Chers amis,
En décembre dernier je vous parlais des vertus sur la santé de la musique classique, et en particulier de la musique de Mozart[1].
J’avais intitulé cette lettre « La musique qui guérit », vous en souvenez-vous ?
Eh bien, une étude parue il y a quelques jours dans la revue Cell Reports apporte de l’eau à mon moulin : non seulement la musique classique peut bel et bien agir comme un médicament…
… mais elle capable de faire mieux là où les médicaments échouent.
L’étude a en effet impliqué 13 participants atteints de dépression sévère résistante aux médicaments antidépresseurs.
L’étude démontre que la musique classique dite « occidentale », pour reprendre la terminologie utilisée, est bel et bien capable d’agir comme remède à la dépression à un stade avancé.
Vous allez comprendre dans un instant pourquoi le terme de « musique occidentale » joue un rôle important.
La musique adoucit les mœurs, mais aussi les symptômes dépressifs
Vous avez probablement ressenti à un moment ou à un autre le pouvoir apaisant d’une mélodie de Mozart ou la montée en énergie qu’une symphonie de Beethoven peut provoquer.
Ce que l’étude parue il y a quelques jours a voulu analyser, c’est à quel point certaines œuvres musicales peuvent influencer la santé psychologique de manière profonde et mesurable.
Cette étude récente[2] démontre en effet que la musique classique, notamment celle de compositeurs tels que Mozart et Beethoven, peut non seulement améliorer votre humeur, mais aussi synchroniser des zones spécifiques de votre cerveau.
Cela signifie que lorsque vous écoutez certaines œuvres, votre cerveau peut littéralement « entrer en résonance » avec les émotions véhiculées par la musique.
Re-synchronisez votre cerveau grâce à la musique classique
L’étude publiée dans Cell Reports révèle que la musique classique peut améliorer l’humeur en synchronisant l’activité cérébrale au sein d’un circuit spécifique reliant l’amygdale étendue, qui joue un rôle clé dans le traitement des émotions.
Ce circuit inclut le noyau accumbens (NAc) et le noyau de la stria terminalis (BNST), deux régions du cerveau associées au traitement des récompenses et des émotions.
Les chercheurs ont mené leur étude, je le répète, sur 13 patients atteints de dépression résistante aux traitements classiques.
Ces patients avaient des électrodes implantées dans leur cerveau pour la stimulation cérébrale profonde.
Ils ont constaté que la musique entraînait une synchronisation des oscillations neuronales entre le cortex auditif et ce circuit émotionnel, favorisant ainsi un effet antidépresseur.
Les participants qui appréciaient la musique ont montré une synchronisation neuronale plus forte et une amélioration plus marquée de leur humeur comparativement à ceux qui appréciaient moins la musique.
La nouveauté, l’originalité, de cette étude, c’est qu’elle prouve, si j’ose dire objectivement, la puissance thérapeutique de la musique classique occidentale.
Empêcher « toute interférence résultant d’une familiarité subjective »
En effet, l’étude a été menée par des chercheurs chinois, sur des patients chinois.
La « musique classique occidentale » a été mise à l’épreuve pour, je cite, empêcher « toute interférence résultant d’une familiarité subjective ».
Les morceaux de musique utilisés dans l’étude incluaient principalement des œuvres de Vivaldi, Mozart, Beethoven, Tchaïkovski, Bach, Schubert et Pachelbel, choisies pour leur neutralité émotionnelle à l’égard des participants.
Si la liste complète des œuvres utilisées vous intéresse, je vous invite à la consulter en source[3].
Cette étude ouvre la voie à des thérapies musicales personnalisées, combinées potentiellement à d’autres stimuli sensoriels comme les images visuelles, pour traiter des troubles dépressifs graves.
Musiques classiques au quotidien
Je suis de la vieille école et j’ai chez moi une platine vinyle grâce à laquelle j’écoute la collection de disques que j’ai commencée de rassembler à l’adolescence.
80 % à 90 % sont des œuvres orchestrales : beaucoup de musique classique, mais aussi énormément de musiques de film.
J’en écoute tous les jours.
Le matin, j’aime mettre une musique dynamique et entraînante.
Lorsque je travaille, une musique presque « mathématique ».
Lorsque je fais la cuisine, une musique très rythmée et héroïque.
Le soir, quelque chose de plus relaxant.
Voici ma « prescription » pour profiter des effets de la musique classique sur votre bien-être mental et être au diapason des œuvres écoutées. A défaut d’être originale, elle a pour vertu, me semble-t-il, d’être universelle :
Pour apaiser le stress et l’anxiété :
Les œuvres de Mozart, en particulier ses sonates pour piano, sont connues pour leur capacité à apaiser l’esprit.
Le rythme équilibré et les mélodies fluides de ces compositions peuvent aider à réduire l’agitation mentale et à induire un état de calme.
La sonate pour piano n°23, dont je vous avais déjà parlé dans ma précédente lettre, est ma préférée.
