Chers amis,
Quand vous vous apprêtez à retrouver une personne aimée que vous n’avez pas vue depuis longtemps, votre cœur bat.
Lorsque, au contraire, vous ressentez une peine intense, il se serre.
Exposé à une situation stressante, vous ressentez des maux de ventre, voire de la nausée.
Lorsque vous vous apprêtez à vivre un moment déterminant, vos mains deviennent moites.
Si on vous annonce une information ou un événement qui vous déplaît, votre gorge se serre.
Pourquoi je vous écris cela ?
La manière dont nos émotions impactent notre corps m’intéresse depuis longtemps.
Et je pense qu’elle est sous-estimée.
Lors d’un chagrin d’amour, votre cœur peut vraiment se briser
Alors j’ai fait des recherches.
Quelle est la part de « réel » quand
- on a le « cœur brisé» lors d’un chagrin d’amour ?
- une « boule au ventre» à l’approche d’un moment redouté, comme un examen ?
- une nouvelle que l’on a du mal à accepter nous est « dure à avaler» ?
- quelque chose qu’il nous répugne de savoir ou d’accomplir (je m’en excuse par avance) « nous fait chier» ?
Eh bien vous allez être surpris.
L’impact est considérable. Et pas seulement « dans l’instant » de l’émotion ressentie.
Avoir le « cœur brisé » arrive physiquement chaque année en France à 3000 personnes[1] après le décès d’un proche, une rupture amoureuse traumatisante, ou même… une défaite de leur équipe de foot préférée en finale.
Dans le monde médical, on appelle même la maladie du cœur brisé le syndrome de Takotsubo (abrégé TTS). Il a été décrit pour la première fois il y a trente ans.
Contrairement à l’infarctus provoqué par l’obstruction d’une artère coronaire, le TTS provoque une déformation du ventricule gauche du cœur – c’est-à-dire la « pompe » qui lui permet d’envoyer du sang dans notre corps. Les artères ne sont pas touchées… mais le cœur prend, à l’échocardiographie, une forme d’amphore, contraction qui peut endommager les tissus du cœur, ce qu’on appelle une fibrose.
Ce syndrome a des taux de mortalité comparables à l’infarctus (1 chance sur 20 d’en mourir) ; il provoque une défaillance cardiaque pouvant conduire à des problèmes cardiovasculaires graves.
Les personnes ayant des difficultés à gérer leurs émotions ou le stress y seraient plus exposées.
À tel point qu’une étude suisse publiée en 2019 dans l’European Heart Journal et menée sur 15 personnes souffrant de TTS, a démontré que le cerveau des hyperémotifs « traite » différemment les émotions, comparé aux autres[2].
La bonne nouvelle, c’est qu’avec le temps, après le choc, le cœur peut retrouver sa forme normale.
La mauvaise, c’est qu’il n’existe actuellement pas de traitement permettant de prendre en charge les formes longues et sévères de cette maladie… hormis le travail sur la gestion des émotions !
Le stress bouleverse profondément vos intestins
En digestion c’est presque pire.
La boule au ventre mais aussi la constipation, la diarrhée, ou encore l’envie de vomir, sont des conséquences connues (de nous tous) du stress et de l’angoisse.
Mais en fait… elles peuvent complètement dérègler la bonne marche de nos fonctions digestives.
Jusqu’aux années 2000 le lien ne semblait paraissait pas sérieux aux yeux des médecins.
Les choses ont changé parce qu’on sait, maintenant, que nos intestins sont tapissés de neurones, à tel point qu’on les surnomme le « deuxième cerveau ».
À l’institut des neurosciences de Grenoble, une équipe de recherche baptisée « Stress et interactions neurodigestives » est dévolue à ce tout nouveau champ de recherches.
Son directeur, le gastro-entérologue Bruno Bonaz, a publié plusieurs articles vulgarisant les liens entre les émotions et la fonction digestive. Il dit ceci :
« Le stress, au sens large (un événement stressant et la réaction de l’organisme qui en découle), provoque des troubles organiques, à la fois fonctionnels, métaboliques, voire lésionnels, notamment dans le système digestif [3]».
