Chers amis,

C’est le 14 juillet, et tout le monde chante.

Les grillons grésillonnent, les geais cajolent, les patriotes entament l’hymne national – et je ne parle pas que de la Marseillaise.

Il faudra un jour analyser pourquoi tant de pays – la France, la Belgique, l’Algérie, les États-Unis, le Canada, par exemple – ont placé leur fête nationale en juillet (respectivement le 14, le 21, le 5, le 4 et numéro complémentaire, le 1).

Les Suisses, un peu plus lents, l’ont placée avec un jour de retard, le 1er août (amis suisses : ceci est une plaisanterie – je préfère le préciser !).

Pourquoi juillet, donc ?

Ce n’est pas qu’une question d’ensoleillement. Certes, les journées d’été sont plus adaptées aux grandes célébrations populaires avec fanfares, bals populaires et barbecue…

… mais les Argentins et les Péruviens fêtent aussi leur indépendance en juillet respectivement le 9 et le 28)… et là-bas, c’est l’hiver !

Le mois des conquêtes

C’est, sans doute, que juillet est un mois conquérant : c’est le mois nommé en l’honneur de Jules – LE Jules, c’est-à-dire César.

Juillet semble un mois idéal pour mener des batailles, gagner son indépendance, remporter des victoires.

L’actualité nous le démontre littéralement tous les jours : juillet est le mois parfait pour organiser des compétitions de foot, des jeux olympiques et des législatives anticipées.

Mais revenons à nos grillons.

Eux aussi ont des conquêtes à faire : c’est pour ça, et uniquement pour ça, qu’ils grésillonnent, ou stridulent : il y a le chant d’appel sexuel, la cour proprement dite, et le chant d’intimidation envers un autre mâle.

Car seuls les messieurs grillons chantent. Ils chantent en frottant deux zones membraneuses, la harpe et le miroir.

Et ce chant fait, pour beaucoup d’entre nous qui passons ou avons passé nos grandes vacances à la campagne, partie intégrante de la bande-son de l’été.

Le mois des moissons

Les campagnes sont en effet le lieu des conquêtes : juillet et août sont les mois de pleine activité pour moissonner.

C’est le moment de se retrousser les manches, de cueillir les pommes ou de fouir la vigne !

Autrement dit, sous nos latitudes, juillet est traditionnellement le mois du pic d’activité.

C’est le moment où la vie et le vivant sont au sommet de leur expression.

Le soleil est à son zénith, ce qui permet aux végétaux de se gorger de lumière, aux fruits de se gorger de sucres.

Les insectes effectuent un ballet incessant, fécondent la nature ; oiseaux et mammifères nourrissent leurs petits et font leurs réserves pour l’automne et l’hiver.

Et pour nous, êtres humains, c’est le moment où l’on récolte ce que l’on a semé, on profite des longues heures d’ensoleillement pour pouvoir commencer sa journée tôt, et la terminer tard.

C’est, autrement dit, le moment où l’activité humaine est potentiellement poussée à son maximum…

… et pourtant, c’est le moment où, socialement, l’on part en vacances. Quel paradoxe !

Oui, le mois de juillet n’est pas, sous nos latitudes, un mois de repos, mais un mois de pleine activité, où la lumière et l’énergie sont à leur summum !

Mon message à ce stade est donc le suivant : profitez de l’été et de cette mi-juillet pour vous lancer dans des projets de longue haleine !

Le mois des siestes

Je vais peut-être me contredire de prime abord, mais juillet est aussi le mois parfait pour se repaître de siestes.

La contradiction n’est qu’apparente. C’est précisément parce que la sieste, en tant que période de repos au milieu de la journée, offre une coupure régénérante, qu’elle permet de profiter de l’amplitude d’activité en lumière naturelle offerte par juillet.

Sans compter que la sieste a une autre vertu, qui consiste à échapper aux heures les plus chaudes de juillet.

Les hautes températures vous plongent dans une certaine léthargie.

Une sieste bien faite est ce moment magique qui met votre système nerveux en mode parasympathique : vos fonctions métaboliques ralentissent, votre cerveau se met au repos et votre corps se régénère et se recharge en énergie.

La sieste est une habitude délicieuse qui permet de « rembourser » sa dette de sommeil sur une échelle de 24 heures, de façon beaucoup plus saine. Une habitude à adopter toute l’année, mais l’été est une saison qui s’y prête particulièrement. L’essentiel est de bien « calibrer » la durée de vos siestes, en fonction de vos besoins (selon que l’on est un petit, moyen ou grand dormeur), du temps dont vous disposez et des phases de sommeil.

Voici un petit guide pour vous aider à « choisir » votre sieste si vous ne l’avez pas déjà intégrée à votre routine :

La micro-sieste : 10 minutes pour un shot d’énergie

Surnommée la power-nap par les Anglo-Saxons, la micro-sieste dure une dizaine de minutes, hors temps d’endormissement (en moyenne 5 minutes en fonction de la fatigue accumulée).

C’est une sieste énergisante qui n’a pas le temps de produire de sommeil lent profond, elle ne provoque donc pas d’effet d’inertie, de somnolence ou d’humeur grincheuse au réveil. C’est la sieste idéale pour recharger vos batteries avant un rendez-vous important ou si vous piquez du nez en voiture.

Pour qu’elle soit pleinement efficace, l’environnement doit être favorable, avec un minimum de bruit, une température agréable, une lumière tamisée et une position allongée.

D’un point de vue physiologique, il vaut mieux la faire entre 12 et 15 h, quand vous vous sentez un peu somnolent, mais vous pouvez tout à fait en refaire une en fin d’après-midi si une longue soirée vous attend. Elle n’aura pas d’impact sur votre nuit de sommeil.

La sieste moyenne : 30 minutes pour reposer l’organisme en profondeur

La sieste moyenne dure plus ou moins une demi-heure, hors temps d’endormissement et de réveil.

Meilleure immunité, effet protecteur sur le cœur, amélioration des mécanismes d’apprentissage, humeur reboostée… C’est une sieste « thérapeutique », sur le plan physique aussi bien que psychique, car elle repose l’organisme plus en profondeur, en lui permettant d’entrer quelques minutes en sommeil lent profond.

Cette sieste agit moins vite sur la vitalité mais ses effets sont amplifiés et plus durables que la micro-sieste. Si les 5 minutes qui suivent le réveil entraînent une légère hébétude, c’est normal. Cette sieste dévoile tout son intérêt dans les 2 heures qui suivent.

La sieste longue : 90 minutes pour se régénérer durablement

La sieste longue équivaut environ à une heure et demie de sommeil, soit un cycle entier. Elle produit jusqu’à 30-40 minutes de sommeil lent profond, le plus régénérateur.

Le réveil peut être assez difficile mais les bénéfices que l’on en tire sont extrêmement précieux. En plus de cumuler tous les avantages thérapeutiques de la sieste moyenne, la sieste longue améliore significativement la vigilance pendant 5 heures au moins après le réveil !

En vous permettant d’entrer en sommeil paradoxal, lequel joue sur la mémoire et l’imagination, elle permet en plus de soutenir votre créativité. Attention toutefois, elle doit rester occasionnelle. Trop régulière, elle peut perturber l’horloge biologique, surtout si votre sommeil est fragile, comme chez les personnes âgées.

Bref, qui dit conquête dit réconfort : celui de juillet passe par la sieste, la plus délicieuse de l’année (au chant des grillons si possible, ou des vagues à défaut), et par les rafraîchissements, qui consistent à se jeter sur la pastèque, ou à l’eau.

Et vous, quelles sont vos habitudes en été ?

Portez-vous bien,

Rodolphe