Chers amis,

Le Dr Pierre-Jacques Raybaud est médecin généraliste et immunologiste.

Au début du mois, il a publié un article[1] dans lequel il donne ses recommandations contre le coronavirus. Parmi elles : l’inhalation d’air chaud pour réduire la charge virale (c’est-à-dire la quantité de virus que l’on porte).

La température qui rend le coronavirus inactif

Les virus ne supportent pas les températures élevées. C’est pourquoi l’organisme fait monter la température du corps en cas d’infection.

Dans le cas du coronavirus, sa résistance à la chaleur a été testée au cours de plusieurs études[2][4] réalisées in vitro.

Les résultats sont variables, mais ce qu’il faut retenir est que plus on élève la température, plus on a de chances de détruire le virus rapidement. Certains chercheurs avancent que le virus pourrait être inactivé après une exposition de 6 minutes à une chaleur de 71 °C, 15 minutes à 65 °C ou encore 30 minutes à 60 °C[5].

Le Dr Pierres-Jacques Raybaud préconise donc de faire des inhalations d’eau très chaude à l’aide d’un grand inhalateur électrique (500 centimètres cube) pendant plusieurs minutes.

Pourquoi un bol d’eau chaude et une serviette ne suffisent pas

La technique “maison” consistant à inhaler des vapeurs d’eau chaude au-dessus d’un bol avec une serviette sur la tête, n’est d’aucune efficacité car dans ces conditions, la température de l’eau descend trop rapidement sous les 55 °C.

Même si le corps refroidit l’air chaud inhalé de façon à maintenir sa température à 37 °C, la chaleur inspirée avec un inhalateur électrique peut être plus élevée.

Il peut amener une température comprise entre 56 et 60 °C dans le nez, la trachée, la gorge et les grandes bronches, autrement dit dans la sphère ORL, où le coronavirus est le plus problématique ! À noter qu’une température plus élevée serait difficile à supporter, notamment pour l’extrémité du nez.

Le Dr Raybaud conseille d’alterner une inspiration par le nez et une inspiration par la bouche de façon à exposer le plus de muqueuses à cette chaleur.

Voici la citation du protocole tel qu’il le décrit dans son article :

  • Boucher avec du simple scotch les trous de l’inhalateur en plastique.
  • Mettre de l’eau bouillante dans un inhalateur de 500cc.
  • Attendre 1 minute 30 secondes, l’inhalateur tel quel avec son couvercle, mais embouchure ouverte.
  • Puis, le principe va être d’inspirer de la façon la plus lente possible, pour que la chaleur soit le plus longtemps appliquée sur les muqueuses, et d’expirer l’air à l’extérieur de l’inhalateur le plus fort et le plus vite possible et se remettre au plus vite sur l’inhalateur. C’est encore difficile de 1mn30s à 2mn30s, dans ce cas on inspire plus court en fonction de la sensation de brûlure au bout du nez. Très vite, on arrive à prolonger le plus longtemps possible l’inspiration lente et profonde. Si l’inspiration est trop difficile, il faut juste s’appuyer un peu moins fort sur l’inhalateur.
  • Il faut aussi alterner une inspiration par le nez et, après l’expiration très rapide suivante, inspirer de manière lente par la bouche, cela durant 6mn, le temps total à partir du début étant de 7mn30s.

Selon ce médecin, ce protocole ne présenterait aucun risque et serait efficace autant en prévention qu’en traitement. Il est en revanche contre-indiqué chez les enfants de moins 5 ans, sensibles à chaleur, et déconseillé avant 8 ans.

Portez-vous bien,

Samira

[1] Pierre-Jacques Raybaud, « Coronavirus : recommandations et inhalation », Mediapart, 2 mars 2020, disponible sur : https://blogs.mediapart.fr/pierre-jacques-raybaud/blog/020320/coronavirus-recommandations-et-inhalation

[2] « Inactivation of SARS Coronavirus by Means of Povidone-lodine, Physical Conditions and Chemical reagents », 2006, Kariwa H., Fujii N., Takashima I., Laboratory of Public Health, Graduate School of Veterinary Medicine, Hokkaido University, Department of Microbiology, School of Medicine, Sapporo Medical University, Sapporo, Hokkaido, Japan

[3] « Stability of SARS coronavirus in human specimens and environment and its sensitivity to heating and UV irradiation », 16/09/2003, Duan SM, Institute for Viral Disease Control and Prevention, Chinese Center for Disease Control and Prevention, Beijing, China

[4] « Heat sensitivity of a SARS-associated coronavirus introduced into plasma products », 11/2004, Yunoki M, Department of Virology, Research Institute for Microbial Diseases, Osaka University, Osaka, Japan

[5] « Inactivation of 12 viruses by heating steps applied during manufacture of a hepatitis B vaccine », 11/1987, Lelie PN, Central Laboratory of the Netherlands Red Cross Blood Transfusion Service, Amsterdam, Netherlands