Chers amis,

Les thés et les tisanes ont la réputation d’être une « boisson santé ».

Les choses ne sont plus si simples aujourd’hui.

Le thé, c’est un peu comme le poisson : ses vertus sont désormais contrebalancées par la pollution de l’environnement. Il s’agit d’aliments qui absorbent métaux lourds et autres polluants de l’environnement, comme les pesticides.

Dans le cas du thé, c’est encore plus grave, comme je vais vous l’expliquer. Il y a néanmoins des moyens simples de se prémunir de ces dangers.

Pourquoi il faut continuer à boire du thé et des tisanes

Je ne voudrais pas que cette lettre vous incite à ne plus boire de thé ou de tisane. Ce serait une idiotie.

Je vais simplement vous inviter à être encore plus vigilant et à prendre certaines précautions… précisément parce que nous avons meilleur intérêt à boire un bon thé qu’à ne pas en boire du tout.

Le thé vert, pour ne parler que de lui, contribuerait à prévenir et combattre 60 maladies, parmi lesquelles le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, l’ostéoporose et plusieurs cancers.

Si vous souhaitez connaître plus en détail ses vertus, je vous invite à lire la lettre que j’y ai consacré[1].

Comme vous peut-être, je tire donc de grands bienfaits des thés et tisanes que je bois, à commencer par le réconfort du rituel.

Les thés et infusions que je bois

Ma journée commence toujours par une tasse de thé noir – en ce moment un « thé du pauvre » : du thé noir Assam, enrichi d’échinacée pourpre, de fleur d’immortelle, d’écorce de citron, de figue et de datte.

Le moment où je verse l’eau chaude sur le filtre à thé sonne pour moi, symboliquement, le vrai début de ma journée. Le thé noir est le plus énergisant de tous les thés « classiques », c’est pourquoi je le réserve au matin.

Je poursuis souvent la matinée en buvant du maté : cette infusion d’Ilex Paraguensis (une plante apparentée au houx, et qui n’est donc pas de la même famille que le thé classique) est connue pour ses vertus « antifatigue ». Elle favorise la concentration.

Le maté m’est d’un grand secours lorsque j’ai passé une nuit courte et/ou agitée, ce qui est courant lorsqu’on a de très jeunes enfants. Je vous reparlerai probablement plus en détail de cette boisson que j’ai pris l’habitude de consommer depuis que j’ai vécu en Argentine.

En début d’après-midi, ceux qui me suivent depuis longtemps le savent, c’est l’heure du matcha. Je ne ferai jamais assez l’éloge de cette poudre de thé vert japonais (que je me procure ici) :

  • Exceptionnellement riche en antioxydants (137 fois plus qu’un thé vert normal en moyenne) et par conséquent un précieux allié anti-âge ;
  • A la forte teneur en catéchines (l’un de ces antioxydants), qui entretient la mémoire;
  • Favorisant la concentration et la relaxation (oui, oui ! Essayez et vous verrez !) ;
  • Riche en vitamines A, C et E

A partir de la fin de l’après-midi, je passe aux tisanes – sans quoi la vigilance apportée par le thé vert m’empêcherait de dormir. Selon l’humeur, je bois des infusions de :

  • Rooibos (un bon antioxydant lui aussi, et bienfaisant également pour la sphère gastro-intestinale) ;
  • Camomille (aux bienfaits relaxants et antiinflammatoires)
  • Menthe (assez bon antidouleur par ailleurs, notamment pour les articulations).

Ma compagne et moi faisons pousser notre menthe dans notre jardinière… et idéalement c’est ce qu’il faudrait toujours faire ! Je vais vous expliquer pourquoi, car j’en viens maintenant aux trois périls qui guettent aujourd’hui tout buveur de thé ou d’infusion.

Les 3 grands dangers liés à la consommation de thés et de tisanes aujourd’hui

Danger n°1 : les pesticides

Vous vous en souvenez peut-être, une enquête du magazine 60 millions de consommateurs, fin 2017, avait montré que tous les thés de la grande distribution contenaient des traces de pesticides… même ceux étiquetés « bio ».[2] 

Le magazine avait testé 26 thés différents – 16 noirs et dix verts. Toutes les marques, sans exception, contenaient des traces de pesticides : Lipton, Twinnings, Bio village marque repère[3]….

