Chers amis,
Aux yeux des uns, je passe pour un vieux schnoque (alors que je n’ai pas encore 40 ans !), à ceux des autres, pour un snob, mais je n’ai pas de télé.
Des vacances presque parfaites
Cet été, nous avons loué, avec mes enfants, un petit appartement de vacances dans un minuscule hameau au cœur des Alpes.
Nous étions en pleine nature. En journée, le seul « bruit » nous rappelant la civilisation était celui du passage du petit train à crémaillère de la vallée, chaque heure.
La nuit, la montagne n’était éclairée que par la lune et les étoiles… et on entendait hurler les loups !
C’était reposant.
Cet appartement avait un défaut : il avait une télévision… avec une centaine de chaînes.
Mes deux plus grands enfants ont tout de suite voulu l’allumer.
Nous avons décidé qu’ils auraient droit à 1 heure maximum, mais pas tous les jours, et surtout après que nous ayons fait des activités dehors ou dedans (lecture ou jeux de société).
Preuves scientifiques accablantes
Je les ai observés pendant qu’ils regardaient des dessins animés sur une chaîne jeunesse.
Ce qui me frappe à chaque fois, avec les enfants qui sont face à une télé (c’est valable aussi pour certains adultes), c’est qu’une météorite pourrait défoncer le plafond et faire un trou béant à leurs pieds, ils ne s’en apercevraient pas.
Il faut toujours s’y reprendre à plusieurs fois pour capter leur attention. Quand vous leur posez une question, une fois sur deux, leur réponse est monosyllabique. Le reste du temps, elle est à côté de la plaque.
Je vous invite à lire le livre TV Lobotomie – La vérité scientifique sur les effets de la télévision[1]. Les ravages de la télévision sur la concentration et le développement du cerveau des enfants y sont bien documentés. L’auteur Michel Desmurget, docteur en neurosciences et chercheur à l’INSERM, s’appuie sur quelque 1 193 études scientifiques (c’est énorme) pour expliquer comment trop de télévision :
- empêche un déploiement optimal des
fonctions cérébrales de l’enfant ; - fait apparaître des troubles du
langage et limite le vocabulaire ; - a un impact négatif sur
l’attention, réduisant les chances de réussite scolaire et sociale ; - réduit la quantité et la qualité
des rapports entre les enfants et leurs parents.
Selon les calculs de l’auteur, « un écolier du primaire passe, tous les ans, plus de temps devant le tube cathodique que face à son instituteur (956 heures contre 864) ».
Cela vaut le coup de rappeler les conséquences possibles du « trop de télévision », même si vous en étiez certainement déjà conscient.
Et pour les adultes ?
Les « maladies de civilisation » sont dans la télé
Selon Michel Desmurget, toujours études à l’appui, la télévision contribuerait au développement :
- de l’obésité ;
- de la tabagie ;
- de l’abus d’alcool ;
- de la dégradation de la sexualité ;
- des troubles du sommeil ;
- de la maladie d’Alzheimer.
Par exemple, le caractère hypnotisant de la télé nous fait consommer sans retenue devant elle (car notre attention est happée par l’écran et nous mangeons alors de manière mécanique). Et consommer… n’importe quoi.
Il y a aussi l’impact des « pages de publicité ».
Non seulement leur nombre est effarant, mais les annonceurs y ont les coudées franches pour vendre le pire sous les apparences du meilleur.
En une heure de temps en compagnie de mes enfants, j’ai vu McDonald’s faire sa publicité par des spots mettant en valeur :
- les cadeaux de ses menus adressés
aux enfants ; - la qualité « biologique et de
proximité » de ses producteurs (!)
J’ai aussi vu un jeune homme qui, pour se récompenser d’avoir obtenu son permis de conduire, s’offrait un double cheeseburger. Message subliminal : accordez-vous un shoot de « récompense » en venant manger chez nous !
Perversion du système : ces spots coûtent tellement cher que seuls les grands groupes de l’industrie alimentaire ont l’argent nécessaire pour se rendre visibles au petit écran.
Si vous voyez un jour un spot promotionnel, lors de la pause publicitaire du film du dimanche soir, en faveur du producteur de carottes biologiques, prévenez-moi et j’achèterai une télé tout de suite… !
« Oui, mais quand même, il y a aussi de bonnes choses à la télévision… »
Il ne faut pas tout jeter en bloc bien sûr.
La télévision a produit, et produit encore, de belles et bonnes choses, montre des films que nous ne pourrions pas voir sans elle, diffuse des bons programmes pédagogiques et d’excellents reportages.
