Chers amis,
Voici ma dernière lettre sur les 3 étonnants facteurs de longévité récemment mis au jour.
Vous pouvez retrouver les deux premières, sur l’influence du taux de fer sanguin ici et sur l’impact de la fertilité féminine là.
J’ai gardé le plus « mignon » pour la fin : les animaux domestiques.
Le fait que posséder un chat ou un chien améliore la santé n’est pas une découverte en soi ; ce qui est nouveau, c’est qu’avoir un chien ou un chat… ne joue pas tout à fait sur les mêmes paramètres !
Oui, les animaux domestiques améliorent la santé humaine
L’impact des chiens et des chats domestiques sur la santé humaine est un objet d’études depuis les années 1980.
Plusieurs études ont depuis lors permis d’observer que les propriétaires d’animaux[1] :
- Ont un taux de survie supérieure aux infarctus du myocarde ;
- Ont beaucoup moins recours aux services de soin ;
- Ont un risque réduit de développer de l’asthme et des rhinites allergiques s’ils en côtoient durant la première année de leur vie ;
- Ont un risque réduit de développer une maladie cardiovasculaire ;
- Ont un meilleur bien-être physique et psychologique durant le troisième âge.
En 2017, une étude australienne menée sur 4’000 volontaires atteints d’hypertension artérielle et âgés de 65 à 84 ans a permis de déterminer que ceux qui possédaient un animal de compagnie (chat ou chien) avaient un risque de mortalité cardiovasculaire réduit d’un quart par rapport à ceux qui n’en avaient pas[2].
Bref, à part le risque de pipi sur le tapis du salon ou de rideaux lacérés, vous avez tout à gagner, et à commencer par des années de vie en bonne santé, en adoptant un animal de compagnie…
… sauf si évidemment vous les détestez !
Mais, je vous le disais, adopter un chien ou un chat n’a pas du tout les mêmes bienfaits.
Loin de moi l’idée de vous encourager à préférer tel animal à tel autre. En revanche, selon vos besoins, vous allez voir que vivre avec un chien ou un chat n’a pas les mêmes effets sur votre santé.
Le chien vous rajeunit de dix ans !
Des chercheurs de l’université de St Andrews, en Ecosse, ont suivi 547 personnes âgées de plus de 65 ans (âge moyen : 79 ans), parmi lesquelles une cinquantaine possédait un chien.
Une semaine durant, les volontaires portaient un capteur permettant d’évaluer leur activité physique.
Résultat : les propriétaires de chiens étaient plus actifs physiquement que ceux qui n’en possédaient pas, à tel point que les chercheurs estiment que ces maîtres agissent comme s’ils avaient 10 de moins que leur âge biologique[3].
C’est évidemment la promenade du chien qui explique cette différence d’activité physique (12% en plus pour les propriétaires, comparé à ceux qui n’ont pas de chien), mais, de façon étonnante, la longueur de la promenade n’a pas d’importance.
En se penchant sur la question, des cardiologues américains ont en effet conclu que les propriétaires de chiens sont moins susceptibles de développer des maladies cardiovasculaires[4].
D’après l’auteur de l’étude, avoir un chien « pourrait permettre aux seniors de surmonter plusieurs obstacles à l’activité physique, tels que le manque de lien social, le mauvais temps ou la peur de l’insécurité ».
Un effet qu’on ne retrouve pas avec les chats…
Mais les félins produisent, sur la santé et la longévité, d’autres effets tout aussi intéressants.
Le chat réduit votre pression artérielle et améliore votre sommeil
Les propriétaires de chats bénéficieraient d’une meilleure santé psychologique, d’après des chercheurs australiens[5].
Il y a quelques années, nous avions interviewé dans Alternatif Bien-Être le Dr Jean-Yves Gauchet, pionnier de la « ronronthérapie ».
Les ronronnements du chat, émis sur des fréquences basses (entre 20 et 50 hertz) ont effectivement un effet apaisant sur l’être humain.
Et, de fait, depuis lors plusieurs études ont objectivé cet effet bienfaisant du chat, notamment sur la santé cardiaque et la tension artérielle.
Des chercheurs espagnols ont pu mesurer qu’il suffit de 10 minutes en présence d’un chat pour ralentir le rythme cardiaque et la pression artérielle, qu’elle soit systolique ou diastolique[6].
