Chers amis,

Je voudrais aujourd’hui vous parler des antibiotiques, l’une des plus spectaculaires avancées de la médecine.

Mais surtout de la fin des antibiotiques.

L’information devrait faire la « une » du journal de 20h : les antibiotiques actuels seront quasiment tous obsolètes d’ici 30 ans.

Cela paraît difficile à croire… et pourtant c’est l’Organisation Mondiale de la Santé qui le dit :

« Nous entrerons bientôt dans une ère post-antibiotique dans laquelle des infections courantes et de petites blessures seront à nouveau mortelles [1] ».

Et d’enfoncer le clou : la résistance des bactéries aux antibiotiques devrait causer « 10 millions de morts par an en 2050 »[2].

C’est-à-dire plus que :

  • le cancer, qui cause actuellement 8,2 millions de morts par an ;
  • les maladies respiratoires (3,54 millions) ;
  • et infiniment plus que le Covid-19 (environ 900 000 décès à ce jour).

En France seulement, environ 238 000 personnes mourront chaque année des suites de l’antibiorésistance[3] (pour mémoire, le Covid-19 a tué « seulement » 30 000 personnes à ce jour dans notre pays !).

Comment en est-on arrivés là ? 

Je vous propose un court historique pour bien comprendre.

Vous le savez, si nous n’avions pas d’antibiotiques aujourd’hui :

  • nos plaies mal désinfectées pourraient nous conduire jusqu’à la septicémie ;
  • de simples otites ou gastroentérites nous amèneraient à l’hôpital ;
  • une pneumonie infectieuse engagerait notre pronostic vital.

Les antibiotiques ont statistiquement fait gagner 10 ans de vie à l’humanité et sauvé des millions de personnes de maladies jusque-là incurables comme la tuberculose, la septicémie, la méningite ou la pneumonie [4].

Mais depuis 20 ou 30 ans environ, l’antibiorésistance est apparue.

C’est-à-dire le développement de bactéries résistant aux antibiotiques, qui se multiplient désormais de manière exponentielle.

Le cauchemar a commencé

Ce « scénario cauchemar » se traduit ainsi : des dizaines de bactéries « multirésistantes », autrement dit résistantes à plusieurs antibiotiques, sont en circulation.

D’autres sont même devenues « toto-résistantes », c’est-à-dire résistantes à tous les antibiotiques connus actuellement.

Ces « super-bactéries » augmentent grandement le risque d’infections contractées à l’hôpital, par exemple lors d’une chirurgie ou d’un traitement lourd de type dialyse ou chimiothérapie.

C’est ce qu’on appelle les maladies nosocomiales : vous entrez sans microbes et vous repartez avec des infections graves. Vous avez attrapé des microbes habitués à se battre à l’hôpital, devenus super-résistants.

Le résultat est terrible. Les maladies nosocomiales tuent désormais plus, chaque année en France, que les accidents de la route (environ 3500 décès par an) [5].

Limiter notre recours aux antibiotiques ne nous met pas à l’abri 

J’imagine que vous faites sans doute personnellement attention à limiter votre consommation d’antibiotiques.

Mais cela ne vous protège pas tant que cela, malheureusement.

Car le problème, c’est que les bactéries mutantes peuvent contaminer tout le monde, vous compris, et même si vous faites attention.

Car elles se développent partout, circulent partout, y compris chez nos animaux domestiques et dans l’élevage animal : poules, porcs, lapins, poissons etc.

De plus, la résistance de ces bactéries est contagieuse : les bactéries qui « ont trouvé » comment résister à un antibiotique transmettent le tuyau à leurs collègues, sous forme de code génétique.

Des nouvelles « super-bactéries » mortelles chaque année 

La conséquence est que de plus en plus de « superbactéries » antibiorésistantes apparaissent chaque année.

5 d’entre elles sont déjà considérées comme « menaces urgentes » par l’OMS :