Je pense notamment à l’émission « Enquête de santé » de France 5, qui enquête en profondeur 1 fois par mois (c’est le mardi à 20 h 50) sur la dialyse et le diabète, l’hypertension, les troubles du sommeil, le cholestérol, le Levothyrox, etc. Enregistrez-les ou regardez-les en replay, les sujets sont formidablement traités.
Ce que je regrette, moi, c’est l’expansion d’une « autre » télévision.
Celle qui, à cause de la concurrence féroce des autres écrans, ordinateurs et surtout des téléphones, oblige les chaînes de télévision à surenchérir dans le pire pour capter l’attention.
Et qu’est-ce que ça donne ? Toujours plus de violence, de sexe, d’émissions vulgaires et tape à l’œil… qu’on peut regarder même sur nos téléphones portables !
La vie est plus belle sans poste de télévision
Je n’ai pas du tout une aversion pour les écrans.
D’une part, je passe beaucoup de mes journées face à un ordinateur pour effectuer mes recherches et vous écrire mes lettres.
D’autre part, j’aime beaucoup le cinéma… même si je préfère voir un bon film en salle que sur un petit écran.
Alors voilà, je n’ai plus de poste de télévision. Lorsque j’en avais un, je ne m’en servais déjà quasiment plus. Cela s’est fait naturellement, avec évidence.
Je vais vous dire quelque chose de banal : j’ai retrouvé du temps pour lire. Ça me donne aussi plus de temps pour voir des amis. Je joue avec mes enfants. Et je dors mieux.
Avec une télévision, on ne peut faire qu’une seule chose. Sans télévision, on peut en faire mille.
Le sujet est sensible, je le sais, je veux rester humble et ne surtout pas paraître « donneur de leçons ».
C’est pourquoi je serais heureux d’obtenir votre avis : quel est, vous, votre rapport à la télévision et votre avis dessus ? Écrivez-moi ci-dessous.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
[1] Desmurget (M.), TV lobotomie – La vérité scientifique sur les effets de la télévision, Éditions 84, 5 octobre 2013, résumé sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Desmurget-TV-lobotomie–La-verite-scientifique-sur-les-effe/235488
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
Eh bien, j’ai toujours une télévision que regarde mon mari… mais moi, depuis les confinements, je ne la regarde plus..je lis, j’apprends l’italien, je rêvasse, j’écris…bref, je m’occupe de moi!
Il est vrai que sans la télé on a plus de temps à consacrer à d’autres activités qui nous font du bien, pour ma part : le dessin, une petite promenade…
5 ans sans télévision. Quel bonheur. J’aurais aimé commencer plus tôt.
On peut regarder les émissions de Arte sur leur chaîne YouTube.
Bonjour à tous.
Je n’ai pas de télé non plus et je m’en trouve très bien , les grandes nouvelles je les ai sur internet que je regarde… ou pas! A moi de choisir!
Bonjour cher monsieur,
Depuis 25 ans de temps j’ai largué ma TV, avec les mêmes arguments que vous avez développés sur le mal être profond de l’humanité.
Cependant je choisis des émissions qui peuvent me convenir, des films en particulier, que je captent maintenant depuis 10 ans sur mon ordinateur en direct qui transmet en parallèle sur un grand écran plaqué au mur.
Moi j’enregistre tout ce que je veux regarder, émissions de santé, films, voyages ,ce qui m’évite la pub, et je ne la regarde jamais pendant les repas, je la ferme tôt le soir pour me laisser le temps de lire. Sinon je préfère aller au cinéma pour les films récents.
Tout à fait d accord. C est du lavage de cerveau.
Bonjour,
Je travaille à la television, … et regarder les programmes m’est devenu insupportable. Mais j’ai toujours un écran car je suis avant tout passionné de cinema. C’est d’ailleurs ce qui m’a amené à mon metier. Elle sert essentiellement pour des programmes choisis sur Netflix ou Amazon Prime. Je préfère bien sûr voir les films au cinéma bien sûr, mais je vis en milieu rural, donc trop loin et devenu trop cher. Pendant les vacances, on ne regarde rien. Il y a bien d’autres moyens de s’informer et seulement quand c’est nécessaire. Cette coscientisation de télé poubelle est arrivée toutefois assez tard chez moi. Il y a environ 10 ans. C’est incroyable de voir à quelle point on a été accro et le temps que l’on perd à cause d’elle.
