L’huile d’olive est une passion chez moi.

Je suis très exigeant sur son goût et, j’avoue, un peu obsédé par sa qualité.

Après avoir longtemps cherché la « meilleure » huile d’olive, en avoir étudié les compositions et comparé les effets santé, je suis arrivé à ceci :

1 – J’ai une très bonne huile d’olive d’assaisonnement et de cuisine, pas trop chère.

2 – Je prends une autre huile d’olive, incroyable, exceptionnelle… à raison d’une cuillère à soupe par jour. Je la bois comme ça, simplement. En frissonnant parce qu’elle a un goût sublime et des dizaines de vertus santé. Elle n’est « pas donnée » par contre, c’est pour ça que je me rationne.

Vous vous demandez peut-être comment choisir « votre » huile d’olive.

Je peux déjà vous indiquer que le label « bio » ne garantit absolument pas une huile sans défaut. Les marques bio de grande surface, de type Carrefour Bio, Bjorg, Leader Price Bio et Leclerc Bio Village, sont régulièrement classées par les études comparatives parmi les moins bonnes du marché [1].

Pour choisir « votre » huile d’olive, l’important est qu’il s’agisse d’une huile vierge extra.

Pourquoi vierge et extra ?

Pour être vierge, une huile d’olive doit :

  • avoir été extraite de façon mécanique (non chimique), par pression à froid ou centrifugation ;
  • contenir au maximum 2 % d’acide oléique.

Pour être vierge extra, elle doit, en plus :

  • contenir au maximum 0,8 % d’acide oléique ;
  • avoir un goût et une odeur sans défauts (ce sont des experts qui le déterminent).

Si vous choisissez une huile d’olive sans les labels « vierge » ou « vierge extra », vous devez savoir qu’elle aura été raffinée pour être désodorisée et décolorée, extraite à l’aide de solvants, chauffée, mélangée avec des huiles bon marché et sans odeur (huile de colza, ou de soja).

Beaucoup de fabricants trichent

Le problème c’est que la majorité des fabricants trichent sur ce label « vierge extra », pourtant contrôlé par les autorités. Des comparatifs ont déjà révélé des arnaques [2]. En 2012, l’association de consommateurs américains Consumer Reports a évalué 23 huiles d’olive prétendument « extra vierges ». Seules 9 huiles (sur 23) l’étaient réellement…

Tous les deux ans, heureusement, des associations indépendantes de consommateurs et des journalistes d’investigation refont faire des analyses.

Ils recherchent les mauvais goûts suivants, signes d’un mauvais soin apporté aux huiles :

  • rance (signe d’oxydation) ;
  • chromé (les olives ont été entassées trop longtemps avant d’être broyées, elles ont fermenté) ;
  • moisi (contaminées par du bois humide) ;
  • lie (signifie que la pulpe a mal été filtrée).

Eh bien figurez-vous que la moitié des millésimes d’huile d’olive vierge extra ne méritent pas le label « vierge extra» lors des tests !

Les marques qui échouent régulièrement aux tests sont :

– Bertolli

– De Cecco

– Filippo Berio

Les marques qui réussissent le mieux sont :

– Monini

– Puget

– Lesieur

Pour mes besoins quotidiens j’ai donc opté pour l’huile d’olive « vierge extra Classico » de Monini, vendue très peu cher… vous la paierez maximum 7 € la bouteille de 0,75 cL.

Une huile miraculeuse (vous allez comprendre)

Je vous parlais tout à l’heure de mon petit plaisir quotidien, celui de boire une cuillère à soupe d’une huile d’olive exceptionnelle chaque jour.

Cette huile-là mes amis… c’est une explosion de saveurs en bouche ! 

Je l’ai découverte en rencontrant Raphaël et Babeth Colicci, un couple d’agriculteurs hors-norme qui vit à Saint-Privat, dans l’Hérault.

Les Colicci sont des pionniers de l’alimentation saine en France. Ils ont réussi un miracle à force de courage : planter plus de 1 000 oliviers sur une terre complètement infertile du Larzac.

Ils en ont tiré une huile d’olive qui contient des taux exceptionnellement élevés de polyphénols, ces antioxydants qui font toute la puissance-santé de l’huile d’olive (voir mon P.-S. 2 ci-dessous).

Il n’y a pas d’eau sur les pentes de Saint-Privat, donc les oliviers développent des réactions de survie avec une poussée de polyphénols dans les olives pour se protéger, m’a expliqué Babeth Colicci.

Raphaël Colicci, en cueillette de ses olives extraordinaires.

Quinze ans plus tard, ils ont produit l’huile d’olive verte « Omphacine », à ma connaissance la plus riche en polyphénols que vous puissiez trouver.

Il y a deux façons de vous en procurer quelques bouteilles.

La première est d’aller en acheter au domaine même, à Saint-Privat dans l’Hérault.

C’est à 1 h au nord-ouest de Montpellier près de Lodève, dans un paysage de montagnes et de verdure, avec pas mal de routes étroites et sinueuses !

Vous serez récompensés par le voyage.

Car les Colicci ont transformé leur domaine de Saint-Privat en petit éden, en créant des enclaves variétales, une succession de conservatoires (vigne, grenade, olivier, amandier…). Cela donne un « sentier des cultures méditerranéennes » qui se visite comme on lit un livre de botanique ! Préparez-vous à la vigne araméenne du Christ ou la grenade du Kirghizstan, qui donne 72 % de jus !

