Je ne suis pas un « anti » lave-vaisselle, j’en ai déjà eu deux dans ma vie. Ces machines sont pratiques, surtout si vous êtes en famille nombreuse.

Le problème c’est qu’elles lavent… trop bien.

Une étude suédoise a observé que, dans les foyers où est utilisé un lave-vaisselle, les enfants développaient 40 % de plus d’allergies que si la vaisselle est faite à la main1.

D’après les auteurs, manger dans des assiettes trop propres empêcherait les enfants de développer correctement leur système immunitaire.

Un autre problème survient quand les machines vieillissent : des champignons pathogènes prolifèrent. Cela concernerait 60 % d’entre elles2. Ces champignons s’installent dans le caoutchouc qui assure l’étanchéité de la porte du lave-vaisselle et relâchent des spores dans l’air… qui peuvent provoquer des infections pulmonaires.

Certaines « mauvaises » bactéries se complaisent aussi dans les lave-vaisselle, montre une autre étude3 :

  • Escherichia Coli, qui peut provoquer des intoxications alimentaires ;
  • celles du genre Pseudomonas, mauvaises pour les poumons ;
  • celles encore du genre Acinetobacter, qui peuvent provoquer des infections des voies urinaires, de la peau et de la paroi interne du cœur.

Aujourd’hui, je préfère faire la vaisselle à la main.

Mais figurez-vous… que j’ai mis beaucoup de temps à trouver le bon produit !

Liquide vaisselle : la foire aux produits allergisants !

Vous avez probablement remarqué qu’après une vaisselle à la main, vos mains sont plus sèches, peut-être même irritées.

Ce sont les produits chimiques qu’ont mis les fabricants dans le liquide vaisselle pour leur donner son pouvoir dégraissant : des mélanges de détergents dérivés du pétrole, d’anticalcaires, d’agents blanchissants, de conservateurs et de parfums chimiques.

Il y a trois solutions pour s’en protéger :

  1. Porter des gants ;
  2. Bien lire l’étiquette de tout produit vaisselle avant d’en acheter un ;
  3. Trouver un liquide vaisselle naturel (j’y viens ci-dessous).

Dans la liste des substances à traquer sur vos étiquettes, trois sont des dérivés d’isothiazolinones4 toxiques, ce sont les pires :

– Méthylisothiazolinone5 (MIT), un conservateur qui a remplacé le parabène6 dans certains liquides vaisselle7 – par exemple dans le liquide vaisselle à l’amande douce Palmolive8 et même des produits certifiés « éco » ;
– Méthylchloroisothiazolinone (MCIT) ;
– Benzisothiazolinone (BIT).

Il y a aussi des détergents ou conservateurs irritants comme :

– le SLS ou SLS (Laurylsulfate de sodium) ;
– le benzoate de sodium (E211).

Et des dérivés de l’alcool :

– limonène ;
– linalool ;
– géraniol ;
– citronellol ;
– hexyl cinnamal.

Les produits « surfactants » ou « agents de surface », qui servent à nettoyer les graisses, seraient également toxiques pour la peau9.

Quelques règles pour ne pas vous tromper

– Ne vous fiez pas à la mention « peau sensible » et regardez bien l’étiquette10. Les liquides vaisselle estampillés « peau sensible » étant les plus achetés11, les marketteurs mettent sans scrupule cette mention en avant.
– Ne vous fiez pas aux mentions « concentré/ultra concentré » pour lesquelles il n’existe aucune réglementation12.
– Les mentions« dégraissant » ou « super dégraissant » sont des attrape-nigauds. Les tests prouvent que certains produits « super dégraissants » le sont moins que d’autres13.
– Évitez les produits « antibactériens ». Ça paraît bon pour la santé mais c’est justement le contraire : tuer toutes les bactéries de sa vaisselle est nocif pour votre immunité. En plus, les produits bactéricides sont souvent allergisants14.
– Proscrivez les liquides vaisselle qui comportent ces deux pictogrammes.

Le premier : irritant .

Le second : corrosif.

Les liquides vaisselle « éco » et « bio » sont-ils meilleurs ?

Les ventes de produits vaisselle « écologiques » ou détenant l’écolabel explosent15.

L’écolabel européen est a priori fiable pour l’impact écologique. Mais il n’empêche pas la présence d’allergisants ou d’irritants ! C’est simplement l’emploi de parfums allergisants qui est interdit, à plus de 0,01 %, seuil à partir duquel ils doivent être mentionnés sur la liste d’ingrédients.

Ce label n’interdit donc ni la présence de MIT, de BIT et de mélange MIT/MCIT dont je vous parlais plus haut, ni celle de produits dangereux ; le produit affiche alors les logos « irritant » ou « corrosif ». N’achetez donc pas à la va-vite un liquide vaisselle estampillé « écologique », il faut vérifier le dos de l’emballage16.

Le meilleur et le pire au supermarché et en magasin bio

J’ai scruté beaucoup d’étiquettes de liquides vaisselle, et voici ce que j’en retire en termes de meilleur et pire rapport qualité/prix/santé.

Au supermarché :

L’Arbre Vert – Liquide vaisselle peaux sensibles, 2,98 € le litre. Du SLS et du benzoate de sodium mais le « moins pire » du supermarché.

