Chers amis,
Si vous lisez depuis un moment cette lettre, le fait que votre santé mentale soit étroitement liée à votre cœur n’est pas une nouveauté pour vous.
Je vous ai à plusieurs reprises parlé des influences réciproques entre vos émotions et des expressions physiologiques pouvant aller jusqu’à la pathologie, l’un des exemples les plus spectaculaires étant le syndrome de Takotsubo, la « maladie du cœur brisé »[1].
Une vaste enquête menée par l’Institut Max Planck, en Allemagne, et publiée dans Trends in Neurosciences vient de « hiérarchiser » ces relations entre le psychisme et le cerveau d’une part, et le cœur d’autre part[2].
Cette étude éclaire de façon édifiante la façon dont vos émotions, vos états mentaux et votre santé cardiovasculaire sont inextricablement liés.
Le cœur dans tous ses micro-états
Tous les jours ou presque, vous expérimentez la « ligne directe » entre vos neurones, vos émotions et votre cœur.
Par exemple.
Votre téléphone sonne. On vous appelle pour vous annoncer la disparition soudaine d’un être cher : votre cœur se fige, vous ressentez un immense froid vous envahir.
A l’inverse, on sonne cette fois à votre porte : c’est un livreur de fleurs, qui vient vous remettre le bouquet que votre mari a fait préparer pour votre anniversaire de mariage, ou vos petits-enfants pour votre fête. Votre cœur s’accélère, vous ressentez une vague de chaleur bienheureuse.
Mais il n’y a pas que les situations émotionnelles en jeu.
Vous marchez tranquillement dans un quartier résidentiel, quand soudain un chien que vous n’aviez pas vu derrière une clôture se met à aboyer furieusement : la surprise, et le stress, vous font sursauter, votre cœur se met à battre à tout rompre.
C’est ce que les auteurs appellent les « micro-états » neuro-cardiovasculaires : ce sont tous les moments qui, au cours de la journée, vous font ressentir, éprouver, des émotions et des sensations plus ou moins intenses.
La peur. La joie. Le stress. Le plaisir. La colère. La tristesse. L’excitation. La douleur.
Tous ces états physio-émotionnels engendrent un « micro-état » neuro-cardiaque qui peut durer quelques secondes à quelques minutes.
Vous les éprouvez plus ou moins longtemps, et plus ou moins souvent, en fonction de votre sensibilité, mais aussi de votre tempérament et de votre expérience.
A dix-sept ans, votre cœur s’emballait plus vite et plus souvent pour des échanges de regards ou de caresses avec un être aimé ou désiré, qu’aujourd’hui.
Mais ce rapport entre l’émotion et la manifestation cardiaque est réciproque.
Chez les souris, l’augmentation artificielle de la fréquence cardiaque – ce qu’on appelle aussi la tachycardie – suffit à induire un potentiel état anxieux.
C’est la perception de l’environnement qui transforme ensuite cette induction en anxiété avérée.
Mais c’est bel et bien le rythme du cœur qui « allume », avant le cerveau, l’anxiété.
A l’autre opposé du spectre de ces « micro-états », qui sont réversibles et multipliables au cours de la journée, il y a les « macro-états » neuro-cardiovasculaires qui, eux, sont structurels, voire irréversibles.
Dans quel « macro-état » êtes-vous habituellement ?
Au moment où vous me lisez, vous êtes probablement dans un « micro-état » neutre : je ne suis pas en train de vous faire une déclaration d’amour, ni de vous insulter, bref je n’écris rien qui soit susceptible de vous plonger dans un état neuro-cardiovasculaire exceptionnel.
Vous êtes, donc, dans votre « état normal » – ou plutôt habituel.
Ce « macro-état » neuro-cardiovasculaire vous est propre : il dépend de variations dues à votre sexe, à votre taille, à votre génétique.
Si vous êtes une femme d’1m55 un peu en surpoids, vous n’aurez pas une fréquence cardiaque identique à moi, qui fais 1m91 et suis plutôt mince.
Mais ce « macro-état » change également au cours de la vie : la petite enfance engendre un macro-état neuro-cardiaque différent de celui de la puberté, la ménopause un macro-état différent de celui d’une femme menstruée, etc.
Ces « macro-états » neuro-cardiovasculaires peuvent donc s’étendre sur des mois, ou sur des années.
