Chers amis,
Ah, la paresse !…
Rien qu’à l’évocation de ce mot, vous vous retrouvez peut-être en train de vous balancer sur un hamac imaginaire (version estivale) ou sous un plaid, lové dans un canapé, une tasse de thé fumant à la main (version hivernale ou hygge[1]).
La période de fêtes de fin d’année dans laquelle nous nous trouvons ces jours-ci s’y prête particulièrement.
La paresse est, comme la gourmandise, l’un des sept péchés capitaux qu’on a du mal à prendre au sérieux, et que l’on regarde même d’un œil plutôt sympathique.
Enfin, plus ou moins sympathique selon votre rapport au travail.
Car la paresse, entendue comme péché capital, est indissociable du travail, et de la notion d’effort.
Si « ne rien faire », ou être rétif à l’effort, est tout naturel (j’y reviendrai), son entrée dans le club des péchés capitaux est assez récente.
La paresse, sous son acception actuelle, n’apparaît pas en tant que telle ni dans la liste initiale des 7 péchés capitaux, ni parmi les « 8 démons » ou « pensées mauvaises » identifiés par les Pères du désert.
Pour eux, la paresse n’était pas cette douce langueur qui nous attire dans un canapé par un dimanche pluvieux. Non, c’était une menace bien plus insidieuse : l’« acédie ».
Souffrez-vous de paresse, ou de… ?
L’acédie, c’est l’ennui paralysant, l’incapacité à agir, ce vide intérieur qui vous pousse à remettre à demain non seulement vos tâches, mais aussi vos aspirations les plus profondes.
Selon Évagre le Pontique, l’acédie est bien plus qu’un simple état d’inactivité ou un refus de travailler : c’est une « atonie de l’âme », une indigence spirituelle, une apathie qui vous détourne des efforts nécessaires pour mener une vie pleine et sensée.
Mais comme l’une de ses manifestations est la lassitude qui peut gagner le moine (les Pères du désert étaient des moines partis se retirer pour mener une vie de prières et d’ascèse) lorsqu’il effectue un travail manuel et répétitif (ce type de travaux étant censés permettre de vider l’esprit)…
…Les temps modernes n’ont retenu que cette dimension à la fois très matérielle, et très ouvrière, de l’acédie – la réduisant à la paresse, soit à l’aversion au travail !
Et c’est précisément au milieu du dernier millénaire que l’acédie a été réduite à la paresse ; puis, lors de la révolution industrielle, que la paresse est devenue un grave péché.
Aux yeux de qui ?
La paresse : un péché (du) capital
Au XVIème siècle, quand Brueghel l’Ancien représente le « pays de Cocagne », autrement dit le paradis sur terre, il peint des hommes couchés, attendant mollement que de délicieux mets leur tombent tout cuits dans le bec :
Et c’est précisément cette posture d’oisiveté – qui dans la peinture de Brueghel touche les hommes de toutes conditions – qui sera « cristallisée » comme un péché à l’époque et à l’endroit où les premières sociétés capitalistes (les compagnies des Indes occidentales et orientales des Pays-Bas) sont créées.
La paresse est donc moins un péché capital, qu’un péché du capital.
Je ne vais pas vous faire mon Marx
Rassurez-vous, en évoquant le capitalisme, je ne vais pas vous faire mon Marx, c’est-à-dire condamner ou louer la paresse en fonction de cette donnée socio-économique qui a déterminé la marche de l’Europe, puis du monde, à partir du XVIème siècle.
Néanmoins, en France, il est intéressant de constater que le plus grand défenseur de la paresse est Paul Lafargue, socialiste (à une époque où cela signifiait encore quelque chose), secrétaire de Karl Marx, dont il épousa non seulement les idées, mais aussi la fille.
Lafargue est l’auteur d’un opuscule intitulé Le Droit à la paresse, publié dans les années 1880 et réédité récemment chez 1001 nuits[2] au très modique prix de 3 euros, en plaçant en couverture une gravure de Felix Vallotton intitulée « La Paresse », que je connais très bien puisqu’elle orne depuis de nombreuses années un rayon de ma bibliothèque.
Ce choix iconographique de l’éditeur paraît des plus indiqués, et pourtant il est trompeur.
Lafargue, dans son opuscule, ne fait pas du tout l’éloge du farniente alangui, en tenue d’Eve, sur une demi-douzaine de coussin, avec rien de mieux à faire que jouer avec son chat.