Ce bienfait a été mesuré également chez les volontaires de l’étude qui ne « possédaient » pas de chats, mais il est plus fort chez les propriétaires de chats, ce qui tendrait à prouver que l’attachement affectif à l’animal joue un rôle.
Cet effet apaisant se poursuit la nuit.
Des chercheurs suédois ont en effet constaté, en analysant les données récoltées de 2013 à 2018 de plus de 30’000 volontaires âgés entre 50 et 65 ans, que les propriétaires de chat avaient un avantage significatif pour faire des nuits complètes de sept heures, comme il est traditionnellement recommandé[7].
Cet avantage était vraiment propre aux chats, puisque les propriétaires de chiens, d’après cette même étude, dormaient moins bien et moins longtemps.
Bref, si vous avez du mal à vous détendre et à dormir, adoptez un chat, si vous avez besoin de motivation pour bouger, adoptez un chien.
Et si vous avez besoin des deux… adoptez les deux ! Mais ils risquent de s’entendre comme chien et chat, et aucune étude ne dit comment leur coexistence influence leurs santés respectives !
Si vous vous vivez avec un chien et/ou chat, n’hésitez pas à m’écrire en commentaire comment d’après vous votre animal influence votre santé.
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] McNicholas J, Gilbey A, Rennie A, et al. (2005). Pet ownership and human health: a brief review of evidence and issues BMJ 331 :1252. https://www.bmj.com/content/331/7527/1252
[2] Chowdhury EK, Nelson MR, Jennings GL, et al. (2017). ANBP2 Management Committee. Pet ownership and survival in the elderly hypertensive population. J Hypertens. 35(4):769-775. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28009706/#affiliation-1
[3] Feng Z, Dibben C, Witham MD, et al. (2014). Dog ownership and physical activity in later life: A cross-sectional observational study. Preventive Medicine 66 : 101-106. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0091743514002047
[4] Levine GN, Allen K, Braun LT, et al. (2022). Pet Ownership and Cardiovascular Risk
A Scientific Statement From the American Heart Association. AHA Scientific Statement. https://www.ahajournals.org/doi/pdf/10.1161/CIR.0b013e31829201e1?sid=432e9e75-7b71-4199-822b-bf9565e98c87
[5] Straede CM & Gates RG (2015). Psychological Health in a Population of Australian Cat Owners. Anthrozoös 6 (1), 1993. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.2752/089279393787002385
[6] Da Silva Garcia FA & Fernandes TL (2016). Does cat attachment have an effect on human health? A comparison between owners and volunteers. Pet behaviour science 1, 1-12. https://helvia.uco.es/xmlui/handle/10396/13419
[7] van Egmond LT, Titova OE, Lindberg E et al. (2012). Association between pet ownership and sleep in the Swedish CArdioPulmonary bioImage Study (SCAPIS). Sci Rep 11, 7468. https://www.nature.com/articles/s41598-021-87080-7
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
le « ronron » de mon Mimi ne met pas plus de 4minutes pour m »endormir………………mais il faut « tout » : la patte qui s’étire, la tête qui se retourne, la douceur du poil du ventre…!!!vive nos compagnons!
Bonjour,
je souhaitais vous envoyer mon témoignage.
j’ai une chatte qui a 10 qui vient de la SPA, nous l’avons depuis 8ans.
je fais des problèmes de sommeil, je me réveille en pleine nuit, des qu’elle sent que je me réveille, elle se colle à moi en ronronnant jusqu’au moment ou je vais me rendormir. (elle m’apaise).
elle le fait d’elle même aucune contrainte de ma part.
Bonne réception.
Bien cordialement
Vous avez raison..agee de bientot 78ans ma petite chienne chihuahua me comble de bonheur..elle me comprend et receptionne tous mes gestes..elle me suit partout dort dans mon lit..chaque jour je me leve en forme ou presque sachant que la journée va etre eclairee par sa presence..2ans deja de bonheur..je ne suis ni senile ni.malade je conduis ma voiture et la pensee que je ne serais plus la pour elle me donne des ailes..que du bonheur..jai eu des chiens de grande taille que j ai beaucoup aime mais ce petit bout de chien est exceotionnel pour mon quotidien..vous avez raison jai des chats aussi mais la relation n est pas la meme..tout le monde s entend bien et ma petite louloute fait decmes journees un grand bonheur..merci a vous
Bonjour Rodolphe,
j’ajouterais pour ma part l’effet stimulant psychologiquement, voire antidépresseur de certaines races de chiens comme par exemple le Coton de Tuléar réputé pour être très affectueux et en même temps « petit clown très joyeux ». J’en ai fait l’expérience avec ma petite chienne, qui n’a pas « empêché » ma maladie, mais aidé grandement à la supporter, à la traverser, et à garder une motivation à vivre (n’ayant pas de famille par ailleurs) !