Des facteurs externes influencent également ce « macro-état » : votre hygiène de vie, bien sûr : le fait que vous fumiez ou pratiquiez un sport intensif mettant, dans les deux cas, votre cœur à plus rude épreuve ; mais également les conditions environnementales : si vous vivez dans une grande ville polluée ou au calme, à la campagne, en respirant un air pur, votre cœur n’aura pas à fournir le même travail.
En d’autres termes, les efforts – voulus ou non – auxquels vous soumettez votre système cardiovasculaire déterminent votre santé mentale.
Par « efforts », j’entends tout type d’effort : une alimentation trop riche en sucre va évidemment fatiguer prématurément votre cœur, en plus de quelques autres organes…
Ce qui apparaît dans l’étude de l’institut Max Planck, c’est que certains macro-états neuro-cardiovasculaires, durables au point de devenir irréversibles, sont liés non seulement à des pathologies cardiovasculaires, mais aussi à des maladies mentales.
« Les maladies mentales ont toujours une composante cardiovasculaire »
Au bout de quelques années, voire de quelques mois, ces macro-états délétères sont ainsi statistiquement associés au risque de :
- maladies neurodégénératives ;
- schizophrénie ;
- troubles anxieux ;
- dépression ;
- manie ;
- AVC ;
- fibrillation auriculaire ;
- insuffisance cardiaque.
A tel point qu’être diagnostiqué de l’un de ces troubles cardiovasculaires augmente de façon considérable le risque d’être diagnostiqué de l’un de ces troubles mentaux… et inversement !
Cette influence se fait dans les deux sens.
Un macro-état cardiovasculaire délétère augmente par exemple le risque de dépression… et une dépression installée « installe » le cœur dans un macro-état pathogène.
La dépression peut engendrer l‘hypertension ; l’hypertension peut induire la dépression.
C’est un cercle vicieux – aujourd’hui bien documenté donc, et qui fait dire à l’un des auteurs de l’étude, Arno Villringer, que « les maladies mentales ont toujours une composante cardiovasculaire qui peut ne pas encore se manifester par des symptômes cliniques, et inversement. La forte coïncidence des maladies mentales et cardiovasculaires pourrait donc être comparée à la partie émergée de l’iceberg. »[3]
Autrement dit : la prévention et le traitement des pathologies cardiovasculaires et mentales devraient toujours être associés, même si une seule de ces deux dimensions apparaît clairement.
Comment éviter l’installation de ces « macro-états » néfastes ?
L’un des moyens consiste par exemple à « maîtriser » l’état intermédiaire entre le « micro-état » et le « macro-état », que les chercheurs appellent le « méso-état ».
Il consiste à travailler sur le nerf vague, et notamment le système parasympathique.
L’état sur lequel vous pouvez agir le plus efficacement
Entre les niveaux micro et macro, il y a, expliquent les chercheurs de l’institut Max Planck, un état du cerveau et du corps intermédiaire, le méso-état.
Ils peuvent durer de quelques heures à quelques jours et ils sont généralement régis, expliquent-ils, par les hormones.
Des évènements cycliques comme le cycle menstruel, les modulations de l’horloge interne provoquées par l’équilibre nuit/jour et les hormones associées (mélatonine/cortisol) peuvent influencer ce méso-état, déterminé par les hormones.
« De par leur courte présence dans la circulation sanguine, les hormones influencent la cognition, les émotions et le système cardiovasculaire, limitant ainsi transitoirement l’éventail des micro-états possibles du cerveau et du corps (dans les limites du macro-état). Bien que les méso-états soient en principe réversibles, certains peuvent avoir des impacts fonctionnels et structurels à plus long terme, susceptibles d’altérer le macro-état (c’est-à-dire de modifier durablement la dynamique du système). Un exemple typique de méso-état est le stress aigu, qui s’accompagne d’élévations transitoires du cortisol et des catécholamines.[4] »
Et c’est précisément la gestion du stress chronique qui semble déterminante.
Lorsque vous vivez dans une tension constante, le cerveau active l’alerte comme si un danger vous guettait à chaque coin de rue.
Le rythme cardiaque s’accélère, les vaisseaux se contractent, le sang devient plus « collant ».
Cette mécanique, utile pour fuir un prédateur, devient toxique lorsqu’elle s’installe dans la durée.
L’étude montre que cette activation persistante altère l’endothélium (la paroi interne des artères), favorise l’inflammation de bas grade et, au fil du temps, fragilise le cœur.
Un acteur discret mais fondamental permet d’avoir une influence à moyen-terme sur le méso-état, mais aussi à long terme sur le macro-état : c’est le nerf vague.
