Chers amis,
Avant de, peut-être, vous offusquer de la phrase figurant en objet de cette lettre, je tiens à vous informer que je n’en suis pas l’auteur : c’est une ancienne rescapée des camps de concentration qui a tenu ces propos, au sujet de la situation « née » du Covid.
Je vous en dis davantage, plus loin ; d’ailleurs vous pourrez retrouver en kiosque l’entretien dont est issue cette phrase (si vous vous dépêchez).
Avant cela, je souhaite répondre à une curieuse question que m’a posée une lectrice la semaine dernière.
« Pourquoi avez-vous un compte sur X ?!!! »
Mercredi dernier, à l’issue de ma lettre sur « le cours de la bourse des maladies »[1], je vous invitais pour la première fois à suivre mon compte sur X (ex-Twitter).
Ce qui amené Louise à demander en commentaire : « Pourquoi avez-vous un compte sur X ? !!! »
Chère Louise, la création de mon compte sur Twitter remonte à décembre 2021.
Je l’ai fait dans des circonstances très particulières, afin de pouvoir communiquer « en direct », à ceux qui le souhaitaient, les avancées de la pétition contre le Pass vaccinal que j’avais lancée, et qui avait obtenu plus d’un million de signatures.
À l’époque, donc, il ne s’agissait pas encore de X, mais toujours de Twitter, et ce réseau social n’avait pas encore été racheté par Elon Musk.
Cependant je ne vous raconte pas cela pour me dédouaner, car j’ai été très heureux des « déclarations d’intention » de M. Musk quand il a commencé à montrer son intérêt pour le rachat de ce réseau social cinq mois plus tard, en avril 2022.
À tel point que j’y ai consacré, dès ce moment-là, une lettre intitulée « La télévision, les réseaux sociaux et la liberté d’expression [2]».
Dans cette lettre, je faisais l’état des lieux du niveau inouï de censure (et d’auto-censure) atteint par la société et les médias depuis le début de la crise Covid.
Rappelez-vous qu’en 2022, il n’était plus permis :
- d’interroger l’innocuité et l’efficacité des injections anti-Covid sans être étiqueté « antivax » ;
- de dénoncer le caractère liberticide du pass vaccinal sans être taxé de « complotiste » ;
- ni tout simplement de formuler une opinion divergente à la télévision et même sur les réseaux sociaux sans être blacklisté ou banni.
C’est dans ce contexte inquiétant de régression continue de la libre parole qu’Elon Musk a déclaré vouloir racheter Twitter afin de « rendre » cette liberté d’expression à ses utilisateurs :
« La liberté d’expression est le fondement d’une démocratie qui fonctionne et Twitter est la place publique numérique où sont débattues des questions vitales pour l’avenir de l’humanité.[3] »
Et, à l’époque déjà, cette déclaration d’intention avait immédiatement engendré une réaction épidermique de la part de l’Union européenne, par l’intermédiaire de son commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, qui s’était dit résolu à forcer la modération de Twitter[4].
Trois ans plus tard, Thierry Breton et Elon Musk continuent à s’affronter publiquement sur les questions de la démocratie et de la liberté[5].
Mais ça n’est pas là le plus important.
Repoussoir ou déversoir ?
En effet, depuis trois ans, notre société s’est encore plus spectaculairement polarisée.
Et les rôles ont changé.
Thierry Breton n’est plus commissaire européen ; il continue à s’exprimer, en son nom propre, et sans mandat.
Le parcours d’Elon Musk, lui, est proprement sidérant : il a en effet pris la tête de Twitter, qu’il a rebaptisé X, mais il est entre temps devenu l’homme le plus riche du monde (à la place de M. Bolloré) et a joué un rôle capital dans l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche en novembre dernier.
M. Macron, qui aime tout ce qui est « disruptif », doit apprécier l’arrivée de cet étonnant couple de milliardaires à la tête du plus puissant État de la planète…
Et, quoi que l’on pense de Donald Trump, le fait qu’il a mis à la tête du ministère de la Santé Robert F. Kennedy, Jr. est une excellente nouvelle.
Ça n’est d’ailleurs pas du tout un hasard si les médecins médiatiques qui voulaient à longueur d’antenne vacciner de force les Français en 2021-2022– les Jérôme Marty, les Michel Cymes et autres apôtres des laboratoires pharmaceutiques – sont ceux-là même qui, en 2025, « dénoncent » le danger que représente RFK Jr. pour… ces mêmes laboratoires pharmaceutiques.
