Chers amis,

Chaque soir, lorsque je déboutonne ma chemise, je la retrouve, fidèle au poste : ma petite bouloche de nombril.

Je veux parler de cette petite boule laineuse qui vient se loger là, 1 fois par jour, au creux de votre ventre.

Si vous êtes un homme, il y a de fortes chances que vous la connaissiez. Il y a plusieurs années, dans un contexte tout à fait intime, une femme m’avait dit en riant que tous les hommes produisaient ces bouloches.

Eh bien, elle avait raison, comme vous allez le voir.

Et figurez-vous qu’il y a des études scientifiques sur les bouloches de nombril !

Tout homme poilu au nombril creux…

En 2018, une étude menée sur 4 799 personnes a permis de déterminer que 2 personnes sur 3 forment quotidiennement ces bouloches. Ce sont en grande majorité des hommes (trois hommes sur quatre, et « seulement » une femme sur quatre)[1].

Cela semble logique puisque le critère no 1 pour avoir ces bouloches est d’avoir le bas-ventre poilu, en particulier d’être doté de cette petite traînée de poils partant du pubis jusqu’au nombril, même s’il ne s’agit que de duvet.

Le critère no 2, consiste à avoir un nombril creux (vous savez qu’il y a deux sortes de nombrils : les creux et les bombés, qui ressortent).

Le phénomène est si implacable qu’un farfelu nommé Graham Barker collectionne toutes ses bouloches de nombril depuis 1984[2]… Sa collection est reconnue comme la plus grande collection de bouloches de nombril par le Guinness Book des records !

Mais qu’y a-t-il réellement dans ces bouloches ?

Là encore… une étude très sérieuse a été menée sur le sujet.

Bouloches de nombril, bouloches de machines à laver, même combat

En 2009, la communauté scientifique a déterminé[3] que les bouloches de nombril étaient un mélange :

  • de fibres de vêtements ;
  • de peaux mortes (squames) ;
  • de poils ;
  • de bactéries.

La couleur des bouloches tient essentiellement à la couleur des vêtements et sous-vêtements, comme les bouloches qui se forment dans un lave-linge ou un sèche-linge.

Ces fibres « remontent » par la fameuse traînée de poils entre le pubis et le nombril. Et plus il y a de poils, plus la bouloche est grosse.

Nettoyez-vous le nombril au moins une fois par semaine

Ces bouloches invitent à prendre soin de l’hygiène de son nombril, en particulier s’il est très profond. Car le nombril est un repère à microbes : dans ce milieu étroit, sombre et renfermé, la croissance des bactéries, mais aussi des champignons, est assurée.

Elles peuvent ensuite coloniser d’autres parties du corps. Ou bien dans ce milieu sombre et humide, former avec des peaux mortes des structures solides noires, qui avec le temps, deviennent difficiles à enlever.

Autre « complication » possible : l’intertrigo, une sorte de dermatose qui se développe dans les plis, comme entre les orteils. La peau devient rouge, irritante, et peut à la longue devenir douloureuse.

L’intertrigo peut devenir suintant, c’est alors une mycose du nombril.

Pour prévenir ce type de désagrément, je vous recommande de vous munir d’un peu de coton naturel, de le mouiller d’un peu d’eau et de savon, puis de nettoyer votre nombril au moins une fois par semaine en profondeur. N’oubliez pas, surtout, de bien le sécher ensuite.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1] Dr Karl, « The Bellybutton Lint Survey Results », ABC Science, consulté en décembre 2019, disponible sur

http://www.abc.net.au/science/k2/lint/results.htm

[2] Barker (G.), « The incredible world of navel fluff, part 1: The Collection », Graham’s Paddock, consulté en décembre 2019, disponible sur http://www.feargod.net/fluff.html

[3] Steinhauser (G.), « The nature of navel fluff », Medical Hypotheses, vol. 72, no 6, pp. 623-625, consulté en décembre 2019, disponible sur https://doi.org/10.1016/j.mehy.2009.01.015