Pour améliorer votre concentration :
Si vous avez besoin de vous concentrer, la musique baroque, notamment celle de Johann Sebastian Bach, est idéale.
Ses compositions, telles que les Concertos brandebourgeois, se caractérisent par une structure mathématique qui peut aider à stimuler les fonctions cognitives et à améliorer la concentration.
Pour élever votre humeur :
Beethoven, avec sa neuvième Symphonie, peut élever votre esprit et vous donner une sensation de force intérieure.
Le dimanche, j’aime bien mettre sa Symphonie n°6, dite pastorale.
Le dynamisme de ses compositions, combiné à des variations émotionnelles intenses, apporte un sentiment de grandeur et de positivité.
A vous, maintenant, de m’écrire en commentaire ce que vous aimez écouter, et en quelles occasions !
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] https://alternatif-bien-etre.com/developpement-personnel/bien-etre/la-musique-qui-guerit/ – Rodolphe Bacquet, « La musique qui guérit », in. Alternatif Bien-Être, 10 décembre 2023
[2] https://www.cell.com/cell-reports/fulltext/S2211-1247(24)00803-9 – Yuhan Wang, Yingying Zhang, Yunhao Wu et al., « Auditory entrainment coordinates cortical-BNST-NAc triple time locking to alleviate the depressive disorder », in. Cell Reports, 9 août 2024
[3] Il s’agit des oeuvres suivantes :
- la symphonie n°6, dite « pathétique », de Tchaïkovski
- le troisième mouvement de la septième symphonie de Beethoven
- Air on the G String from Orchestral Suite No. 3 in D Major, BWV 1068 de Bach
- la « sonate au clair de lune » de Beethoven
- une petite musique de nuit de Mozart
- le concerto « Printemps » des 4 Saisons de Vivaldi
- le Concerto pour violon en E major, Op. 8, No. 1, RV 269, de Vivaldi
- l’Ave Maria, D. 839, Op. 52, No. 6, de Schubert
- le Canon de Pachelbel
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
la chirurgienne qui m’a opérée de la cataracte m’a fait écouter du Mozart pendant l’intervention ; anti stress garanti !
Pourquoi je me sens mieux et reposée après une heure de piano ? Pas pour la qualité du jeu de la petite amatrice que je suis, mais tout simplement parce que je me laisse imprégner par les bonnes vibrations que mon instrument me transmet. C’est très agréable et très efficace.Merci à mes parents !
Wolfgang Antidépresseur Mozart
Pour moi, ce sont le concerto pour piano no 21 de Mozart, les Nocturnes de Chopin et les Gymnopédies d’Éric Satie. Mais j’adore, moi aussi, le Canon de Pachelbel, les 4 saisons de Vivaldi, la 7e et la 9e de Beethoven, les concertos brandebourgeois de Bach, etc.
Bonjour Rodolphe,
Tout d’abord un grand merci pour ces partages d’informations riches et pleines d’espoir pour tous ceux qui s’interrogent sur la médecine conventionnelle et bien d’autres sujets concernant la quête du bien-être. Je viens de lire attentivement votre article sur les bienfaits de la musique classique notamment sur les états dépressifs.. je peux partager mon expérience ayant vécu un traumatisme sonore en 2022 qui a engendré des vertiges importants , des problèmes occulaires et auditifs.. s’en sont suivis des acouphènes permanents et des troubles vestibulaires.. on m’a proposé des bruiteurs pour apaiser ces acouphènes..n’étant pas convaincu de l’efficacité de ce protocole et ayant effectué des recherches plus poussées , je me suis rendu compte que la musicothérapie accordée sur les fréquences perdues est la meilleure des solutions pour retrouver une audition avec des seuils à peu près normaux.j’ai découvert aussi la méthode Tomatis qui s’appuie sur les théories que vous partagez dans votre article. La musique classique notamment les partitions de Mozart et plus précisément celles contenant du violon sont les plus efficaces pour soigner le cortex frontal (siège des émotions?)..lien avec le système nerveux? Nerf vague?
Je continue mes investigations, ayant espoir de trouver une solution pérenne.
Bien à vous et longue vie à votre revue.
S. Ballieu
Musique dite classique : en 432 hertz et non en 440 imposé par Goebbelshertz et l’académie de la musique n’a pas eu gain de gause. Donc , pour un oreille musicale comme la mienne, il y a un différence. Renseignez-vous sur les 432 hertz et le changement fat par Goebells
Voir sur le site de Jean-Jacques Gangnant(par exmple)
Michele Hermelin
Oui,la musique fait du bien et en fait les autres musiques que la musique classique le ferait probablement aussi si la frequence de référence de 432 hz était réinstaurer a la place du 440hz imposé par les nazis.(peut être pas par hasard). En faisant des comparaisons avec des morceaux classiques disponibles dans les 2 tonalités, il a été constaté un meilleur ressenti apaisant avec les anciennes.
L’effet de violence apparemment engendré par les musiques modernes ne serait il pas une conséquence de cela? A méditer.