Vous assistez, en direct, au début de l’affrontement, au plus haut sommet de l’État, entre deux visions radicalement opposées de la santé : entre un « scientisme » aveugle, qui confie la santé des populations à des firmes privées, et un sursaut citoyen qui souhaite faire passer l’intérêt des patients avant celui de Big Pharma.
Aujourd’hui, donc, il faut reconnaître que les utilisateurs de Twitter, désormais X ont retrouvé leur liberté de parole : les comptes dénonçant les dérives de l’industrie pharmaceutique et les suspicions de corruption des politiques, comme Ursula von der Leyen, ne sont plus suspendus.
Quitte à tomber dans l’extrême inverse ?
Car, dans le même temps qu’il « libérait la parole », Elon Musk a fait de X aussi bien un « déversoir » pour une certaine minorité haineuse, qu’un « repoussoir ».
Mais un repoussoir auprès de qui ?
La démocratie sélective
Depuis que M. Musk s’est activement engagé en faveur de Donald Trump, et surtout qu’il a à présent des fonctions officielles (il est censé « couper » dans les dépenses fédérales), plusieurs personnalités et médias français ont décidé de quitter le réseau social X (anciennement Twitter).
Voici une liste non exhaustive de ces départs :
Médias :
- Ouest-France : le quotidien a suspendu ses publications sur X en novembre 2024, critiquant la détérioration du débat public sur la plateforme[6].
- Le Monde : le journal a réduit puis cessé ses activités sur X, évoquant une incompatibilité entre les valeurs journalistiques et les changements opérés sur la plateforme[7].
- Libération : après un vote interne où 81,4 % des employés ont soutenu le départ, le journal a quitté X, dénonçant la toxicité croissante des échanges[8].
- Mediapart : le média indépendant a annoncé son retrait en décembre 2024, en réponse à ce qu’il considère comme de la désinformation présente sur la plateforme.
- Sud Ouest : le quotidien régional a cessé ses publications sur X en novembre 2024, rejoignant ainsi le mouvement de départ des médias français.
- Alternatives Économiques, La Voix du Nord, Le Courrier Picard, La Revue Dessinée et Canard PC ( ! ) ont également décidé de quitter la plateforme.
Parmi les personnalités politiques, on compte Sandrine Rousseau, Marine Tondelier, Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot : ces figures politiques de gauche ont annoncé leur départ de X en janvier 2025, appelant à une réflexion sur l’utilisation des réseaux sociaux.
Très certainement, ces gens et ces médias se trouvent courageux et « droits dans leurs bottes ».
Mais je remarque une chose : ce sont les mêmes qui, il y a trois ans, censuraient déjà les autres au moment du Covid dès qu’un discours s’écartait trop franchement de la « doxa » sanitaire en vigueur.
Autrement dit, ceux qui hier (et aujourd’hui encore) censuraient les propos « non-conformes » fuient aujourd’hui tout espace accordant la liberté de parole à ses utilisateurs.
Ces médias et ces personnalités politiques, qui prétendent défendre les valeurs démocratiques, préfèrent refuser le débat et la discussion…
… parce qu’ils ne sont plus en position de dominance.
C’est un délit de fuite. Un aveu de « démocratie sélective » terriblement éloquent.
Tout comme George Orwell avait mis en scène, dans La Ferme des animaux, ce superbe axiome : « Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres »…
… ces personnalités et ces médias font, d’eux-mêmes, cet aveu : « nous sommes pour la démocratie, mais seulement quand c’est nous qui nous exprimons ».
Des pépites dans la déchetterie
J’affirme, moi, que l’on peut – que l’on doit, sans doute même – utiliser ce réseau social sans condamner ni cautionner Elon Musk et ses opinions politiques réelles ou supposées.
À mes yeux, rester inscrit sur X ne signifie donc ni être d’extrême-droite, ni être trumpiste, ou que sais-je encore.
Ces réductions sont trop faciles. Pour ne pas dire lâches.
Ne pas s’adonner à cette fuite, c’est accepter la pluralité des discours, et regarder dans les yeux les passions et les névroses de notre époque.
S’y trouvent exacerbées des « théories » et des obsessions, auxquelles vous pouvez prêter crédit ou non : il en va ainsi, par exemple, de celle soupçonnant Brigitte Macron d’être en réalité un homme.
