Chers amis, 

En ce tout premier jour de l’année, je vous adresse tous mes vœux de bonheur et de santé pour 2024. 

Les vœux pour la nouvelle année sont une tradition à laquelle je sacrifie bien volontiers : les occasions pour repartir du bon pied sont toujours à saisir. 

Une nouvelle année est un recommencement symbolique, plein de promesses et d’espoirs ; il faut y croire. 

Cependant, aussi contradictoire que cela puisse paraître avec ce que je viens de vous écrire, il y a une tradition de janvier à laquelle je ne cède pas (ou plus) : c’est celle des bonnes résolutions. 

Je n’en ai pas besoin !

Je plaisante, évidemment. En réalité, il y a deux raisons à cela. 

Et la seconde est celle qui m’amènera à vous donner malgré tout quelques conseils si vous souhaitez, vous, prendre de bonnes résolutions !…

Le mois du repos et de l’introspection

Mais commençons par la première raison. 

Débuter l’année par le mois de janvier est une bizarrerie relativement récente. 

Dans le calendrier julien – instauré par Jules César et auquel nous devons les noms des mois que nous connaissons – l’année débutait en mars, c’est-à-dire au moment du printemps, du retour des beaux jours. 

Ce n’est que depuis l’adoption du calendrier grégorien que chaque année débute le 1er janvier, soit depuis… le XVIè siècle seulement ! 

Or janvier est avant tout le premier mois complet d’hiver. 

C’est-à-dire le moment de l’année où toute la nature est à l’arrêt, en retrait. 

La vie, littéralement, se rétracte. 

Le froid a fait rentrer sève et graines. Les animaux ralentissent leur activité, s’engourdissent voire s’abandonnent à un profond sommeil. La nature est silencieuse. Ce sont les nuits les plus longues de l’année. En somme, janvier est un mois de repos et d’introspection. 

Il est important que, du point de vue physique comme psychique, vous soyez attentif à ce ralentissement de votre organisme que le mois de janvier provoque. C’est une pause nécessaire. 

Vous le voyez bien lorsque vous attrapez plus facilement rhumes, toux et autres grippes et désormais Covid, ces infections dites hivernales auxquelles vous êtes plus exposés dès que vous « poussez » un peu trop. 
    
Ce repos peut prendre la forme d’un jeûne ou d’une détox, d’autant plus indiqués en janvier que les fêtes de fin d’années ont été riches en repas abondants : c’est votre système digestif qu’il s’agit de mettre au repos – et je vous y invite. 

12 mois pour tenir ses bonnes résolutions… 12% de réussite

La seconde raison, c’est que ces bonnes résolutions… sont, dans l’immense majorité des cas, vouées à l’échec. 

Peut-être avez-vous déjà éprouvé (chez vous, ou chez des proches) cette inanité quelque peu décourageante des résolutions dépourvues d’accomplissement à long terme. 

Rassurez-vous : c’est normal. 

En 2007, un professeur de psychologie britannique a suivi, durant une année, plus de 3000 volontaires qui avaient pris de bonnes résolutions pour la nouvelle année, comme perdre du poids, aller à la salle de sport, arrêter de fumer et boire moins d’alcool. 

Un an plus tard, seulement 12% des participants avaient tenu leurs bonnes résolutions, soit à peine plus d’une personne sur dix 1 ! 

Pourquoi une si faible proportion ?

Non, janvier n’est pas le meilleur moment pour prendre des bonnes résolutions ! 

Ces échecs récurrents de bonnes résolutions de début d’année s’expliquent d’abord par le fait… qu’elles sont prises en début d’année !

L’alpha et l’oméga de la réussite d’une « bonne résolution », c’est la motivation.  

Or les bonnes résolutions de début d’année reposent sur une motivation la plupart du temps extérieure, sociale et donc factice. 

