Chers amis,

« Je ne sais pourquoi elle allait danser
À Saint Jean, aux musettes
Mais quand ce gars lui a pris un baiser
Elle frissonnait, était chipée

Comment ne pas perdre la tête
Serrée par des bras audacieux ?
Car l’on croit toujours aux doux mots d’amour
Quand ils sont dits avec les yeux[1] »

Combien de nos parents ou de nos grands-parents ont dansé sur cette valse musette ?

Aux fêtes de la Saint-Jean, les corps étaient en émoi, les cœurs battaient plus fort.

Cela correspondait au solstice d’été – le jour le plus long de l’année. On célébrait la fin d’un cycle de cultures par des danses et des chants. On organisait des banquets que les jeunes filles attendaient toute l’année, espérant y trouver un amoureux.

A la Saint Éloi, en décembre, on se préparait à l’hiver avec une grande fête consacrée aux chevaux. 

Ces fêtes de village marquaient, dans l’esprit des gens, le passage à une autre saison. Et l’importance de s’y préparer.

De même dans les maisons il y a cent ans les activités cessaient à la tombée de la nuit. Les retrouvailles en famille au coin du feu, ou aux chandelles, étaient le prélude au sommeil, et pas à de longues nuits passées à regarder des séries sur internet… 

L’année était rythmée par les changements de saison, que ce soit pour les cultures ou pour les cycles de reproduction des animaux de la ferme.

Attention, je n’ai pas de nostalgie ni de vision romantique du passé. 

Je sais combien la vie était plus dure « avant », dans bien des domaines. 

Mais je crois beaucoup à la nécessité de revenir à une « horloge saisonnière » pour notre santé.

L’été : la vie à son zénith

Explorons ensemble les bienfaits de ces quatre saisons. 

À l’été, la vie est généreuse et plantureuse, les jours sont chauds, les plantes font le plein de lumière, les fruits finissent de fabriquer leur sucre après la floraison, les abeilles remplissent leurs ruches de miel.

Les animaux font le plein : les herbivores se repaissent de l’herbe verte et grasse… les carnivores des plus petits animaux bien engraissés !

Bref, ça bourdonne d’activité, ça s’active, tout le monde est au travail pour « se charger » d’énergie.

Tous sauf… les humains.

Car notre société actuelle considère l’été comme une saison de repos, un moment des grasses matinées plutôt que de suractivité. 

Or la longueur des jours d’été serait idéale pour commencer à « travailler » tôt le matin, se reposer à l’heure la plus chaude,  terminer tard le soir.

Une température plus élevée, un effort physique accru, augmenteraient ainsi les « bons métabolismes » du corps :

  • La transpiration et l’hydratation, qui favorisent l’élimination des toxines ;
  • Le travail des muscles, car la chaleur réduit le risque de contractures ;
  • L’élimination de l’acide lactique, augmentée par les hautes températures ;
  • La gymnastique cardiaque, parce que le cœur bat plus fort pour répondre à la hausse de température.

Le point à surveiller en été, c’est la circulation du sang.

Vous connaissez ce ressenti « jambes lourdes » en été, qui est en fait un problème circulatoire. Pour cela il y a des nutriments spécifiques à prendre, je vous les indiquerai.

L’été est enfin la saison reine pour faire le plein de vitamine D naturellement.

Contrairement à ce qu’on vous dit souvent, il faut vous exposer au soleil. La bonne « dose » c’est 30 mn par jour soleil au zénith, sans crème solaire (oui oui, vous avez bien lu). Au-delà de ces 30 mn il faut vous protéger par des vêtements couvrants. Votre immunité tirera grand profit de cette « cure gratuite de Vitamine D » faite en plein midi, pour plusieurs mois.

À l’automne, place au ralentissement et à l’introspection

L’automne est la saison du retour au calme.

Il s’agit de ralentir, de tirer profit de l’atmosphère plus feutrée que provoquent le raccourcissement des jours et l’allongement des nuits.

La nature entière se rétracte. La sève des feuilles redescend dans les tiges, les branches, les troncs.

Les animaux font leurs réserves pour affronter l’hiver qui arrive, mais certains préparent aussi l’avenir : c’est la période du rut et on entend le cerf bramer !

Chez les hommes les récoltes de l’été sont finies. Le foin est rentré, le grain engrangé. Les réserves de l’hiver – confitures et conserves – emplissent peu à peu les celliers, caves et greniers. 

