Loin d’être farfelue, cette idée a déjà fait ses preuves pour le cancer du sein, Parkinson et des infections bactériologiques.
La fondation britannique Medical Detection Dogs, spécialiste de la détection canine des maladies, compte sur la truffe très développée des chiens pour faciliter la détection des personnes infectées.
Les chiens « voient » ce qu’ils sentent
Avec plus de 200 millions de récepteurs olfactifs (contre 5 millions chez l’homme), l’odorat des chiens est 10 000 fois plus puissant que celui de l’être humain[1] !
« Si vous faites l’analogie avec la vision, ce que vous et moi pouvons voir à 500 mètres, un chien pourrait le voir à plus de 3000 km de distance », a déclaré le scientifique James Walker de l’université d’État de Floride.
Là où nous respirons simplement de bonnes ou de mauvaises odeurs, le chien en perçoit une variété immense. On estime qu’il les traite comme des informations en les reliant à des images mentales.
Les maladies dégagent une odeur
Prenons le cancer. En 2019, 3 beagles entraînés par des chercheurs américains ont réussi à reconnaître des échantillons de sang sains à 97,5 % et des échantillons de personnes malades à 96,7 %. C’est en fait grâce à des résidus organiques évacués par la sueur ou dans le sang qu’ils peuvent détecter la présence de maladies[2].
L’Institut Curie, spécialisé en oncologie, a dressé deux malinois, Thor et Nykios, pour reconnaître des tissus imbibés par la sueur de femmes souffrant d’un cancer du sein.
Et contre le coronavirus ?
En France, Dominique Grandjean, professeur à l’École nationale vétérinaire d’Alfort et chef du service vétérinaire des Pompiers de Paris, a lancé les premiers essais avec 10 chiens déjà formés à dépister des effluves d’explosifs pour gagner du temps. Les premiers résultats devraient être connus d’ici 3 semaines.
Le but serait d’intervenir ensuite dans des lieux publics tels que des aéroports, des gares ou des centres commerciaux. Ils pourraient sentir jusqu’à 250 personnes par heure selon des chercheurs[3].
Les essais devraient permettre d’aider les chiens à détecter le virus le mieux possible. L’idéal serait de pouvoir leur soumettre des personnes infectées, mais aussi asymptomatiques, pour affiner le dépistage. « Ce serait rapide, efficace et non invasif et permettrait que les ressources limitées de tests du National Health Service [le système de santé anglais, ndlr] ne soient utilisées que là où elles sont vraiment nécessaires », explique le Dr Claire Guest, directrice de Medical Detection Dogs.
Portez-vous bien,
Oscar