Noter aussi que, malade ou âgé, physiquement, par moment on ne se sent plus capable (notamment d’élever un nouveau petit chiot…, lui apprendre la propreté… ) et on s’aperçoit que, si, finalement, on y arrive ! Donc ça remonte aussi le moral sur ses propres capacités…
Par ailleurs, question lien social, quand on a une boule de poils jolie comme la mienne, les gens vous arrêtent dans la rue, au marché etc., pour vous dire « quel adorable petit chien ! »… ce qui revient à vous dire : « quelle adorable personne vous êtes vous-même ! » (j’exagère, bien sûr, mais oui la valorisation de son animal valorise le maître, exactement comme une maman que les passants félicitent sur son bébé ou enfant… )
Idem si on va au club du chiot et en club d’éducation canine : lien social, valorisation lorsque votre chien réussit l’apprentissage, joie avec les exercices d’agility, etc, + renforcement du lien affectif affectueux avec le maître, + bien sûr le maintien en forme physique… des deux !
Il est seulement regrettable que davantage d’Ehpad n’acceptent as les animaux de compagnie des résidents, c’est un véritable crève-cœur pour eux de devoir s’en séparer, traumatisme qui s’ajoute à l’entrée dans cet enfermoir de dernière étape de vie…
Pour ma part, j’emmène mon chien y voir ma mère, et j’en profite pour offrir une mini séance de médiation animale gratuite aux autres résidents qui sont ce jour-là dans le salon près de l’entrée. Habituellement « fantômes amorphes » muets et repliés sur eux-mêmes, assis inertes côte à côte, qui donnent l’impression de ne plus être là ou d’avoir perdu l’esprit, ils se réveillent soudain à la vue de ma petite chienne, c’est un lot d’exclamations, d’émerveillement, de questions sur elle, de caresses, de confidences sur leur ancien animal de compagnie.
J’ai rédigé en 2019 un mémoire de master sur la médiation animale (santé, Ehpad, soins palliatifs, enfants atteints de troubles du comportement, prisons, etc.) et l’aide par l’animal (mal-voyants, handicapés en fauteuil, épileptiques, etc.), si ça vous intéresse…
Bien cordialement,
Ghislaine Le Dizès
Merci Rodolphe de vos lettres. J’ai presque toujours eu des chiens et mes enfants ont grandi avec eux avec beaucoup de joie. Ils apaisent aussi bien des tensions. Par rapport à l asthme et aux rhinites allergiques, vous écrivez que les propriétaires d’animaux ont un risque réduit d’en développer s’ils en côtoient la première année de leur vie. S’agit-il uniquement des chiens et des chats? je me permets d’ajouter une expérience personnelle avec un de mes fils qui est né alors que nous faisions de l’élevage de chevaux, il est devenu asthmatique et très allergique aux squames de cheval, il est allergique également aux chats et aux acariens, mais sa plus forte allergie est celle du cheval et les allergologue et pneumologue consultés nous ont dit que c’était constaté lorsque la personne avait été proche pendant sa première année d’un animal. Je n’ai pas remarqué ça avec les chiens. Mes enfants n’ont jamais été allergiques aux chiens, mais 3 sur 5 sont allergiques aux chats alors que nous n’en avons pas eu, 1 seul est allergique aux chevaux, les autres n’ont pas été en contact avec les chevaux lorsqu’ils étaient bébés. Je pense qu’il faut rester prudent par rapport à ce contact de la première année et à l’immunité qui se développerait ou au contraire qui pourrait être perturbée en développant une allergie, c’est ce que nous avons pu constater avec les chevaux.
Nous avons une chienne malinoise, très tonique , et faisons 6 à 8 km par jour. Nous sommes en pleine forme; 72 et 74 ans. Nous sortons quel que soit le temps.
