Chers amis,

Les bienfaits sur la santé du yoga et de la médecine ayurvédique indienne sont aujourd’hui reconnus. Mais peuvent-ils nous aider à lutter contre le virus ?

Une étude récente parue dans le Journal américain des médecines alternatives (JACM) abonde en ce sens[1]. Un de ses auteurs, Bhushan Patwardhan, pilote d’ailleurs un comité de crise interdisciplinaire sur la demande du ministre de l’AYUSH[2].

Qu’est-ce que l’ayurveda ?

L’ayurveda est une médecine holistique millénaire et préventive qui s’appuie sur la forme physique et l’éveil spirituel.

Selon elle, les maladies sont des dérèglements de nos énergies internes. L’être humain se composerait de trois énergies primordiales, les « doshas » : Vāta (air + ether), Pitta (eau + feu) et Kapha (terre + eau). Nous sommes souvent un mélange des troisLa domination de l’une ou deux d’entres elles définit notre métabolisme et notre caractère, notre constitution de base (en un sens, notre patrimoine génétique[3]).

De nombreux tests existent en ligne pour connaître son ou ses dosha(s) dominant(s) et les caractéristiques associées à chacun.

L’intérêt de cette médecine est de donner aux individus des recommandations précises et adaptées à leur constitution.

Par exemple, un individu de type Vāta supporte mieux les oléagineux qu’un individu de type Pitta ou Kapha.

Outre un suivi de l’alimentation, l’ayurveda propose une discipline de vie fondée sur le(s) yoga(s), la méditation, des purifications corporelles et l’utilisation de plantes.

La médecine naturelle au secours de la population

On comprend bien que dans cette logique préventive, l’immunité soit au cœur de l’ayurveda. Dès le 6 mars, la population indienne a reçu des conseils[4] du ministère de l’AYUSH pour la préserver.

Avec le déconfinement en vue, j’en partage quelques-uns avec vous :

  1. Boire de l’eau chaude tout au long de la journée améliore la digestion et aide à éliminer les toxines alimentaires non digérées[5]. Leur accumulation provoque des inflammations chroniques et perturbe le microbiote intestinal.

Les Indiens ont coutume d’y ajouter des épices comme le cumin, le gingembre, la coriandre, la réglisse ou encore le souchet. Elles favorisent le transit et soulagent les troubles du foie, dont le rôle est capital : il s’occupe entre autres de notre bonne digestion, il assure le métabolisme des glucides, lipides et protéines, et il filtre les déchets que nous absorbons.

Certaines plantes de la pharmacopée indienne moduleraient la réponse immunitaire de l’organisme. Par exemple, le basilic sacré jouerait un rôle préventif mais aiderait aussi le système immunitaire aux stades les plus avancés du virus :

  • Il inhiberait les récepteurs ACE du Covid-19 ;
  • Il enrichirait les fonctions immunitaires des cellules et les préserverait grâce à ses vertus antioxydantes ;
  • Il éviterait un emballement de l’inflammation en tempérant la production des cytokines ;
  • Il protégerait l’intégrité des alvéoles ;
  • Il permettrait un meilleur passage des agents de la réponse inflammatoire vers les tissus organiques.

La cannelle, le poivre noir, la réglisse, le gingembre, le guduchi et la groseille indienne sont aussi indiqués.

  1. Exercez-vous au yoga, à la méditation et à des techniques de respiration pendant au moins 30 minutes par jour. N’hésitez pas à relire nos lettres sur le sujet.

Les postures ci-dessous favorisent l’alignement de la colonne vertébrale, ouvrent la cage thoracique et permettent d’étirer le nerf vague, lié au dynamisme de nos intestins. Vous pouvez bien sûr intégrer ces postures à votre pratique quotidienne si vous en avez une. 




Vous pouvez aussi faire entre 7 et 12 répétitions du cycle ci-dessous. Commencez par une grande inspiration, debout les mains en prière devant le thorax, puis changez de pose en expirant. Alternez votre respiration, en enchaînant les postures dans le sens des aiguilles d’une montre.

  1. Usez sans restriction du curcuma, de la coriandre, de l’ail et du cumin. Le curcuma module la réponse immunitaire et purge l’appareil digestif des bactéries et virus. Le cumin et la coriandre sont préconisés pour retrouver l’odorat[6]. L’ail a des propriétés antivirales, antiseptiques, anti-inflammatoires, antibactériennes et antifongiques.
  2. Faire des bains de bouche à l’huile de sésame et/ou à l’huile de coco réduirait de 85 %[7] le taux de bactéries présentes dans la bouche. Vous pouvez aussi appliquer quelques gouttes dans les narines le matin et le soir. Bien sûr, cela ne tuera pas le virus. Ces méthodes sont néanmoins courantes en Inde pour prévenir les rhumes, les rhinites, les bronchites et les infections pulmonaires.

Ces mesures ne vous guériront pas du virus. Mais elles vous aideront à renforcer votre santé et de ce fait, contribueront à diminuer le risque d’infection.

Portez-vous bien,

Oscar

[1] Public Health Approach of Ayurveda and Yoga for COVID-19 ProphylaxisGirish TilluSarika ChaturvediArvind Chopra, and Bhushan Patwardhan, JACM, 20 avril 2020. 

[2] Il existe en Inde depuis 2014 un ministère de l’Ayurveda, du Yoga et de la Naturopathie, de l’Unani (médecine traditionnelle arabo-persane), du Siddha (médecine traditionnelle du Sud de l’Inde) et de l’Homéopathie (AYUSH).

[3] The Ayurveda Encyclopedia: Natural Secrets to Healing, Prevention, and LongevitySwami Sadashiva Tirtha, 1998 

[4] Ayurveda’s immunity boosting measures for self care during COVID 19 crisis

[5]  Public Health Approach of Ayurveda and Yoga for COVID-19 ProphylaxisGirish TilluSarika ChaturvediArvind Chopra, and Bhushan Patwardhan, JACM, 20 avril 2020.

[6] Covid-19 : le jour où le monde perdit l’odorat, Clara Muller, Le Nez, la revue olfactive, 21 avril 2020.

[7]  5 bénéfices de l’huile de sésame, Santé Magazine.