  • Clostridioides difficile,une bactérie très contagieuse souvent attrapée par les patients à l’hôpital (les fameuses maladies nosocomiales), et responsable de diarrhées importantes, de colites, de crampes abdominales et de fièvre pouvant conduire au décès.
  • Les Entérobactéries (comme Escherichia coli)responsables de graves infections urinaires, de pneumonies, et d’infections intra-abdominales potentiellement mortelles.
  • La Neisseria gonorrhoeae multi-résistante. Elle est responsable de la gonorrhéeune maladie sexuellement transmissible qui « progresse silencieusement », provoquant écoulement laiteux de l’urètre, gland douloureux et gonflé chez les hommes ; écoulements vaginaux inhabituels, douleur en urinant ou pendant les rapports sexuels chez les femmes.
  • Candida Auris multi-résistant aux anti-fongiques, c’est le premier champignon à être classé « pathogène émergent ». Il peut provoquer une candidose invasive et grave en infectant la circulation sanguine, le système nerveux central et divers organes internes.
  • L’Acinétobacterrésistante aux carbapénèmes, provoquant des pneumonies, des infections urinaires, des plaies, des abcès. Certaines souches sont résistantes à tous les antibiotiques connus. La grande majorité des infections ont lieu à l’hôpital.

Par ailleurs, 11 bactéries multi-résistantes sont désormais classées comme « menace sérieuse »parmi lesquelles le staphylocoque doré, la « nouvelle » tuberculose, la fièvre typhoïde, la salmonelle

Encore trop et mal prescrits

Beaucoup de médecins aggravent l’antibiorésistance en prescrivant encore des antibiotiques pour des infections respiratoires qui guérissent toutes seules, comme les bronchites ou les sinusites.

Parfois, ils prescrivent à mauvais escient des antibiotiques à trop large spectre, notamment dans les infections urinaires.

Un rapport spécial du Ministère de la Santé de 2015 a fait ses calculs : « entre 30 et 50 % des antibiothérapies sont prescrites inutilement en France, que ce soit en ville, EHPAD ou à l’hôpital »[6].

D’après les derniers chiffres officiels [7]  :

  • 728 tonnes d’antibiotiques destinées à la santé humaine sont encore vendues chaque année en France,
  • Cela donne, en France, des niveaux de consommation 30 % au-dessus de la moyenne européenne (!),
  • Dans l’élevage intensif, les bêtes sont littéralement arrosées d’antibiotiques quotidiennement : 471 tonnes y sont utilisées chaque année,
  • La pollution des sols aux métaux lourds aggrave encore le problème. Elle incite les bactéries qui y vivent à développer de très puissants gènes antibiorésistants, vient de révéler une toute récente étude menée par des biologistes américains [8].

La recherche de nouveaux antibiotiques n’intéresse pas les labos

Dernier problème de taille : aucune famille d’antibiotiques résolument nouvelle n’a été mise sur le marché depuis 30 ans [9].

La raison de ce ralentissement est simple : la recherche de nouveaux antibiotiques n’est pas assez lucrative pour l’industrie pharmaceutique.

Explication : les antibiotiques devant être pris sur une courte durée, ils ne sont pas aussi rentables que les médicaments qui traitent des maladies chroniques (diabète, cancer, hypertension…),

On estime que cela prend 10 ans et coûte 1 milliard de dollars en moyenne pour développer un nouvel antibiotique.

Et quand cela se produit, il s’agit d’antibiotiques appartenant à des familles déjà connues. Ils peuvent améliorent les performances des molécules plus anciennes… mais les bactéries finissent aussi par trouver comment y résister !

Cette situation est tellement préoccupante que l’OMS a sonné récemment l’alerte[10] :

« Les 60 produits en cours de développement apportent peu d’avantages par rapport aux traitements existants et rares sont ceux qui ciblent les bactéries les plus dangereusement résistantes ».

Il est grand temps que nous apprenions à nous soigner nous-mêmes

Je ne vous raconte pas cela par plaisir d’être alarmiste !

Mais pour nous préparer à cette révolution sanitaire.

Nous, vous, et nos proches.

Ce que personne ne dit haut et fort, hormis quelques études scientifiques dont personne n’a encore parlé à la télévision ni à la radio, c’est que « les antibiotiques du futur viendront de produits naturels. » [11] [12]

Vous allez le découvrir en me lisant ces prochains jours, repousser les bactéries et les infections sans antibiotiques est possible.

Et ce ne sont pas des élucubrations.

