Chers amis,

L’opposition parlementaire à l’œuvre dans le pays vient aujourd’hui même[1] de réussir un « coup » démocratique au nez et à la barbe du gouvernement :

Cette décision de bon sens est un remarquable pied-de-nez à la stratégie de la peur du gouvernement.

Je m’explique.

Vous vous souvenez que, fin mars, la Haute Autorité de Santé s’était prononcée pour la levée de l’obligation vaccinale des soignants[2].

Le ministre de la Santé avait promis que le gouvernement suivrait l’avis de la HAS, ce qui ouvrirait donc la réintégration des soignants qui avaient refusé l’injonction vaccinale.

Sauf que ledit gouvernement s’est arrangé pour sembler suivre cet avis de la HAS… sans le respecter à la lettre : son plan consistait à suspendre cette obligation vaccinale, et non à l’abroger.

En procédant de la sorte, le gouvernement d’Élisabeth Borne tenait en façade sa promesse, tout en se laissant la possibilité de rétablir, quand bon lui semblerait, cette obligation vaccinale.

Cette stratégie de l’exécutif consistait ni plus ni moins à faire peser une épée de Damoclès au-dessus de la tête des soignants concernés, puisque leur réintégration serait conditionnée à un décret fragile dont la promulgation est prévue pour le 14 mai.

C’est cette stratégie qui a été battue en brèche aujourd’hui dans l’hémicycle du Palais-Bourbon puisqu’une majorité de députés vient de voter non pas la mise en suspens de l’obligation vaccinale, mais son abrogation pure et simple.

Ne crions pas victoire pas trop tôt

La majorité qui a voté pour cette fin d’obligation vaccinale n’est pas écrasante, mais elle est nette : 157 contre 137.

Ne crions pas victoire trop tôt, car cette loi, votée en première lecture, doit encore passer par le Sénat.

Mais c’est le signe que le bon sens est en train de redevenir majoritaire au sein de l’appareil législatif de notre pays.

Il y a encore un an, un tel projet de loi n’aurait eu aucune chance de trouver une majorité à l’Assemblée nationale.

On peut y voir, avec espoir, un vrai début de changement de mentalité au sein du monde politique, qui ne se plie plus systématiquement aux injonctions contraignantes de l’industrie pharmaceutique, dictées depuis trois ans par « l’urgence » et la peur du Covid.

Peut-être, en outre, les parlementaires ont-ils pris conscience que l’efficacité comme l’innocuité de cette obligation vaccinale étaient pour le moins douteuses.

De futures campagnes affaiblies ?

Le malaise au sein du gouvernement est palpable : « Une abrogation définitive « aurait des conséquences dangereuses » et « affaiblirait notre capacité de réponse », a répondu le ministre de la Santé, François Braun, arguant que « des pandémies (…) il y en aura d’autres », évoque Le Monde.

Car cette décision intervient en pleine campagne de rappel vaccinal contre le Covid, qui doit se poursuivre jusqu’au 16 juin 2023[3].

Si la loi votée aujourd’hui à l’Assemblée Nationale est bel et bien promulguée et appliquée, c’est un signal fort envoyé à l’ensemble de la population, que les vaccins anti-Covid n’empêchent de facto ni l’infection ni la transmission de la maladie.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet

[1] « L’Assemblée nationale adopte un texte supprimant l’obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 », Le Monde avec AFP, 4 mai 2023, https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/04/l-assemblee-nationale-adopte-un-texte-supprimant-l-obligation-vaccinale-des-soignants-contre-le-covid-19_6172063_823448.html

[2] Rodolphe Bacquet, « Fin de l’obligation vaccinale pour les soignants », Alternatif Bien-Être.com, 30 mars 2023 https://alternatif-bien-etre.com/coronavirus/fin-de-lobligation-vaccinale-pour-les-soignants/

[3] « Une campagne de rappel contre le Covid-19 du 27 avril au 16 juin 2023 pour les plus fragiles », Ministère de la Santé et de la Prévention, 27 avril 2023, leshttps://sante.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/article/une-campagne-de-rappel-contre-le-covid-19-du-27-avril-au-16-juin-2023-pour-les