Chers amis,
Le 17 septembre dernier a eu lieu la deuxième journée mondiale de la sécurité des patients[1].
Vous n’en avez pas entendu parler ?
C’est normal… la France n’y participe pas. Et pour cause : elle ne comptabilise pas les morts provoquées par les erreurs médicales.
2,6 millions de morts par an dans le monde, des chiffres épidémiques…
Cette journée mondiale a été instituée l’an dernier par l’Organisation Mondiale de la Santé pour tenter d’enrayer le nombre de décès provoqués par les erreurs médicales.
L’OMS estime ce nombre à 2,6 millions morts par an[2]… soit plus du double des morts attendus du Covid-19 cette année[3].
Ces décès augmentent de façon spectaculaire.
Nos voisins anglais et américains y ont consacré plusieurs études.
Ainsi, il y a à peine vingt ans, on estimait à 98 000 le nombre de décès annuels aux États-Unis imputables à des erreurs médicales. En 2013, ce nombre est passé à… 210 000[4].
Cela en fait la troisième cause de décès après les cancers et les maladies cardio-vasculaires.
L’auteur de l’étude que j’ai pu consulter parle d’épidémie et de l’urgence qu’il y a à prendre le problème au sérieux.
En Angleterre, une étude portant sur les statistiques de 2000 à 2019 révèle que 1 patient britannique sur 20 est exposé à des erreurs médicales « évitables », conduisant à environ 22 000 morts par an sur le seul territoire britannique[5].
Un tabou en France
Et en France ?
Les données manquent et rien ne semble enclenché, du côté du ministère de la Santé ou de l’Ordre des médecins, pour lever le voile sur ces chiffres dérangeants.
En 2016, Claude Rambaud, vice-présidente d’une association de malades, estimait dans une enquête fouillée que 60 000 personnes mouraient en France chaque année à cause d’erreurs médicales[6].
L’auteure parle de silence organisé :
« C’est un sujet tabou. Quand je dis qu’il y a 60 000 morts, aucune société savante ne monte au créneau pour affiner ce chiffre ni le remettre en question. Mon but n’est pas d’accuser les médecins ni de chercher des coupables. On veut seulement mieux combattre ce problème. »
Signe encourageant, son enquête a reçu un prix de la revue médicale française Prescrire.
La mauvaise prescription, la plus meurtrière des erreurs médicales
Les erreurs médicales les plus meurtrières sont l’erreur de diagnostic et l’erreur de prescription (entendez pour cette dernière la prescription d’un mauvais médicament ou une prescription à de mauvaises doses).
Dans l’étude britannique que je vous ai citée, les auteurs estiment que cette erreur médicale concerne 1 prescription sur 5.
Si la majorité ont des effets mineurs, environ 2% des « mauvaises prescriptions » seraient mortelles.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas de médicaments rares.
Mais au contraire extrêmement courants.
Beaucoup concernent des AINS (antiinflammatoires non-stéroïdiens) et des anticoagulants, dont une mauvaise posologie entraîne une hémorragie stomacale mortelle.
Parmi les autres médicaments les plus couramment « mal prescrits » figurent :
- Les antiagrégants et antithrombotiques ;
- Les antiépileptiques ;
- Les médicaments réduisant le taux de sucre sanguin ;
- Les médicaments diurétiques ;
- Les corticoïdes prescrits contre les crises d’asthme ;
- Les bêtabloquants[7].
Comment expliquer une liste aussi alarmante ?
Il semble y avoir trois raisons principales.
La première c’est le manque de dialogue entre le généraliste et les spécialistes, autrement dit la « perte » d’informations concernant le patient.
La deuxième raison, c’est l’erreur humaine due à la pression plus en plus forte sur nos personnels soignants :
« La fatigue, le surmenage, le manque de personnel jouent un rôle important alors même que la médecine est terriblement complexe. La plupart du temps, les bonnes pratiques comme la check-list au bloc opératoire ne sont pas respectées. Beaucoup de traitements sont aussi reconduits à l’aveugle[8]. »
La troisième raison, ce sont les effets secondaires associés aux « nouveaux médicaments » dont la sécurité n’est pas encore tout à fait établie.
Le billard reste risqué
La deuxième grande famille d’erreurs médicales se passe dans la salle d’opérations, ou juste après.
Un million de patients décèderaient par an dans le monde pendant un acte chirurgical ou peu après[9].
Parmi ceux qui n’en meurent pas… un patient sur quatre souffre de complications provoquées par des soins chirurgicaux à risque[10].