Engagé aux côtés des pauvres et des opprimés, il écrit à une époque où la journée des travailleurs peut atteindre seize heures en France ; il dénonce la « passion moribonde du travail[3] » qui mène les travailleurs à leur propre perte dans un contexte où, juge-t-il, « le salariat [est] le pire des esclavages[4] ».
Le Droit à la paresse est un pamphlet, défendant en somme moins le droit à la paresse, que le droit au repos et à un rythme de travail décent. Lafargue y préconise la journée de travail de trois heures ( ! ), ce que bizarrement aucun régime communiste apparu au XXème siècle n’inscrivit à son programme.
Mais Lafargue met le doigt sur ce curieux glissement sémantique qui a fait se confondre repos et paresse.
La paresse, est-ce naturel ?
À partir du moment où le travail est érigé en valeur cardinale, le repos semble contre-productif, et la paresse un péché.
Cette vision très utilitariste du temps humain n’est pas le fruit du seul capitalisme ; elle est aussi issue de la Réforme (et d’ailleurs les premières sociétés capitalistes sont nées dans des pays protestants) : c’est la fusion parfaite du fait socio-économique (la paresse « contraire aux intérêts ») et du religieux (la paresse comme péché).
Il est d’ailleurs frappant de constater comment, en Europe, les sociétés latines, restées catholiques, sont traditionnellement plus enclines au repos et à ce qui peut être interprété comme de la paresse (la sacro-sainte sieste espagnole !) tandis que les sociétés nordiques, protestantes, sont plus rigides sur ce sujet.
Désolé si je vous fais rouvrir vos manuels de philo, mais peut-être vous rappelez-vous que d’après Jean-Jacques Rousseau, la paresse est l’état naturel du « sauvage » :
« Il est inconcevable à quel point l’homme est naturellement paresseux. On dirait qu’il ne vit que pour dormir, végéter, rester immobile ; à peine peut-il se résoudre à se donner les mouvements nécessaires pour s’empêcher de mourir de faim. Rien ne maintient tant les sauvages dans l’amour de leur état que cette délicieuse indolence. Les passions qui rendent l’homme inquiet, prévoyant, actif, ne naissent que dans la société. Ne rien faire est la première et la plus forte passion de l’homme après celle de se conserver.[5]»
Rousseau écrit à une époque où, de fait, l’entreprise de colonisation lancée par les grandes puissances européennes en Amérique, en Afrique et en Asie fait se rencontrer l’homme blanc, industrieux, et le « sauvage », peu enclin à se fatiguer aux tâches que le premier lui confie.
Un historien français, Laurent Vidal, a publié un passionnant petit livre sur ce sujet en 2020 : il analyse comment Les Hommes lents ont, sur six siècles de « progrès » (du XVème au XXème siècles), résisté à la « modernité »[6].
Leur résistance… passive, forcément !… les met au ban de la société : c’est l’Indien paresseux, le colonisé indolent ; c’est le lambin, le traînard, le feignant, le fainéant…
Et cette lenteur, écrit Vidal, n’est pas une tare ou un frein, mais un véritable espace de résistance : dans un monde où l’accélération semble être devenue la norme et où l’optimisation constante dicte nos choix, les « lents » et les « paresseux » nous invitent à reconsidérer notre rapport au temps et à la vie.
La force féconde de la lenteur et de la paresse
La thèse principale de Vidal est donc audacieuse : et si la lenteur n’était pas une faille, mais une force ?
Les hommes lents, comme il les appelle, incarnent une posture rebelle face à l’urgence systémique. Ils rappellent que la lenteur peut être féconde, qu’elle permet de savourer l’instant, d’approfondir les idées, et de recréer un lien avec soi-même et les autres.
Du reste, l’historien n’est ni le seul, et encore moins le premier, à formuler ce point de vue.
Robert Louis Stevenson, l’auteur de L’Île au trésor, développe en effet une opinion analogue dans Une Apologie des oisifs, un court et délicieux texte écrit durant la période victorienne triomphante des colonies, de la révolution industrielle et du capitalisme.
Avec son inimitable style mordant et ironique, Stevenson s’attaque aux conventions sociales qui glorifient l’activité incessante et la poursuite effrénée de buts matérialistes. Il défend au contraire le droit – et même la nécessité – de flâner et de rêver.
