.
Retenez plutôt comme référence la somme totale des glucides, car les sucres complexes comme l’amidon sont rapidement assimilés par l’organisme sous cette forme transformée.
Même si vous lisez la mention « sans sucres ajoutés » – et cette mention abonde aujourd’hui sur les briques de boissons végétales – rappelez-vous que 5 g de glucides dans la composition correspondront toujours à un carré de sucre.
En fonction des marques, les taux de glucides peuvent varier considérablement pour un même végétal. D’où la nécessité de toujours vérifier la teneur en glucides avant d’acheter aveuglément une boisson végétale : vous vous rendrez compte que la plupart sont plus sucrées qu’un « simple » lait de vache !
Certains laits végétaux sont-ils meilleurs que les autres ?
Voici quelques généralités nutritionnelles, à nuancer fortement en fonction du processus de fabrication ou du choix des ingrédients par le fabricant.
Les boissons à base de soja vont contenir des protéines, dont les fameux huit acides aminés essentiels. C’est loin d’être le cas du lait de riz (riche en glucides) ou du lait de coco (riche en graisses saturées).
Si vous cherchez du calcium naturellement présent, il vaut mieux privilégier le lait d’amande, qui contient aussi des vitamines A, B et E. Son inconvénient, comme plusieurs laits végétaux d’ailleurs, c’est de cailler dans les boissons chaudes, ce qui ne rend pas toujours la préparation finale agréable.
Le lait d’avoine possède un index glycémique bas, une bonne teneur en fer et en magnésium ainsi qu’en vitamines B et E. Nutritif, il était autrefois utilisé en remplacement du lait maternel. Son seul inconvénient est de contenir un peu de gluten, donc déconseillé aux personnes intolérantes au gluten ou souffrant de la maladie cœliaque.
Un mot sur le lait de soja, objet d’une controverse récurrente : sa composition riche en phytoœstrogènes suggère la modération chez les enfants ou chez des personnes ayant eu un cancer hormono–dépendant. À l’inverse, cette boisson est plutôt recommandée aux femmes qui approchent de la ménopause.
Quoi qu’il en soit, la meilleure solution si vraiment vous êtes amateur de lait végétal… c’est de le fabriquer vous-même.
Il existe désormais des machines pour préparer son lait végétal à la maison, et on trouve aussi des pressoirs manuels spécialement adaptés.
Vous vous assurerez ainsi de la composition, de l’origine et de la qualité des ingrédients, et l’absence de sucres ajoutés. C’est une excellente manière de contrôler le processus de fabrication, la composition et la qualité des ingrédients choisis.
Cela vous permettra en outre de jeter moins de briques à la poubelle !
Si c’est déjà le cas et que vous souhaitez partager vos recettes avec nos lecteurs, je vous incite à le faire en commentaire.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
[1] Seignalet J (1996). L’alimentation ou la 3e médecine. L’œil F.X. de Guibert.
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
Bonjour,
et quand on regarde le % des oleagineux et autres dans les laits végétaux, oui il vaut mieux les faire soi-même ! Bien qu ils se conservent moins longtemps semble t il (non pasteurisés chez soi !), que la boisson de soja soit plus difficile à faire et difficile aussi d’obtenir chez soi le goût de celle au riz industrielle bio… les seules que j’achète !
Légalement, on ne peut plus utiliser le mot « lait » pour les végétaux, sauf les termes traditionnels comme le le lai de coco, et d’une autre plante. Je reçois beaucoup de mails, et je lis lentement, aussi j’ai survolé votre mail. J’espère ne pas avoir manqué votre information.
Je ne peux pas me passé du lait de vache. Y a-t-il quelque chose qui annule l’acidification dû au lait de vache ?
Rodolphe , comme à chaque fois que tu dézingues le régime végan ( alors qu’il est largement pourvoyeur de zing ! ) , en fait de mamelles tu ne peux t’empêcher une grosse gourde . « Parler de lait végétal est donc un abus de langage » , parades-tu … ah bon ? Alors , la laitue est un abus de langage ? Outre qu’aucun mammifère ne consomme de lait animal autre que celui de sa propre espèce – et jamais passé son sevrage – , outre que la moitié du monde n’ait jamais cuisiné d’autre lait que de lait de coco , tout bon dictionnaire te donnera l’étymologie suivante : « Du lat. pop. lactem, acc. de déclinaison masc. ou fém. du lat. neutre lac, lactis « lait, suc laiteux des plantes » .
outrecuidance inutile, seule la fin de votre commentaire est pertinante… dommage.