On décide d’arrêter de fumer ou de moins boire parce que c’est ce qu’il convient socialement de faire, et qu’il est bon de faire preuve de bonne volonté, de marquer auprès d’autrui son envie d’être une « meilleure version de soi-même » (cette expression m’amuse beaucoup) …

Mais, passé le mois de janvier, ces belles paroles s’effacent aussi vite que les dernières décos de Noël, et la bonne volonté affichée au jour de l’an finit comme le sapin : à la rue. 

C’est notamment pour cela que le « dry january » (qui consiste à ne plus boire d’alcool en janvier) qui s’impose depuis quelques années est une initiative contre-productive – je vous en reparlerai après-demain.

La première mesure pour « tenir » une bonne résolution si vous décidez d’en prendre en début d’année consiste donc à clarifier votre véritable motivation et à y réfléchir au préalable (et pas seulement aujourd’hui, 1er janvier !) : une motivation de dernière minute a peu de chance de servir de base à une réalisation solide ! 

Voici par ailleurs quelques autres conseils pour vous aider dans votre démarche si vous souhaitez prendre une bonne résolution, en janvier… ou à un autre moment. 

D’abord, chaque chose en son temps

Il y a une règle d’or pour augmenter ses chances d’exaucer ses bonnes résolutions : c’est de n’en prendre qu’une seule à la fois. 

Faire des listes non seulement vous disperse, mais vous écrase. 

Car, derrière la motivation se terre cet élément capital pour accomplir l’objectif que vous vous êtes fixé : la volonté. 

Or la volonté demande de la concentration : à moins de faire partie de la minuscule portion de l’Humanité capable de courir plusieurs lièvres à la fois et de tous les faire terminer en civets., Vous êtes certain, par exemple, de ne pas parvenir à arrêter de fumer et à mincir en même temps. 

(Ne serait-ce que parce qu’arrêter de fumer fait grossir !)

Chaque chose en son temps. 

Cette démarche a une vertu supplémentaire : comme vous augmentez vos chances de réaliser votre objectif en vous concentrant sur un seul à la fois, vous vous épargnez le risque d’être découragé pour le suivant que vous vous fixerez. 

Autrement dit, votre réussite d’une seule et unique résolution augmentera non seulement votre motivation, mais votre détermination pour une résolution ultérieure.

Hommes, femmes : mode d’emploi des bonnes résolutions

Désolé si ce qui suit semble sexiste, mais selon que vous êtes un homme ou une femme, la voie royale qui mène à la réalisation d’une bonne résolution n’est pas pavée de la même façon. 

Je me réfère, pour cela, à la même étude du psychologue Richard Wiseman que j’ai citée plus haut, et qui a observé que certains conseils pour parvenir à tenir ses bonnes résolutions convenaient mieux aux hommes ou aux femmes. 

Je vous les livre ci-dessous – ensuite libre à vous de les expérimenter, quel que soit votre genre :

Les hommes étaient significativement plus susceptibles de tenir leur résolution lorsqu’on leur proposait de se fixer des objectifs précis (par exemple : au lieu d’essayer de « perdre du poids » en général, perdre un kilo chaque semaine), ou de se concentrer sur les récompenses associées à la réalisation de leur objectif (par exemple, être plus séduisant auprès des femmes).

Les femmes réussissaient mieux lorsqu’elles faisaient part de leur résolution à leur entourage (amis et famille), ou qu’on les encourageait à être résilientes et ne pas abandonner parce qu’elles étaient revenues à leurs vieilles habitudes (par exemple, si elles suivaient un régime, traiter une frénésie de chocolat comme un revers temporaire plutôt que comme un échec).

N’hésitez pas à partager en commentaire vos succès et vos échecs en termes de bonnes résolutions – et pas seulement celles prises un 1er janvier ! 

Portez-vous bien, et encore une fois bonne année 2024 à vous !

Rodolphe

Sources :

1 Richard Wiseman « New year’s resolution project » Quirkology http://www.richardwiseman.com/quirkology