La palme revenait alors aux sachets de « thé noir parfumé – earl grey – Ym Zhen », de Dammann Frères, qui contenait 17 pesticides différents !

Les thés noirs contenaient plus de résidus de pesticides que les thés verts, qui n’en contenaient en moyenne « seulement » une dizaine.

Les moins pollués étaient des marques bio, qui ne contenaient qu’un seul résidu, comme les thés noirs Palais des Thés bio, Auchan bio et le thé vert Jardin bio.

Dans le même temps, le « plus mauvais élève », dixit le magazine, en termes de teneur en pesticide (c’est-à-dire non pas de nombre de pesticide, mais de quantité d’un même pesticide) était aussi un thé bio ! Il s’agit du thé noir Marque-Repère Bio Village, qui contenait quatre fois la limite autorisée d’anthraquinone, un répulsif pour oiseaux.

Danger n°2 : les métaux lourds

La présence de métaux lourds dans le thé est un problème hélas croissant.

En 2014, des chercheurs canadiens avaient mesuré la teneur en métaux lourds de trente thés différents, provenant aussi bien de supermarchés que de boutiques diététiques[4].

Dans l’intégralité de ces thés, l’étude concluait à la présence d’aluminium, de plomb et d’arsenic. Cependant, « seulement » 70% de ces thés contenaient des traces de plomb jugées dangereuses « pour les femmes enceintes ou allaitantes ». 

L’étude canadienne relevait que les thés les plus contaminés au plomb sont les thés Oolong chinois (à cause des centrales à charbon chinoises ?). Les moins contaminés étaient les thés blancs biologiques d’Inde et du Sri Lanka.

L’enquête de 60 millions de consommateurs dont je vous ai déjà parlé a, elle, relevé sur son échantillon des traces de cadmium, d’arsenic, de mercure et d’aluminium.

Alors que les thés noirs étaient plus pollués aux pesticides que les thés verts, on observe l’inverse avec les métaux lourds : les thés verts sont plus nombreux à être contaminés que les thés noirs !

Le « grand gagnant » reste cependant l’aluminium, retrouvé en grande quantité dans tous les thés. Or, c’est un métal qui se diffuse facilement dans l’eau… et dont le lien avec le développement de la maladie d’Alzheimer ne fait désormais plus guère de doute, puisqu’on en retrouve des quantités spectaculaires dans le cerveau des patients atteints par cette maladie neurodégénérative[5].

Danger n°3 : les sachets !  

En 2019, une nouvelle étude canadienne a mis le doigt sur un autre danger des thés et tisanes : les sachets libèreraient des milliards de microparticules et de nanoparticules dans les tasses ![6]

Les auteurs de cette étude démontrèrent qu’un sachet de thé plongé dans une eau à 95°C libérait 11,6 milliards microparticules de plastiques et 3,1 nanoparticules de plastique dans une seule tasse.

Les sachets en forme de pyramide ainsi que ceux à l’aspect brillant et lisse imitant  la soie sont fabriqués avec du nylon : avec eux, on serait donc assuré d’ingérer plusieurs microgrammes de plastiques à chaque gorgée.

Quelles précautions prendre ?

Il y a plusieurs moyens simples de réduire les risques d’exposition à tous ces dangers.

1 – Bannissez les sachets

Le premier, à mes yeux indispensable, est d’acheter son thé en vrac, et de fuir sans condition tous les thés en sachet.

Employer un filtre à thé dans une théière, ou bien une boule à thé en inox : vous vous épargnerez, au moins, l’intoxication au plastique.

Si vous ne parvenez pas à vous passer de sachet, préférez ceux en papier… encore faut-il s’assurer que le papier en question n’ait pas été blanchi au chlore ! 

2 – Privilégiez les petits producteurs bio, dans les petits pays

L’autre mesure indispensable consiste à choisir son thé et ses herbes bio.

Une lectrice me demandait récemment si le riz quelle achetait bio était dépourvu d’arsenic : la réponse est, selon toutes probabilités, malheureusement non. Le label bio s’applique aux conditions de production, et n’a hélas pas d’influence sur la qualité générale de l’eau ou de l’air du lieu où il est produit.

C’est la même chose avec le thé. Les pesticides et les métaux lourds sont désormais partout, même dans les produits bio… mais ils sont cependant généralement moins concentrés dans ces produits que dans les autres.

