Chers amis,

La consommation de tabac et de marijuana explose pendant le confinement dans de nombreux pays.

 Aux États-Unis, certains magasins vendant ces produits ont vu leurs ventes presque doubler en une semaine avant de fermer [1]. Fumer pour soulager l’anxiété et l’ennui semble de fait une solution pour beaucoup. Et pour éviter que les fumeurs se retrouvent en état de stress aigu, les bureaux de tabac font partie des commerces qui ont l’autorisation de rester ouverts. Aux Pays-Bas, les coffee shops ont l’autorisation de proposer de la vente à emporter.

Si les politiques ont fait un choix pragmatique, l’Alliance française contre le tabac met en garde les fumeurs. D’après une étude chinoise publiée dans The New England Journal of Medicineceux-ci auraient 21 % de risques contre 14 % pour les non-fumeurs, de contracter une forme sévère du virus. Globalement, un fumeur aura 133 % de risques supplémentaires de passer en réanimation ou de décéder. [2]

Les décès du coronavirus étant liés à des maladies pulmonaires aggravées pour la plupart, les préconisations à destination des fumeurs font sens. Augmenter les risques de défaillance pulmonaire semble irresponsable, même si le tabac n’est pas un facteur aggravant aussi flagrant que le diabète ou l’immunodépression.

Le Centre européen de prévention et contrôle des maladies attire l’attention sur l’enzyme ACE2, un régulateur de la tension artérielle,  particulièrement présente chez les fumeurs. Or, c’est le moyen de transport majeur des particules du coronavirus. Elle est également présente chez les personnes diabétiques et celles souffrant d’hypertension, dont les traitements stimulent la production d’ACE2.

Les vapoteurs encourent-ils les mêmes risques ?

S’il est trop tôt pour l’affirmer, « les particules présentes dans la vapeur exhalée par les vapoteurs infectés par le coronavirus sont potentiellement porteuses du virus » selon Jean-Philippe Santoni, pneumologue à la Fondation Le Souffle.

Le tabagisme passif poserait lui aussi problème. Le virus pourrait en effet se répandre en se fixant sur les particules de fumée, explique le pneumologue [3].

Même si les fumeurs et vapoteurs ne sont pas sur la liste des personnes à risque, le confinement pourrait leur donner une chance de réduire voire d’arrêter leur consommation…

Portez-vous bien,

Oscar

[1] Cannabis et confinement font bon ménage: la demande explose”, Olivier Perrin, Le Temps, le 20 mars 2020.

[2] Coronavirus : fumer augmente le risque de développer une forme sévère du Covid-19”, Caroline Ditte, France 3 région, le 31 mars 2020.

[3] Fumer, un facteur aggravant face au coronavirus”, Anne-Laure Frémont, Le Figaro, le 31 mars 2020.