Ce lien peut avoir des effets désagréables déjà évoqués plus haut, lors d’un stress passager : vidange accélérée qui nous oblige à filer toutes affaires cessantes aux toilettes, au contraire « retenue » de toute notre attention… qui nous constipe.
Mais que se passe-t-il lorsque ce stress devient récurrent ou chronique ?
Eh bien, cela peut mener à :
- une altération de notre microbiote digestif – la fameuse « flore intestinale » dont la composition a une influence directe sur la santé non seulement digestive mais aussi psychologique ;
- une muqueuse intestinale plus perméable, entraînant une fuite des nutriments, des toxines et des bactéries dans notre sang, mais également une inflammation.
À long terme, cette fragilisation prépare à des maladies chroniques et/ou auto-immunes :
- syndrome de l’intestin irritable ;
- reflux gastro-œsophagien ;
- ulcère ;
- maladie de Crohn ;
- mais aussi cancers de la sphère gastro-intestinale.
La cartographie des émotions dans le corps
Le problème est que… peu de cardiologues vous demandent de leur raconter vos peines de cœur, et peu de gastro-entérologues vous incitent à travailler sur votre gestion des émotions !
Or les émotions, selon leur nature et l’intensité de leur ressenti subjectif influencent bel et bien les systèmes musculo-squelettique, hormonal et nerveux de l’être humain[4], la science est en train de le prouver !
En 2013, une étude finlandaise a réussi à « cartographier » les émotions en fonction des parties du corps où elles avaient le plus d’impact.
Ils ont recruté 700 volontaires issus de Finlande, de Norvège et de Taïwan et les ont soumis à différentes images provoquant des émotions variées : colère, peur, bonheur, tristesse, surprise, fierté, etc.
Les participants devaient, à chaque fois, sur un schéma corporel, colorier la zone du corps où ils « ressentaient » l’émotion :
De façon assez stupéfiante, les 700 participants, quelles que soient leur culture et leur origine, coloriaient les mêmes zones corporelles de la même façon face aux mêmes émotions :
On voit, sur l’image ci-dessus qui compile les résultats de l’expérience :
- comment le bonheur « réchauffe » le corps entier, et en particulièrement la zone du corps et de la tête,
- tandis que la dépression « refroidit » les membres… et éteint le corps.
L’anxiété pour sa part fait « bouillir » la sphère gastro-intestinale, et même la honte « brûler » les joues… et glacer les jambes !
Tout ceci nous montre à quel point les réactions physiologiques des émotions ciblent très précisément des régions de notre corps[5].
Voilà qui devrait aider les médecins, disent les auteurs de l’étude, à diagnostiquer et soigner les troubles de l’humeur tels que l’anxiété et la dépression, mais également les liens entre le système nerveux et les maladies organiques, comme les troubles cardio-vasculaires.
En résumé tracer une frontière entre le corps et l’esprit est absurde… et c’est la science elle-même qui en donne aujourd’hui les preuves.
Je vous confierai prochainement quelles autres découvertes troublantes j’ai effectué sur ce sujet passionnant.
