Chers amis,

Vous êtes plus d’une centaine à avoir commenté ma lettre de mercredi dernier, « Un faire-part de naissance ».

Deux questions revenaient souvent dans vos commentaires.

La première : OK pour les vertus du lait de chèvre, mais qu’en est-il du lait de brebis ?

Je vous réponds aujourd’hui.

Quant à la seconde question… j’y réponds également, en post-scriptum !

Y’a pas de MÊÊÊÊ qui tienne !

Comme vous vous en souvenez, le lait de chèvre est avantageux comparé au lait de vache, compte tenu :

  • des conditions plus « rustiques » d’élevage de la chèvre, qui subit donc moins de traitements que la vache, dont le lait vient pour l’essentiel de filières productivistes ;
  • de sa bien moindre teneur en hormones de croissance ;
  • de sa meilleure digestibilité.

Pour les deux premiers points, le lait de brebis rejoint le lait de chèvre : l’animal est moins traité que la vache, et élevé dans des conditions souvent meilleures ; le mouton étant bien plus petit que la vache, le lait présente des taux d’hormones de croissance comparables à celui du lait de chèvre[1].

En revanche le lait de brebis a un profil lipidique deux fois supérieur à celui de la vache et de la chèvre.

Autrement dit : il est deux fois plus gras.

Pour 100 ml de lait entier de brebis, vous avez en effet 6,97 grammes de lipides[2], contre 3,63 grammes pour le lait de vache et 3,2 grammes pour le lait de chèvre.

Ce n’est pas tout : le lait de brebis contient plus de protéines de lait, et notamment deux fois plus de caséines allergisantes que le lait de vache, ce qui n’en fait donc pas une bonne alternative si vous y êtes allergique.

Deux fois plus de gras… et de vitamines

Ces deux paramètres – sa plus grande richesse en lipides et en protéines – s’accompagnent d’un corollaire, positif celui-là : c’est sa plus grande richesse en vitamines :

Vous le voyez, à doses égales, le lait de brebis contient deux fois plus de vitamines A, B1, B2, B6 et B12 que les laits de vache et de chèvre[3].

C’est aussi le champion en vitamine B3, connu pour ses effets anticholestérol (plus exactement, il augmente le cholestérol HDL, le « bon » cholestérol) et susceptible de prévenir la progression de l’athérosclérose ; il contribuerait également au bon fonctionnement du système nerveux, au maintien d’une peau et de muqueuses normales, à la réduction de la fatigue[4].

A noter que le lait de chèvre comprend lui aussi de forts taux de vitamines B3, alors qu’ils sont très faibles dans le lait de vache.

Bref, le lait de brebis est d’une manière globale plus riche, en gras comme en vitamines. Si vous n’êtes pas d’allergique à la caséine, c’est indiscutablement un aliment nourrissant… à consommer avec modération. 

Portez-vous bien,

Rodolphe

P.-S. : La seconde question que vous êtes nombreux à m’avoir posée c’est : où trouver les fromages de ma belle-sœur, bergère dans les Alpes de Haute-Provence ?

  • Au marché de Sainte-Tulle le mercredi matin ;
  • A La Belle ferme (magasin de producteurs) à Manosque ;
  • A la Biocoop de La Brillanne.

Sinon, voici un lien pour en savoir plus sa ferme.

Si vous la contactez, dites-lui que vous le faites de ma part !


[1] Meyer, Z., Höflich, C., Wirthgen, E., Olm, S., Hammon, H. M., & Hoeflich, A. (2017). « Analysis of the IGF-system in milk from farm animals – Occurrence, regulation, and biomarker potential », in. Growth Hormone & IGF Research, 35, 1–7.doi: 10.1016/j.ghir.2017.05.004

[2] https://ciqual.anses.fr/#/aliments/19250/lait-de-brebis-entier – « Lait de brebis entier », site de l’ANSES

[3] « Le lait et les produits laitiers dans la nutrition humaine – Laits d’animaux laitiers », http://www.fao.org/

[4] https://www.vidal.fr/parapharmacie/complements-alimentaires/vitamine-b3-pp-niacine.html – « Complément alimentaire : vitamine B3 », site du Vidal