Ensuite, tout comme le riz, il ne faut pas être grand devin pour établir que les thés produits dans de grands pays industriels comme la Chine, qui est l’un des plus formidables pollueurs de la planète, ont, même bio, plus de risques d’être contaminés en métaux lourds et en pesticides que ceux provenant de petits producteurs de plus petits pays comme le Sri Lanka.

Dans tous les cas, essayez de vous renseigner autant que possible sur les conditions de production et de conditionnement du thé que vous consommez – c’est ce qui m’a amené à créer ma propre marque de thé matcha pour « maîtriser » ces risques !

3 – Si vous le pouvez, faites pousser vos propres herbes !

La culture de l’arbre à thé, et surtout la préparation des feuilles, n’est certes pas à la portée de tout le monde. 

Mais, que vous ayez ou non un jardin, il est facile de faire pousser certaines plantes chez soi.

Si vous avez les chances d’avoir un jardin, vous pouvez peut-être récolter des plantes sauvages comme l’achillée, le thym serpolet, l’origan, l’ortie, le pissenlit, le noisetier, la bruyère.

Au jardin ou dans des jardinières, vous pouvez cultiver vous-même de la sarriette, de l’estragon, du thym citron, de la menthe bergamote, du souci des jardins, du framboisier, du cassis…

Il se trouve que j’ai une amie qui a entrepris d’expliquer tout cela à ceux que ça intéresse. Elle s’appelle Mathilde. Je vous en reparlerai bientôt.

4 – Faites des cures de détox

Je vous le disais, il est hélas aujourd’hui impossible d’échapper aux pesticides et aux métaux lourds dans la production mondialisée de nourriture.

C’est le cas du thé comme du riz ou du poisson.

On ne peut cependant pas s’arrêter de consommer tous ces aliments ! Mais le fait est qu’on ne peut pas, même avec toute la bonne volonté du monde, ne pas être progressivement intoxiqué aux métaux lourds.

Il faut simplement en avoir conscience… et prendre les mesures nécessaires.

En l’occurrence, effectuer une à deux fois par an une cure de détox, comme celle mise au point par l’équipe du naturopathe Thomas Uhl, s’avère être un bon réflexe pour « évacuer » autant que possible ces métaux lourds, et autres toxines.

Si on ne peut entièrement contrôler l’entrée dans notre organisme de ces polluants, on peut au moins en favoriser l’expulsion !

Portez-vous bien,

Rodolphe


[1] https://alternatif-bien-etre.com/alimentation/the-vert-quel-palmares-sante/

[2] Le Monde : Les sachets de thé contiendraient jusqu’à 17 pesticides, selon « 60 millions de consommateurs ». Publié le 08.11.2017. https://www.lemonde.fr/consommation/article/2017/11/08/les-sachets-de-the-contiendraient-jusqu-a-17-pesticides-selon-60-millions-de-consommateurs_5212011_1652812.html#:~:text=Consommation-,Les%20sachets%20de%20th%C3%A9%20contiendraient%20jusqu’%C3%A0%2017%20pesticides%2C%20selon,ne%20pas%20perdre%20le%20go%C3%BBt.

[3] 60 millions de consommateurs : Analyse de thés verts et thés noirs, essai comparatif. Publié le 13.10.2017. https://www.60millions-mag.com/2017/10/13/analyses-de-thes-verts-et-thes-noirs-11421

[4] Bartczak, S. Le Point Santé : Vous prendrez bien une tasse de plomb ? Publié le 06.12.2013. https://www.lepoint.fr/sante/vous-prendrez-bien-une-tasse-de-plomb-06-12-2013-1765645_40.php#:~:text=Continuer%20%C3%A0%20boire%20du%20th%C3%A9,dans%20un%20th%C3%A9%20sur%20cinq.

[5] Mirza, A., King, A., Troakes, C., & Exley, C. (2017). Aluminium in brain tissue in familial Alzheimer’s disease. Journal of Trace Elements in Medicine and Biology: 40, 30–36. doi:10.1016/j.jtemb.2016.12.001, disponible sur ce lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28159219

[6] Hernandez, L. M., Genbo Xu, E. et al.(2019). Plastic Teabags Release Billions of Microparticles and Nanoparticles into Tea, Environ. Sci. Technol. 53(21), pp. 12300 – 12310. https://doi.org/10.1021/acs.est.9b02540