La nature offre une panoplie de remèdes à l’efficacité scientifiquement prouvée, qui, pris suffisamment tôt, s’avèrent très efficaces contre les bactéries :

  • Les huiles essentielles antibactériennes et antifongiques : thym, origan, menthe poivrée, romarin, géranium, ravintsara… ;
  • La cure d’argile, notamment efficace contre le staphylocoque doré ;
  • Les extraits de pépins de pamplemousse (à prendre sous forme glycérinée !) : leurs propriétés antifongiques et antibactériennes sont validées par la science[13]. L’extrait de pépin de pamplemousse est efficace sur environ 800 souches de bactéries et de virus et sur une centaine de champignons et de parasites. Son action antibactérienne est identique, voire dans certains cas supérieure à celle des antibiotiques de synthèse, car son spectre d’action est plus large !
  • La tisane de cynorhodon : un tonique qui renforce les défenses immunitaires et un fortifiant qui aide le corps à lutter contre les maladies infectieuses ;
  • La sauge : une des plantes les plus efficaces pour désinfecter vos plaies, morsures et piqûres. C’est aussi un puissant anti-inflammatoire qui peut vous aider en cas de gingivite, pharyngite, amygdalite… ;
  • L’échinacée : une cure de cette plante est idéale pour éviter les rhumes, les refroidissements et stimuler le système immunitaire à l’entrée de l’hiver ;
  • … et bien d’autres plantes et remèdes naturels qui peuvent faire tout aussi bien que les antibiotiques !

Il me paraît urgent que nous apprenions tous à nous en servir, à connaître leurs indications, contre-indications et posologie…

C’est dans cet esprit que j’ai conçu mon grand projet de la rentrée.

Il vous indiquera comment, précisément, apprendre à utiliser ces remèdes naturels.

Je vous en parle la semaine prochaine… sans faute !

Portez-vous bien,

Rodolphe


[1] Organisation mondiale de la santé, mis en ligne le 31 juillet 2020, disponible sur : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/antibiotic-resistance

[2] « La résistance antibiotique, première cause de mortalité dans le monde en 2050 », décembre 2014, Les Échos, consulté en septembre 2020, disponible sur : https://www.lesechos.fr/2014/12/la-resistance-antibiotique-premiere-cause-de-mortalite-dans-le-monde-en-2050-315586

[3] « Enrayer l’antibiorésistance en France », https://www.oecd.org/fr/france/Enrayer-l-antibior%C3%A9sistance-en-France.pdf, rapport de l’OCDE, 2018

[4] « Pourquoi les antibiotiques doivent se réinventer », août 2020, Pourquoi docteur, consulté en septembre 2020, disponible sur : https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/33614-Pourquoi-antibiotiques-reinventer

[5] « On meurt plus « de l’hôpital » que « de la voiture » », octobre 2017, Pourquoi docteur, consulté en septembre 2020, disponible sur : https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/23276-On-meurt-de-l-hopital-de-voiture

[6] « Tous ensemble, sauvons les antibiotiques », rapport du groupe de travail spécial pour la préservation des antibiotiques juin 2015, disponible sur : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_antibiotiques.pdf

[7] « Consommation d’antibiotiques et antibiorésistance en France en 2018 », Santé publique France, novembre 2019, disponible sur : https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2019/consommation-d-antibiotiques-et-antibioresistance-en-france-en-2018

[8] Jesse CT, Oladeinde A, Kieran TJ, Finger JW, Bayona-Vásquez NJ, Cartee JC, Beasley JC, Seaman JC, McArthur JV, Rhodes OE, Glenn TC, « Co‐occurrence of antibiotic, biocide, and heavy metal resistance genes in bacteria from metal and radionuclide contaminated soils at the Savannah River Site », Microbial Biotechnology, 2020; 13 (4): 1179, https://doi.org/10.1111/1751-7915.13578

[9] « Aucun nouvel antibiotique n’a été découvert depuis 30 ans : faux », Fondation pour la Recherche Médicale, disponible sur : https://www.frm.org/nos-publications/les-antibiotiques/vrai-faux/decouveerte-antibiotique

[10] « Le manque de nouveaux antibiotiques met en péril les efforts mondiaux visant à lutter contre les infections résistantes », 2017, Organisation mondiale de la Santé, consulté en septembre 2020, disponible sur : https://www.who.int/fr/news-room/detail/17-01-2020-lack-of-new-antibiotics-threatens-global-efforts-to-contain-drug-resistant-infections

[11] Wright GD. Something old, something new: revisiting natural products in antibiotic drug discovery. Can J Microbiol. 2014;60(3):147-154. doi:10.1139/cjm-2014-0063

[12] Luzhetskyy A, Pelzer S, Bechthold A. The future of natural products as a source of new antibiotics. Curr Opin Investig Drugs. 2007;8(8):608-613.

[13] J Altern Complement Med. 2002 Jun;8(3):333-40. The effectiveness of processed grapefruit-seed extract as an antibacterial agent: II. Mechanism of action and in vitro toxicity, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12165191