Pour Stevenson, l’oisiveté ne signifie pas l’inaction totale, mais une liberté de l’esprit, une capacité à se soustraire aux impératifs productivistes pour se consacrer à des activités considérées comme inutiles, mais essentielles : penser, contempler, discuter, ou simplement être.
Il oppose cette vision à celle de ce qu’il appelle les « gens affairés », ces individus absorbés par leurs tâches sans jamais questionner leur finalité, et en fin de compte complètement perdus et démunis… quand ils ne sont plus affairés !
« L’extrême affairement, que ce soit à l’école ou à l’université, à l’église ou au marché, est un symptôme de vitalité déficiente, alors que la faculté d’oisiveté suppose des goûts éclectiques et un solide sens de l’identité personnelle. Il existe une sorte de morts-vivants, de gens usés, qui sont à peine conscients de vivre sinon dans l’exercice de quelque occupation conventionnelle. Amenez ces individus à la campagne, faites-les monter à bord d’un navire et vous verrez comme ils regrettent déjà leurs bureaux et leurs salles d’étude. Ils n’éprouvent aucune curiosité, ils sont incapables de s’abandonner aux sollicitations du hasard […]. Rien ne sert de leur parler : ils ne peuvent pas être oisifs, leur nature n’est pas assez généreuse, et toutes ces heures qui ne sont pas consacrées à peiner furieusement dans le moulin à or, ils les passent dans une espèce de coma.[7] »
En ralentissant, en se laissant le loisir de réfléchir et d’explorer des idées non conformistes, l’individu peut accéder à une forme d’épanouissement que l’agitation permanente interdit.
Désactivez vos notifications !
Un autre écrivain que j’aime beaucoup, Joseph Kessel, tient lui aussi, quelques décennies plus tard un discours analogue, dans un petit livre intitulé… La Paresse[8] :
« Mère de tous les vices ! On osa la baptiser ainsi. Encore faudrait-il établir que ce surnom est un blâme et non le plus magnifique éloge. […] Même, en nous tenant au point de vue moral, comment ne pas s’indigner d’une fausseté si criante ? Comment ne pas reconnaître dans la paresse la mère gigogne de toutes les vertus : de l’abstinence, du désintéressement, de la réflexion, de l’humilité ? N’est-ce pas l’activité au contraire, dévorante et superbe, qui, pour essayer de satisfaire ses appétits insatiables, risque d’entraîner aux pires extrémités ? »
Ces plaidoyers résonnent tout particulièrement dans notre époque saturée par les notifications, les urgences aux infos et les injonctions à maximiser chaque instant.
À travers les mots de Stevenson et Kessel, on comprend que l’oisiveté n’est pas synonyme de paresse, mais qu’elle constitue une réponse poétique et rebelle à une société qui confond trop souvent agitation et progrès.
Quand avez-vous pour la dernière fois pris le temps de ne rien faire, vraiment rien ?
Si la réponse est lointaine, suivez le conseil de Stevenson : flânez. Laissez vos pensées vagabonder. Éteignez votre téléphone, ou à tout le moins désactivez les notifications.
Car dans cet espace vacant pourraient non seulement germer les idées les plus précieuses, mais aussi s’installer une douce félicité.
Une pause nécessaire pour vous éviter un tourment de l’âme !
Aujourd’hui, j’en conviens, la paresse a mauvaise presse. On la stigmatise, on la combat, on la traque à coups d’agendas surchargés et de coachings sur la productivité.
Pourtant, employée à bon escient, dans les bonnes proportions, elle peut vous protéger parfois de vous-même, de votre propre frénésie.
Elle devient alors un sanctuaire, une protestation silencieuse contre l’obsession de « faire » au détriment de « ressentir ».
Combien de fois avez-vous ressenti, dans un moment de paresse assumée, une clarté soudaine, une idée lumineuse ?
L’histoire regorge d’exemples de génies paresseux – ou plutôt de gens qui savaient s’arrêter pour penser. C’est Archimède dans son bain !
Et le plus beau, c’est que cette approche permet de combattre l’acédie, cette torpeur de l’âme que j’évoquais plus haut.
Contrairement à cette dernière, la lenteur volontaire – celle que Vidal défend – et les moments de méditation ne sont ni une fuite ni une apathie, mais un choix conscient de ne pas céder à la frénésie, à un activisme dépourvu de sens.
Car – une fois encore au même titre que la gourmandise – la présence de la paresse parmi les 7 péchés capitaux est, sinon une anomalie, du moins le résultat d’une lecture par le petit bout de la lorgnette des « 8 démons » identifiés par les Pères du désert.