M Bacquet, bonjour,
je souhaite vous laisser un constat sur les inconvénients possibles de la présence de carraghénane e407 dans la majorité des laits végétaux. Cet additif a fait l’objet de différentes études prouvant son absence de toxicité.
Toutefois, une personne, devenue végétarienne et consommatrice de laits végétaux, est devenue intolérante à cet additif avec maux de ventre et vertiges importants .
C’est peut-être un point à creuser et à signaler
Merci encore pur votre action et vos éclairages.
Bien cordialement
Annick Harizanos
bonjour rodolphe
comme d’habitude je me régale de lire vos articles. Comme vous avez raison il faut savoir choisir son lait qu’il soit végétal ou non.Tout d’abord le lait de vache n’est réservé qu’au veau le meilleur des lait pour l’être humain est celui de sa mère puisque dame nature nous a donné la capacité d’allaiter nos bébés. Ensuite pour les laits végétaux effectivement celui d’avoine est contre indiqué pour les allergiques ou intolérants au gluten; les autres regarder toujours la composition comme vous le disiez. Moi pour ma part sur les conseils de la revue « le bon choix santé » j’ai opté pour le lait soja de la marque « bjorg » mais parce que je suis en phase ménopause donc pour les non concernées à consommer avec parcimonie
Merci pour cet article.Je fais régulièrement du lait de soja (je fabrique mon tofu), et des laits d’amandes et de noisettes, dont je fait surtout des yaourts végétaux. avec du lait de cajou aussi fait maison.
Ne pas oublier de mentionner l’Okara ! le résidu de la fabrication de ces laits végétaux qui contient encore beaucoup de nutriments, pour ma part je l’utilise beaucoup en cuisine, pour des gâteaux, biscuits muffins, crackers, etc….. il y en a toujours à la maison…. et les enfants se plaignent quand je n’ai pas eu le temps de faire du Tofu ou autes et qu’il il n’y en a pas de biscuits à l^’okara à la maison…..
Merci pour ce bel article ! Je fais parfois du lait végétal de noix de cajou ! Faire tremper les noix de cajou bio dans de l’eau une heure, puis les égoutter ! Dans un mixer, mélanger les noix de cajou avec de l’eau (10 % en poids noix de cajou/ eau) ! On obtient un lait mousseux que l’on filtre sur une passoire ! Faire fondre quelques crans de chocolat noir et y ajouter ce lait végétal chaud (pas bouilli) avec un peu de cannelle en poudre, c’est un régal ! Meilleures salutations !
l’avoine est sans gluten, bien entendu et en principe à bon marché .
mais non l’avoine n’est pas sans gluten ! La preuve, même au moins une marque française s’est spécialisée dans l’ « Avoine sans gluten » ! Je ne sais d ailleurs comment, mais j’ai expérimenté et …apparemment oui !
Bonjour Monsieur
Oui je suis heureux de pouvoir commenter votre lettre sur les laits !
En effet je ne suis pas en opposition total sur les lait végétaux , surtout sur le lait de colza qui lui ne doit jamais être consommé , puisque le colza ne devrait être consommé que fermenté .
Et d’une façon général les végétaux ne doive jamais être consommé suite a une industrialisation …
Mais les laits animaux et surtout le lait de vache est très gravement nocif pour tous les adultes
ce lait n’est pas du tout assimilable pour un adulte , mais en plus il participe a la décalcification générale .
Ne nous référençons jamais aux prétendu grands scienti-frics qui sont a la botte des industrie concernée
Les vrais scientifiques n’ont pas le droit de parole sur les grands médias !
Les herboristes , les homéopathe , et tout ceux qui se référent a la nature sont ridiculisés ou menacé …
La nature n’a jamais prévu qu’une espèce allaite une autre espèce .
dans le cas des laits de mammifères , la nature ne l’a prévu que pour allaiter leurs petits !
Amicalement
Michel Bonnefoy
Article intéressant sur ces différents » laits » très en vogue…Mais il y a confusion entre urée et acide urique : la dégradation métabolique des protéines ne produit pas de l’acide urique mais de l’urée. L’acide urique provient de la dégradation des purines, issues de la dégradation des acides nucléiques.