Chers amis,

Voici ce que vous nous écrivez :

« Mon fils de 27 ans, a commencé à tousser et être fébrile fin février. Depuis le 10 mars, il est hospitalisé en soins intensifs avec les symptômes de Covid19 . Les médecins ont tout d’abord diagnostiqué une pneumonie sévère. Mais les 2 tests réalisés étant négatifs au Corona se sont avérés faussés donc un 3ème est en cours.« 

« Bonjour. Je suis malade (probablement atteinte du coronavirus d’après mon médecin, mais pas de test car pas d’atteinte respiratoire préoccupante).« 

Vous êtes nombreux à nous signaler ce problème sanitaire préoccupant : des tests peu accessibles (car actuellement en pénurie), mais aussi peu fiables, avec de possibles cas de « faux négatifs ».

Quelle est la situation en ce jeudi 19 mars ?

Vous ne trouverez pas de test en libre-service.

Les directives du gouvernement stipulent que seules les personnes considérées comme « fragiles ou à risque » peuvent se faire tester. Cela comprend :

  • les plus de 70 ans ;
  • les immunodéprimés (ceux qui ont un système immunitaire affaibli à cause d’un traitement ou d’une maladie) ;
  • les diabétiques ;
  • les personnes obèses.

La liste des personnes à risque est fréquemment mise à jour [1], en fonction des dernières découvertes sur le virus, mais aussi des arbitrages de priorité réalisés par les autorités sanitaires. Cela peut donc comprendre aussi : les personnes souffrant d’une maladie cardiovasculaire, respiratoire ou d’hypertension, et les personnes ayant un cancer.

Les individus déjà hospitalisés et les personnes fragiles en structures collectives (EPHAD, handicap) doivent aussi être testées. Les personnels de santé qui présentent des symptômes évocateurs sont testés systématiquement.

En présence de symptômes pouvant laisser soupçonner une infection (toux, fièvre, difficultés respiratoires), les personnes à risque doivent contacter leur médecin traitant sans tarder et pourront être testées. Le 15 ne doit être appelé qu’en cas d’apparition de symptômes graves.

Comment se passe le test ?

Une sorte de long coton-tige est introduit dans votre narine pour prélever des cellules nasales profondes.

Le prélèvement dure quelques secondes, mais la suite est un peu plus longue : il faut envoyer l’échantillon dans le laboratoire spécialisé le plus proche, situé parfois à l’intérieur même de l’hôpital, mais pas toujours. 45 établissements en France disposent actuellement d’un laboratoire pouvant procéder à ces analyses.

Le prélèvement est ensuite analysé pour y chercher d’éventuels brins d’ARN – l’acide ribonucléique, proche de l’ADN – appartenant au virus SARS-CoV-2. Son ARN permet de reconnaître ce virus en particulier, comme une signature unique.

La technique consiste à multiplier en des millions d’exemplaires un fragment de génome appartenant au virus, jusqu’à pouvoir le détecter et l’étudier, même dans un très faible échantillon.

Selon les moyens disponibles et l’arbitrage de priorité, les résultats sont connus entre 3h et 48h au plus tard.

Sur son compte Twitter, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a publié un message clair : « Nous avons un message simple à tous les pays qui combattent le Covid-19 : testez, testez, testez. » Avant d’ajouter : « On ne peut pas stopper cette pandémie si on ne sait pas qui est infecté. » 

Bientôt des tests plus rapides, plus fiables, plus nombreux

La bonne nouvelle du jour, c’est que partout dans le monde, des sociétés pharmaceutiques travaillent d’arrache-pied pour mettre au point de nouveaux tests, plus efficaces, qui sont en cours de déploiement :

Basée en Suisse, la société Roche vient d’obtenir deux précieux coups de tampon pour son test maison : le marquage CE pour un usage en Europe, et une autorisation de la Food and Drug Administration américaine.

Alors que le test Pasteur utilisé en France ne peut se faire qu’en laboratoire de recherche, celui de Roche peut être effectué sur des plateformes de test moléculaires nommées «Cobas», sortes de grandes armoires à analyses largement répandues dans les laboratoires de ville. Ces laboratoires ont justement le droit de diagnostiquer le Covid-19 depuis le début de la semaine.

Le test de Roche donne des résultats en trois heures et demie, mais surtout, il automatise le procédé : détecter le nouveau coronavirus devient un test standardisé de routine, parmi toute une batterie d’autres tests que les laborantins ont l’habitude de pratiquer sur les machines Cobas.

La société française BioMérieux travaille depuis mi-janvier au développement d’un test basé sur un échantillon respiratoire, dont une première version devrait être disponible fin mars, avec des résultats en 4 à 5 heures.

La vraie avancée de ce test serait qu’il puisse être intégré à des petits instruments automatisés de diagnostics déjà existants. Il n’y aurait alors plus besoin de laboratoire et les résultats tomberaient en 45 minutes !

Des scientifiques chinois de l’université d’Oxford, aux États-Unis, ont aussi trouvé une nouvelle piste.

Il suffirait de répartir le prélèvement nasal en trois flacons et de les faire réagir avec un produit chimique qui détecte l’ARN du virus. On observe alors la couleur : si deux flacons passent du rose au jaune (le troisième servant de témoin), le test est positif.

Les résultats sont lisibles en une demi-heure seulement, et cette méthode pourrait être utilisée dans les zones rurales où il n’y a pas de laboratoire à proximité, dans les aéroports, ou même à domicile. Ce test incluerait aussi des systèmes de vérification pour éviter les faux positifs et les faux négatifs.

Les avancées sont donc bien présentes, et la situation pourrait s’améliorer rapidement, alors gardons espoir !

Portez-vous bien,

Malik 

[1] https://sante.lefigaro.fr/article/les-autorites-clarifient-la-liste-des-personnes-a-risque-face-au-coronavirus/

https://www.liberation.fr/sciences/2020/03/18/coronavirus-bientot-plus-de-tests-plus-rapides-plus-sensibles_1782166

https://www.santelog.com/actualites/covid-19-un-test-de-detection-rapide-en-une-demi-heure