Si vous avez de la chance, c’est Raphaël qui sera votre guide. Et vous y croiserez aussi, peut-être, quelques personnalités qui viennent s’y approvisionner : Pierre Rabhi, les professeurs Henri Pujol ou Henri Joyeux…

L’alternative, c’est d’en acheter sur Internet. L’huile s’appelle Omphacine et le flacon de 250 mL coûte 19,90 €. Je vous avais prévenu, c’est cher… Sur leur site ils le conseillent en cure de 21 jours.

Mais moi j’en prends tous les jours tellement j’aime ça.

P.-S. : On dit souvent que l’huile d’olive commence vite à fumer et qu’il ne faudrait pas l’utiliser pour cuisiner. C’est faux. Les huiles d’olive extra vierges ne commencent à fumer qu’à 190 °C. Et surtout, elles ne s’oxydent pas à la cuisson car elles sont composées à 86,8 % d’acides gras mono-insaturés et saturés, qui justement résistent bien à la chaleur. Par contre, si vous voulez profiter de leur richesse en polyphénols consommez-la froide, car les polyphénols se dissolvent avec la chaleur.

P.-S. 2 : Je complète ce message en vous donnant les principales vertus de l’huile d’olive, qui en font un vrai trésor pour notre santé. Peut-être les connaissez-vous déjà :

  • elle contient quantité d’antioxydants précieux pour combattre les maladies inflammatoires et le vieillissement prématuré [3] : son acide oléique pourrait réduire les marqueurs d’inflammation, comme la protéine C-Reactive [4]. Un autre de ses antioxydants, l’oléocanthal, a prouvé qu’il fonctionnait comme l’ibuprofène, un médicament anti-inflammatoire courant [5] ;
  • elle réduit significativement la pression artérielle. Dans une étude, les patients ont ainsi pu diminuer de moitié leurs médicaments contre l’hypertension [6] ;
  • elle agirait contre les caillots de sang qui bloquent les vaisseaux sanguins en cas d’infarctus ou d’AVC [7] ;
  • ses antioxydants répareraient les dégâts causés par le stress oxydatif [8]sur les gènes liés au cancer [9] ;
  • enfin, une diète méditerranéenne enrichie en huile d’olive permettrait d’améliorer les fonctions cognitives et de réduire le risque de démence [10].

[1] Inquimbert (A.), « Monini élue meilleure huile d’olive extra vierge par 60 millions de consommateurs », Ideemiam, 6 juin 2015, consulté en mai 2019, disponible sur http://www.ideemiam.com/actus/a-lire/monini-elue-meilleure-huile-dolive-extra-vierge-par-60-millions-de-consommateurs.html
[2] « Huiles d’olive « extra-vierge » : pas si extra? », Radio Télévision Suisse, émission du 30 septembre 2014, consulté en mai 2019, disponible sur https://pages.rts.ch/emissions/abe/6078680-a-bon-entendeur.html
[3] Tripoli (E.), « The phenolic compounds of olive oil: structure, biological activity and beneficial effects on human healthMajor phenolic compounds in olive oil: metabolism and health effects », Nutrition Research Reviews, juin 2005, publié en ligne le 14 décembre 2007, consulté en mai 2019, disponible sur https://doi.org/10.1079/NRR200495
[4] Basu (A.), Devaraj (S.), Jialal (I.), « Dietary Factors That Promote or Retard Inflammation », Arteriosclerosis, thrombosis, and vascular biology, mai 2006, consulté en mai 2019, disponible sur https://doi.org/10.1161/01.ATV.0000214295.86079.d1 ;
Yoneyama (S.) et al., « Dietary intake of fatty acids and serum C-reactive protein in Japanese », Journal of Epidemiology, mai 2007, consulté en mai 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17545695[5] Lucas (L.), Russell (A.), et Keast (R.), « Molecular mechanisms of inflammation. Anti-inflammatory benefits of virgin olive oil and the phenolic compound oleocanthal », Current Pharmaceutical Design, 2011, consulté en mai 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21443487
Et : Gary (K.) et al., « Phytochemistry: Ibuprofen-like activity in extra-virgin olive oil », Nature, 2005, consulté en mai 2019, disponible sur https://doi.org/10.1038/437045a[6] Ferrara (L. A.) et al., « Olive oil and reduced need for antihypertensive medications », Archives of Internal Medicine, mars 2000, consulté en mai 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10737284 
[7] Smith (R. D.), « Long-term monounsaturated fatty acid diets reduce platelet aggregation in healthy young subjects », British Journal of Nutrition, septembre 2003, consulté en mai 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/13129466 
[8] Owen (R. W.) et al., « Olives and olive oil in cancer prevention », European Journal of Cancer Prevention, août 2004, consulté en mai 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15554560
Owen (R. W.) et al., « The antioxidant/anticancer potential of phenolic compounds isolated from olive oil », European Journal of Cancer Prevention, juin 2000, consulté en mai 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10882862[9] Menendez (J. A.) et Lupu (R.), « Mediterranean dietary traditions for the molecular treatment of human cancer: anti-oncogenic actions of the main olive oil’s monounsaturated fatty acid oleic acid (18:1n-9) », Current Pharmaceutical Biotechnology, décembre 2006, consulté en mai 2019, disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17168666
[10] Martínez-Lapiscina (E. H.), « Virgin olive oil supplementation and long-term cognition: the PREDIMED-NAVARRA randomized, trial », The Journal of Nutrition, Health and Aging, 2013, consulté en mai 2019, disponible sur https://doi.org/10.1007/s12603-013-0027-6