Ce que vos sous-vêtements disent de votre santé (et comment les choisir sans vous empoisonner)
Chers amis,
Loin de moi l’intention de rentrer dans votre intimité, mais… portez-vous actuellement des sous-vêtements ?
Il y a, a priori, 99 % de chances pour que la réponse soit oui (sauf si vous vous trouvez dans un sauna ou que vous êtes écossais, selon la légende).
Nous portons tous des sous-vêtements.
Tous les jours. Toute la journée.
Certains, même la nuit (or c’est le seul moment où l’on peut, et même devrait s’en passer).
Pourtant, vous êtes-vous déjà demandé ce qu’ils contiennent réellement ?
Ce qu’ils font à votre peau ?
A vos organes ?
A votre sexualité, voire à votre fertilité ?
Ces bouts de tissu, dont la vue est certes réservée à la personne qui partage votre vie et à votre médecin, vous les portez à même la peau ; selon la matière qui les compose, les risques ne sont pas anodins !
Une vérité qui gratte
Derrière un slip « sexy » ou une culotte « gainante » se cache souvent un cocktail chimique désastreux : colorants azoïques, phtalates, formaldéhyde, métaux lourds, traitements antifongiques, infroissables ou anti-odeurs…
Toutes ces substances sont toxiques, parfois cancérogènes, mutagènes ou perturbateurs endocriniens.
En 2018, l’Anses a bien recommandé d’en abaisser le seuil, mais elles sont encore largement présentes, avec des effets bien visibles, ou plutôt sensibles[1] :
- Elles sont allergisantes ;
- Irritantes ;
- Quand vous transpirez, ces substances passent dans votre peau…
- … et sont alors (si vous êtes enceinte) extrêmement toxiques pour le fœtus.
Reprenons-les, une par une.
Les dessous des sous-vêtements : ce qu’ils peuvent libérer dans votre corps n’est pas beau à voir
Les colorants azoïques, que l’on trouve dans les sous-vêtements très colorés, fluo ou à motifs vifs, sont des colorants synthétiques hautement toxiques, interdits en Europe… mais pas dans les pays d’Asie où sont fabriqués 90 % des vêtements que nous portons.
Ils sont cancérigènes, mutagènes, et passent dans la peau, surtout lorsqu’on transpire.
Un slip fluo ou un soutien-gorge flashy peut contenir les mêmes substances qu’un bidon de teinture industrielle.
Les phtalates, eux, se retrouvent dans les logos plastifiés, les impressions sur les sous-vêtements ; or ce sont des perturbateurs endocriniens.
Ils interfèrent avec le système hormonal, réduisent la fertilité, peuvent provoquer des malformations du fœtus et déséquilibrer le développement sexuel des enfants et des adolescents.
C’est simple : plus un sous-vêtement est design avec impressions plastiques, plus il est potentiellement toxique. A fuir absolument !!
Le formaldéhyde, lui, compose les tissus « infroissables », les vêtements antitaches, anti-odeurs, ou ceux censés « garder leur forme ». C’est un cancérogène avéré pour l’homme ; il est aussi irritant pour la peau et les voies respiratoires.
Il est souvent utilisé pour éviter que les vêtements se froissent ou se déforment après lavage.
Le chrome, les métaux lourds et autres composés toxiques se retrouvent dans certaines teintures foncées ou résistantes, mais aussi dans les finitions imperméabilisantes ou antifongiques.
Ces substances sont neurotoxiques, toxiques pour la reproduction, allergisantes et irritantes. Elles s’accumulent dans les tissus de votre organisme et peuvent mettre des années à être éliminées.
Je parle ici de substances qu’on retrouve aussi dans les déchets industriels. Leur place n’est clairement pas contre votre peau.
Et, évidemment, quand vous lavez vos sous-vêtements, ces substances finissent dans l’eau, puis dans nos rivières, nos poissons… et, in fine, dans nos assiettes.
Les sous-vêtements synthétiques : voilà le piège
Il n’y a, bien sûr, pas que les substances chimiques rajoutées industriellement sur le tissu des sous-vêtements.
Il y a le tissu lui-même.
Enfin, quand je dis « tissu »… je suis gentil.
Le polyester, l’élasthanne, le nylon ou la microfibre ne sont d’origine ni végétale, ni animale, mais issues du pétrole ; ces matières étouffent votre peau.
50 % des vêtements produits aujourd’hui sont en polyester ou dérivés.
Résultat : transpiration excessive, mycoses, cystites, allergies… et ce n’est pas tout.
