Chers amis,
Le lien entre l’exposition répétée aux radiofréquences des téléphones portables et le développement de cancers fait l’objet de vifs débats depuis vingt ans.
Les choses ont bougé ces toutes dernières semaines.
Dans le bon ET dans le mauvais sens.
La santé est le cadet de leurs soucis
On a dans cette affaire les ingrédients d’un scandale analogue à celui de l’industrie du tabac :
- Une accumulation de « signes » médicaux attestant d’un risque ;
- Des lobbys industriels et économiques très puissants qui minimisent voire étouffent les études scientifiques alertant du même risque.
On a un ingrédient supplémentaire cependant. Avec la téléphonie mobile, il s’agit d’une technologie au centre d’intérêts géopolitiques entre grandes puissances, Chine et États-Unis en première ligne : déploiement des satellites, guerre de l’information, rapidité de la communication, brevetage des technologies innovantes… tout y est.
Au milieu de ces considérations, la santé est la dernière roue du carrosse…
… voire le nid de poule qui empêche le carrosse d’avancer !
C’est pourquoi seules la justice et la recherche scientifique indépendante peuvent jouer le rôle de contre-pouvoirs.
En Italie, cause officielle de tumeurs au cerveau
En 2017, le tribunal d’Ivrée, dans la province de Turin, a reconnu l’usage régulier du téléphone dans le cadre de son travail comme la cause du neurinome acoustique (une tumeur bénigne du cerveau) qu’a développé un employé.
L’Institut italien d’assurance contre les accidents du travail a fait appel de cette décision.
Au bout de plusieurs mois d’expertise de scientifiques indépendants mandatés par la Haute Cour de justice de Turin, celle-ci a produit le jugement suivant en janvier dernier :
« Les données épidémiologiques, les résultats des expériences sur les animaux (non contredits, à l’heure actuelle, par d’autres expériences du même type), la durée et l’intensité de l’exposition … qui sont particulièrement importants compte tenu de la relation dose-réponse établie – au niveau scientifique – entre l’exposition aux radiofréquences des téléphones mobiles et le risque de neurinome acoustique, ainsi que l’absence d’un autre facteur qui pourrait avoir causé la maladie (…) confirment le rôle causal entre l’exposition professionnelle du plaignant, son exposition au rayonnement des téléphones portables et la maladie qui s’est déclarée[1] »
Cette décision est importante à deux titres :
- C’est la première fois qu’on a reconnu que la maladie d’un plaignant pouvait être provoquée par l’usage d’un téléphone portable, décision confirmée par l’une des plus hautes cours de justice d’un pays.
- Elle confirme le consensus des scientifiques indépendants : le rapport de cause à effet entre le téléphone portable et un cancer.
C’est du côté de cette recherche scientifique qu’un autre pas important a été franchi il y a quelques semaines.
Il n’y a pas que les radiofréquences : il y a aussi la prédisposition génétique !
L’absence de consensus officiel sur le rapport entre téléphone portable et cancer est aussi dû à un mystère : ce n’est pas parce que l’on utilise régulièrement un téléphone portable qu’on va automatiquement développer une tumeur cancéreuse.
Certaines personnes qui téléphonent à longueur de journée le combiné vissé à l’oreille ne développent aucun problème de santé.
Alors pourquoi les uns, et pas les autres ?
C’est la Yale School of Public Health, aux États-Unis, qui vient d’apporter un élément de réponse important.
Les chercheurs se sont en effet intéressés à un type de cancer en particulier, le cancer de la thyroïde, dont le nombre de cas augmente régulièrement.
Ils ont analysé le profil génétique de 900 personnes qui avaient développé ce cancer dans le Connecticut, et ils ont fait deux découvertes :
- Une variation génétique spécifique (connue comme SNP, ou « snips ») expose son porteur à un risque accru de développer un cancer de la thyroïde ;
- Ce risque double si le porteur de cette variation génétique utilise régulièrement un téléphone portable [2].
Plus cet usage du téléphone était régulier, plus le risque augmentait.
Cette étude démontre une chose capitale : les radiofréquences des téléphones portables constituent un danger qui s’exprime différemment en fonction de notre « terrain » génétique.
Il ne fait nul doute, selon moi, qu’il n’y a pas que la génétique qui intervient dans ce terrain : il y a aussi l’alimentation, l’environnement, le mode de vie, etc.
Cette étude nous invite donc à ne pas diaboliser ni à minimiser ce risque.
Mais à le regarder dans une logique de santé globale, en fonction de notre propre « terrain ».
Dans le cas de la découverte évoquée ici, elle doit par exemple vous porter à utiliser avec la plus grande prudence votre téléphone portable si, dans votre famille, il y a une prédisposition aux problèmes de thyroïde.
Je précise que cette variation génétique, « snips », est courante dans la population générale[3].
Comment le Covid-19 a compliqué la situation
J’en viens maintenant à la partie la moins optimiste de ce message.
La situation de crise provoquée par le Covid-19 a joué d’une façon singulière dans le débat de la téléphonie mobile et du cancer, et tout particulièrement sur la 5G.
La 5G est la nouvelle technologie de réseaux mobiles permettant un accès internet 10 fois plus rapide que la 4G. Cette technologie rend notre monde plus hyperconnecté que jamais, et soulève de graves questions en termes de santé publique, puisque son déploiement s’opère sans qu’aucune étude scientifique sérieuse sur son impact sanitaire n’ait été menée.
Il y a quelques semaines, le rôle joué par la 5G dans la propagation du Covid-19 a été évoqué par certains médecins, qui accusent cette technologie de déprimer encore plus le système immunitaire[4].