Mir – Secret de soin amande douce, 1,95 € le litre – le moins cher… mais le plus nocif : l’étiquette avant proclame le produit « peaux sensibles » et « testé dermatologiquement » mais sur l’étiquette arrière on découvre 4 parfums (linalool, géraniol, citronellol, hexyl cinnamal) et 2 conservateurs (MIT et BIT) allergènes.

En magasin bio :

Sonett – Liquide vaisselle citrus, 3,99 € le litre : les produits de cette marque ne contiennent aucun produit pétrochimique. La plupart sont issus du sucre et tous les ingrédients sont d’origine naturelle.

C’est donc un bon produit. Attention cependant à la présence de parfum, qui peut être irritant pour les personnes sensibles.

Kitz – Liquide vaisselle, 7,60 € le litre : c’est le plus cher et… il contient du MCIT, un scandale pour un produit soi-disant « bio » !

Vous l’avez compris, même en magasin bio vous devez prendre le temps de lire les étiquettes.

La meilleure alternative reste peut-être de fabriquer son propre liquide vaisselle. Je vous en donnerai bientôt une recette.

Si vous avez envie de partager vos conseils de « bons » liquides vaisselle, n’hésitez pas à le faire en commentaire de cette lettre !


1 Hesselmar (B.), Hicke-Roberts (A.) et Wennergren (G.), « Allergy in Children in Hand Versus Machine Dishwashing », Pediatrics, mars 2015, vol. 135, no 3, consulté en juin 2019, disponible sur https://pediatrics.aappublications.org/content/135/3/e590

2 Döğen (A.) et al., « Dishwashers are a major source of human opportunistic yeast-like fungi in indoor environments in Mersin, Turkey », Medical Mycology, volume 51, no 5, juillet 2013, pp. 493–498, consulté en juin 2019, disponible sur https://doi.org/10.3109/13693786.2012.738313

3 Sørensen (S. J.) et al., « Microbial Diversity and Putative Opportunistic Pathogens in Dishwasher Biofilm Communities », Edward G. Dudley, EditorApplied and Environmental Microbiology, février 2018, vol. 84, no 5, pp. e02755-17, consulté en juin 2019, disponible sur https://doi.org/10.1128/AEM.02755-17

4 Aerts (O.) et al., « Contact allergy caused by isothiazolinone derivatives: an overview of non-cosmetic and unusual cosmetic sources », European Journal of Dermatology, mars-avril 2017, vol. 27, no 2, consulté en juin 2019, disponible sur https://doi.org/10.1684/ejd.2016.2951

5 Aerts (O.) et al., « Photoaggravated allergic contact dermatitis and transient photosensitivity caused by methylisothiazolinone », Contact Dermatitis, avril 2018, vol. 78, no 4, pp. 241-245, consulté en juin 2019, disponible sur https://doi.org/10.1111/cod.12926

6 Sautebin (S.), « Parabènes remplacés par pire », Bon à savoir, 10 mars 2014, consulté le 10 mai 2019, consulté en juin 2019, disponible sur https://www.bonasavoir.ch/918999-parabenesremplaces-par-pire

7 Sautebin (S.), « Parabènes remplacés par pire », Bon à savoir, 10 mars 2014, consulté en juin 2019, disponible sur https://www.bonasavoir.ch/918999-parabenes-remplaces-par-pire

8 Blaize (A.), « 100 produits de grandes marques toxiques pour la santé ! », Medisite, 27 août 2013, consulté en juin 2019, disponible sur https://www.medisite.fr/a-la-une-100-produits-de-grandes-marques-toxiques-pour-la-sante.445471.2035.html

9 « Attention aux agents de surface », CAMIP.info, 16 décembre 2013, consulté en juin 2019, disponible sur http://www.camip.info/Attention-aux-agents-de-surface.html

10 Chesnais (É.), « Liquide vaisselle – Bien choisir son liquide vaisselle », Que choisir, consulté en juin 2019, disponible sur https://www.quechoisir.org/guide-d-achat-liquide-vaisselle-n6261/

11 « Chiffre d’affaires généré par la vente de liquides vaisselle en France entre février 2015 et 2016, par catégorie de produits (en millions d’euros) », Statista, consulté en juin 2019, disponible sur https://fr.statista.com/statistiques/689855/liquides-vaisselle-ventes-valeur-par-type-france/

12 Chesnais (É.), « Liquide vaisselle – Bien choisir son liquide vaisselle », Que choisir, consulté en juin 2019, disponible sur https://www.quechoisir.org/guide-d-achat-liquide-vaisselle-n6261/

13 Ibid.

14 Ibid et ABE no 148.

15 Bailly (M.), « Les ventes de produits vaisselle « verts » font des étincelles », Libre Service Actualités, 6 avril 2016, consulté en juin 2019, disponible sur https://www.lsa-conso.fr/les-ventes-de-produits-vaisselle-verts-font-des-etincelles,235623

16 « Liquides vaisselle – Beaucoup en veulent à votre peau ! », Que choisir, 22 mars 2018, consulté en juin 2019, disponible sur https://www.quechoisir.org/decryptage-liquides-vaisselle-beaucoup-en-veulent-a-votre-peau-n52844/