Quand on voit la nature des « complications » les plus courantes, on comprend pourquoi une erreur médicale est souvent en cause : au sommet de cette liste figurent en effet les infections du tract urinaire associées à la pose d’un cathéter.
Mais on trouve aussi :
- l’intervention sur une mauvaise partie du corps ;
- les lacérations et blessures provoquées par les robots chirurgicaux ;
- le manque d’entraînement des chirurgiens ;
- la précipitation de l’intervention due au nombre de patients[11].
Tout cela n’est pas rassurant, j’en conviens. Et il faut dire et redire que quantité de médecins sont sérieux et rigoureux, accomplissant un travail exemplaire.
Je vois pour ma part dans ces chiffres l’occasion de nous remobiliser autour des solutions naturelles de santé, dont les effets préventifs sur nos maladies sont totalement négligés… alors qu’elles donnent lieu à des milliers d’études scientifiques que personne ne semble vouloir lire !
Portez-vous bien,
Rodolphe
[1] https://www.who.int/fr/news-room/events/detail/2020/09/17/default-calendar/world-patient-safety-day-2020#:~:text=Le%2017%20septembre%202020%2C%20l,de%20la%20s%C3%A9curit%C3%A9%20des%20patients.
[2] https://www.who.int/fr/news-room/detail/13-09-2019-who-calls-for-urgent-action-to-reduce-patient-harm-in-healthcare
[3] https://www.worldometers.info/coronavirus/ consulté le 25 septembre 2020
[4] JAMES T. John, « A new evidence-based estimate of patients harms associated with hospital care” ; Septembre 2013, disponible sur : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23860193/
[5] PANAGIOTI Maria, et al., « prevalence, serverity, and nature of preventable patient harm across medical care settings : systematic review and meta-analysis” The BMJ, disponible sur : https://www.bmj.com/content/366/bmj.l4185
[6] MARI Elsa, « Erreurs médicales, il faut faire tomber l’omerta » Le Parisien, 23 novembre 2017, disonible sur : https://www.leparisien.fr/societe/erreurs-medicales-il-faut-faire-tomber-l-omerta-23-11-2017-7409418.php
[7] « Ooops, I did it again ! Medical errors have juste become a global crisis”, Bryan Hubbard, What doctors don’t tell you, September 2020, p.20
[8] Ibid.
[9] https://www.who.int/fr/news-room/detail/13-09-2019-who-calls-for-urgent-action-to-reduce-patient-harm-in-healthcare
[10] Ibid.
[11] RODZIEWICZ L. Thomas, “Medical Error Prevention” NCBI, 5 mai 2020, disponible sur : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK499956/
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
Article très intéressant, cependant j’aimerai connaître le bilan des maladies iatrogènes chaque année en France.
A ce titre ,je n’ai pas lu d’article sur ce sujet.
Je pense que l’importance des chiffres doivent être catastrophiques, sachant en outre que la France est un très grand consommateur de médicaments.
Si vous possédez quelques informations sur ce sujet ,ce serait très intéressant de porter à la connaissance du plus grand nombre, afin d’ouvrir les consciences et lutter contre l’actuel délire que nous vivons aujourd’hui par le Covid.
Ils ont intérêt à se serrer les coudes, la bonne médecine de ma jeunesse n’existe pratiquement plus. Les médecins de famille qui ont suivi ma santé et celles de mes enfants (petits) sont morts ; et on ne va pas, sans appréhension, subir les opérations.
Mais autant mourir sous anesthésie, ça fait moins mal et j’espère que je ne la sentirait pas venir.
il y a dix ans, mon fils est entré avec des poumons sains. Par manque d’hygiène dans une chambre « stérile » nous entrions avec vêtements, chaussures, sans aucune protection, j’en ai fait la remarque « oui, vous entrez » …. un ouvrier y était aussi entré avec une échelle … il est décédé à 48 ans…..
Bravo, merci pour vos informations. Continuer !…
Tout ce que vous dites est sans doute vrai .j’ai connu autour de moi des personnes victimes ou qui ont été près de l’etre .Mon fils suite à une opération des varices est très handicapé du bras et jambe droit du côté opéré .mais Jusq’a présent aucun médecin n’as osé dire que cela peut être dû à l’operation .Diagnostique syndrome de Parkinson ( on n’as pas encore tout les résultats des examens ,on a fait aussi une recherche génétique . )Il y’a quelques années déjà ma belle mère entre a la polyclinique pour l’ opération du 2ème œil atteint de cataracte .(heureusement par curiosité j’ai lu le papier sur le bureau qui indiquait l’oeil à opérer et c’était celui qui avait déjà été opéré . ) l‘assistante médicale me dit ( heureusement que vous l’avez vu sinon on allait lui opérer le même œil ! ) un ami proche aussi doit subir une petite opération mais à l’entrée du bloc on se rend compte que les papiers ont été inversés ( on allait l’opérer d’un rein .) Je lis toujours vos lettres avec intérêt Merci pour touts vos conseils .