À titre personnel, je me fiche bien de savoir si Brigitte Macron est un homme, une femme, une loutre ou un Schtroumpf : en revanche, je trouve fascinant que certaines personnes aux États-Unis fassent une fixation absolue sur l’identité de genre de la Première dame d’un pays étranger.
Bref, X est autant un espace démocratique qu’un thermomètre précieux.
Vous pouvez refuser de voir l’état de santé psychique du monde en face… mais ce n’est pas le fait de jeter votre thermomètre qui fera passer votre fièvre.
Et, oui, X est en partie devenu une déchèterie ; on y trouve tout et n’importe quoi.
Et c’est ce qui en fait la valeur : car d’une part on y trouve des opinions auxquelles les médias mainstream, journaux, télé comme radio n’ont plus le courage de laisser la parole, mais on y trouve aussi et surtout des pépites.
Des informations fiables, qu’aucun autre média ou canal mainstream ne diffuse.
Je vous donne un seul exemple : c’est sur X qu’est sorti, en intégralité, le rapport de la Commission d’enquête américaine sur la crise du Covid ; ce rapport même qui a admis les failles des vaccins, l’inutilité du masque et de la distanciation sociale, et même l’entreprise d’intimidation de l’administration Biden auprès des réseaux sociaux.
Ni Le Monde, ni Médiapart, n’en ont parlé.
Omerta complète.
Il s’agit pourtant d’un document officiel émanant de la plus haute entité des États-Unis.
Bref, vous n’êtes pas obligé de prendre tout pour argent comptant sur X. Et c’est ce qui en fait toute la valeur : ce n’est pas seulement un espace de liberté d’expression, c’est un territoire éprouvant votre esprit critique et votre faculté de juger.
Et aujourd’hui très peu, trop peu, de publications permettent cela.
Il y en a tout de même quelques-unes : il y a, si je peux me permettre, Alternatif Bien-Être et Radio Londres Santé. Mais aussi un magazine : Nexus.
Ces médias sont très faciles à reconnaître : ils ne touchent aucune subvention publique.
… Contrairement à tous ceux qui ont quitté X !
Hasard ou coïncidence ?
« La santé publique a été utilisée comme une arme »
C’est justement du bimestriel Nexus que j’ai tiré la citation placée en objet de cette lettre.
Vous trouverez, pages 26 à 35 du numéro 156 de janvier-février (si vous vous dépêchez, vous le trouverez encore en kiosque je pense) une interview de Vera Sharav, intitulée « celle qui a refusé d’obéir ».
Vera Sharav est une survivante de l’Holocauste et une militante des droits de l’homme, connue pour son engagement dans la défense des libertés civiles, de l’éthique médicale et de la bioéthique.
Elle a fondé l’Alliance for Human Research Protection (AHRP), une organisation qui milite contre les abus dans la recherche biomédicale et pharmaceutique, notamment en ce qui concerne l’expérimentation sur des populations vulnérables.
Tout au long de sa carrière, Vera Sharav a dénoncé les conflits d’intérêts entre les industries pharmaceutiques, les agences gouvernementales et les institutions médicales.
Elle a été particulièrement critique envers les essais cliniques impliquant des enfants et des personnes en situation de faiblesse, soulignant les risques d’éthique compromise dans ces contextes.
Elle rappelle notamment qu’au milieu des années 1990, un labo pharmaceutique a réalisé des essais cliniques en Afrique sans autorisation, conduisant à au décès de plusieurs enfants.
Le nom de ce labo ? Pfizer.
Lequel a étouffé l’affaire en versant 75 millions de dollars au Nigéria[9].
Ces dernières années, Vera Sharav a pris position contre les politiques sanitaires en lien avec la gestion de la pandémie de Covid-19, en établissant des parallèles avec les dérives historiques de la médecine sous les régimes totalitaires.
Son travail s’inscrit dans une vigilance constante face aux dérives médicales et aux atteintes aux libertés individuelles sous couvert de progrès scientifiques.
Son interview-fleuve dans Nexus est remarquable.
Elle y explique voir en direct, sous ses yeux, se reproduire depuis 2020 les mêmes effets de manche psychosociaux que ceux ayant abouti à l’Holocauste.
Elle explique pourquoi et comment toutes les mesures prises durant la crise du Covid ressortissent de la même démarche totalitaire que celles exercées par le régime nazi.
Car, oui, liberté d’expression, santé, mesures coercitives, construction de l’assentiment : tout est lié.