Portez-vous bien,
Rodolphe Bacquet
[1] Gutierrez, N. (14.03.2019). Oui, le syndrome du cœur brisé existe et il peut être aussi dangereux qu’un infarctus. Le Figaro Santé. https://sante.lefigaro.fr/article/oui-le-syndrome-du-coeur-brise-existe-et-il-peut-etre-aussi-dangereux-qu-un-infarctus/
[2] Templin, C., Hänggi, J., Klein, C. et al. (2019). Altered limbic and autonomic processing supports brain-heart axis in Takotsubo syndrome, European Heart Journal, 40 (15), 1183–1187. https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehz068
[3] Bonaz, B. (05.04.2017). Le miroir de nos angoisses. Dossier Pour La Science n°95. https://www.cerveauetpsycho.fr/theme/ventre/le-miroir-de-nos-angoisses-9605.php
[4] Levenson, R. W. (2003). Blood, sweat, and fears: The autonomic architecture of emotion. Emotions Inside Out, eds Ekman P., Campos J. J., Davidson R. J., DeWaal F. B. M. (Annals of the New York Academy of Sciences, New York), 1000, 348–366. https://psycnet.apa.org/record/2004-00327-012
[5] Nummenmaa, L. Glerean, E., Hari, Riitta et al. (2014). Bodily maps of emotions. PNAS 111 (2), 646-651. https://doi.org/10.1073/pnas.1321664111
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
Je adore tous votre conseil, mais, SVP,,vous POUVEZ les renvoyer à mon mail, les votre précédent message pour les, MÉDECIN qui soagne les ACOUPHÈNE, et les AUTRES VOTRE CONSEIL, MERCI
en 2005, à 51 ans , j’ai consulté un cardiologue pour des extracystoles ( » trous » plus ou moins réguliers dans le rythme du battement du coeur). Après examen et test d’effort, ce médecin m’a diagnostiqué une PEINE de COEUR ! j’avais pourtant une nouvelle compagne, mais … à la suite du décès de la précédente après 17 ans de vie intense commune ! Il m’a juste prédit que cela allait rentrer dans l’ordre et ce fut le cas; totalement un an après.
C’est passionnant ! Merci Rodolphe pour la qualité de votre travail. Quel bonheur de voir qu’aujourd’hui tout se rejoint médecine chinoise, ayurvédique ! Il était temps !!! Bon y a encore du boulot mais nous sommes en chemin ;)
contre les effets néfastes des émotions, éviter le syndrome du coeur brisé ou suite au décès d’un être cher, les fleurs de Bach et Ignatia en 9CH puis en 15 et 30 CH, sont très efficaces.
testé personnellement mais ausssi des amis et même mes animaux.
Bonjour monsieur Bacquet, merci pour cet article très intéressant qui me parle beaucoup. Je vous suit depuis deux ans maintenant et vos articles sont tous très intéressants. Il y a deux ans, j’ai fait un burn out, une grosse dépression s’en est suivie, je me croyais perdu et j’ai rencontré un ostéopathe qui exerce la méthode Poyet. Je suis convaincu que médecine alternative peut beaucoup de choses car il s’agit avant tout d’écouter son corps et l’on se rend compte que tout est lié . Quand on dit la maladie c’est en fait » le mal à dit » je me suis sorti de ce burn out en utilisant que les plantes, j’ai mis 5 mois à m’en sortir mais maintenant c’est une histoire anciene. La nature met tellement de moyens à notre disposition, il faut juste s’y intéresser et apprendre ou réapprendre à s’en servir et prendre le temps de se connaître soi-même. Je pourrais en parler encore longtemps mais mon commentaire ferait 3 pages. Merci encore pour cet article. Je vous souhaite une belle soirée.
Cordialement
Qu’en termes choisis ces choses là sont dites !
Merci pour vos courriers riches de si précieux conseils .Ces rendez-vous sont toujours un grand plaisir pour moi. Cordialement
Merci pour cet article
En le lisant je comprends le pourquoi de mes problèmes, qui sont en fait liés au stress et à l’anxiété que j’ai beaucoup de mal à gérer
J’ai été victime du syndrome du coeur brisé, à 67 ans, suite à un divorce, associé à la vente de notre maison (donc à un déménagement) et au départ de mon ex-conjoint à l’étranger (dans son pays d’origine). Je pensais avoir « géré » mes émotions (méditation, pensées positives…) mais mon corps en a décidé autrement. Heureusement j’ai très bien été prise en charge par le service de cardiologie du CHU de ma ville (qui a su poser le bon diagnostic) et je n’ai plus aucune séquelle ni aucun traitement…