Ce long fil qui descend du cerveau jusqu’au cœur, aux poumons et au ventre, dicte à votre corps son « mode » de fonctionnement.
C’est en effet lui qui active ce que les chercheurs appellent le mode parasympathique : ralentissement du cœur, digestion paisible, réparation cellulaire.
Entre le stress (mode « sympathique », l’accélérateur) et la léthargie (un frein trop enfoncé), il existe un état d’éveil calme, où l’on reste vigilant sans être débordé, détendu sans s’endormir.
C’est dans ce territoire intermédiaire, le mode parasympathique, que l’esprit est le plus créatif, que le cœur bat de manière souple, que l’on se sent « présent » à soi et aux autres.
Et c’est le fait de cultiver ce mode parasympathique qui permettrait de conserver un « méso-état » neuro-cardiovasculaire sain et d’éloigner le spectre d’un « macro-état » pathogène à la fois pour votre santé cardiovasculaire et votre santé mentale.
Apprenez à passer facilement en mode « parasympathique » si vous avez plus de 50 ans
Apprendre à stimuler le nerf vague vous offre la possibilité de rejoindre plus facilement ce mode parasympathique, plus propice à la fois à « l’éveil » et au calme.
Or des études prouvent que la plupart des personnes de plus de 50 ans restent en mode « sympathique », autrement dit « urgence », toute la journée[5].
Les conséquences coïncident avec le « macro-état » pathogène selon la description des neuroscientifiques de l’institut Max Planck :
- des nœuds à l’estomac, des remontées acides ;
- un sommeil agité et des nuits courtes ;
- une fatigue constante et un manque d’énergie ;
- une tension et un rythme cardiaque élevés ;
- un stress et une anxiété chroniques.
Ça n’a hélas rien d’étonnant.
Votre organisme est en alerte constante avec les écrans publicitaires, les téléphones, les voitures, le bruit et les lumières incessantes.
Votre connexion avec le silence, le temps, l’instinct est déréglé.
Car contrairement à nos ancêtres, nous avons oublié comment repasser en mode calme (ou mode parasympathique).
Résultat : nous tombons malades.
Pour retrouver cette paix dont notre corps a besoin, j’ai découvert une méthode qui permet de passer en mode calme en moins d’une minute et d’y rester.
Vous pouvez le faire n’importe quand (même dans un métro bondé par exemple), sans matériel et en quelques secondes seulement.
Je le fais chaque matin. Je sens mes épaules se relâcher, mon ventre se dénouer, mon souffle se stabiliser. Mes pensées deviennent claires et positives.
Celui qui m’a appris cette technique, c’est mon ami l’auteur de best-sellers David Perroud.
David mène des conférences où il montre à des centaines de personnes comment repasser en mode calme, pour leur santé.
J’ai invité David pour qu’il montre à mes lecteurs (à vous donc !) comment faire.
Vous pouvez regarder notre entretien, au cours duquel il expose sa technique pour maîtriser votre nerf vague, en cliquant sur l’image ci-dessous :
Lors de cette rencontre, David vous montre :
- Comment passer du mode alerte au mode calme en moins de 60 secondes
- Comment les centenaires des zones bleues restent 99 % du temps en mode parasympathique
- Pourquoi la plupart des seniors sont encore PLUS stressés que les personnes actives
- Et les bienfaits incroyables de sa méthode sur votre santé : digestion, tension, sommeil, anxiété, énergie, etc.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
[1] https://alternatif-bien-etre.com/sante-et-emotions/le-coeur-brise-ca-nest-pas-quune-facon-de-parler/ – Rodolphe Bacquet, « Le cœur brisé : ça n’est pas qu’une façon de parler », site d’Alternatif Bien-Être, 13 septembre 2021
[2] https://www.cell.com/trends/neurosciences/fulltext/S0166-2236(25)00171-7?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS0166223625001717%3Fshowall%3Dtrue – Arno Villringer, Vadim V. Nikulim & Michael Graebler, « Brain-body states as a link between cardiovascular and mental hearth », in. Trends in Neurosciences, 19 septembre 2025
[3] https://medicalxpress.com/news/2025-09-evidence-heart-strong.html – Lisa Lock, « Growing evidence that the earth has a strong influence on thinking and feeling », in. Medical Xpress, 26 septembre 2025
[4] Étude citée
[5] https://www.ramsaysante.eu/stress-observatory – « The Stress Observatory », in. Ramsay Santé

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