Je n’ai pas d’avis sur cette théorie. Elle a été taxée de complotiste par les grands médias, sans que leurs arguments ne soient convaincants.
La vérité est que nous n’en savons rien. Je vous l’ai écrit dans plusieurs de mes lettres, l’avenir nous réserve de grosses surprises concernant le mode de propagation du Covid-19.
Une chose est, elle, indiscutable : c’est que la crise du Covid-19 a profité au déploiement de la 5G.
Le 25 mars dernier en effet, à peine 10 jours après le décret de confinement généralisé en France, le gouvernement publiait une ordonnance donnant tout pouvoir aux opérateurs téléphoniques pour installer des antennes relais sur le territoire[5].
Concrètement, cette ordonnance :
- suspend l’obligation de transmission d’un dossier au maire ou au président d’intercommunalité ;
- permet l’implantation sans accord préalable de l’Agence nationale des fréquences ;
- dispense d’autorisation d’urbanisme pour les constructions (permis de construire ou déclaration de travaux) par les services d’urbanisme des communes.
Autrement dit : tournée générale sur l’installation des antennes-relais de la 5G en France !!
Publiée alors que les médias ne parlaient que du Covid-19, cette ordonnance scandaleuse est passée inaperçue.
Elle va avoir cependant des répercussions graves.
En 2015, a été votée une loi, dite « loi Abeille », « relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques [6] ».
L’ordonnance du 25 mars dernier bafoue cette loi de 2015 encadrant l’installation des antennes-relais.
Et cela même au moment où :
- le débat sur les liens entre radiofréquences des téléphones mobiles et cancer commence enfin à être entendu ;
- les dangers sanitaires liés à la 5G nécessitent des études sérieuses, et, en attendant leur publication, l’application d’un principe de précaution.
Cette ordonnance est un gigantesque bond en arrière !
Nous voici réduits à minorer notre risque de cancer par un usage modéré de nos téléphones portables et l’emploi d’écouteurs et de microphones à fil.
Mais l’installation de milliers d’antennes relais de 5G sur le territoire ne nous permet même plus d’espérer maîtriser ce risque !
Voici comment le Covid-19 aura eu une autre conséquence inattendue : celle du déploiement à grande échelle de la 5G sans aucune précaution sanitaire.
La préfiguration d’une autre crise sanitaire à venir ?
Nous pouvons réagir contre cette iniquité, en écrivant à nos maires et à nos préfets, en signant des pétitions. Faisons-le !
N’hésitez pas aussi, si elle vous a convaincus, à faire circuler ma lettre sur les réseaux sociaux, le sujet me paraît important.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
[1] Equipe Phonegate, « La Cour d’Appel de Turin confirme le lien entre une tumeur à la tête et l’utilisation du téléphone portable », le 15 janvier 2020 sur phonegalert.org, consulté le 11 mai 2020 et disponible ici :
[2] JIANJUN LUO et al., Genetic susceptibility may modify the association between cell phone use and thyroid cancer: A population-based case-control study in Connecticut, March 2020, Environnemental Research, Volume 182, 109013, disponible sur ce lien :
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0013935119308102
[3] « SNP », sur futura-sciences.com, consulté le 11 mai 2020 et disponible ici : https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/genetique-snp-6348/
[4] SEYTAGHIA Anouch, « Accusée de propager le virus, la 5G est de plus en plus attaquée en Europe », le 16 avril 2020 sur letemps.ch, consulté le 11 mai 2020 et disponible ici :
https://www.letemps.ch/economie/accusee-propager-virus-5g-plus-plus-attaquee-europe
[5] Ordonnance n° 2020-320 du 25 mars 2020 relative à l’adaptation des délais et des procédures applicables à l’implantation ou la modification d’une installation de communications électroniques afin d’assurer le fonctionnement des services et des réseaux de communications électroniques, consulté en ligne le 11 mai sur legifrance.gouv.fr, disponible ici : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041755887&dateTexte=&categorieLien=id
[6] LOI n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques, consulté le 11 mai sur legifrance.gouv.fr, disponible ici : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030212642&categorieLien=id
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
A mon avis, l’utilisation des téléphones portables dit être ponctuelle, et il ne faut pas toujours les laisser sur soi « activés », ni les utiliser comme réveil près de son lit… Les personnes les plus sensibles aux ondes électro-magnétiques des portables, y-compris d’autres appareils (machine à laver, par exemple, lorsque elle continue son programme la nuit, si proche de la chambre) sont souvent celles qui ont soit un terrain génétique prédisposé, soit une dysbiose intestinale,
et le pire concerne ceux qui ont les deux en même temps.
En conséquence, la Glutamine, sorte de « carburant » des entérocytes, qui contribue à « re-perméabiliser » la muqueuse intestinale peut être utile, associée à des probiotiques dont les souches doivent être adaptées en fonction des symptômes de la dysbiose, déséquilibre de la flore intestinale.
Toutefois, il est impératif, pour éviter les récidives, si « électro-sensibilité », de s’exposer le moins possible aux ondes électro-magnétiques, sans oublier le Courant Porteur en Ligne, avec une pensée pour le compteur Linky…
Prendre aussi en compte ce qu’on appelle les « ondes de forme » et le
réseau Hartman (voire Cori), sans oublier les émanations de radon sur
certains terrains…
En espérant que ces information pourront vous être utiles.
Merci ces intéressantes informations.
Ces « téléphones portables » dont vous parlez, ce sont les GSM ou les portables liés à une ligne fixe et qu’on recharge sur un socle? Il parait que ceux-ci sont plus nuisibles encore que les GSM, pouvez-vous me confirmer? Merci!