J’utilise beaucoup la tablette, devenu un interface plus riche pour les recherches d’informations, la création, l’interaction avec les autres. Ma fille par exemple habite au Japon, et grâce à la vidéo gratuite c’est un moyen de se sentir proche malgré les 10000 km qui nous séparent Difficile de vivre sans écrans de nos jours…mais le tout est de les utiliser en conscience.
Bonjour,
Personnellement, je n’ai plus de télé depuis fort longtemps, plus de 10 ans, c’est plus facile lorsque l’on vit seule. Quelques émissions et reportages me manquent sur ARTE, il est possible de les visionner en replay sur ordinateur. Il est certain que ce temps libéré je l’utilise joyeusement autrement, je préfère faire une belle ballade dans la nature par exemple, Et puis certaines personnes lorsqu’elles parlent se mettent à répéter les infos, comme si on avait tourné le bouton de la radio ou de la télé sur ON !Un peu c’est supportable mais trop… En restant dans le mouvement, et pas scotchée devant la TV, mes yeux se portent bien, mes articulations aussi ainsi que ma ligne, et je me sent exister un peu plus librement, Merci pour vos lettres. Belle continuation. Cordialement. Geneviève;
Bienvenue au club Rodolphe,
La dernière fois que j’ai voulu installer la télé pour ma Maman (93 ans) venue chez moi quelques mois, le décodeur a fonctionné 3 jours, j’appelais sans arrêt le FAI, j’ai fini par tout renvoyer et donné la télé.
Maman allait voir la télé chez une voisine surtout pour regarder l’émission « Les chiffres et les lettres », une émission historique sans doute trop culturelle puisqu’elle a pris fin en octobre 2022. Je rejoins l’avis de Cécile, le peu qu’il nous a été permis de voir n’avait que peu d’intérêt. Je lis dès que j’ai un moment, des livres mais également toutes les publications alternatives sur ma messagerie.
Je ne l’ai plus regardé depuis le confinement ! Du coup je l’ai vendu.
Je m’informe sur des plateformes indépendantes et non pas auprès des médias détenus par les milliardaires.
Nous n’avons plus de télé depuis la période Covid où nous étions saturé d’entendre les mêmes discours sur toutes les chaînes. On va au cinéma quand un film nous interesse et voilà. Nous discutons beaucoup autour de la table, écoutons encore plus de musique et nous sommes zen… les infos c’est quand on veut et sur des médias alternatifs qui sont plus objectifs.
Bonjour. A cause d’un film beaucoup trop violent et entrecoupé de nombreuses publicités carrément indécentes, nous avons failli avoir une violente dispute familiale. D’un commun accord nous avons supprimé définitivement la télé. Cela se passait il y a quinze ans et nous ne l’avons jamais regretté. Nous lisons beaucoup et passons beaucoup plus de temps dehors ou en famille. Le message est simple: la vie est beaucoup plus calme et détendue sans télévision! C’est très facile! Bonne continuation et un grand merci pour tous vos messages que je lis toujours avec grande attention.
Tout à fait d’accord avec vous. Depuis quelques temps, je regarde moins la télévision, vu la qualité de plus en plus médiocre de certains programmes. De ce fait, j’en profite pour lire, et c’est plus reposant le soir.
Bonjour, J’ai arrêté de regarder la télé lorsque j’avais 15 ans. J’en ai aujourd’hui 57. C’était suite à mon redoublement, j’étais en rébellion et la télé ne m’a plus jamais manquée. C’était un défi personnel pour un an. Au bout d’un an, je n’arrivais plus à être assise et à regarder les programmes en entier. Je devais me lever et quitter le canapé. C’était pareil pour les films qui me paraissaient faux, au scénario bidon. Et ainsi je ne connais aucune série depuis Dallas. J’ai entendu des tas de remarques de la part des autres. J’ai une télé « morte » pour mes enfants s’ils veulent la regarder. Je me prive peut-être de formidables reportages sur la santé ou la vie sauvage des animaux ou reportages sur la vie sous d’autres latitudes, mais les publicités qui coupent constamment le reportage, c’est un signe qu’il faut fuir. J’ai surveillé les dessins animés que mes enfants regardaient. Je leur ai toujours appris à se dissocier des images de la télé. Et ils se sont peu à peu détachés de la télé au profit de la lecture, du sport et du smartphone mais pour découvrir des musiques du monde. C’est une prouesse, je suis assurée qu’ils ne passeront pas autant de temps devant la télé comme certains le font. Ils ont vite compris que les informations sont erronées, tronquées, déformées.