De ces « 8 démons », celui qu’on a réduit à la paresse, est à la fois le plus oublié et le plus spirituel : il s’agit de cette acédie qui est un très sérieux « tourment de l’âme ».
Et contrairement à la paresse, l’acédie n’a rien d’une flemme à laquelle on s’abandonne plus ou moins par plaisir : c’est un mal existentiel ou, pour le dire plus vulgairement, qui vous pourrit la vie.
C’est ce que nous verrons dans la lettre que je vous enverrai mercredi prochain : prendre à bras le corps ce problème plus répandu qu’il n’y paraît un 1er janvier me paraît une excellente façon d’aborder la nouvelle année !
En attendant vous pouvez me laisser votre avis et/ou votre expérience au sujet de la paresse en laissant ici un commentaire.
D’ici-là portez-vous bien, et bonne Saint-Sylvestre !
Rodolphe
[1] https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/10/15/le-hygge-recette-danoise-du-bonheur_5014226_4497916.html – Vicky Chahine, « Le “hygge”, la recette danoise du bonheur », in. Le Monde, 15 octobre 2016
[2] 2020
[3] P.11
[4] P.59
[5] Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l’origine des langues (1781), Éd. Hatier, 1983, p. 69
[6] Laurent Vidal, Les Hommes lents, Flammarion, 2020
[7] R.L. Stevenson, « Une Apologie des oisifs », in L’Esprit d’aventure, trad. I. Py Balibar, éd. Phébus, 1994, pp.128-129
[8] Réédité aux éditions du Sonneur, 2013
7 péchés capitaux : PARESSE
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Très intéressante lettre une fois encore! Merci d’avoir mentionné l’acédie, maintenant je sais le mot pour qualifier l’état dans lequel je me trouve et de l’avoir découvert est à la fois soulageant et encourageant! Meilleurs vœux pour 2025
L’acedie, une pathologie, dépression, perte de désir, mélancolie… peut-être grave… Vigilance
Salut
Je pratique les art martiaux interne où je prends le temps de me connaître.
Mais trop souvent je m oblige à le faire ( pas facile de sortir de ce cercle vicieux)
Ah, la paresse ! Mot banni des grandes entreprises capitalises comme celle de Musk, qui dit qu’il ne veut près de lui que des gens capables de travailler sans s’arrêter plus de 70 à 80 h par semaine ! Pour avoir quoi au bout ? Un infarctus ou une envie de suicide face à une vie sans autre passion que celle de satisfaire un patron devenu fou. Non, savoir plutôt prendre son temps, non pas sans travailler jamais, mais en travaillant et aussi en sachant faire autre chose de son temps hors du travail pour lire, voir des amis, se balader dans ce qui reste de la nature, faire ou écouter de la musique. Bref, vivre sans gagner sa vie pour la perdre au plus grand profit des « muskiens ». Pas facile, mais possible, et de plus en plus semble-t-il, car on voit toute une jeunesse avoir envie de vivre, tout en gagnant sa vie, mais plus dévouée corps et âme à la sainte et riche entreprise capitaliste. Tout cela demande donc d’avoir d’autres projets que ceux de satisfaire les financiers du monde global qui ne vivent que pour eux et leur folie de toujours plus de richesses pour finalement mourir comme tout le monde, du plus pauvre au plus riche, leurs héritiers, pas toujours aussi capables que papa, gâcheront leurs vies et cet argent en sottises et en apparences avec des amis fort intéressés par les miettes qu’ils leur laisseront. Ainsi va la vie, vive donc la paresse et la lenteur !
Votre lettre sur la paresse , très bien faite, est de circonstance en ces fêtes de fin d’année où la course s’accélère ! Pour ma part, le Covid a cassé le rythme imposé et m’a permis de prendre du recul sur la vraie valeur des choses, j’ai enfin pu apprécier d’être dans la contemplation de la nature qui nous entoure et je ne m’en suis toujours pas remise. Perdue pour la société de consommation mais libérée psychologiquement, je suis apaisée et heureuse dans ma paresse ! Quel bonheur de ralentir le mouvement sans se culpabiliser…
Bonjour ! Merci pour cet article très explicite et qui osé aborder ce sujet complètement tabou et honteux, dans une société qui s’accélère toujours plus, sans aucun doute pour oublier ou ne surtout pas penser à notre condition humaine !!