Nous avons aussi un chat qui ronronne la nuit au pied du lit, et pas besoin de cachet pour dormir. Nous conseillons aussi à la famille de faire comme nous.
Puisse votre article inciter les « maîtres », potentiellement sujets à abandonner leur animal, à réfléchir. S’ils ne pensent pas prioritairement à la sauvegarde de leur chien ou de leur chat, peut-être hésiteront-ils à se séparer de leur animal en pensant à préserver leur santé !!! Les abandons devraient être sévèrement punis par la loi !!! Vous l’aurez compris, je défends la cause animale. Depuis le jeune âge j’ai toujours possédé des chats. Aujourd’hui retraitée, il me reste un chat et je me porte très bien.
Bonjour Rodolphe,
Lors de mon activité libérale en fin de carrière (12 ans) mes chattes participaient parfois aux séances de thérapie, soit à la demande de mes patient(e)s soit parce que comme par hasard, elles grattaient à la fenêtre « au bon moment ». Avec leur l’accord je faisais rentrer et MINA ou MAÏA qui allait directement sur leur genoux, en passant devant moi !! Pour remplir son rôle de « ronronthérapie ». J’en parle dans mon livre paru en 2021: « Psychothérapeute EMDR Fée des Emotions. »
Marie-Claire de HEMPTINNE
Bonsoir,
Ma soeur (86 ans) et moi (68 ans) possédons un chien et une dizaines de chats (+ au moins 5 dehors). Tout ce petit monde s’entend bien. Tous les soirs nous les rappelons d’où un effort de mémoire pour se souvenir des prénoms. Sauf exception, ils rentrent bien tous pour dormir à la maison avec le chien. Ils ne ressortent que le matin pour leurs besoins, ne sont toujours pas bien loin et bien que sauvages ne sont pas avares de ronrons.
Mise à part l’entente entre chien et chats, tout ce qui est dit dans l’article est très juste.
Bonsoir, je vis à la campagne, enfin en province dans un petit village mais un environnement boisé et exempt de pesticides, j’ai 3 chats dont une chatte de 25 ans et à 87 ans, je me soigne par les plantes n’est aucune maladie, et suis vos conseils. Je dors 7 heures par nuit d’une seule traite sans me lever …
Lorsque je suis tendue, nerveuse, au point d’avoir des problèmes d’endormissement, mon somnifère s’appelle … chat. Il suffit que le chat se pose sur ma poitrine et se mette à ronronner et c’est parti. Loin d’être gênée par la présence et le bruit, comme on pourrait le penser, je sens une grande sensation d’apaisement m’envahir, les tensions se dissipent et je m’endors comme un bébé…
J’ai trois « enfants » à quatre pattes. Deux chiennes whippet et un chat noir aux yeux verts. Ils se supportent, se provoquent, se taquinent, se menacent, se redoutent et vivent en bonne entente. Je fais tout ce que je peux pour montrer à chacun qu’il est le préféré… Du coup, ils mangent tout ce qui plaît à l’un, l’une ou l’autre (moi): des morceaux de concombre, des asperges, des fraises… Je ne cite même pas ce que mangent normalement des carnivores. Pour ma santé, ma foi, il y a aussi le cheval. Je monte à cheval tous les jours, je cours avec les chiennes (trop rarement, hélas), je dors avec le chat. J’ai 80 ans.
J’ai eu des chiens la plus grande partie de ma vie et j’ai beaucoup aimé. Ils sont fidèles, calineux et aiment beaucoup jouer. Mais maintenant depuis une quinzaine d’années, j’ai un chat (c’est mon deuxième) et j’adore aussi. Il convient mieux à ma période de vie . Étant à la retraite , le chat me donne plus de liberté, n’ayant pas à le sortir obligatoirement quelques fois par jour , je peux vivre des imprévus tel que décider à la dernière minute de poursuivre une sortie plus tard que prévue , même de découcher sans avoir quelqu’un pour s’occuper de sortir le chien etc… Et effectivement le chat m’apporte autant mais différemment. C’est très affectueux, plus autonome et indépendant tout en m’apportant une présence très agréable. En fait je ne pourrais me passer d’un animal de compagnie , tellement agréable tout en brisant la solitude .