« Aujourd’hui, on retrouve en matière de santé publique des pratiques qui se rapprochent de ce qu’ont fait les nazis au siècle dernier. La santé publique a été utilisée comme une arme.[10] »
Et de rappeler que, « en 1945, 50 à 65 % des médecins allemands avaient rejoint le parti nazi. C’est-à-dire une proportion beaucoup plus élevée que dans d’autres professions.[11] »
Le refus d’obéir
Vera Sharav prône donc le refus d’obéir, les mêmes causes entraînant les mêmes effets.
Pour finir, je partage avec vous un plus large extrait du passage dont la citation en objet de cette lettre est extraite :
« Pendant la crise du Covid, tout a été fait pour que les gens aient peur. Comme au temps de la guerre froide où l’on brandissait en permanence la menace de l’arrivée des « rouges », des communistes. Les nazis ont agi de la même façon en faisant régner la peur. La peur est un formidable outil de contrôle des populations. Lors de la crise du Covid, les gens ont obéi. Ils ont accepté de se plier à toutes les injonctions liberticides. Aujourd’hui un sursaut est indispensable. Si nous ne nous rebellons pas, nous allons être placés dans un camp de concentration numérique. Et nous n’aurons plus aucun moyen de nous échapper. Il faut absolument refuser l’identité numérique[12]. »
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] « Cours de la bourse des maladies : qui monte ? Qui descend ? », lettre Alternatif Bien-Être du 19 février 2025, disponible ici : https://alternatif-bien-etre.com/alternatif-bien-etre/cours-de-la-bourse-des-maladies-qui-monte-qui-descend/
[2] « La télévision, les réseaux sociaux et la liberté d’expression, lettre Alternatif Bien-Être du 8 mai 2022, disponible ici : https://alternatif-bien-etre.com/developpement-personnel/la-television-les-reseaux-sociaux-et-la-liberte-dexpression/
[3] Leparmentier A (26.04.2022). « Avec le rachat de Twitter, Elon Musk se pose en défenseur de la liberté d’expression », Le Monde. Disponible ici : https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/26/avec-le-rachat-de-twitter-elon-musk-se-pose-en-defenseur-de-la-liberte-d-expression_6123674_3234.html
[4] Remoué L (30.04.2022). « Comment l’Union européenne pourrait-elle contraindre Elon Musk à modérer Twitter ? », Libération. Disponible ici : https://www.liberation.fr/checknews/comment-lunion-europeenne-pourrait-elle-contraindre-elon-musk-a-moderer-twitter-20220430_SJ72D7GDSRD7NAQW4ZOUNCNY2Q/
[5] H. B. (11.01.2025). « Tyran de l’Europe »… Nouvelle passe d’armes entre Elon Musk et Thierry Breton », 20 Minutes, disponible ici : https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4133097-20250111-tyran-europe-nouvelle-passe-armes-entre-elon-musk-thierry-breton
[6] « Ouest-France » annonce suspendre ses publications sur le réseau social X », Le Monde, 19.11.2024, disponible ici : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/11/19/ouest-france-annonce-suspendre-ses-publications-sur-le-reseau-social-x_6403278_4408996.html?utm_
[7] Fleureau G. (23.01.2025), « Les grands médias français se retirent de X : le directeur français du réseau social réagit », Siècle Digital, disponible sur : https://siecledigital.fr/2025/01/23/les-grands-medias-francais-se-retirent-de-x-le-directeur-francais-du-reseau-social-reagit/?utm_
[8] « Les grands médias français quittent X ! », Le Super Daily, épisode du 27.01.2025, disponible sur : https://lesuperdaily.com/episode/youpi-cest-lundi-2/?utm_
[9] P.34
[10] P.32
[11] P.32
[12] P.34
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Ok Bien des gens sont morts du covid. Il serait intéréssant de savoir pourquoi.
Merci d’avance pour votre avis
Bonjour M. Baquet,
Votre article est trés intéressant, mais je n’ai pas compris d’où il faut tirer les articles ou oeuvres que vous citez dans vos sources, où n’apparaissent plus que les pages de la 9e à la 12e.pourriez-vous nous en indiquer les références ? Merci d’avance
Bien cordialement,
Jean-Louis Lang
BRAVO, mille fois « BRAVO »
Totalement lucide, c’est rare…
Madame Sharav avait d’ailleurs réalise de superbes capsules vidéos pendant la période covid qui ont été censurées. Je ne les avais hélas pas enregistrées et donc tout a disparu
Je suis d’accord avec vous à 200%.