La paresse ne doit pas être confondue avec l’acédie, qui est pathologique.
La paresse ne doit pas non plus être confondue avec le repos nécessaire à notre santé, qui peut passer par ne rien faire du tout.
Pour moi, la paresse serait plutôt un défaut. Ce serait quelqu’un qui est en bonne santé, reposé ou pas fatigué, mais qui refuserait de se mobiliser pour faire sa part de travail. Cela peut être de l’égoïsme, quand on préfère écouter sa paresse et quand on fait passer les autres après.
La paresse, ce serait un homme affalé dans le canapé sans aucune honte, pendant que sa femme, qui a eu sa journée dans le dos comme lui, s’agite pour préparer le repas, s’occupe des enfants, tout en organisant déjà le lendemain pour toute la famille, y compris pour son mari qui a déjà oublié ses rendez-vous médicaux !!
Et vive la paresse, oùon laisse flotter son esprit, c’est là que les meilleures idées germent. On est aussi mille fois plus performant et efficace après !!
Une très bonne réflexion dans notre société actuelle
Merci pour cette approche constructive des notions de paresse et lenteur, en opposition au travail et à l’efficacité (du point de vue moderne). Les actifs (chez qui l’activité peut parfois être une fuite) on vite fait de cataloguer ceux qui ne les suivent pas de « paresseux ». Quel orgueil ! « Ceux qui ne me ressemblent pas ont forcément tort ! »
Si on rajoute l’acédie au catalogue, on peut trop vite nommer paresse ce qui peut être burn-out, fatigue chronique, esprit contemplatif ou artiste, lenteur …
Merci pour votre analyse, j’attend la suite avec impatience !
Bonjour,
Votre article me rejoint droit au coeur. C’est la seconde fois que j’entends parler de l’acédie, ce qui me conforte à ne pas culpabiliser à cause de la paresse. Depuis un bon nombre d’années je privilégie des temps de repos afin de réfléchir en silence ou au son de la musique sacrée. Lorsque mon chat était encore en vie, j’étais arrivée à la conclusion que toute l’agitation reliée au travail et autres obligations était dans le but d’avoir le plus de temps possible tranquille à la maison avec mon chat. Que c’était ma récompense. Donc au final vous avez validé mon essence profonde. Merci 🙏
ne pas confondre paresse et repos du corps nécessaire après effort,surtout avec l âge avançant, mais compensation due à l expérience, beaucoup de réflexion
Merci Rodolphe pour cet article si intéressant ! Sans parler de l’acédie ( je ne connaissais pas) qui s’apparenterait plutôt à une dépression, je pense que l’essentiel est l’ÉQUILIBRE entre travail et repos.
Et la paresse est par définition le symptôme d’une personne ne VOULANT pas travailler.
Voilà pourquoi elle a été tellement stigmatisée. Car celui qui ne travaille pas, ne gagne évidemment pas sa vie et cela entraîne bien des difficultés pour lui et des désordres pour la communauté ( ou société) Mais l’oisiveté exceptionnelle a des vertus qu’il faut savoir reconnaître et saluer….
Le paresseux est un animal qui prend son temps.
Tout est lent chez lui, des déplacements à la défécation.
Et pourtant, il a une longueur d’avance !
C’est l’un des plus anciens mammifères placentaires du monde, apparu sur le continent sud-américain il y a 60 millions d’années environ, après l’extinction des dinosaures.
Puis, il a colonisé le reste du Nouveau Monde jusqu’à l’Alaska et s’est développé sous plusieurs formes.
Aujourd’hui blotti au cœur des forêts tropicales de ce continent, il évolue dans la couronne des arbres à la recherche du soleil, jusqu’à 2 400 m d’altitude selon les espèces, avec cette lenteur caractéristique qui lui a valu son nom et qui semble venir d’un monde où le temps est différent.
Le paresseux vit la tête en bas, suspendu par les quatre pattes à une branche.
C’est dans cette position qu’il se déplace, qu’il mange, dort, se reproduit, selon un rythme que les sociétés humaines obsédées par la performance et..
C’est avec grand intérêt que, mon époux et moi-même lisons vos écrits sur « les sept péchés capitaux ». Ils sont bien rédigés, riches en commentaires et illustrations variés et nous procurent des instants de méditations… Tout un programme pour les retraités que nous sommes! Merci à vous, bonne fin 2024 et à l’an prochain! Meilleurs voeux!
Marie-Béatrice