Bonjour, fidèle lectrice merci de ce rappel, j’ai aussi pu le constater tristement pour toutes les classes de médicaments que vous citez. Par contre dommage de ne pas y avoir cité les benzodiapéines que tuent au moins 12 000 (de 12 000 à 20 000 selon les études) personnes par an rien qu’en France. Une action de groupe en justice se met en place, j’ai perdu ma fille unique de 27 ans l’année dernière à cause d’une prescription dite de « mésusage » de médicament, médicament prescrit 1) sans avoir cherché et vérifié pourquoi ma fille se plaignait de violents malaises (depuis moi j’ai trouvé pourquoi, et le médecin de me dire, qu’il n’a pas le temps de lire les notices des médicaments qu’il prescrit, et qu’il ne s’était pas vraiment débarrassée d’elle mais qu’il n’avait pas le temps de chercher!!??!!) 2) dosage deux fois trop fort réservé au milieu psychiatrique sous surveillance pour le délirium tremens , qui plus est à une jeune fille devenue très maigre et sur une durée 2 à 8 fois trop longue, là faute aussi du pharmacien qui délivre tout d’un coup, qui lui me dira « d’habitude on les retrouve à temps » !!??!! impossible à ce dosage, donc il est grave lui aussi… Voilà donc depuis je survis, et j’aimerai faire changer certaines choses. Donc, oui, ajoutez les benzodiapéines à cette liste, pour bien le rappeler et rendre tout le monde plus vigilant. J’avais envoyé ma fille chez le médecin pour qu’il l’aide, par pour qu’il me l’assassine. Merci encore pour votre travail, vos lettres. Bien cordialement, Laurence
merci pour avoir eu le courage de briser cette omerta.
Depuis plusieurs semaines il n’est plus possible de partager vos lettres sur Facebook… Censure a 100%. Quel dommage…
et pourquoi utilisez-vous le facebook ??? ainsi vous enrichissez le milliardaire le plus malhonnete de la planète .
J ai du saisir l Oniam pour accidents medicaux et contre mon curateur pour internement abusif et accidents medicaux en Eure et Loir en tant que redacteur de sante publique apres un SMN avec des soins non consentis et l indifference des assurances et de l Udaf28 car j ai fait un SMN en psychiatrie et je ne suis pas entendue par ma curatrice qui me refuse les indemnites journalieres et compensatoires par Mon assurance et qui m ont laisses crever de faim en invalidite civile
bonjour,
Je trouve que le commentaire sur les erreurs commises au bloc opératoire sont très injustes! combien d’opérations qui sauvent des vies!!! je pourrais personnellement en témoigner. Défendre les médecines alternatives c’est bien mais il ne faut pas tomber dans une vision sectaire.
Je suis d’accord a 100/% car j’ai tellement souffert d’allergies et toxines de medicaments et surtout des erreurs medicales pour operation.
Que vous avez raison pour ce commentaire, il faudrait bien que certaines personnes dont nos dirigeants pour réaliser que cela est la vérité et non toutes les sornettes qu’ils nous racontent et nous rendent malades et nous privent de nos droits, et emmènent le pays à la ruine et peut être à la révolution de tout le monde.
Avez-vous les chiffres pour les morts par maladie nosocomiale ?
Ceux générés par de mauvaises pratiques ? ex: Epreuve d’effort après un infarctus?
Mer ci.
Je vous remercie beaucoup pour ce sujet tabou; deux membres de ma familles dont l’une est ma fille ,34 et 41 ans; j’ai porté plainte à l’amiable. J’ai été humilié rabaissée suivis tous les deux même médecin. Ces médecins et chirurgiens exercent toujours avec des postes importants. Aucune confiance en l’ONIAM et le CCI ces organismes ne font rien pour vous. LES DEUX SONT DECEDES.JE N’AI JAMIS FAIT LE DEUIL DE MAFILLE DEUIS 5 ANS.
Je vous remercie beaucoup pour ce sujet tabou; deux membres de ma familles dont l’une est ma fille ,34 et 41 ans; j’ai porté plainte à l’amiable. J’ai été humilié rabaissée suivis tous les deux même médecin. Ces médecins et chirurgiens exercent toujours avec des postes importants. Aucune confiance en l’ONIAM et le CCI ces organismes ne font rien pour vous.