Là aussi, on se rend compte du décalage avec notre mode de vie réel en 2021. L’automne est pour des millions d’enfants la saison du retour à l’école et, pour des millions d’employés, celle de la reprise d’une activité intense.

Cela aggrave deux phénomènes auxquels nous devons être attentifs.

Le premier, c’est celui de la mélancolie, la tristesse automnale. Le deuil de l’été n’est pas facile à faire et engendre de la dépression. Redoubler d’activité au moment précis où la nature nous demande de ralentir aggravera souvent cette déprime. 

Ce sont les poumons qui, à ce moment-là, prennent cher.

Les poumons sont les organes de l’inspiration, de la façon dont nous « respirons la vie ». Sans surprise à l’automne culminent les infections pulmonaires… donc AUSSI la saison durant laquelle nous devrions prendre particulièrement soin de nos poumons. Le faisons-nous ?

Le second point à surveiller en automne c’est la digestion. L’automne est un moment d’épuration après l’été. Cela conduit souvent à un affaiblissement immunitaire, dont nous ne sommes pas vraiment conscients. Un repos digestif est ainsi très indiqué en cette saison, par un jeûne ou une monodiète, afin de garder sa vitalité et préparer son corps à l’hiver.

L’hiver : la saison du repos de fond

En hiver, la nature s’arrête ou presque.

C’est une saison reposante. Je l’adore. J’attends son arrivée avec impatience, la neige cotonneuse qui recouvre la terre, la lumière affaiblie, les soirées au coin du feu à lire, à partager des histoires et des souvenirs. 

Les arbres dehors semblent morts mais c’est juste leur sève qui est redescendue dans les racines. La vie est souterraine et réduite au minimum : certains animaux dorment complètement (la marmotte), d’autres sont simplement moins éveillés (l’ours). Les oiseaux ne chantent plus, la vie est figée, la nature a appuyé sur le bouton « pause ». Le gel termine le travail.

Aucun ralentissement de notre côté par contre ! Nous continuons à courir dans tous les sens, enfilant une grosse laine, une écharpe, un bonnet pour vaquer à nos occupations… comme le reste de l’année, vite, vite, vite ! 

Nous le payons. Sous la forme d’infections ou de maladies plus lourdes. Ce n’est pas qu’il y ait davantage de virus et de bactéries en hiver. C’est juste que nos défenses immunitaires sont à plat. Non seulement nos réserves naturelles de vitamine D se sont épuisées, mais notre entêtement à « tirer sur la corde » nous a coûté une énergie insensée. 

Idéalement nous devrions nous mettre au diapason de l’ensemble du vivant. 

C’est-à-dire nous reposer, être peu actif, dormir longuement chaque nuit.

Et d’abord adopter une alimentation frugale comme les animaux, en alternance avec des tisanes aux plantes qui réchauffent.

Au lieu de cela… nous faisons bombance à Noël, au Jour de l’An, à la galette des rois, en mangeant souvent gras et sucré, ce qui épuise nos organes.

Nous devrions par ailleurs, en hiver, améliorer notre fonction rénale : c’est le moment où les reins ont besoin de beaucoup d’énergie pour filtrer et éliminer les déchets accumulés. Il y a des moyens pour cela.

Et puis il y a la lumière dont je vous parlais dans ma précédente lettre. Une cure de luminothérapie douce est indiquée si vous savez vous y prendre. 

Le printemps : le renouveau qui permet de repartir de zéro

Et en ce mois de mai ? Eh bien nous voilà au printemps, saison du retour à la vie ! 

La nature renaît avec des bourgeons aux arbres, la naissance de « petits » chez de nombreux animaux, une belle lumière, des couleurs vertes étincelantes.

C’est la période de la reprise d’activité, mais aussi du « grand nettoyage de printemps », opération en laquelle je crois beaucoup. 

L’idée est de nous débarrasser de tous les déchets accumulés durant les mois froids dans notre corps (j’inclus les kilos en trop) afin de repartir sur de meilleures bases de santé.

En fait le printemps est notre « début d’année » santé à nous.

Il conditionne notre bien-être des 12 mois qui suivent.

C’est pour cela qu’en naturopathie le printemps est la saison du foie et de la vésicule biliaire. On s’occupe des organes qui nous servent à drainer, à faire le tri et à nettoyer notre corps. 

Pour ce nettoyage efficace et profond je connais une bonne méthode, que vous pouvez appliquer dès maintenant.

Mais j’ai été trop long… alors je vous en parle demain ! 

Portez-vous bien, 

Rodolphe


[1] Mon Amant de Saint-Jean, 1942, paroles de Léon Agel