Une série d’études menées par le Dr Ahmed Shafik[2][3][4] a révélé que le frottement du polyester au niveau des parties intimes génère une électricité statique néfaste, pouvant réduire la spermatogénèse et faire chuter la libido.
Certains tissus synthétiques auraient même un effet contraceptif mécanique chez l’homme.
Est-ce que vous saviez cela ? Non ? C’est bien le problème.
Pourtant ces études datent des années 1990 !!!
Comment choisir ses sous-vêtements sans se faire empoisonner ?
Le choix d’un sous-vêtement n’est jamais anodin.
Et pourtant on peut, surtout si on est un homme, ne pas avoir envie d’y passer trop de temps ni dépenser trop d’argent.
Quant à vous mesdames, qui êtes souvent bien plus attentives que nous à l’esthétique des sous-vêtements – les grands-mères elles-mêmes ne portant plus beaucoup de « culottes de grand-mère » – il s’agit peut-être d’être moins regardantes sur la forme, et plus sur le fond (de culotte).
Autrement dit, s’il vous faut faire dans la dentelle, c’est avant tout en lisant l’étiquette.
Voici 6 conseils concrets pour faire les bons choix :
- Privilégiez les fibres naturelles : coton biologique, lin, laine mérinos, soie. Elles respirent, respectent la peau et ne perturbent pas votre santé hormonale.
- Évitez les coloris criards et les motifs plastifiés : ils contiennent souvent des phtalates ou colorants azoïques.
- Attention aux trompe-l’œil : beaucoup de marques jouent sur les mots (« coton » en gros, mais doublure 100 % polyester…).
- Méfiez-vous du marketing « anti-odeurs », « infroissable » ou « imperméable » : cela veut dire traitements chimiques ajoutés.
- Lavez toujours vos vêtements neufs avant de les porter : cela élimine (en partie) les résidus toxiques.
- Recherchez les bons labels : GOTS (coton bio) ou Oeko-Tex® (absence de substances nocives pour la peau).
Quelques marques qui font (vraiment) attention
Voici quelques marques que mon équipe et moi-même pouvons vous recommander (ni moi ni mon équipe ne touchons de commission sur ces conseils, je le précise) :
- Naturafeel : culottes en coton bio teintes avec du basilic sacré ou du margousier
- Le Slip Français : boxers 100 % lin français, certifiés Oeko-Tex®
- InSilk : slips en soie biologique, doux et luxueux
Si vous avez des conseils et/ou des expériences à partager sur le sujet délicat des sous-vêtements, je vous invite à le faire en commentaire.
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] https://www.anses.fr/en/system/files/CONSO2014SA0237Ra.pdf – « Évaluation des effets sensibilisants ou irritants cutanés des substances chimiques présentes dans les articles chaussants et textiles d’habillement », rapport d’expertise collective de l’Anses, avril 2018
[2] Ahmed Shafik et al., « Effect of different types of textile fabric on spermatogenesis: electrostatic potentials generated on the surface of the human scrotum by wearing different types of fabric », in Arch Androl, septembre-octobre 1992
[3] Ahmed Shafik, « Effects of different types of textiles on sexual activities », in Eur Urol, 1993
[4] Ahmed Shafik, « Effect of different types of textiles on male sexual activity », in Arch Androl, septembre-octobre 1996
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
Cela fait quasiment 60 ans que porte des sous-vêtements de la marque « Bernard », devenue il y a une quinzaine d’année » Solfin », qui semble évoluer vers » la Française » tout récemment ( à moins que ce soit une vente d’adresse. Initialement tout était 100% naturel (coton, laine, cachemire, mérinos ). Maintenant on y trouve quelques % d’élasthanne, ou de la viscose, ou de polyester, acrylique. Ces mélanges de fibres ont des avantages techniques ou de confort. Mais je me laisse interpeller par cette recommandation biblique: Tu ne porteras point un vêtement tissé de diverses espèces de fils, de la laine et du lin réunis ensemble. Deut. 22/11).
Pour moi, le port sur la peau de fibres naturelle est essentiel, le plus souvent du coton ( pour des raisons économiques).
Merci, c’est pertinent. Il faut rajouter les produits de lavage qui sont insuffisamment rincés ou impossible à bien rincer… C’est une énorme catastrophe à part le savon de Marseille et quelques produits pour bébé. Reste des produits très simples comme la lessive de soude, mais c’est assez méchant pour le linge. Les produits de rinçage anti-calcaires sont aussi un problème à remplacer par le vinaigre blanc…
Très intéressant comme toujours ! Merci cher Rodolphe !